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Critique de raton-liseur


Je voulais aimer ce livre, le premier de Thoreau, ce philosophe qui revient à la mode et qui, nous promet-on, a beaucoup à nous dire sur ce qui fait l'essentiel de la vie, sur ce qui est important. Je voulais aimer ce livre, j'espérais, je crois, y trouver un penseur qui aurait su mettre des mots sur des choses que je pressens, qui aurait su me pousser plus avant dans ma réflexion. Et je me suis accrochée, je le jure… Mais rien n'y fait, j'ai à peine pu dépasser la page 100, et les sirènes d'autres livres m'ont irrésistiblement appelée vers d'autres horizons livresques. Je m'étais dit en matière d'excuse que j'y reviendrai, mais deux mois plus tard, je dois bien m'avouer que c'était un leurre.

Pourquoi cette déception ? Parce que le propos de Thoreau est trop docte et souvent caricatural. Il a tout compris et nous rien, et il nous le fait sentir. Pourtant, il n'est pas à l'abri de calculs économiques (qu'il nous détaille par le menu) plus qu'approximatifs. Ces vérités assénées mais basées sur des arguments fallacieux (alors qu'ils n'auraient pas été nécessaires pour développer un raisonnement convainquant) m'a vite lassée et je n'ai pas aller plus loin dans ma lecture.
Je dois aussi qu'une émission de radio de cet été où il était dit que Thoreau a été bien loin de vivre comme un ermite près de son lac (il était connu dans sa petite ville de Concord pour voler les tourtes mises à refroidir sur le bord des fenêtres, et il passait presque tous les jours chez lui où sa mère lui donnait un petit panier repas car elle s'inquiétait pour son régime alimentaire… L'idée d'autarcie ou de vie en autonomie en prennent un sacré coup !) m'a convaincu de ne pas reprendre cette lecture. Et que ce soit clair, ce n'est pas les entorses à une doctrine trop stricte que je reproche à l'écrivain, mais plus l'imposture que je ne peux m'empêcher de flairer à la lecture de ce livre.

Je ne peux que déplorer ce rendez-vous manqué bien qu'espéré, et j'irai chercher ma nourriture philosophique dans d'autres pages. Thoreau restera par moi incompris, et j'en suis presque la première désolée. Peut-être essayerai-je tout de même de lire La Désobéissance civile, qui est déjà sur mes étagères, mais les quelques pages que j'ai lues sur son passage en prison ne me mettent pas l'eau à la bouche…
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