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Les enquêtes d'Einar, journaliste tome 4 sur 7
EAN : 9782757837078
360 pages
Points (07/11/2013)
3.56/5   139 notes
Résumé :
Le meurtre d’une postière sourde, sur lequel veut écrire Einar dans le Journal du soir, n’intéresse personne : son rédac chef lui impose l’interview du capitaliste Ölver Margretarson. Rencontrer l’homme le plus haï de l’Islande en crise ne le réjouit guère. Mais quand la fille d’Ölver est kidnappée, l’intuition d’Einar lui souffle que la « petite affaire » de la postière est peut-être liée à la grande…

Né à Reykjavik en 1950, Arni Thorarinsson a étud... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 139 notes
Paradoxalement, l'enquête ne joue qu'un rôle mineur dans les polars d'Arni Thorarinsson, L'ange du matin compris, et cela peut éventuellement décevoir les vrais amateurs du genre. Ce n'est pas mon cas, loin de là.

Car je suis véritablement fan des personnages, de l'ambiance et des thèmes. Côté personnages, on suit Einar, un journaliste vaguement bougon détaché dans un trou perdu, Akureyri, très sympathique, plutôt perspicace et discrètement chaleureux. Il aime à se dépeindre comme un ours solitaire, pourtant sa fille Gunnsa, ses collègues proches ou même sa voisine ne sont jamais loin.

Côté ambiance, c'est évidemment l'Islande qui est à l'honneur, à la fois la grande ville de Reykjavik et les provinces, Akureyri en tête. Ici, l'angle est celui de la crise économique des Années 2008-2010, notamment des élites financières qui ont plongé le pays dans le marasme sans en assumer les conséquences.

Côté thèmes, enfin, l'auteur aborde à nouveau le rôle du journalisme, la place des handicapés, la vie particulière des rock-stars ou les difficultés des plus jeunes et plus vieux dans la société moderne...

Dans ce contexte, l'enquête n'est qu'un prétexte pour lier le tout, à base de meurtres, de kidnappings, d'interviews, de malentendants, de policiers et de dingues en tout genre. Plutôt désespérant, cet Ange du matin, mais ce serait dommage de ne pas s'y intéresser.
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J'ai lu plusieurs livres de cet auteur. Je ne sais plus combien 5 ou 6 peut être. Vous savez peut être. Peut être peut être c'est comme brouillard ou moustache n'est-ce pas galettesaucisse je ne sais plus le nom. Quel doute ? Je n'ai rien bu pas comme cet auteur. J'aime beaucoup les auteurs islandais. La langue de terre d'Eyri. D'un côté les elus, de l'autre, ceux qui les ont choisis. je ne bois pas du breivin.

Ce livre a été traduit par Éric Boury, comme les autres.


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"Je tape quelques caractères sur mon clavier. Les bras m'en tombent. Je ne me souviens pas qu'on m'ait dit un jour que j'étais génial."


Etes-vous du matin ?
Bof plutôt la flemme par cette chaleur.
Et je ne suis pas non plus un ange. du coup, pas envie de raconter une belle histoire. de toute façon une postière assassinée, tout le monde s'en fout et en premier chef la police dont les crédits ont fondu plus vite que neige au soleil sous le réchauffement climatique et par la faillite des banques et de l'état islandais. Seul un journaliste, et encore son rédacteur en chef n'est pas chaud - oui c'est l'hiver -, faut dire que le premier journal islandais est lui aussi obligé de restructurer, fermer une succursale. Bref c'est la mouise.


Tout le monde se voit donc obligé de tirer le diable par la queue. le diable justement en profite pour sortir la sienne. le climat est lourd dans une déliquescence générale : la faute à la corruption, à l'avidité de quelques-uns faisant collusion, mais en creusant la glace, il faut le reconnaître pour toutes et tous un estompement de la norme, une déglingue des valeurs morales, le recours permanent à l'auto-justification. Ainsi balance la décadence. Donc le climat sociologique et la psychologie des personnages prennent ici le pas sur l'intrigue policière elle-même.


Pas de belle histoire, juste un constat, message subliminal d'Arni Thorarinsson.
"Personnellement, je pencherais pour L'ange du matin, car ce livre parlera d'espoir, d'illusions, de mort, et aussi d'innocence perdue.
Je ne nierai pas que j'ai hâte de revoir l'auteur." p.350


Et cette chanson en forme d'énigme pour ce bouquin qui devrait résonner comme une petite musique : tu n'es pas un ange.
https://www.youtube.com/watch?v=_40RplSVXK0
https://www.youtube.com/watch?v=5irwXp0ciLs
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A Akureyri, une factrice malentendante est agressée et laissée pour morte par un froid matin de janvier. le journaliste Einar, présent sur les lieux, commence une enquête qu'il doit laisser de côté quand il est rappelé à Reykjavik pour interviewer, Ölver Margretarson Steinsson, un ''nouveau viking'', un de ces hommes d'affaires qui ont contribué à ruiner le pays. Sur place, il apprend la restructuration du Journal du soir et sa réintégration dans l'équipe de la capitale. Sa remplaçante, Sigurbjörg, ayant pris une année sabbatique afin de se consacrer à la biographie d'une ancienne star du rock, Einar retrouve la rubrique des faits divers et sera aussi rédacteur en chef adjoint. Mais il n'a pas le temps de se réjouir de ce retour en grâce. Margret Bara, la fille d'Ölver, est enlevée et ses ravisseurs exigent une rançon de vingt milliards ! Une somme impossible à réunir pour le roi des affaires déchu et une nouvelle enquête pour le journaliste pugnace.

Sur fond de crise économique et de société en déliquescence, Arni Thorarinsson promène son journaliste d'Akureri à Reykjavik pour deux enquêtes qui en disent long sur l'Islande du XXIè siècle. le meurtre d'une handicapée et l'enlèvement d'un enfant font la démonstration d'un pays qui a perdu tout repère depuis qu'il a pris conscience de sa ruine financière. Moins mordant et cynique que dans ses précédentes enquêtes, Einar se pose des questions éthiques quand il s'agit de nourrir ses articles du malheur d'une fillette séquestrée et de ses parents au désespoir. le père a beau être un mégalo qui a entraîné l'Islande à sa perte, il n'en demeure pas moins un parent prêt à tout pour retrouver sa fille. Mais Einar fait taire ses scrupules et s'immisce, questionne, insiste, publie.
Cet opus un peu trop bavard et long à démarrer n'en demeure pas moins un bon moment de lecture, grâce à Einar et à ceux, ou plutôt celles qui l'entourent : sa fille qui voudrait suivre les traces de son père dans le journalisme, son ex-maîtresse avocate qui le renseigne sur l'affaire, sa vieille voisine cambriolée, la policière des fjords de l'Ouest et bien sûr la petite Margret Bara, menottée, les yeux bandés, molestée, au fond d'un grenier et qui ne comprend pas ce qu'elle a fait de mal pour mériter un tel sort.
Une vision pessimiste d'un pays qui a vécu de plein fouet la crise économique et a perdu confiance. Les nouveaux vikings ont sombré corps et biens et avec eux toute une nation jusque là préservée.
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A Akureyri, au nord de l'Islande, bien avant le lever du jour (nous sommes en janvier), une jeune postière malentendante est retrouvée étranglée à quelques mètres de son chariot postal. C'est Einar, journaliste au quotidien "Le Journal du soir", qui la découvre alors qu'il se rend à son bureau et va mener sa propre enquête...
Deux jours plus tard il s'envole à Reykjavik pour interviewer un homme d'affaire, Ölver Margretarson, désigné comme un des responsables de la crise qui a gravement déséquilibré l'économie du pays.
Le Journal du soir subissant lui aussi la crise, ses locaux et son personnel vont être rassemblés dans la capitale où notre journaliste et sa charmante fille - Gunnsa - qui le dépanne en prenant des photos pour illustrer ses articles, vont se retrouver mêlés à une deuxième affaire : l'enlèvement de Margret Bara, la fille du fameux Ölver, une gamine de 10 ans, solitaire et passionnée de séries télévisées...La rançon demandée est une somme exorbitante.
Et pourquoi la prometteuse journaliste Sigurbjörg cesse t-elle de travailler au journal pour se consacrer à une biographie de Rikki, le Chien du Rock, ancienne star islandaise sur le déclin ? Quel est le véritable visage de ce dernier?
Sans compter la vieille voisine agressée par de mystérieux cambrioleurs encagoulés ? Mais qui sont les vrais voleurs ?
Toutes ces affaires, plus liées entre elles qu'on pourrait le croire au premier abord, vont tisser la trame d'une histoire mi-policière, mi- journalistique sur fond d'un constat très manichéen : des hommes d'affaires sans scrupule s'en sont mis plein les poches pendant que le pauvre peuple souffre et que la délinquance s'accroît...Le vent du mondialisme n'a pas épargné cette petite île tranquille, pour le meilleur et pour le pire.
J'ai beaucoup moins aimé qu'Indridason (puisqu'il nous est présenté comme "l'autre grand du polar islandais"). le style et le fond sont lourds, le ton trop moralisateur. Les scénarios manquent de crédibilité, le tout de subtilité. le suspense nous mène malgré tout au bout mais le dénouement n'est pas très convainquant...
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
J'arrive trop tard. Si le temps est le moyen qu'a trouvé la nature pour éviter que tous les événements se produisent simultanément, il n'est pas très efficace. Je ne disposais pas d'assez de temps. Peut-être était-ce une question de secondes, ou peut-être de minutes. Mais, conformément à une loi implacable, j'arrive trop tard.
Alors que je quitte tranquillement la maison jumelée que j'occupe dans le quartier de Hlidahverfi, je n'ai pourtant pas l'impression que le temps me manque. Mon haleine sort de ma bouche pour s'élever dans l'air glacial et immobile de la ville d'Akureyri. C'est la preuve indéniable que je respire, avec les volutes de vapeur afférentes et tout le bataclan. Mes jambes m'obéissent et me transportent, lentement mais sûrement, jusqu'à mon poste de travail sur la place de l'Hôtel de Ville. Toute chose est encore conforme à mes plans, au vœu que j'ai formulé en silence et à la résolution personnelle que j'ai prise lorsque nous sommes entrés d'un bond avec ma fille Gunnsa dans la nouvelle année. Mes vieux parents n'ont pas voulu tenter leur chance, du reste, ils auraient hypothéqué leur futur si, comme nous, ils étaient montés sur cette chaise pour faire le grand saut à cloche-pied au risque de se casser une jambe en se réceptionnant. Dans ce genre de situation, mieux vaut reculer que sauter.
Il suffit d'y croire un peu pour envisager les sommets des Sulur, Kerling, Hlidarfiall, la lande de Vadlaheidi et les montagnes qui cernent le fjord d'Eyjafjördur, ainsi qu'Akureyri et son Pollur comme les géants tutélaires de la ville, les anges gardiens donnés par mère nature. Mais dans la pénombre matinale de ces premiers jours de l'année, peu de choses viennent confirmer cette croyance, si ce n'est la foi elle-même.
Les lampadaires projettent à peine leur clarté pâlotte sur l'environnement immédiat : immeubles, entrepôts, usines et bâtiments à usage de bureaux. L'allée piétonne qui longe la rue Skardshlid et traverse le pont enjambant la rivière Glera avant d'entrer dans la rue Glerargata est loin d'offrir la plus jolie vue de la charmante capitale du Nord. Mais je vais devoir m'en contenter pour me bâtir un futur et faire ce que les experts nous conseillent : chercher le positif au sein du négatif, se battre pour remporter la victoire y compris dans la défaite, voir les ouvertures au bout des impasses et la lumière au fond de la plus noire des nuits. Et ainsi de suite. En général, je ne suis pas très doué pour me bercer d'illusions sans avoir ingurgité un verre d'alcool et je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle, en ce moment, je me satisfais entièrement de la déliquescence.
L'esprit occupé par ces considérations, je marche d'un pas léger dans le petit matin. À l'angle des rues Glerargata et Eyrarvegur, je croise une vieille femme qui n'est pas de cette humeur. Elle jure et maugrée tout ce qu'elle sait dans son coin. Je ne me laisse pas décontenancer et pose un pied sur la chaussée pour traverser.
- Hé, vous, là-bas, me crie-t-elle alors. Vous travaillez bien au Journal du soir, n'est-ce pas ?
Et moi qui m'imaginais ne pas être un visage connu.
- Euh, oui, dis-je alors que je maudis en silence la politique du droit à l'image appliquée par mon journal.
Elle me fait signe de me retourner. Rien ne m'oblige à lui obéir, mais je m'exécute quand même.
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- Ce type-là, c’est un vrai salaud ?
- Ce serait peut-être aller un peu loin, ma petite Gunnsa. C’est un homme, naturellement, comme tout le monde.
Elle bâille.
- Mais il est responsable de la crise ? Il est partie prenante de toute cette corruption ?
Je bâille également.
- En effet. Même s’il n’était pas propriétaire d’une grande banque à laquelle il aurait fait payer tout ce qu’il achetait. Lui et ses sociétés apparaissent dans le grand rapport d’enquête du Parlement, que ce soit pour des emplois fictifs ou pour des contributions mirifiques versées à divers hommes politiques. Mais tâche de lui témoigner un respect total et d’agir en professionnelle. Nous sommes des hôtes qu’il reçoit chez lui et nous représentons le journal. Tu es photographe, donc tu prends des photos, point. End of story.
Hier, tandis que nous déjeunions à Grillhusid, nous avons discuté de l’effondrement de l’économie et de la crise. Il a été question de la responsabilité des politiques, de celle des banques et des hommes d’affaires, de celle de tout un chacun. J’ai bien senti que Gunnsa s’efforçait de comprendre le pourquoi et le comment de tout ça. Raggi n’a pas dit grand-chose, mais ses yeux noirs et pétillants d’intelligence montraient clairement qu’il n’en pensait pas moins. Derrière la joie de vivre et l’insouciance qu’ils affichent tous les deux se forme peu à peu une pensée personnelle sur les choses sérieuses de la vie, je dirais même une conscience politique.
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Un rapport sur les causes de l'effondrement de l'économie a été publié par la commission d'enquête de l'Althingi, notre Parlement national. Tout le monde est d'accord pour dire que ce document dévoile la vérité dans ses grandes lignes. Mais dès qu'il a été question de déterminer les responsabilités, toutes les personnes impliquées sont bien vite rentrées se cacher chez elles, elles s'y sont enfermées à double tour, ont tiré les rideaux et montré du doigt la maison du voisin.
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- Ce type-là, c’est un vrai salaud ?
- Ce serait peut-être aller un peu loin, ma petite Gunnsa. C’est un homme, naturellement, comme tout le monde.
Elle bâille.
- Mais il est responsable de la crise ? Il est partie prenante de toute cette corruption ?
Je bâille également.
- En effet. Même s’il n’était pas propriétaire d’une grande banque à laquelle il aurait fait payer tout ce qu’il achetait. Lui et ses sociétés apparaissent dans le grand rapport d’enquête du Parlement, que ce soit pour des emplois fictifs ou pour des contributions mirifiques versées à divers hommes politiques. Mais tâche de lui témoigner un respect total et d’agir en professionnelle. Nous sommes des hôtes qu’il reçoit chez lui et nous représentons le journal. Tu es photographe, donc tu prends des photos, point. End of story.
Hier, tandis que nous déjeunions à Grillhusid, nous avons discuté de l’effondrement de l’économie et de la crise. Il a été question de la responsabilité des politiques, de celle des banques et des hommes d’affaires, de celle de tout un chacun. J’ai bien senti que Gunnsa s’efforçait de comprendre le pourquoi et le comment de tout ça. Raggi n’a pas dit grand-chose, mais ses yeux noirs et pétillants d’intelligence montraient clairement qu’il n’en pensait pas moins. Derrière la joie de vivre et l’insouciance qu’ils affichent tous les deux se forme peu à peu une pensée personnelle sur les choses sérieuses de la vie, je dirais même une conscience politique.
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UN MERCREDI MATIN AU DÉBUT DE JANVIER
J'arrive trop tard. Si le temps est le moyen qu'a trouvé la nature pour éviter que tous les événements se produisent simultanément, il n'est pas très efficace. Je ne disposais pas d'assez de temps. Peut-être était-ce une question de secondes, ou peut-être de minutes. Mais, conformément à une loi implacable, j'arrive trop tard.
Alors que je quitte tranquillement la maison jumelée que j'occupe dans le quartier de Hlidahverfi, je n'ai pourtant pas l'impression que le temps me manque. Mon haleine sort de ma bouche pour s'élever dans l'air glacial et immobile de la ville d'Akureyri. C'est la preuve indéniable que je respire, avec les volutes de vapeur afférentes et tout le bataclan. Mes jambes m'obéissent et me transportent, lentement mais sûrement, jusqu'à mon poste de travail sur la place de l'Hôtel de Ville. Toute chose est encore conforme à mes plans, au vœu que j'ai formulé en silence et à la résolution personnelle que j'ai prise lorsque nous sommes entrés d'un bond avec ma fille Gunnsa dans la nouvelle année. Mes vieux parents n'ont pas voulu tenter leur chance, du reste, ils auraient hypothéqué leur futur si, comme nous, ils étaient montés sur cette chaise pour faire le grand saut à cloche-pied au risque de se casser une jambe en se réceptionnant. Dans ce genre de situation, mieux vaut reculer que sauter.
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