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Les enquêtes d'Einar, journaliste tome 1 sur 7

Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782864246213
336 pages
Editions Métailié (30/08/2007)
3.28/5   243 notes
Résumé :
Le temps de la sorcière

La vie est difficile quand on est alcoolique « en pause » et journaliste exilé, pour mauvais esprit, dans le nord de l'Islande. Pourtant, il se passe des choses dans ce grand nulle part bouleversé par la mondialisation et l'arrivée des émigrés. Un petit chien disparaît, une vieille dame téléphone pour dire que la mort accidentelle de sa fille arrange bien les affaires de son gendre. Des adolescents se suicident. Un reportage su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
3,28

sur 243 notes
Est-ce le temps de la sorcière, de Loftur et du heaume de terreur en Islande ? Ou plutôt le temps de la drogue, des tensions immigrés/islandais et du fric ? Un peu des deux, mon capitaine, si on en croit Arni Thorarinsson et son héros Einar.

Sans être révolutionnaire ou inoubliable, cette enquête sociale et criminelle du journaliste à Akureyri m'a bien plu. Elle m'a fait voyager dans un pays tiraillé entre la société moderne mondialisée et la culture islandaise traditionnelle et âpre, et rencontrer un héros attachant et humaniste caché dans un costume d'ours ironique. Si ses petites habitudes loufoques avec sa perruche ou son rédacteur en chef à Reykjavik prêtent à sourire, sa tendresse et sa générosité mal dissimulées sont plutôt touchantes.

Comme souvent dans les polars nordiques un peu lents, c'est l'ambiance et les personnages qui constituent l'essentiel, bien plus que les faits eux-mêmes. Là, ça fonctionne, ça donne même envie de continuer avec Einar ailleurs en Islande... et ça nous change bien d'Erlendur et Indridason ! C'est donc une jolie découverte pour moi, faite dans le cadre du Challenge Thrillers et Policiers Scandinaves.
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Einar, reporter pour le Journal du Soir de Reykjavik, a été prié, par sa hiérarchie, d'aller soigner son alcoolisme et son sale caractère en province. le voilà donc à Akureyri, dans le nord de l'Islande pour y ouvrir une antenne locale. Dans son exil, il est accompagné par Joa, une sympathique photographe et par Asbjörn, plus ou moins répudié lui aussi et en tout cas déchu de son poste de rédacteur en chef. Pour Einar, le choc est rude: il a laissé sa fille dans la capitale, il déteste travaillé avec Asbjörn, il se défend de boire une goutte d'alcool et il s'ennuie dans une région plutôt calme. Réduit à rendre compte d'évènements banals, comme les bagarres alcoolisées du samedi soir ou le spectacle théâtral monté par les élèves du lycée, Einar tourne en rond. Pourtant, deux faits divers vont le sortir de sa torpeur: le décès accidentel d'une femme lors d'une excursion d'entreprise et la disparition inquiétante de Skarphedinn, le jeune homme qui tenait le rôle titre dans "Loftur le sorcier", la pièce choisie par le lycée.


Quels sont les évènements qui ont amené Einar à cet exil forcé? Que s'est-il passé avec sa fille lors de leurs dernières vacances à l'étranger? Pourquoi Einar a-t-il décidé d'arrêter de boire? Toutes ces questions (et bien d'autres) ne trouveront pas de réponse dans ce livre puisque l'éditeur a décidé, sans me consulter, de publier le quatrième roman de la série, faisant fi du passé d'Einar et du respect du lecteur. Je râle surtout pour le principe puisque finalement cela ne gêne pas trop la lecture. Je cueille Einar au départ de sa nouvelle vie et c'est à partir de là que je vais désormais le suivre. Assidûment qui plus est! Parce qu'Einar est le genre de personnage que j'aime particulièrement, caustique, sarcastique, jamais avare d'un bon mot, quitte à blesser son interlocuteur. Adepte de l'humour un peu vachard, le journaliste savoure spécialement les coups de fil de son nouveau rédacteur en chef qu'il aime remettre à sa place. Mais derrière son flegme désabusé, Einar est aussi un coeur tendre sensible au chagrin d'une mère qui a perdu sa fille, à celui d'un frère en deuil et même, à son corps défendant, enclin à revoir son jugement sur son collègue Asbjörn. D'autant que le brave homme est l'ami d'enfance du commissaire de la ville, source potentielle d'informations.
Mais outre des personnages bien campés et un humour certain, Arni THORARINSSON nous fait aussi découvrir une autre Islande, une île qui, bien qu'isolée, n'est pas épargnée par la mondialisation et ses conséquences souvent néfastes, une nation qui oscille entre xénophobie et intégration, une société partagée entre modernité et traditions, entre le matérialisme et la magie.
J'ai donc passé un excellent moment avec cet écrivain que je découvre et que je compte relire dès que possible.
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Je plonge dans l'univers noir de l'Islande. Les noms sont imprononçables, les lieux exotiques à s'y perdre sans un guide pour vous diriger vers les bons troquets. Noir comme un polar, Sombre comme la nuit.

Le Temps de la Sorcière, c'est découvrir avant tout cette terre islandaise, tout au Nord de la « Terre de Glace ». C'est comprendre la société islandaise, parler avec le peuple et affronter les difficultés d'un monde moderne.

Le Temps de la Sorcière, c'est certes un polar, mais c'est aussi un roman noir bien ancré dans la société. La peur de voir la langue islandaise disparaître au profit de l'anglais semble être une préoccupation importante de l'ancienne génération (et en temps qu'écrivain, Arni Thorarinsson transcrit ses profondes inquiétudes). Les jeunes islandais ne savent plus parler qu'en mêlant à leur conversation quotidienne des bribes de mots dans la langue de Shakespeare, la poésie en moins. Rares sont devenues les phrases ne finissant par un fameux « Bullshit » ou « Fuck You ». Les campagnes dans le Nord voient leurs forces vives se vider au profit de la région de Reykjavik, et un afflux massif d'immigrés dans ces régions n'est pas sans poser de problèmes. L'Islande a de tout temps été une terre d'accueil pour les étrangers, l'islandais de pure souche n'existe pas vraiment. Pourtant, l'intégration de ces nouveaux arrivants n'est plus aussi aisée que dans le passé, sans comprendre véritablement les raisons.

Le Temps de la Sorcière, c'est également s'immiscer dans les traditions celtes, de découvrir les symboles runiques et de croire aux légendes nordiques. Dans un pays où les elfes continuent à garder une notoriété importante dans les croyances des islandais, je découvre qu'il n'y a pas que la sorcellerie de Harry Potter pour émouvoir les peuples. Il faudra dorénavant compter sur Loftur le sorcier et croire ainsi au pouvoir du Heaume de Terreur.

Au début du roman, je me suis presque persuadé qu'il fallait que j'arrête les polars. Ce genre littéraire ne m'appartient plus, et j'y prends de moins en moins de goûts, au fil des ans. La passion s'étant estompée, à quoi sert que je continue ces lectures, alors que tant d'autres m'attendent. L'Islande est un joli pays, et une destination touristique alléchante. Je pourrais donc me contenter de lire les guides de voyages, en guise de découvertes au lieu de romans noirs. Les patronymes sont à rallonge, et il est difficile de ne pas s'y perdre. Pourtant, au fur et à mesure de l'enquête de notre journaliste et protagoniste Einar sur la disparition d'un jeune islandais, vedette d'une nouvelle pièce de théâtre sur Loftur le sorcier, ou sur la mort accidentelle d'une mère de famille lors d'une expédition commando dans le style « comment renforcer les liens et souder une équipe au sein de l'entreprise », j'ai pris énormément de plaisir à suivre de près ces investigations. Je me retrouve immiscé à la fois dans la réalité quotidienne de l'Islande mais aussi dans ses légendes d'antan, ses croyances aux elfes et ses souvenirs de vikings. Finalement et épisodiquement, je suis apte à poursuivre quelques investigations supplémentaires, dans le monde de la nuit noire, dans l'univers des polars, surtout si ces derniers ne se contentent pas de relater uniquement les faits meurtriers d'une société malade.
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Il est illusoire de vouloir connaitre la culture d'un pays en ne lisant que des romans policiers actuels...

Après avoir abandonné Erlendur, le héros d'Arnaldur Indridason toujours torturé par les fantômes du passé, je change d'auteur et me voilà avec Eilar, un journaliste qui est muté à cause de son penchant pour l'alcool dans une petite ville du Nord de l'Islande , Akureyri .

Nouvellement sobre donc, en couple avec une perruche , Einar cherche le bon article, celui qui le fera peut-être revenir en grâce à la capitale , et il se penche sur deux faits divers : la mort accidentelle de la femme du patron d'une petite boite lors d'une sortie "aventure " avec les salariés de l'entreprise et la disparition mystérieuse d'un brillant étudiant à la veille de la représentation d'une pièce intitulée Loftur le sorcier et dont il tenait le rôle principal.

C'est très lent , l'action ne débute vraiment qu'après une centaine de pages et même si on sent toujours le poids de la tradition qui demeure ancrée dans la mémoire des Islandais , c'est surtout , et ce, malgré l'éloignement de l'ile et la taille réduite de sa population , les problèmes de la mondialisation avec une certaine perte d'identité, l'arrivée d'immigrés, la drogue et la futilité de l'immédiateté qui domine dans ce roman.

Mieux vaut pour s'imprégner de l' ambiance d'un pays se plonger dans ses racines plus anciennes et j'ai été beaucoup plus emballée par des romans comme la Tristesse de l'Ange de J.K Stefansson , Karitas de K M Baldusdottir et La Lettre à Helga de B Birgisson où , dans ces histoires centrées sur la vie des marins ou des paysans d'autrefois j'ai vraiment ressentie la magie de ce pays et la forte empreinte de sa culture , d'ailleurs les Islandais que l'on croise actuellement sont fiers de leurs origines : ils ont raison , c'est un très beau pays au riche passé !
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Bon, ce fut un peu laborieux, surtout la dernière centaine de pages, mais j'en suis venu à bout. L'intrigue se dilue dans la description de la vie quotidienne à Akureyri, deuxième ville d'Islande par sa population. Il ne se passe pas grand-chose, mais c'est là qu'ont été envoyés un journaliste et une photographe pour créer un bureau d'un journal du soir dans ce Nord perdu. Ils vont être confrontés à plusieurs meurtres qu'ils vont parvenir à élucider. Mais c'est surtout le prétexte pour l'auteur de délocaliser un peu l'action des polars islandais dont une bonne partie se déroulent à Reykjavík, la capitale. C'est bien enlevé même si les intrigues s'étirent un peu. On se croit vraiment dans cette partie de Islande, loin de tout. J'aurai peut-être préféré un peu plus de tenue dans l'écriture mais ne boudons pas notre plaisir.
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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Nous avons passé la faille de Víkurskard, le lac de Ljósavatn, la chute de Godafoss, la lande de Reykjaheidi et nous sortons de la province de Mývatn dont nous traversons les terres désertes en direction d’Egilsstadir, la grande ville de l’est du pays. Joa me guide en s’aidant de la carte routière. Bien que capable de trouver les yeux fermés n’importe quel troquet de Reykjavik, je suis complètement perdu dans tous ces noms de lieux.
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Je ne sais pourquoi mais j'ai toujours eu tendance à me méfier des hommes qui portent la moustache. Peut-être cela vient il du fait que les moustachus semblent s'être arrêtés à mi-chemin dans le travail, qu'ils sont des hommes du ni ceci ou ni cela, ni barbus ni rasés : cet espèce de paillasson qui leur surmonte la bouche relève plus d'un ornement maladroit que d'un choix définitif entre deux options; celle de se cacher sous sa barbe ou celle d'afficher son visage dans toute sa nudité. Peut-être que le port de la barbe est la norme ? Elle pousse naturellement et la main de l'homme vient défaire le travail de Mère Nature par le rasage. Personnellement je n'ai jamais réellement décidé de montrer mon visage à nu et pourtant c'est ainsi que je me présente aux autres sauf quand je suis trop occupé pour me raser. p 321
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[...] La première fois que je suis venu à Reydargerdi, c'était en plein hiver. La lumière du jour disparaissait dès le début de l'après-midi comme si on avait éteint une ampoule électrique et le village de bord de mer se blotissait sous la neige en redoutant que les montagnes ne viennent en déverser encore plus. Quelques malheureuses âmes marchaient sur les sentiers où la neige avait été déblayée entre les maisons. J'étais le seul client de l'hôtel.
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Sur la table de la salle à manger est posé un message : 'Je suis partie retrouver tu c ki !J'espère qu'on se verra ce soir.' A côté, Joa a laissé un gâteau et une friandise qu'elle a achetés dans un magasin ouvert en cette sainte journée. Probablement dans une station-service. Dans mon enfance, les stations-service ne vendaient que du carburant pour véhicules. Il me semble bien qu'aujourd' hui elles font surtout commerce de carburant pour conducteurs.
Je décide de savourer ces douceurs,j'ouvre la porte-fenêtre de la salle à manger et m'installe devant la table en bois sur la petite terrasse avec une tasse et une clope pour me pourlécher les babines au soleil qui brille autant qu'hier. Les skieurs du domaine de Hlidarfjall auraient mieux fait de s'offrir un tour aux îles Canaries. Dans le jardin de la maison voisine, les gamins jouent au foot. Les ordinateurs et la technique n'ont pas encore réussi à détourner la jeune génération du jeu en plein air. Pas encore.
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Un jour, j'ai lu que les téléphones cellulaires facilitaient la tâche des criminels parce quils étaient joignables à tout moment. En même temps, ils ont compliqué celle des auteurs de romans policiers parce que le héros comme la victime étaient eux aussi toujours accessibles : le suspense et le danger de mort impliqués par l'impossibilité de joindre ou d'être joint appartenait désormais au passé. Mais la possibilité d'être contacté de façon permanente ne recèlerait-elle pas plus de suspense et de danger mortel que l'impossibilité de l'être ?
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