Grièvement blessé au genou lors d'une intervention de police et quitté sans préavis par la femme qu'il aimait, Kari Vaara est retourné vivre à Kittilä, le village lapon où il a grandi.
Treize ans après, Kari a refait sa vie. Il est remarié, heureux en ménage, bientôt père et dirige le bureau de la police locale. Si la vie est rude en Laponie finlandaise, Kari n'y risque plus sa vie, occupé seulement à régler des délits mineurs. Alors, quand, à l'approche de Noël, le corps d'une starlette d'origine somalienne est retrouvé dans le parc à rennes d'un éleveur de la ville, le policier est décontenancé. Sufia Elmi a été maltraitée, son corps profané, une insulte raciste gravée sur son torse. Mais il fait tout pour ne pas être dessaisi de l'affaire, même lorsque les indices le mènent à Seppo Niemi, l'homme pour lequel sa première femme l'a quitté. Pourtant, les choses vont de mal en pire : la presse l'accuse de vouloir se venger, le fils adolescent d'un de ses hommes se suicide et sa femme ne supporte plus le froid glacial et la nuit perpétuelle de l'hiver lapon.
Un polar scandinave écrit par un auteur américain, pourquoi pas ? D'ailleurs James Thompson maîtrise son sujet et décrit très bien la nuit polaire, le froid glacial, la rudesse des habitants qui noient dans l'alcool la mélancolie suscitée par le kaamos.
L'enquête est intéressante, le style direct et sans chichis nous rapproche du flic qui raconte son histoire. C'est a priori un type bien, proche des gens qu'il connaît depuis l'enfance. Il a bien quelques cicatrices mais il évite de se guérir avec une bouteille, encore marqué par l'alcoolisme et la violence de son père.
C'était donc un voyage bien sympathique aux confins de la Finlande en compagnie de Kari Vaara et de ses proches. Cela ne donne pas forcément envie de visiter la région et de se confronter à des températures qui flirtent avec les moins quarante, mais bien au chaud, sous un plaid, on se laisse volontiers dépayser. Et puis, comme l'enquête se déroule en décembre, tout près de Noël, on partage avec le héros, le repas de fête local tout en souhaitant un Hyvää Joulua !
Un polar honnête.
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Ca commence très bien et on se croirait vraiment en Finlande, durant la longue nuit de l'hiver arctique. Et puis, voilà que l'auteur a l'idée de faire apparaître les parents de la jeune morte, deux Somaliens. le père cite le Coran à tour de bras, à tel point que le narrateur lui-même - pourtant un sacré "bien-pensant" - finit par comprendre qu'il le prend de haut avec ses sourates et ses idées du style "Moi-je-suis-pur-parce-que-j'ai-la-vraie-religion-Toi-tu-es-un-mangeur-de-porc-à-jamais-souillé."
Vous me connaissez, j'ai décroché bien avant la fin : même sous couvert d'un thriller, j'ai horreur des donneurs de leçon ... Et puis, j'avais acheté ce livre pour résoudre une énigme, pas pour prendre des cours sur une religion auto-proclamée et qui tient plus de l'idéologie totalitaire que de toute autre chose.. Et toute cette gnangnanterie bien-pensante ... Au secours ! .. ;o)
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Je crois avoir rarement vu un roman accumulé autant de maladresses, de clichés, de phrases du type Monsieurjesaistout. Tout est raté, jusqu'au style qui rend la lecture insipide voir insupportable. On a l'impression que l'auteur veut prouver qu'il connaît le pays, que lui sait ce que nous nous ne savons pas, et qu'il est intelligent attention. Bref. On a juste une histoire qui tient à peine, enfouie sous un ramassis de racisme ambient et de sexisme permanent. Si vous voulez lire une suite d'idées clichés, comme un mauvais dico, lancez-vous.
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– J'expliquais à Kate que la Saint – Jean marquait le solstice d'été et aussi la fête du Drapeau en Finlande et qu'il était de tradition d'aller au sauna et de faire de grands feux de joie à minuit. Tu vois quelque chose à ajouter ?
– C'est aussi le jour le plus long de l'année et la fête païenne de la lumière. Les chrétiens l'ont transformée en célébration de la nativité de saint Jean Baptiste, d'où son nom de Juhannus en finnois. Pour les païens, c'était une nuit magique, surtout pour les jeunes filles en quête de mari ou celles qui voulaient avoir un enfant. Les feux de joie sont censés apporter la fertilité, purifier l'âme et éloigner les esprits du mal.
À la télévision, on voit les enquêteurs des affaires criminelles passer tout au luminol, et abracadabra ! Le merveilleux composé chimique révèle des tâches de sang invisibles, les crimes sont résolus, et les meurtriers traînés en justice. En fait, le luminol réagit à toutes sortes de produits, en particulier, à l'eau de Javel, et peut de surcroît détruire d'autres indices. Si la pièce avait été nettoyée méthodiquement avant que je la passe au crible, j'aurais pu m'en servir, mais j'y aurais recours qu'en désespoir de cause.
Autant regarder la vérité en face : nous ne sommes qu’une bande d’alcooliques déprimés qui se gèlent dans une nuit sans fin. Le kaamos est dur à supporter pour tout le monde.
Les victimes n'ont plus de vie privée, on étale leurs vices et leurs secrets dans l'espoir de leur rendre justice. Influencé par les circonstances de sa mort, j'ai un peu hâtivement placé Sufia sur un piédestal en le gratifiant du titre d'ange des neiges. C'était une erreur, je ne sais rien d'elle.
Il y a, hélas, tant de gens en ce bas monde qui, à la vue de la beauté, ne songent qu'à la saccager !