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Citations sur La fille laide (12)

Il est dit que même eux, même les sans-yeux et les sans-idées, seront gardés au chaud, aimés et choyés, dans le pays de Dieu. Ainsi ce sera sa vraie vie, puisque celle-ci ne l'est pas. Il vivra. Je lui donne la vie. Ce que je lui ai donné auparavant n'était pas la vie. La vie de souffle et de pensée aussi. Il n'a rien, je ne lui ai rien donné autrefois, je le lui donne aujourd'hui ce qu'il aurait dû avoir. Est-ce donc si mal ? A toi qui le portes sur la hanche, quelle est toute bossue et meurtrie du fardeau, à toi qui le nourris et le nettoies, le mets beau sans qu'il le sache, à toi je donne l'épaule libre, la liberté des heures et des jours.
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On ne juge pas la force de l'arbre par la grosseur du tronc. Je connais des chênes qui se sont brisés sous l'appui du vent, et des saules minces qui ont résisté, eux...
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- Tu veux un cheval, Vincent ? Pour quoi faire ?
- Pour l'aimer, dame ! Y aurait-il une autre raison pour que Vincent eût un cheval, sinon pour l'aimer ? Comme il aimait les fleurs et les fruits de Dieu. Comme il aimait tout le beau, tout ce qui était là, créature et plante, et chose de la nature.
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Elle secoua la tête.
- Je suis maigre.
Il protesta.
- Ton corps est frêle. Je voulais te tenir contre moi, empêcher que toute la vie te fasse du mal. J'ai lu un livre où l'on parlait comme çà... poursuivit l'homme. Donc je t'aimais. Alors toi tu dis que tu es laide...Ah! bon ! j'écoute. Mais c'est à se demander...tout dépend des yeux...Je te vois belle.
-Un jour...
Ce sera toujours la même chose. L'attirance demeure. Puis, en dedans, le coeur...
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C'est fou de voir le beau où il est ? Dans la créature de Dieu ? Dans la bruine, le vent, la pluie ? Dans le soleil terne des jours d'automne et dans les rafales d'hiver ? Dans ton visage, ton corps et tes yeux Edith ? Moi je suis des montagnes. Ainsi le ciel bleu et tout le reste, je le trouve beau. Mais il y a aussi la boue riche des dégels de printemps que j'aime voir couler dans les crevasses...Ce n'est pas beau de la boue. Pas pour les gens de la ville, mais moi je trouve çà beau.
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Il s'était passé quelque chose en l'âme d'Édith. Une révolte et un sursaut. La bête se dressait sur ses pattes d'arrière et battait le ciel de ses sabots. C'était maintenant le temps des luttes et de l'amour à tout prix.
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Pense aux matins trempés, avec la brume de l'eau sucée par le soleil. Pense aux champs d'avoine blonds comme la fille de Benoît, qui est blonde, blonde, toute peau et tout poil. Pense à ces champs où tu aimais te coucher sur le dos et boire à pleine gueule le vent doré, doré puisqu'il avait caressé les avoines et collé de l'or à son souffle.
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La Bernadette eut un rire clair.
-Tu veux un cheval, Vincent ? Pour quoi faire ?
Il fit un geste simple, montra l'évidence, et répondit simplement :
-Pour l'aimer.
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II s'agenouilla, posa les pieds de l'enfant sur la berge de sable doux, près de l'eau.
— Tu auras une mort douce, petit . . .
Il poussait sur le corps de l'enfant, poussait les pieds vers l'eau. Maintenant, les talons allaient rejoindre la surface, allaient se baigner dans le fluide froid.
L'enfant se raidit.
— Je te dis que ce sera une mort douée, petit. Mourir comme ça serait un bonheur. Pour toi ce sera un bonheur. Avant, après. Tellement mieux que la mort sur les pentes. Le tronc d'arbre qui vient vous fracasser, l'avalanche de pierres . . . j'ai songé à cette mort . . .
Il caressa doucement la tête du petit dont les pieds étaient dans l'eau.
Un hibou fit son chant, et Fabien entendit, tout en bas, et loin, comme des bruits de voix.
C'étaient les gens du hameau qui venaient . . .
— Tu es blond, dit Fabien, tu as les cheveux blonds. Je n'avais jamais vu comment ils étaient blonds, Et ta bouche est large. Belle et large. Une bouche à boire de la vie. Une bouche vaillante . . . Tu aurais pu goûter aux bons mets des soirs de fête.
Il eut un sanglot et ramenant l'enfant, il le serra fort contre lui.
— Si seulement, gémit-il, tu n'avais pas été ce que tu es ...
Mais il se reprit et poussa l'enfant plus avant dans l'eau, jusqu'aux genoux.
— Le moment est venu, petit. Il l'ail presque nuit. Tu rejoindras la nuit bleue par notre nuit à nous, qui sera noire ce soir. A savoir si tu sauras reconnaître l'une de l'autre. Je te le souhaite. Ne frémis pas ainsi, l'enfant. Ne résiste pas. L'eau est froide, je le sais, mais il ne faut pas résister.
L'enfant avait peur de l'eau, et il essayait de son corps sans force de se débattre, de ne plus laisser cette eau monter, cette eau qui montait et grimpait, qui rejoignait les genoux et ensuite les cuisses, qui le mouillait jusqu'au ventre, à mesure que Fabien le descendait, le poussait vers le fond, vers la mort.
Et l'homme murmurait toujours ses paroles, en rythme doux, comme une berceuse, comme si l'enfant l'entendait, le comprenait.
Il avait des sanglots dans la voix, et deux grosses larmes lui coulaient sur les joues.
— Ton cou rosé et potelé, martelait-il entre ses dents tout à coup. Ton cou rosé et potelé, et toute ta peau fine el duveteuse. Il y a une fossette dans ton cou. Je ne l'avais jamais vue . . . Tout le corps, et puis voilà, maintenant, la tête. C'est mon adieu, petit, c'est mon adieu.
Alors, la voix lui brisa, el il se mil à chantonner, avec des sons qui n'étaient plus du chant, mais des pleurs . . .
— Fais dodo, l'enfant do! Fais dodo, l'enfant dormira bientôt . . .
La bouche du petit était sous l'eau, el il se déballait, il jetait ses bras vers le ciel, et il secouait ses jambes.
Il combattait la mort qui entrait en lui par celle bouche grande ouverte, buvant l'eau de la source.
Et tout à coup Fabien poussa un grand cri, el il se redressa, tenant toujours l'enfant, et il hurla, mot après cri, à faire reculer la montagne:
— Non!
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C'est une suite de preuves dans la vie. On vit en se prouvant les décisions, en se prouvant les actes.
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