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EAN : 9782259222792
320 pages
Plon (12/02/2015)
3.38/5   25 notes
Résumé :
Un jour, un ancien petit ami passe la porte de la boutique de Susanna, c'est Nicholas Slopen. Vingt ans ont passé, elle a du mal à le reconnaître. Lorsqu'il quitte les lieux, Susanna, curieuse, tape son nom dans Google. Surprise: Nicholas Slopen est mort l'année passée, laissant derrière lui une femme et deux enfants. Il revient. Et il fait alors à Susanna le récit d'une extraordinaire aventure, celle qui lui permet de continuer à exister dans un autre corps. Nichol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Et si la mort n'était qu'un début ? Une réactualisation tragicomique et rusée du mythe de Frankenstein.

Puisque le Professeur Slopen est mort en 2009, qui est donc cet individu, enfermé en 2010 dans l'unité pour malades difficiles d'une institution psychiatrique, et qui affirme avec tant d'insistance, et tant de souvenirs crédibles, être ce même homme ?

«Je m'appelle Nicholas Patrick Slopen. Je suis né à Singapour le 10 avril 1970. Je suis mort le 28 septembre 2009, broyé par le passage de roue d'un camion devant la station de métro Oval.
Ce document est mon testament.
Comme on le comprendra bientôt, je dispose d'un laps de temps indéterminé mais assurément bref pour expliquer les événements menant à ma mort, et pour établir la continuité de mon identité depuis. En raison des contraintes qui me sont imposées, j'espère que le lecteur ne m'en voudra pas de renoncer aux subtilités habituelles d'une autobiographie.»

Interpellé et enfermé après avoir pénétré par effraction dans le domicile de Slopen, cet homme rédige donc le témoignage-testament de celui qu'il prétend être : Nicholas Slopen, universitaire relativement médiocre et spécialiste quasiment obsessionnel de l'écrivain britannique Samuel Johnson (1709-1784).

La vie plutôt routinière de Slopen a basculé après qu'il ait été appelé par un certain Hunter Gould, excentrique magnat de l'industrie musicale, pour expertiser des lettres attribuées au Dr Samuel Johnson. Lorsque Slopen, qui a initialement reconnu l'authenticité des lettres, a compris en manipulant les originaux qu'elles étaient l'oeuvre d'un faussaire, il a été embarqué dans une aventure aussi inattendue que vertigineuse.

Imbroglio parfaitement maîtrisé, où s'entremêlent les obsessions littéraires, les personnages ambigus, un idiot prostré et faussaire de génie ou une fascinante boiteuse, le programme expérimental de savants soviétiques né des affrontements de la guerre froide et récupéré par le capitalisme, «Corps variables», cinquième roman de Marcel Theroux paru en 2013, et traduit en français en 2015 par Stéphane Roques pour les éditions Plon, forme une oeuvre littéraire hybride passionnante, un thriller fantastique, miroir de notre époque où la technologie qui envahit le corps questionne la nature de l'identité humaine, et hommage aux écrivains qui suggère en filigrane que les écrits littéraires contiennent l'essentiel de la personnalité de leur auteur.

«Parfois je me réveille à l'hôpital avec une douleur dans la poitrine qui me donne l'impression que mon coeur se brise. Oui, que mon coeur se brise. Ma description manque de valeur médicale ou littéraire mais ça n'arrange rien de savoir que ma maison de souffrance est murée et barrée de clichés. Larmes, coeur brisé, pitoyables illusions de ciels larmoyants et de crépuscules sanglants : ces choses ne sont pas d'insignifiantes approximations d'expériences vécues, elles sont le nerf et la fibre même de la vie humaine. Je n'ai jamais été whorfien, et pourtant j'ai fini par m'apercevoir que nous sommes faits de mots.»

«Johnson a trouvé la phrase parfaite. Dans une de ses lettres, il écrit que, « dans la mort de ceux qui nous sont proches, la continuité de l'être est lacérée ». La continuité de l'être. La personnalité humaine n'est pas un objet, c'est un processus, un état en constant devenir, soumis à un réseau d'interdépendances, nous liant les uns aux autres par d'invisibles filaments, à notre époque, à nos souvenirs et possessions, aux évolutions de notre moi. Même cette métaphore exagère probablement la solidité et l'intégrité de la personnalité humaine.»

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/05/29/note-de-lecture-corps-variables-marcel-theroux/
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Voilà un livre qui par son histoire sublimée par l'écriture de l'auteur vous prend de la première à la dernière page, sans vous lâcher un seul instant. Et pourtant, ce n'est ni un polar, ni un thriller, ni un « page turner »,… C'est un peu un livre hybride dans lequel on retrouver à la fois une histoire qui a de forts accents de science-fiction ou de roman d'anticipation (quand bien même il se passe en 2009-2010) et aussi une vraie réflexion sur la mort, l'immortalité, l'âme et la conscience, l'identité, le pouvoir des mots.

L'histoire est somme toute simple : un homme, anglais, professeur d'université, spécialiste de Samuel Johnson, découvre qu'un groupe de personnes ont découvert comment « encoder » la personnalité de n'importe qui, à travers les mots de chaque individu, et surtout comment l'intégrer dans un autre corps. Une sorte d'immortalité intellectuelle et spirituelle.

Ce qui l'est beaucoup moins (simple), c'est la narration de Marcel Theroux, sans toutefois en faire un truc totalement alambiqué et incompréhensible, loin de là. Il part du récit autobiographique que fait Nicholas Slopen, le professeur universitaire mentionné précédemment, lors de son internement dans l'unité des malades dangereux de l'hôpital de Bedlam. S'il est interné, c'est que le professeur Nicholas Slopen qu'il dit être est mort dans un terrible accident de circulation plusieurs mois avant.

A partir de là et à travers le récit de Slopen, le lecteur est invité à découvrir sa personnalité, la manière dont il est entré en contact avec les instigateurs de cette technique d'encodage de la personnalité, les ramifications tentaculaires de l'organisation en charge de l'exploitation de ce procédé, des méthodes coercitives de cette organisation, des efforts et vaines tentatives de Slopen pour contrecarrer les plans de l'organisation, mais aussi des réflexions éthiques sous-jacentes (place du « donneur », place et libre-arbitre du « récepteur », rapport et cohabitation entre les « complexes essentiels » et les « complexes auxiliaires », existence de l'original et de la copie, confrontation de ces entités, interactions,…). Rendons aussi grâce à Marcel Theroux pour ce titre, « Corps variables », qui au final contient toutes les nuances de son histoire, toutes les variations de son propos, et à Stéphane Roques pour l'excellence de sa traduction.

Marcel Theroux construit un récit particulièrement intelligent : brillamment agencé pour dévoiler les éléments de l'histoire petit à petit, savamment agrémenté de nombreuses références littéraires, notamment aux auteurs russes, précurseurs pour Marcel Theroux de cette capacité à refléter l'âme humaine et la personnalité de leurs personnages (ou d'eux-mêmes) dans leurs écrits. Ce roman inclassable tient de tellement de choses disparates et pourtant Marcel Theroux parvient sans fausse note à les relier et à les allier pour un résultat époustouflant de maîtrise et passionnant autant que troublant. D'ailleurs, suis-je moi-même moi-même ou une copie ?

Un gros gros coup de coeur pour ce livre paru en février 2015. Il n'est pas trop tard pour rattraper votre retard !

Lien : http://wp.me/p2X8E2-vH
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Revenu d'entre les morts, il doit convaincre qu'il est vivant et pas la proie de la folie.
"Mais Nicky n'était pas mort et il semblait que lui et moi étions les seuls à le savoir"
Un homme, officiellement mort et enfermé dans un hôpital psychiatrique, prétend être Nicholas Slopen, érudit spécialiste du fameux poète anglais Samuel JOHNSON. C'est le récit de ce qui a précédé cet enfermement et de ce qui l'a suivi que nous délivre ce roman qui m'a happée et intriguée dès le départ (et jusqu'au bout) avec des indices distillés tout au long permettant d'essayer de résoudre ce mystère. Il nous entraîne jusqu'en Europe de l'Est dans le sillage de sombres scientifiques ayant en projet l'amélioration de l'être humain.
On est du côté de Frankenstein le personnage de Jack proche de la créature du docteur.
Il est question de la permanence des choses, de l'individualité, de l'essence de la vie.

Est- ce qu'on peut faire mentir son corps ? Apparemment, c'est beaucoup plus difficile et c'est cette image que les autres gardent de chacun.

A l'inverse, c'est ce mélange d'éléments très concrets, enregistrés par nos corps et encapsulés dans les mots qui constitue notre individualité, et ce que nous gardons en mémoire.

"Et quand il m'a appelée par mon nom, sa bouche l'a formé comme elle l'avait toujours fait"

La permanence du souvenir du lien physique avec ses enfants ou sa femme illustre ce constat. D'ailleurs, Nicky, à plusieurs reprises éprouve ce manque quand il pense aux siens qu'il ne voit plus.

"L'inconnu qui est en moi est une créature pareille à toutes les autres : obsédée par les limites de son existence, hantée par le spectacle de son passage à travers le temps et la détérioration de ses relations avec les autres, l'indicible tristesse de la finitude de la vie sur une belle planète "

Et pourtant, ce sont les mots qui sont à la base de la technologie employée par l'entreprise scientifique. Ce sont eux qui servent à l'encodage d'un cerveau passant d'un individu à l'autre.

"Et ce livre est – au lieu de mon corps
Et le livre est -au lieu de mon âme (Grégoire de Narek, le livre des lamentations)"

Comme dans les romans de Philip K DICK, on assiste à l'envahissement du monde d'un individu par un autre. La parano entretenue tout au long du livre nous fait douter de la santé mentale de Nicky.

"Toutes nos certitudes tremblotent et pourtant : C'est là le paradoxe. Alors que je ne suis plus moi – même, je ne me suis jamais autant senti moi même. Aussi grandiloquent que cela puisse être, je me sens plus proche qu'à aucun moment de ma vie de percevoir la vérité de l'univers- la pénombre de sentiment sacré qui sonne le vrai.Sans quoi nous ne sommes que de la chair et des os qui filent dans l'espace."


C'est donc un livre à la frontière du fantastique et qui m'a laissé un parfum de demeure anglaise néo gothique 19è siècle.
Lien : http://litterature.calice68...
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J'avais adoré le premier roman de Marcel Theroux Au nord du monde. Un roman visionnaire et obsédant sur la beauté du monde et sa fragilité. La quête hantée et bouleversante d'un personnage qui explore, à travers un monde dévasté, le genre humain et la possibilité de sa fin.
J'avais un peu moins accroché à son second, Jeu de pistes
Et puis en 2015, cinq ans après mon gros coup de coeur pour Au nord du monde,  est arrivé Corps variables. Et là boum ! a nouveau un énorme coup de coeur pour ce livre brillamment construit. Ce livre qui rend hommage aux mots et à la parole. Qui nous entraîne dans les obsessions littéraires de son héros. Enfin de son anti-héros devrais-je dire, car le professeur Nicholas Slopen est loin d'être un homme extraordinaire, bien au contraire. Et pourtant... il va nous entraîner dans une aventure incroyable, extravagante, surprenante autant que étrange, étonnante, inouïe, surprenante et remarquable. 
Et si je puis dire que la construction de celle-ci est complexe et insolite, l'écriture et le style de Theroux est elle aussi singulière, elle porte parfaitement ce thriller fantastique. Oeuvre hybride comme on les aime.
Mais alors que raconte ces Corps variables : 
Un jour, un ancien petit ami passe la porte de la boutique de Susanna. Vingt ans ont passé, elle a du mal à le reconnaître. Lorsqu'il quitte les lieux, Susanna, curieuse, tape son nom dans Google et découvre qu'il est mort l'année dernière, laissant derrière lui femme et enfants. Plus tard, il revient et lui raconte comment il continue d'exister dans un autre corps.
Frankenstein du 21e siècle, Corps variables a le rythme et l'intensité d'un thriller, savamment combinés à la gourmandise littéraire d'un romancier passionné d'archives, de mystères, et en interrogation constante sur le pouvoir des mots.
Malheureusement le livre n'est pals commercialiser et que contrairement au 2 précédents il n'est pas paru en poche, mais je crois que vous pouvez le trouver en epub. Alors ne vous gênez surtout pas pour le lire. Une sacrée découverte je vous dis !!!
Lien : https://collectifpolar.com/
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J'avais fait d'un des titres de Marcel Théroux, "Au nord du monde", un de mes coups de coeur en 2013, jugez si j'ai sauté sur ce nouveau roman quand je l'ai aperçu qui m'attendait sagement sur le présentoir de la médiathèque ! Même si j'ai mis un peu de temps à entrer dedans, je n'ai pas été déçue… Je vous suggère de ne pas lire (comme je l'ai fait malheureusement) la 4e de couverture, qui en dit trop. Cela dit, l'auteur m'a réservé quand même de belles surprises !

« Je m'appelle Nicholas Patrick Slopen. Je suis né à Singapour le 10 avril 1970. Je suis mort le 28 septembre 2009, broyé par le passage de roue d'un camion devant la station de métro Oval. Ce document est mon testament. » : magnifique situation initiale ! Ce personnage, universitaire spécialiste d'un écrivain du XVIIIe, Samuel Johnson, se retrouve à l'hôpital psychiatrique et revient sur l'incroyable aventure qui lui est arrivé… Tout commence lorsqu'il est amené à donner son avis d'expert sur un « idiot savant » capable d'imiter à la perfection les écrits de Johnson : il découvre alors un être manifestement dans une grande détresse, et dont les textes qu'il lit semblent véritablement émaner de ce philosophe anglais ! Sa curiosité et sa persévérance le mèneront vers la mystérieuse « Procédure Malevine » et lui feront emprunter de bien étranges chemins… Ce roman épouse des formes diverses avec beaucoup d'habileté et propose une réflexion étonnante autour de l'identité, de la force des mots, du lien entre le corps et l'esprit, de la capacité à changer, du mystère des sentiments. Une réussite !
Lien : https://dautresviesquelamien..
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critiques presse (1)
Telerama
06 mai 2015
Un conte vénéneux à la frontière de la science-fiction. Une réflexion sur le langage et ce qu'il forge en nous.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Tout ce que je sais, c’est que cette histoire a commencé quand Nicky Slopen est revenu d’entre les morts.
L’homme qui est entré dans ma boutique ce jour-là était solidement bâti, barbu, et avait les cheveux coupés ras, mais il connaissait mon ancien surnom. Il s’est approché du comptoir d’un pas traînant et l’a dit en guise de salut. « Ça fait un bail que personne ne m’a appelée comme ça.
— Ça fait un bail, oui, a-t-il répondu. C’est moi. Nicky. »
Il y a eu un brusque moment de gêne quand je me suis mise à dire des banalités pour cacher le fait que je ne le reconnaissais pas, puis une sensation plus déplaisante encore quand il a prononcé son nom de famille.
« J’ai entendu dire que tu étais… » Je ne suis pas arrivée à finir ma phrase. « C’est une blague ? Parce que je ne trouve pas ça drôle.
— Du calme, Sukie, c’est vraiment moi. »
L’espace d’un instant, je ne l’ai tout simplement pas cru, mais il m’a dit des choses que lui seul savait, des choses qu’on s’était dites, et peu à peu j’ai vu que c’était bien lui. Ses yeux avaient une intensité familière, et quand il m’a appelée par mon nom, sa bouche l’a formé comme elle l’avait toujours fait.
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Comme je suis un homme instruit, j’ai fait l’objet d’une certaine dose de favoritisme à l’Unité pour malades difficiles. Une des psychiatres, le Dr Fenella Webster, aime à se voir en figure littéraire. Elle m’a fait venir dans son bureau plusieurs fois pour discuter de Jane Austen et exposer ses théories concernant la prétendue question de la paternité des œuvres de Shakespeare. Comme la plupart des anti-stratfordiens, elle est insensible à la poésie en tant que telle et ses jugements sont de seconde main, mais je lui ai tout de suite plu et elle a milité pour que je puisse avoir accès à un ordinateur. À proprement parler, Internet est inaccessible, mais j’ai trouvé un moyen de me connecter. Et même si mon compte à l’université a été fermé, ma correspondance personnelle est encore en ligne. C’est grâce au Dr Webster que je peux rédiger ce testament.
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Patient Q. Interné pour évaluation le mois dernier. Admis à l'UMD avec une psychose paranoïde et de graves troubles conceptuels. Nom et identité inconnus. Soutient être un universitaire du nom de Nicolas Slopen, mort l'an dernier dans un accident de la route. Hospitalisé par procédure d'urgence suite à des faits de harcèlement et de menaces dirigés contre l'épouse du défunt".
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Il m’est impossible de vous faire comprendre ce que j’éprouve en regardant la lune avec les yeux d’un inconnu et en sachant que je ne prendrai plus jamais mes enfants dans mes bras.
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Une des caractéristiques de la douleur est de vous ancrer dans l'instant présent. C'est le revers de l'extase- chose que seuls les saints et les pervers connaissent. Il est révélateur de la nature humaine, je suppose, que la plupart des religions aient choisi le chemin vers la pénitence plutôt que celui de l'hédonisme vers l'infini. À moins, comme le suggère mon expérience, que la douleur ne soit plus efficace. Elle nous extirpe des flots du temps et nous rive à la transcendance du présent. On oublie tout, on devient inséparable de sa douleur, jusqu'à en émerger transformé.
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