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Émile Zola (Préfacier, etc.)Georges Nivat (Auteur de la postface, du colophon, etc.)Il'â Gal'perin-Kaminskij (Traducteur)
EAN : 9782845450844
192 pages
Editions des Syrtes (01/10/2010)
4.07/5   7 notes
Résumé :
L’Argent et le Travail est une réflexion, d’une étonnante actualité, sur l’argent comme fait de société, où assurément celui-ci est désigné comme symptôme et moyen d’asservissement, mais qu’il convient de replacer dans un mécanisme plus général de violence exercé par les uns contre les autres : la ville et ses accumulations parasitaires n’en sont que l’ultime manifestation, la plus perverse, la plus criante, la plus injuste. Le travail manuel devient alors une néces... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pour ma première masse critique, je reçois un livre bien sérieux! Mais cela n'est pas pour me déplaire, j'aime bien lire un essais de temps à autre. Cela m'a permis également de découvrir et de lire Léon Tolstoï.

Comte russe de son état, il est un homme du 19ème siècle, même s'il est mort en 1910. Sa figure charismatique m'intriguait car il est souvent catalogué comme anarchiste chrétien. Deux termes plutôt antagonistes pour moi, et que certains résument en "anarchiste mystique".

Difficile donc de résumé un livre qui n'est pas un roman, exercice que je n'ai encore jamais réalisé je pense. le livre est d'ailleurs découpé en plusieurs parties. Un avant-propos signé de son traducteur qui n'est rien de moins qu'Emile Zola. Il y relate son idéal socialiste partagé avec Tolstoï, mais y semble moins prompt à croire en la réalisation de l'analyse de Tolstoï.

De Léon Tolstoï, on retrouve deux textes : "A propos du recensement de Moscou" et "L'argent et le travail". le premier est bien plus court que le second, et précède le travail réalisé dans ce deuxième texte.

Dans "A propos du recensement de Moscou" on y voit sa vindicte et son espoir à voir les riches s'investir pour sa cause d'aider les plus démunis, le bas peuple des rues de Moscou. Pour lui, les riches donnent de l'argent aux pauvres afin de se donner un sentiment de bonne conscience. Mais finalement rien ne change dans le partage réel de base. Afin que les choses changent, selon lui, il faudrait que les hommes donnent leur travail ou leur vie pour aider les autres. Leur donner la possibilité de pouvoir s'émanciper. Mais à mon avis, on retrouve aussi dans son propos un bon sentiment d'abnégation catholique. Un voeu pieu, une espérance que tout ira mieux avec le plein emploi pour tous.

De cette critique de la charité, on passe ensuite au deuxième texte intitulé "L'argent et le travail", et dans ce dernier Tolstoï s'attaque à démontrer que l'argent n'est qu'un outil d'asservissement, voir le plus aboutis de tous. Plutôt que d'exploiter la terre par le travail de ses mains, on travail à gagner de l'argent afin de payer ses propriétaires et usuriers. Il démontre que l'argent au final n'est pas l'équivalent exact du travail réalisé, mais qu'il devient in fine une manière d'asservir les gens et de profiter du travail d'autrui. Il démontre également l'existence de trois formes historiques de servitude : la première estl'esclavage par la force où la violence l'emporte sur l'homme le plus faible, le deuxième est l'esclavage par la faim car qui possède la nourriture ou ses stocks obtiendra la servitude de qui a faim, la troisième est la servitude par l'impôt, état maximal de la servitude représentée par l'état centralisé qu'il faut entretenir, soutenir, subvenir avant de pouvoir profiter du fruit de son travail.

La solution pour lui est de fuir la ville et de retourner à la campagne. de reprendre contact avec la terre car c'est là que la richesse se trouve, là où la nourriture se crée, là où l'homme peut se subvenir à lui-même. C'est en vivant du fruit de son travail que l'on peut retrouver la liberté, vision idéaliste du travail de la terre que je partage assez bien d'ailleurs. En parallèle, il suggère le démantèlement des villes et que chacun retourne travailler la terre, et ceci dans le but de se débarrasser des parasites qui vivent du travail des autres : les riches des grandes villes, les propriétaires, etc.

Une bien bien belle vision, idéaliste certes, mais comme souvent dans l'histoire, ce sont les idéalistes qui la font avancer de l'avant. Une éthique très fortement imprégnée de catholicisme mais néanmoins intéressante à lire, même si son analyse est bien sur basée sur son époque : le tsarisme russe. Époque certes révolue, mais les oppressions de toutes sortes existent encore bien malheureusement...

Le livre se termine ensuite sur deux textes. le premier, signé de E. Halpérine-Kaminski, est "La loi du travail selon Tolstoï". Et une post-face de Georges Nivat intitulée "Tolstoï gauchiste".
Lien : http://naufragesvolontaires...
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Bon, c'est vraiment se moquer du monde que de couvrir ce livre de ce bandeau provocateur :" tolstoï gauchiste". C'est vraiment être ignorant de la vie et l'oeuvre d'un homme qui a toujours milité pour changer les choses, réformer le pays sans violence et sans esprit de système, encore moins de subversion. La subversion était du côté de l'autorité quand elle exerçait des fouilles chez tolstoï dans son dos ! La rhétorique peut très bien être radicale, comme si être radical voulait dire gauchiste, c'est au ras des pâquerettes comme raisonnement, tout ça pour attirer l'attention sur un livre qui n'en a pas besoin.

tolstoï n'a jamais été en reste pour dénoncer les absurdités et les injustices du régime tsariste ou en posture qui ne vaille contre toute attente ce brocard obscène. Michel Aucouturier a réuni des textes de tolstoï qu'il a appelés "Les Insurgés", pour bien montrer l'impatience d'un homme face à ces fléaux,-avec à leur coeur la misère paysanne-, qui perduraient et auxquels le régime faisait la sourde oreille. Quoi de plus naturel que de monter d'un ton dans le discours et de changer de braquet. Il est vrai qu'à partir des années 1880, ses textes se durcissent, deviennent de vrais réquisitoires contre le tsar. Est-ce pour autant qu'il faille y voir de la subversion, bien sûr que non ; d'autant plus que dans le même temps, il monte aussi d'un cran sur le prêche de la non-violence ..
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bonsoir ce livre est une vision du pouvoir de l'argent vue par Tolstoï sur l'homme du passé à son époque . ce livre je ne le conseille pas aux jeunes lecteurs et lectrices car il est assez dure a lire mais c'est un assez bon livre et il permet d'avoir une vision de l'époque d'un grand écrivain comme Tolstoï . donc n'oublier pas bonne lecture
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Entre Marx et Tolstoï, ce sont juste les conclusions qui diffèrent.
Si Marx a bien entendu analysé plus profondément les mêmes constats, et qu'il a donné un vrai sens à l'histoire, Tolstoï en est arrivé à des objectifs qui n'ont pas perdu aujourd'hui de leur pertinence.
L'influence de Rousseau y est commune.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
L'argent ! Qu'est-ce que l'argent ? C'est l'équivalent du travail .
J'ai consulté des hommes instruits qui m'ont affirmé que l'argent représente même le travail de celui qui le possède. Il fut un temps, je l'avoue, ou j'étais presque disposé à partager cette opinion . Voulant absolument approfondir cette question,j'ai interrogé la science .

La science ma répondu que l'idée de l'argent n'a rien par elle-même d'injuste ni de nuisible,que l'argent est le principal facteur de notre vie sociale,et que nous avons besoin :

1. pour faciliter les échanges ;
2. pour la fixation des cours ;
3.pour l'épargne ;
4.pour les paiements .

Le fait certain que,si j'ai dans ma poche trois roubles de trop,je n'ai dans toute ville civilisée qu'un signe a faire pour avoir aussitôt à ma disposition une centaine de gens qui,pour ces trois roubles,accompliront sur mon ordre les travaux les plus difficiles,les plus répugnants et les plus vils ; ce fait,dis-je, provient, de l'avis des hommes compétents,non des vertus particulières de l'argent,mais des conditions de grand développement de la vie économique des peuples .
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En d'autres termes,l'esclavage existe partout ou il y'a un homme qui ne travaille pas,non pas parce que les autres veulent bien travailler pour lui,mais parce qu'il a les moyens de ne rien faire en forçant les autres a travailler pour lui . Il y des hommes qui vivent dans nos sociétés européennes aux dépens de milliers d'ouvriers,et qui trouvent cette manière de vivre tout à fait légale .

N'est-ce pas la l’esclavage,et le plus terrible ?

L'argent,c'est encore l’esclavage ; le but et les résultats sont les mêmes . Son but,c'est d'affranchir l'homme de la loi primordiale,selon l’expression d'un écrivain populaire,ou de la loi naturelle de la vie,comme nous l'appelons ; cette loi prescrit a chacun de nous le travail personnel comme moyen d’existence.

Les résultats sont les mêmes pour l’esclavage et pour l'argent . D'un côté,le capitaliste invente toujours de nouveaux besoins,toujours inassouvis,ce qui produit la mollesse et la débauche . D'un autres côté,l'esclave s'abaisse et devient une bête de somme.

L'argent et donc une nouvelle et terrible forme d’esclavage . Comme l'ancienne,elle déprave en même temps l’esclave et le maître . Mais ce nouvel esclavage et pire encore,car il supprime chez l'un et chez l'autres tout sentiments humains .

Ainsi j'ai vue que l'argent étais la causes des souffrances et de la dépravation des hommes,et je me suis demandé : qu'est-ce que l'argent ?
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Les perruches libérées de leur cage s'amusent dans les airs, elles s'amusent plus que tous les autres oiseaux. Elles tracent leur route comme des fusées en poussant des cris stridents..

Mon cher confrère,
Vous me communiquez en épreuves L'Argent et le travail de Tolstoï, et vous voulez bien me demander ce que je pense de cette étude.

D'abord, je n'ai aucune autorité pour aborder un si gros sujet. tout au plus, m'en suis-je préoccupé, lorsque j'ai écrit mon roman l'Argent. Et puis, le problème soulevé est si vaste, si grave, que ce n'est pas en quelques pages qu'on peut avoir l'outrecuidance de l'examiner. Je me contenterai donc, bine modestement, puisque vous désirez connaître ma façon de voir, de vous dire quelle a été mon impression en lisant la nouvelle oeuvre de Tolstoï..
Avant tout, ce qui m'a le plus intéressé, ce sont les pages où il demeure l'analyste puissant, le profond psychologue de Guerre et paix et d'Anna Karénine. Je veux parler de ses visites aux maisons hospitalières de Moscou, de ses courses frissonnantes et éperdues au milieu des affreuses misères d'une grande ville. Il y a là des tableaux saisissants, dignes du grand artiste qu'il est encore..
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L'Argent et le travail.

La vie des villes qui m'avait été étrangère et parue bizarre jusque là, me devint odieuse.

Le luxe, qui m'avait semblé autrefois une des joies de l'existence, se changea pour moi en tourments. J'avais beau chercher en mon âme une raison quelconque pour
disculper notre vie, je ne pouvais pas voir sans irritation mon salon ou celui des autres, une table somptueusement servie, une voiture ou un tel attelage, les magasins, les théâtres. Je ne pouvais m'empêcher de voir, à côté de tout cela, les habitants de la maison Liapine torturés par la faim, le froid et la honte. Il m'était impossible de me défaire de l'idée que ces deux choses se liaient et que l'une était la conséquence de l'autre ..
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La vie des villes, qui m'avait été étrangère et parue bizarre jusque-là,me devint odieuse . Le luxe,qui m'avait semblé une des joies de l’existence,se changea pour moi en tourments. J'avais beau chercher en mon âme une raison quelconque pour disculper notre vie,je ne pouvais pas voir sans irritations mon salon ou celui des autres,une table somptueusement servie,une voiture ou un bel attelage,les magasins,les théâtres. Je ne pouvais pas m'empêcher de voir,à côté de tout cela,les habitants de la maison Liapine torturés par la faim,le froid et la honte.Il m'étais impossible de me défaire de l'idée que ces deux choses se liaient et que l'une était la conséquence de l'autre.
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