Nous tuions aussi le cochon, à la campagne, pendant mon enfance. Ce que je me régalais avec la couenne, que nous appelions alors coudenne ! Le cri du cochon, lui, a toujours été plus difficile à digérer. Je l'entends encore, le cochon rose qu'on allait égorger, suspendu par les pieds. Ses cris, pleins de la vision de la mort, étaient ceux d'un enfant terrorisé, humains jusqu'au timbre. Face au charcutier, c'étaient eux, les humains, pour quelques secondes. Page 96