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EAN : 9782755508567
64 pages
1001 Nuits (13/09/2023)
3.83/5   108 notes
Résumé :
" Pouvoir regarder le soleil se lever ou se coucher chaque jour, afin de nous relier à un phénomène universel, préserverait notre santé pour toujours."
Auteur de La Désobéissance civile, Henry David Thoreau prolonge sa pensée séditieuse dans La Vie sans principe (1863). Prenant l'exemple de sa propre vie, il montre que les besoins matériels et les contingences quotidiennes sont dérisoires et qu'ils constituent une entrave à l'épanouissement de l'esprit. En e... >Voir plus
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Ce petit livre est en fait le texte d'une des nombreuses conférences que l'auteur a pu donné au cours de sa vie. Celle-ci a pour thème la remise en question de la vie telle qu'on pouvait la vivre au milieu du XIXe siècle autour de Boston. C'est-à-dire une vie entièrement tournée vers le profit marchant. Gagner toujours plus, pour consommer toujours plus pour satisfaire à la bien-pensance et au conformisme de l'époque. Thoreau explique à travers certains thèmes en quoi ce mode de vie va droit dans le mur, individuellement et collectivement. Il estime que gagner sa vie juste pour faire un travail non épanouissant est une manière de la rater et de passer à côté de ce qui fait réellement la marque de l'homme, qui est de s'élever spirituellement, pour vivre au plus près de la nature et de nos besoins fondamentaux. Tout le reste n'est que du superflu inutile. Il remet en question les institutions qui commencent à s'échafauder dans ce pays nouveau qui vient d'accéder à l'indépendance. "Ce qu'on appelle politique est si superficiel et inhumain que, dans les faits, je n'ai jamais vraiment reconnu que cela me concerne le moins du monde". On voit bien ici ce qui pousse Thoreau à s'éloigner du monde agité de la vie politique, bourgeoise et industrieuse, pour vivre dans sa cabane de Walden. On retrouvera ici, en condensé, tout ce Thoreau souhaite fuir pour retrouver un esprit intact, l'esprit humain tel qu'il se conçoit, sans les erreurs de la civilisation. C'est ce qui inspirera Gandhi et Martin Luther King entre autres, et son message n'a pas fini de prendre de l'ampleur dans notre monde ultra standardisé et conformiste. C'est une leçon à retenir.
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Court texte écrit en premier lieu pour une conférence, il nous permet d'approcher le transcendantalisme (école philosophique américaine qui se caractérise par un certain mysticisme moral et par la tendance à unir l'individuel et l'universel).

J'ai aimé que le côté péjoratif du mot oisiveté soit démantelé puisqu' "il n'est rien, pas même le crime, de plus opposé à la poésie, à la philosophie, voire à la vie elle-même, que cette incessante activité."
Ce que j'ai moins aimé, c'est qu'à la fin de ma lecture, j'ai eu davantage l'impression d'avoir lu un pamphlet d'un opposant politique plutôt qu'une apologie d'un amoureux de la nature comme je m'y attendais.

Il n'en reste pas moins que, d'abord, il semblerait que M. Thoreau était un homme qui préférait vivre sa philosophie plutôt que d'en parler. Tous les adeptes du "montre-moi comment tu vis avant de tenter de me refourguer tes idées" y verront un intérêt certain.
Ensuite, ce texte datant du milieu du XIXe siècle, il peut laisser songeur quant à l'intemporalité de ce mouvement.
Et enfin, Henry David Thoreau formule adroitement ses idées.
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Dans ce monde ou la consommation et la stupidité de tf1 dominent les débats , il est important de se replier vers une parole libre et intelligente telle que celle de Thoreau . Sa maniére de considérer la vie sans entraves matérielles et en plaçant en priorité la liberté de l'esprit , tout cela ne peut qu'étre digne du plus grand intéret . Lire Thoreau au 21 éme siécle , c'est prendre une grande bouffée de liberté .
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Connu pour son essai Walden ou la vie dans les bois (1854), qui expose ses réflexions sur une vie sauvage aux antipodes de la civilisation ou encore pour son oeuvre La Désobéissance Civile (1949), qui préfigure la philosophie non-violente de Gandhi ou Martin Luther King, Henry D. Thoreau exprime dans ce petit ouvrage ses vues sur une vie sans principes.

Dès les premières lignes de cet abrégé, le ton est donné : « comme il serait merveilleux de voir, pour une fois, le genre humain s'adonner au loisir ! Il n'y a rien d'autre que le travail, le travail et encore le travail » ou encore « j'estime qu'il n'existe rien de plus opposé à la poésie, à la philosophie, que dis-je à la vie elle-même que cette incessante activité, pas même le crime. »
De fait, les développements gnomiques parsèment les pages : « presque sans exception, les moyens qui permettent de gagner de l'argent abaissent l'homme » ; « Si celui qui travaille n'en tire rien de plus que le salaire que lui verse son employeur, il est volé, il se vole lui-même. » En bref, l'exorde est bien mené.

Cependant, les arguments qui suivent peinent à convaincre car ils ne sont jamais développés. Par exemple, lorsque Thoreau se prend en exemple et souligne qu'il se contente de peu dans sa vie d'arpenteur – en ne travaillant par exemple que des demi-journées – il ne développe pas plus avant la critique qu'il fait de ceux qui travaillent toute la journée : « S'il me fallait vendre à la fois mes matinées et mes après-midis à la société, comme beaucoup semblent le faire, je suis certain qu'il ne me resterait plus aucune raison de vivre. » Quelles sont les raisons valables de vivre ? Peut-on fonctionner sur un système économique où le temps de travail est moindre ? Quels principes doivent prévaloir ? Pourquoi le loisir est-il important ? Si nous sommes tentés de partager les pensées de l'auteur, l'argumentation manquante représente une frustration certaine.

En outre, en termes plus formels, le mélange des genres philosophiques et lyrico-poétiques ne fait pas toujours mouche. Si certaines comparaisons ou métaphores sont efficaces, comme celles où il compare notre esprit à un enfant innocent qu'il faut tenir à distance des mauvaises influences, d'autres apparaissent aussi très étranges, notamment dans les dernières pages où il compare le fonctionnement de la société à la dyspepsie, trouble de la digestion. Ce style s'avère parfois encombrant et obscurcit plus les idées de l'auteur qu'il ne les éclaire.

Finalement, un moralisme douteux ressort parfois des lignes. Thoreau revendique ne pas lire les colonnes politiques des journaux pour ne pas voir son « sens moral s'émousser ». Est-ce à dire que les lecteurs de ces colonnes voient leur sens moral s'émousser ? Ou encore, après avoir critiqué ceux qui se ruent vers l'or en Californie, Thoreau assure que « la conclusion de tout cela sera que l'humanité finira par se pendre à un arbre. » Une personne se revendiquant sans principes ne devrait-elle pourtant pas chercher à comprendre les autres plutôt que de les juger ?

En résumé, La vie sans principes s'apparente plus à une ébauche de réflexions pleine de potentiel qu'à une défense réelle et argumentée d'une vie sans principes. le titre est trompeur car il laisse entendre le contraire.
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Thoreau est un écrivain d'actualité avec la mise en question de la société capitaliste, ses limites, ses ravages. Thoreau dénonce dans cet opus les incessantes et futiles activités des hommes occupés à gagner de l'argent pour une consommation matérielle toujours plus grande et par nature insatiable tout en laissant toute une partie de la population sur le carreau.
Thoreau préconise une vie plus simple, en contact avec la nature, de la poésie, de la philosophie, à l'écoute de sa vie intérieure.
Les hommes sont occupés à gagner leur vie plutôt que de la vivre. L'oisiveté n'est pas paresse mais épanouissement de soi. Les hommes manquent hélas de discernement, leurs objectifs sont médiocres, leurs conversations futiles.
Thoreau écrit pour nous amener à une prise de conscience, non pour nous détourner de la société ou des autres hommes ou bâtir un nouveau système.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Si un homme marche dans la forêt par amour pour elle pendant la moitié du jour, il risque fort d'être considéré comme un tire-au-flanc ; mais s'il passe toute sa journée à spéculer, à raser cette forêt et à rendre cette terre chauve avant l'heure, on le tiendra pour un citoyen industrieux et entreprenant.
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Je ne connais guère d’intellectuel suffisamment large d’esprit et tolérant au point de pouvoir penser à voix haute en sa compagnie. La plupart de ceux avec lesquels on essaie de parler prennent bientôt appui sur quelque institution dans laquelle il s’avère qu’ils ont un pied, autrement dit, ils adoptent une façon particulière, et non universelle, de voir les choses. Ils n’ont de cesse d’imposer leur propre toit peu élevé, avec sa fenêtre étroite, entre le ciel et vous, quand ce sont les cieux dégagés que vous voudriez voir.
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Ce serait merveilleux de voir l'humanité goûter pour une fois au temps libre. Ce n'est que travail, et travail encore. Je pense qu'il n'est rien, pas même le crime, de plus opposé à la poésie, à la philosophie, voire à la vie elle-même, que cette incessante activité
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Ce n'est pas sans être parcouru par un léger frisson devant le danger encouru, que je m'aperçois souvent que j'ai été proche de laisser entrer dans mon esprit les détails de quelque affaire triviale qui alimente les nouvelles de la rue. Je suis surpris que les hommes de bonne volonté laissent leur esprit se vautrer dans de telles ordures, autorisent des rumeurs oiseuses et des incidents les plus insignifiants à faire intrusion sur un terrain qui ne devrait être consacré qu'à la pensée.
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Est-ce que nous appelons ce pays celui de l’homme libre ? Qu’est-ce que cela veut dire d’être libérés du joug du roi Georges si nous restons les esclaves du roi Préjugé. Qu’est-ce donc que naître libre si on ne vit pas libre? Toute forme de liberté politique a-t-elle en soi d’autre valeur que de nous permettre d’accéder à la liberté morale ? Cette liberté dont nous sommes si fiers, est-ce la liberté d’être des esclaves ou bien celle d’être des hommes libres ? Nous formons une nation de politiciens uniquement préoccupés de défendre ce que cette liberté a de plus extérieur, mais ce sont les enfants de nos enfants qui, un jour peut-être, seront réellement libres.
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