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Serge Grünberg (Autre)
EAN : 9782253027096
Le Livre de Poche (15/10/1990)
3.92/5   53 notes
Résumé :
De Paris à Bangkok et de Marseille à Katmandou, l'histoire vraie d'une, odyssée sanglante qui défraya la chronique internationale en 1977 -1978 : celle de Charles Sobhraj, un Eurasien au charme vénéneux qui a séduit et détroussé des centaines de personnes sur la route des Indes, et qui en aurait tué une trentaine. BR> BR>Best-seller dans le mondé entier, La Trace du serpent est un extraordinaire « roman documentaire» écrit par un journaliste américain, grand reporte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"Le Serpent", tel est le surnom de Charles Sobhraj, tueur en série né à Saïgon (Ho Chi Min Ville) d'un père indien et d'une mère viêt-namienne, le 8 avril 1994. Sa mère s'étant remariée avec un officier français, il doit à cette circonstance d'avoir pu bénéficier en son temps de la nationalité française dont il fut déchu par la suite.
A la différence de la majorité des tueurs en série connus, Sobhraj tuait avant tout pour l'argent. Dans ses débuts cependant, il se contentait de droguer ses proies, puis de les détrousser après les avoir ramenées dans leur chambre d'hôtel. Vingt-quatre heures plus tard en général, la victime se réveillait ou était découverte par une femme de chambre et se voyait conduite à l'hôpital. de temps à autre, il montait un cambriolage comme, par exemple, celui de l'hôtel Ashoka, à Delhi, alors que la tension montait entre l'Inde et le Pakistan en 1971.
L'année 1975 semble avoir été l'année où il franchit le pas décisif qui, de l'escroc international qu'il était, allait le transformer en tueur. Néanmoins, de nos jours, tout le monde n'est pas d'accord avec cette date et beaucoup prétendent que cela commença bien avant.
C'est en tous cas cette période, ainsi que l'enfance et les débuts dans l'existence (en passant par la prison de Poissy) de Charles Sobhraj, que s'attache à nous décrire l'Américain Thomas Thompson dans son livre "La Trace du Serpent." C'est un gros volume, plus de 760 pages en édition de poche et son auteur, s'il semble parfois extrapoler (le moyen de faire autrement, dira-t-on ?) n'en oeuvre pas moins avec patience et méticulosité.
S'il n'est pas tendre avec Sobhraj, Thompson lui reconnaît une enfance extrêmement déstabilisante puisque ses parents n'auront pas de plus grand souci que de se le relancer comme une petite balle. Qui pis est, l'enfant, né dans une époque critique pour l'Indochine, devra attendre l'âge adulte pour se voir enfin pourvu de papiers officiels : pendant des années et sans qu'il en fût responsable, Sobhraj n'a eu aucune existence légale. Il semble donc que, repoussé par sa mère autant que par son père, mal ou pas du tout aimé, Sobhraj ait eu les plus grandes difficultés à se construire une identité.
Outre un physique des plus agréables, Charles avait reçu en partage une intelligence probablement au-dessus de la moyenne. Ce très mauvais élève qui boudait régulièrement l'école pouvait apprendre ce qu'il voulait quand il le décidait. Mais la rue, viêt-namienne ou indienne, l'attirait et c'est là qu'il fit très jeune son apprentissage de petite frappe.
Si Sobhraj suivit un temps sa mère en France, il était le premier à admettre que l'Asie seule comptait pour lui. Thompson nous l'y dépeint aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau, manipulant aussi bien les indigènes que les touristes avec un brio et une assurance diaboliques. Il avait pour habitude de se faire passer pour un homme d'affaires spécialisé dans le commerce des pierres précieuses et, comme il présentait très bien, d'entrer ainsi en contact avec les voyageurs désireux d'en acquérir au meilleur prix.
L'ascendant qu'il possédait sur certaines personnalités trop faibles - on le verra notamment dans le cas de Marie-Andrée Leclerc, décédée en 1984, et qui fut sa complice tout au long de 1975 - lui permettait de disposer d'une espèce de petite cour composée de jeunes gens, aussi bien des hommes que des femmes. Il leur faisait accomplir les tâches qui lui paraissaient indignes de lui et ne s'impliquait en personne que dans la phase finale de ses projets.
Cette façon de procéder, cette volonté de se constituer une "famille" d'êtres dépendants autour de soi et bien entendu la manière de les compromettre et de les avilir qu'avait Sobhraj rappellent immanquablement un autre tueur en série passé à la postérité : Charles Manson. (Les deux hommes doivent d'ailleurs être de la même génération et on retrouve chez eux le même amour-haine envers les parents, et surtout le père.) Tous deux sont des manipulateurs hors pair. Tous deux demeurent des monstres incompréhensibles.
A noter que ce livre n'est plus disponible que chez les bouquinistes.
Un peu plus sur Sobhraj, qui fut condamné à une vingtaine d'années de prison en Inde, revint en France en 1997 et est actuellement poursuivi au Népal où il était rentré de son propre gré :
http://www.tueursenserie.org/Actu/ArchivesAout04.htm#04-2



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La mémoire a cela de particulier qu'elle peut restituer intacte une semaine de vacances vieille de 30 ans et parvient difficilement à retracer le menu de celle à peine écoulée.
C'est dans les années 80, en voyage, que j'ai rencontré ce livre pour la première fois bien avant de le lire.
C'était apparemment un best-seller outre-Atlantique car de nombreux voyageurs anglo-saxons le lisaient.
Le fait que l'Asie, de l'Inde à la Thaïlande, soit le théâtre des sanglantes aventures du "Serpent" n'était sans doute pas étranger à cette appétence collective.
Voyager sur les traces du meurtrier qui s'était spécialisé dans le vol et le meurtre de voyageurs à travers l'Asie procurait peut-être à cette jeunesse baba-cool une dimension périlleuse et héroïque à ses pérégrinations en bermuda.

Bien des années après, à nouveau en voyage , j'ai fini par en trouver une traduction.

Sous les apparences d'un bon thriller il s'agit de l'équipée criminelle bien réelle de Charles Sobhraj, un homme impitoyable, calculateur, intelligent et sans scrupules qui sévit dramatiquement en Asie dans les année 70.

Aussi passionnant qu'effrayant
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Si vous ne connaissez pas Thomas Thompson, vous ratez un fabuleux écrivain. Il possède un style très particulier qui tient du reportage, du roman et c'est remarquable. Il se lit d'une traite, mais je ne connais que deux de ses romans traduits en français : celui-ci et "La mort pour cavalier" (en VO "Blood and money". Cet auteur est malheureusement décédé en 1982 et je ne m'en suis toujours pas remise, car je trouvais dans ses romans une puissance rare et un rythme haletant.
"La trace du serpent" raconte le parcours très particulier de Charles Sobhraj, mais aussi de celles de ses nombreuses et pas toutes encore recensées victimes. le titre en VO est "Serpentine" et il résume parfaitement l'individu, Sobraj : fuyant, séducteur, avec un venin foudroyant. Serpentine comme le lac/la rivière de Hyde Park à Londres, un lac artificiel dans un lieu où tout est très rassurant et enchanteur, entre deux statues dont une de Peter Pan, l'enfant qui ne voulait pas grandir et les emmenait au pays des enfants perdus. Mais sous la surface du lac, c'est dangereux, très dangereux. Je ne m'étendrais pas sur Sobhraj, criminel qui n'a pas besoin de publicité, mais plutôt sur l'auteur du roman qui a compilé, je ne sais comment une quantité d'archives, de documents, voyagé dans le monde entier, rencontré des témoins pour construire ce qui à mon avis, est une merveille d'écriture portée par un talent fou.
"La trace du serpent" fait l'objet d'une adaptation télévisuelle et ce sera peut être l'occasion pour l'éditeur de ressortir ce roman, d'un oubli qui est pour moi incompréhensible.
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Une histoire vraie, un suspens, un rythme, de la psychologie...Un super bouquin qui vous marque à vie
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Long récit de l'histoire vraie glaçante de Charles Sobhraj, français multi-assassin en Asie dans les années 1970, ce livre se lit d'une traite. Remarquable récit d'une "épopée" non moins remarquable dans son horreur. Un très bon livre.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L'être inférieur n'arrive jamais à surmonter le sentiment que la vie l'a trompé. Mais ce n'est pas toujours vrai. On peut changer son destin. On peut lutter contre la fatalité. (Charles Sobhraj)
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