31 janvier 2011, Bruxelles, site de Johnson Matthey. Comme tous les jours depuis 5 ans, Louis s'apprête à rejoindre son poste. Étonnamment, aujourd'hui, les couloirs sont silencieux et les vestiaires, où se croisent les équipe du matin et de l'après-midi, sont vides. L'usine est déserte. Et pour cause, la direction a évacué 35000 pièces durant le week-end. Une assemblée extraordinaire a lieu à la cafétéria. le directeur annonce à tous ses employés que le site va fermer car il n'est plus assez rentable. Soit disant... Car, une fois le directeur parti, le porte-parole des délégués syndicaux s'insurge : la situation économique est excellente et le groupe est largement bénéficiaire. Mais, grâce notamment aux aides publiques, le groupe veut investir en Macédoine, là où les employés sont payés 300€.
Louis Theillier, employé parmi tant d'autres, prend aussitôt son crayon, retranscrivant tout ce qui se passe dans l'usine...
Johnson Mattey, l'une des 100 plus grandes multinationales d'Angleterre, marque leader mondiale de l'exploitation de platine et autres métaux précieux, emploie 10000 personnes dans le monde. 300 à Bruxelles. 300 hommes et femmes soumis à un plan économique drastique. À savoir la fermeture pure et simple de leur lieu de travail. Ouvrier et témoin-clé de cette situation aussi dramatique qu'imprévisible,
Louis Theillier prend son crayon, crée un blog et rend compte de ce que subissent les employés. Une délocalisation vers la Macédoine, la fermeture imminente des locaux, des employés d'abord en colère puis bientôt soumis à un plan social mais toujours dignes. Une crise économique d'autant plus grave que la Belgique n'était plus gouvernée à cette époque. Un témoignage qui fourmille de détails tout en rendant parfaitement compte de la situation. Graphiquement, l'on ressent la spontanéité du trait dû à l'urgence de montrer. le dessin, en noir et blanc, importe peu finalement face à ce témoignage utile.
Une chronique sociale amère et humaine.