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EAN : 9782020414777
244 pages
Seuil (28/08/2002)
  Existe en édition audio
3.48/5   387 notes
Résumé :
Nous sommes à Vienne, en 1810, dans une ville humiliée et ruinée par la victoire de Napoléon. Une femme, Agathe-Sidonie Laborde, ancienne lectrice de Marie-Antoinette, se souvient de Versailles et, plus précisément (parce que c'est pour elle une hantise), des 14, 15 et 16 juillet 1789, jours d'effondrement durant lesquels, Louis XVI ayant cédé sur tout, les intimes de la famille royale et une grande partie de la Cour se dispersent. Agathe elle-même s'est enfuie alor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 387 notes
Première rencontre avec Chantal Thomas et je suis conquise. Les Adieux a la reine débute le 14 juillet 1789, date que tout le monde connait. Et pourtant L'auteure choisit de nous faire vivre trois jours non pas au coté du peuple qui se révolte mais du coté de Versailles, tout près de Marie-Antoinette.

Une approche vraiment très intéressante car on y découvre une Versailles très sale et délabré (ce n'est pas l'image que j'en ai...), les habitudes de la cour qui peu à peu sont chamboulées par la révolte qui monte.

Mis a part quelques longueurs, j'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman et il me tarde de découvrir le film qui en découle.
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En l'espace de seulement trois jours - mais quels jours ! du 14 au 16 juillet 1789 - Chantal Thomas nous immerge avec talent dans les entrailles de la monarchie menacée. Dans les combles, corridors mais aussi galeries et appartements fastueux du château de Versailles, à travers les Bosquets et les jardins du parc, c'est un monde qui s'offre à nous, un univers que l'on croie bien connaître mais dont on ignore bien des secrets.

Sous la plume de l'auteure, le siège du pouvoir des Bourbon s'anime d'une vie propre, fascinante et répugnante tout à la fois. Plongé dans l'intimité trouble et troublante d'une reine aussi vénérée que détestée, le lecteur observe les derniers actes royaux de Marie-Antoinette.

Nourrissant depuis toujours une affection particulière pour cette souveraine immolée par son peuple, j'ai pris un immense plaisir à lire ce roman, bien que le choix narratif, pour original qu'il soit, ne m'ait pas complètement séduite. La parole est en effet donnée à Agathe-Sidonie Laborde, lectrice de la reine, qui témoigne de ce qu'elle voit, entend, ressent, offrant à la Reine l'offrande de son obéissance par une abnégation totale. Sur le fond, rien à redire, sur la forme, question de style, j'ai un peu bloqué.

Toutefois, grâce à Chantal Thomas, j'ai pu me replonger dans ces heures effrayantes de la Révolution naissante et tenter de mieux comprendre cette période charnière qui vit s'écrouler un monde pour en engendrer un autre, dans les douleurs et les saignements d'un accouchement inhumain.


Challenge PLUMES FÉMININES 2019
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Les Adieux à la Reine est d'une originalité saisissante, le livre exploite un aspect de la révolution française qu'on aurait pas soupçonné, il aborde la question des trois journées les plus déterminantes pour la France et surtout pour l'avenir douteux de la royauté, un moment capital où le peuple se met au rendez-vous avec la politique pour faire brandir l'arche de son existence, un moment crucial pour l'histoire de la France mais c'est raconté sous un angle qui n'aurait vraiment pas d'influence sur les trois journées de la révolution, mais ça touche une forme sensibilité, une forme d'humanité qui nous pousse à reconnaître qu'en dehors de la perturbation politique et des divers renversements des situations, il y a eu aussi des coeurs brisés...

En effet, Chantal Thomas nous entraîne dans les couloirs du palais sans pour autant s'appesantir sur la politique, on côtoie les différents personnages de la cour royale sans prétention, c'est parce que c'est fait dans le regard d'un personnage non moins important, c'est Sidonie, la lectrice de la reine marie Antoinette, épouse du roi Louis XVI, qui nous fait découvrir la vie de l'autre coté de la cour royale c'est-à-dire du côté des servants et servantes. La lectrice de la reine nous parle des adieux douloureux de la reine avec un personnage féminin qui occupait beaucoup une place de choix dans son coeur, Gabrielle de Polignac, une comtesse à qui la reine était prête à satisfaire tout genre de caprice. Il fallait bien la protéger contre le mauvais vent qui menaçait déjà la couronne, c'est en cela que la reine va se servir de Sidonie pour guider Gabrielle loin des émeutes surtout qu'elle figurait déjà parmi les cibles à abattre des révolutionnaires.

Un bon voyage ce livre!
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"Les adieux à la reine", c'est le premier roman de Chantal Thomas, spécialiste du XVIIIème siècle et directrice de recherche au CNRS.
Le livre vient d'être adapté au cinéma par Benoît Jacquot.
C'est une chronique précise des premiers jours qui ont suivi la prise de la Bastille.
La narratrice est Agathe Laborde, autrefois lectrice de la reine Marie Antoinette et qui se trouve exilée à Vienne en 1810 au moment où elle raconte les faits.
Les adieux ce sont ceux faits entre la reine Marie Antoinette et sa chère "favorite", Gabrielle de Polignac.
Marie-Antoinette va organiser la fuite de sa favorite et ce moment des adieux va être particulièrement pathétique dans le livre.
Toutefois, cette chronique des premiers jours de la Révolution française ne se résume pas aux relations entre Marie Antoinette et Gabrielle de Polignac.
Chantal Thomas nous livre un portrait saisissant de la société française du 18ème siècle; entre le roi Louis XVI qui n'arrive pas à comprendre que le peuple souhaite exercer le pouvoir, entre une Cour attachée à ses privilèges et qui ne veut pas voir la misère du peuple, entre une reine attachée à ses suivantes mais peu consciente de la réalité, entre le clan Polignac qui ne pense qu'à ses intérêts en oubliant la sécurité de la reine malgré tous les bienfaits qu'elle leur a octroyés, tout est analysé avec finesse ici.
Un très beau livre qui nous donne un nouvel éclairage sur ces moments cruciaux de notre Histoire.
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"Les Adieux à la reine" nous présente le récit d’Agathe-Sidonie Laborde, qui fut seconde-lectrice à la Cour de Marie-Antoinette. L’histoire débute en 1810, à Vienne, là où Sidonie a émigré en compagnie de nombreux autres nobles français après avoir fui les événements de la Révolution. Alors que ces nobles sont rattrapés par l'Histoire de France sous les traits des armées napoléoniennes, l’ancienne lectrice de la reine se souvient... Par flash-back, elle se remémore trois journées, les 14, 15 et 16 juillet 1789, qui ont vu s'effondrer la monarchie française. Tout est perçu à travers ce qu’elle a vécu, vu et entendu. De sa chambre insalubre sous les combles jusqu’aux couloirs sombres d’un château labyrinthique, nous découvrons avec Sidonie la vie à Versailles. Entre ses rencontres avec les membres de l’aristocratie, ses discussions avec les personnes subalternes comme elle, ses moments de lecture – et de complicité – avec la reine qu’elle admire, les heures s’échelonnent lentement et la tension monte inexorablement. Car Paris s’enflamme d’un feu révolutionnaire qui va bientôt gagner Versailles…

Si ce livre nous relate en partie les états d'âme et les difficultés de la vie des nobles français exilés à Vienne, ce sont bien les trois journées de juillet 1789 qui sont pour ma part les plus passionnantes à suivre. A travers le ressenti de Sidonie, le lecteur suit les événements qui inexorablement vont mener à la chute du royaume capétien. Mais Sidonie ne le sait pas, de même que les jeunes ambitieux et vieux aristocrates qui croisent sa route. Bien loin du Versailles qui est donné à voir aux touristes, nous découvrons un palais sombre et inquiétant, trop froid ou trop chaud, trop marécageux, trop grand ou trop étroit. Toute une population bigarrée et de rangs divers s’y côtoie. La nuit du 16 juillet, alors qu’on apprend que le roi a été réveillé en pleine nuit, que la Bastille est prise et que le peuple veut le pouvoir, des scènes presque irréalistes ont lieu. Courtisans, domestiques, chacun est en proie à l’angoisse et à la panique sous l’influence des rumeurs qui courent. Ce sont les yeux de Sidonie qui nous permettent d’assister à cette nuit sans fin et ce sont également eux qui nous présentent une Marie-Antoinette à la fois décidée et légère, mais surtout follement éprise de son amie Gabrielle de Polignac, duchesse flamboyante mais bientôt déchue.

« Les Adieux à la reine » n’appartient pas à ces récits historiques classiques se déroulant sur un période assez longue. Ici, trois jours – mais trois jours essentiels - suffisent à rendre l’ambiance d’une époque, ou plutôt de la fin d’une époque. De plus, le personnage de Sidonie nous permet d’appréhender l’intime et le privé dans l’Histoire, que ce soit dans les couloirs de Versailles ou dans les salons de la reine. Ce sont ici les gens et leur ressenti qui sont mis en valeur et non les événements eux-mêmes. La lenteur du récit nous permet enfin de nous imprégner totalement de l’atmosphère si particulière de la nuit du 16 juillet.

Voici donc un roman historique avant tout porté par ses personnages. Le résultat en est que, avec une écriture très sobre, Chantal Thomas ne relate pas simplement un moment de l’Histoire, elle nous le fait vivre.

J’ai trouvé par ailleurs que l’adaptation cinématographique du livre rendait très bien compte de cette ambiance.

A lire, même pour ceux qui ne sont pas férus d’Histoire !
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Citations et extraits (80) Voir plus Ajouter une citation
C'était une heure folle pour une séance de lecture régulière , mais la Reine avait très vite introduit l'usage de me faire appeler n'importe quand , lorsque décidément , et même en ayant reculé le plus tard possible l'heure de son coucher , elle sentait que le mécanisme de l'insomnie se mettait en place . Dans ma voix , qui n'avait paru que sourde , et commodément discrète à mon protecteur monsieur de Montdragon , la Reine avait aussi perçu une vertu apaisante . Je pouvais sauter un passage , ou lire deux fois le même , la reine ne le remarquait pas .Elle était sous l'emprise d'un désir d'oubli , d'une invite que , sous-jacente aux mots , ma voix lui portait : Fermez les yeux , reposez-vous . J'accourais , ensommeillée , à peine rajustée , un habit jeté sur ma chemise de nuit .
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Enfin le Roi a posé une question:
- Cela veut-il pour vous Madame dire quelque chose?
J'ai appris que le peuple en veut pas seulement du pain, il veut aussi le pouvoir.
A ce point d'insanité je suis confondu. Je croyais jusqu'à présent que le pouvoir était un poids de devoirs et de responsabilités dont on héritait, et que l'on acceptait par humilité et respect pour Celui qui nous avait désigné.
Une sorte de malédiction dissimulée sous un manteau d'hermine.
Me serais-je trompé?
Y aurait-il quelque chose de désirable dans le pouvoir?
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- L'hiver les miséreux tombent par milliers. Dans les asiles, on les empile sur la paille. Dans les hôpitaux, on les couche à trois ou quatre dans un lit. Tu te réveilles au milieu de la nuit, t'as un macchabée allongé tout froid contre toi ! Je te jure !
- Je sais ! Je sais !
- Et eux, ils possèdent des châteaux en si grande quantité qu'il y en a où ils n'ont jamais mis les pieds, ils ne savent même pas où ils sont, dans quelle province de France... Ils les ont hérités... Ils n'en ont rien à branler... Tu imagines toutes ces chambres, les lits, les grandes cheminées, les...
- Comme ici.
- Et leurs chiens ! T'as vu comment ils sont logés ! Dans des niches doublées de satin, piquées de clous en or. Des trésors de petites maisons. Tu regardes ces niches et t'as qu'une envie : faire le chien; et attention, les bons morceaux, c'est pour leurs cabots !
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- Tout est déjà joué. La seule grandeur désormais est d'assumer le châtiment. Les nobles vont souffrir, mais ils l'ont mérité. Ils se sont conduits en égoïstes, en dilapidateurs, ils ont oublié tout devoir de charité. Ils ont fermé leurs oreilles aux gémissements des pauvres. Ceux-ci se vengent et c'est justice. Les pauvres, un jour, n'en peuvent plus d'être pauvres.
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- [...] Mais qu'ils se battent pour Necker, ça me dépasse. Quelqu'un qui, en Suisse, dans son pays natif, n'intéresse personne, à l'exception de sa petite famille. Partout on s'en fout. Sauf en France. Les Français sont pas un peuple intelligent. C'est un peuple de rognonneurs. Mais c'est pas parce qu'on rognonne qu'on est intelligent. Ils sont tout le temps à crier contre quelqu'un ou quelque chose. Ils sont rognonneurs et moutonniers. Terrible, ça ! Et quand ils changent d'opinion, c'est sans motif, d'un coup. Pour l'instant, ils veulent Necker. Allez savoir pourquoi... [...]
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« Café Vivre » , de Chantal Thomas, c'est aux éditions du Seuil.
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