Sanctuaire du coeur

Ma belle, il faut que je te dise clairement que je ne t'aime pas. Pas une once d'amour, si on mesure en or ; pas un centime, si on mesure en argent ; pas un grain si on mesure en céréales.

Le village de Sung était riche, malheureusement ses filles n'étaient pas jolies. Elles étaient dodues. Leurs visages, pourvus de paires de joues bien roses, ressemblaient à des gâteaux de riz ronds. Et quand elles marchaient ensemble, on eût dit un troupeau de grosses canes pataugeant au bord des rizières.

L’œuvre littéraire diffère de toutes les autres. Elle ne nous offre aucun choix : ou nous mourons pour elle, ou nous la tuons en nous.

Than sait que Kim attendait quelque chose du genre :"un grand baiser à ma fée" ou : "je t'embrasse, ma belle chérie". Pourtant il n'a pu satisfaire ce désir inavoué, retenu par la honte. Cette gêne qu'il éprouve, et sa réserve, sont semblables à la clôture qu'érigent les montagnards pour empêcher les sangliers de venir saccager les plants de maïs et les potagers.

" Il y a des infirmités visibles et d'autres invisibles. Il y a des cécités de naissance et des aveuglements volontaires. Ce n'est pas comparable."

[...] plus on est célèbre, plus nos gloires ou nos malheurs font l'objet de ragots.

Ce rêve est-il un pressentiment du futur qui m'attend ? Je ne me sens plus chez moi dans cette maison. Ce verger derrière la fenêtre, ces pigeons qui roucoulent me sont devenus étrangers. C'est l'été. La senteur des goyaves mûres embaument. Mais je suis mort cet été, et l'été est mort avec moi. Je ne discerne plus que les bouquets blancs de fleurs de pamplemoussiers. Les arbres semblent figés dans le givre. Les fleurs sont blanches comme la neige, comme des nuages immobiles. Je suis là bas, hébété parmi les pamplemoussiers, plongé dans leurs senteurs florales. Une hébétude de parfumeur en herbe ? Ne me reste t il que cette image après toutes ces années ?

Même les hautes montagnes possèdent un chemin pour y grimper.

"La vie ! Une leçon que je devrais inlassablement réviser jusqu'au moment de descendre sous terre."

On peut adopter deux sortes de comportement. Soit on oubliie la réalité pour se tromper soi-même, éviter la tristesse, et ne pas commettre d'actes de folie sous le coup du désespoir. c'est la solution de repli. Mais face aux autres, fiare abstraction de la rélité reviendrait à se suicider. Alors, pour survivre, mieux vaut avoir deux visages, un devant et un derrière. Les anciens disent que les yeux ne poussent pas dans la nuque. C'est juste pour la majorité des gens, ceux qui vivent une vie normale. Si on n'est pas environné de barbelés et de pièges, on n'a besoin que de deux yeux. Nous, il nous en faut quatre. S'il ne nous pousse pas des yeux derrière la tête, c'est la mort qui nous attend à coup sûr.