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EAN : 9782363390059
253 pages
Finitude (17/03/2012)
4.38/5   13 notes
Résumé :
Lorsque le 22 octobre 1837 Henry David Thoreau débute la rédaction d'un journal, il a vingt ans ; il le tiendra jusqu'à sa mort en 1862.
Ce Journal, par sa taille (près de 7 000 pages) et par son contenu, constitue une oeuvre littéraire absolument unique. Tout à la fois manifeste philosophique, recueil poétique, précis naturaliste ou manuel d'ethnologie, il est avant tout un document passionnant sur la vie quotidienne et intellectuelle dans les Etats-Unis du ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sur les conseils d'Emerson, Henry David Thoreau commence à tenir son journal dès l'âge de 20 ans, suivant la mode transcendantaliste. Ainsi, les faits et anecdotes du quotidien sont écartés de l'activité du diariste au profit des mouvements de l'esprit, de ses entraînements et des réflexions, dans l'espace d'une liberté de forme et de fond qui se veut la plus complète possible. D'abord embarrassé de ses trop nombreuses influences et de trop pesants modèles, Thoreau trouve progressivement sa voix, témoignant dans l'intervalle d'une phase de recherche sans doute cruciale pour la constitution de sa pensée à venir. Les années 1939 et 1940 marquent plus nettement l'affirmation d'une personnalité originale, les citations et les exercices de style sous influence se faisant moins rares ou plus subtils.


Les thématiques qui seront le propre de l'âge de maturité de Thoreau se retrouvent déjà dans son journal. La pensée de la Grèce antique qui sait se montrer enfantine dans l'expression de ses idées mais qui condense déjà les pensées les plus fondamentales de l'humanité, témoignant de l'importance de la répétition cyclique et de l'identité du même, de génération en génération, infuse ses pages. C'est un lien cosmique qui unit les hommes par le biais de la nature, toujours identique, et de la littérature.


« Les Grecs étaient austères, mais c'étaient de simples enfants dans leur littérature. Nous n'avons en rien évolué, malgré les quelques générations qui nous séparent d'eux. Cet étonnement, cet émerveillement universel devant ces vieillards, c'est un peu comme si un adulte découvrait que les aspirations de sa jeunesse s'approchaient plus de la vie divine que la sagesse satisfaite de sa maturité. »


La Nature se présente, plus savante encore que le texte, aux alphabètes du vivant qui savent déchiffrer ses messages.


« Cette feuille blanche de neige qui recouvre la glace de l'étang n'est pas vierge parce qu'elle n'est pas écrite, mais parce qu'elle n'est pas lue. Toutes les couleurs sont en blanc. Elle constitue une nourriture aussi simple pour mes sens que l'herbe et le ciel. Il n'y a rien de fantastique en eux. Leur beauté simple a suffi aux hommes depuis la nuit des temps. Ils n'ont jamais critiqué le ciel bleu et l'herbe verte. »


Henry David Thoreau, comme les grecs, s'émerveille de la répétition de chaque jour. L'aube surgit dans le ciel comme une envoyée miraculeuse qui ne prodigue ses vérités qu'à celui qui aura eu le courage d'affronter la fatigue et la solitude. Déjà à la recherche de la Vérité, Thoreau démontre son amour d'une vie exigeante. Sa recherche implique l'élimination de toutes les scories du jugement instinctifs et des stéréotypes. Il sait cependant rester disponible à la bienveillance, proche dans l'expression d'une simplicité originelle. L'homme n'est plus un rebut brûlant de la nature mais il se fond en elle. Ainsi rêvait-il son prochain : « J'aimerais rencontrer l'homme dans les bois –je voudrais pouvoir le rencontrer comme le caribou et l'élan ».


De plus en plus affirmé au fil de ses écritures diaristes, Thoreau semble nous avoir laissé dans ses journaux les passages les plus essentiels pour la constitution de son oeuvre future. On les retrouve ici perdus en fragments, échevelés, mais déjà denses et musicaux, comme devait l'être la pensée de ses antiques influences.
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critiques presse (4)
Telerama
25 avril 2012
Tout au long de ces pages, citant Homère, Virgile, Goethe ou Shakespeare, [Thoreau] s'interroge sur les valeurs de la jeune société américaine.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
11 avril 2012
Le diariste se fond dans le cosmos pour observer ses semblables et distiller les nectars d'une sagesse panthéiste, au fil d'une confession ininterrompue qui tient du précis naturaliste, du traité des vertus, du vagabondage métaphysique, du manifeste écolo […].
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeSoir
11 avril 2012
Ces quatre années sont le début d'une longue aventure individuelle, qu'on suivra comme elle a été conduite, sans faiblir.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Liberation
11 avril 2012
Comment le Journal, constitué de poèmes, d’aphorismes et de descriptions, parvient-il […] à être continûment passionnant ? C’est que Thoreau a toujours revendiqué sa marginalité et se retrouve de ce fait dans une situation rare.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
24 juin. SYMPATHIE
Sur le tard, hélas ! j’ai connu un brave garçon,
Dont les traits avaient été coulés dans le moule de la Vertu,
Comme si elle le destinait à être le jouet de la Beauté,
Avant d’en faire de sa forteresse l’instrument.
[…]

Il avançait comme la fine brume de l’été,
Qui nous dévoile de nouveaux paysages
Et fait sa révolution sans trompeter,
Sans que bruisse le vent dans les feuillages.

Je fus tellement pris au dépourvu
Que j’ai presque failli en oublier mes hommages ;
Et force m’est d’admettre désormais,
Que l’eussé-je moins aimé, je l’eus mieux aimé.

Chaque fois que nous nous retrouvions,
Un respect déférent entre nous s’interposait,
Si bien que nous semblions l’un à l’autre plus inaccessibles
Que lors de notre première rencontre.

De deux, nous devenions un, tant était grande la sympathie,
Bien empêchés d’entamer la moindre discussion ;
A quoi nous sert-il d’être à la sagesse aguerris
Si l’absence a tramé cette dualité ?

L’éternité n’offrira pas de seconde chance,
Il me faut suivre mon chemin en solitaire,
Me souvenant que nous nous sommes déjà rencontrés,
Et sachant ce plaisir rare définitivement disparu.
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1er juillet 1840

Le travailleur est récompensé par son labeur, et non par son employeur. Son zèle est le salaire qu'il s'accorde à lui-même. N'acceptons pas que nos mains perdent ne serait-ce qu'un iota de leur capacité en courant après une récompense médiocre; (p.163)
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C'est donc sous l'égide d'Emerson, qui lui-même tenait le sien depuis l'âge de dix-sept ans, que Thoreau entame la rédaction de ce journal qui allait devenir son-opus magnus- L'activité diariste était très en vogue chez les transcendantalistes américains, chez lesquels elle prenait un tour particulier. (...)
Car dans l'esprit des transcendantalistes, le journal n'est pas le registre des menus faits du quotidien mais bien la cristallisation des mouvements de la
pensée où convergent lectures, conversations, correspondance et méditations solitaires. (p.11/ préface de Th. Gillyboeuf)
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Lundi 9 nov. […] Si un invalide me raconte juste comment, en tant qu’homme, il a bougé sur son siège, comment il a regardé par la fenêtre tantôt au sud tantôt au nord, avant de contempler le feu, ce sera aussi intéressant que le récit d’un périple à travers le continent ou dans les prairies. Car je mesure la distance intérieure et non la distance extérieure. A l’intérieur du corps d’un homme, se trouve suffisamment d’espace et de paysage pour une biographie.
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Samedi 22 juin. […] Certaines personnes portent en elles à la fois l’apparence et la réalité de la vertu, sans en être conscientes –et sont assez humbles pour l’apprécier chez autrui. Il est impossible de ne pas les aimer- c’est comme si leur charme était indépendant de leur personne, de sorte que vous n’avez pas l’impression qu’il a disparu lorsqu’elles s’absentent. Et dès qu’elles sont là, c’est comme une présence invisible qui veille sur vous.
Cette vertu que nous apprécions est autant la nôtre que celle d’autrui. Nous ne voyons bien que ce que nous possédons.
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