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Critique de Davjo


Cette lecture d'un homme qui se contente de peu et qui prend ce que la nature lui donne, qu'il s'agisse du bois pour se chauffer ou de ce qu'elle apporte à ses cinq sens reste une leçon de vie qui fouette la raison de l'homme du XXIe siècle. Je ne vais pas sortir le couplet sur la société de consommation, Thoreau narrateur est un anachorète qui vit tellement loin de ça que ça n'aurait pas de sens. Mais quand on regarde la date, 1854, et ce que les USA sont devenus, ça laisse pensif. On se demande comment est reçue/étudié cette oeuvre aujourd'hui.
Ce qui m'en reste, les descriptions très concrètes de la nature, le passage des saisons, un vent de fraîcheur dans le cerveau.
Thoreau se permet de longs développements sur l'économie, puis il passe à de belles descriptions de la nature, le réveil du printemps, les étangs gelés et les beautés du dégel, les cendres encore ardentes de l'été, les animaux, chats-huant sages sorciers de minuit, le soliloque de l'écureuil rouge, le retour des pinsons et des gélinottes . L'écrivain a des talents de menuisier, de bûcheron, et il construit lui-même sa maison. Puis il publie dans le corps de son texte le tableau de ce qu'elle lui a coûté. Son plus grand talent est de se contenter de peu.

Ce qui l'entoure devient le monde entier, les Bruits, la Solitude, son Champs de haricots, le Village, les Étangs ..Quand il rencontre un tourbier qui vit difficilement, il lui vante son mode de vie frugal, sans café, ni thé, ni viande. Il préfère se passer de tout et élève cette ascèse à une forme de philosophie sévère, monomaniaque et têtue. L'homme pousse l'austérité jusqu'à son extrémité plutôt que de subir la loi de la société.

Ce n'est pas une lecture facile, c'est le genre de classique où il faut parfois accepter de s'ennuyer, s'accrocher en vrai bon lecteur, parce que c'est ton socle, ce qui te fonde, le réservoir de mot-images qui reste en soi, comme un sédiment mémoriel. Et on est récompensé par des bonheurs d'écriture. Au détour d'une page, on tombe sur la description d'une chouette qu'il épie dans un paysage de neige, ou de l'écureuil rouge qui vient se nourrir à sa fenêtre.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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