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Critique de Jeannem


De Quincey s'installe dans la région des lacs du Werstmorland, arpentant sa géographie vallonné et la géométrie de la colonie littéraire qui a vu simultanément entre 1803 et 1820 de grands poètes : Coleridge, Wordsworth et Southery. Ce livre est un témoignage curieux et humain avec ses défauts.
"Ce que l'on peut déduire surtout des attraits de Mademoiselle Wordsworth et de l'intérêt extrême dont elle était l'objet en raison de son caractère, de son histoire et des rapports qu'elle entretenait avec son frère, c'était l'obliquité furtive de ses gestes et d'autres détails de son maintien (telle que sa démarche voûtée) qui conféraient à sa silhouette un aspect gauche, lui ôtant, hors de chez elle, tout attrait sexuel. Elle ne cultivait pas les grâces qui sont l'apanage du sexe et l'essentiel de son comportement. En revanche, elle avait des qualités intellectuelles remarquables, et en plus des grands services qu'elle rendait à son frère, je puis mentionner celui-ci, plus important encore, dont elle faisait profiter tous ceux qui l'accompagnaient dans ses promenades -à savoir la sympathie extrême, toujours disponible et toujours profonde, qui lui permettait de répercuter, pour ainsi dire, à plusieurs reprises, sur les sentiments de ses compagnons de promenade, grâce à l'impression évidente que cela exerçait sur elle, tout ce qu'on pouvait lui dire, tout ce qu'on pouvait lui décrire, tout ce qu'on pouvait citer d'un auteur étranger. Les vibrations de la lumière ne sont pas plus rapides ni plus inévitables dans leur courant et leur ondulation, que ne l'était sa sympathie attentive en réponse, et comme en écho, aux propos de ses interlocuteurs. Doué d'une connaissance de la littérature inégale et construite de façon non systématique, elle se satisfaisait d'ignorer quantité de choses, mais ce qu'elle savait et possédait à fonds reposait là ou rien ne pouvait venir le déranger, dans le temple de son coeur passionné. (Portraits littéraires, traduit et présenté par Isabelle Py Balibar, De Quincey, Editons José Corti, Domaine Romantique, p 138.)
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