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Boris de Schloezer (Traducteur)Michel Aucouturier (Traducteur)
EAN : 9782073014726
128 pages
Gallimard (02/11/2023)
3.82/5   64 notes
Résumé :
Un cheval est chahuté par ses pairs car il est vieux. Il l'a été par les hommes car il est pie. Car il est différent. Pourtant, il cache un surprenant passé... En donnant la parole à ce cheval, Tolstoï évoque la décrépitude de la vieillesse, et prouve qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Deux récits, deux prodiges déchus.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ayant envie de lectures courtes, j'ai opté pour un classique avec Tolstoï sur un thème qui ne pouvait que parler à la cavalière que je suis : le Cheval. C'est toujours délicat de lire un livre sur son thème de prédilection car on attend forcément beaucoup : retrouver nos propres sensations bien sûr, mais aussi un minimum de précision ou, en tous, cas, le moins possible d'approximations ou de faussetés sur le thème. Alors quand dès les premières pages j'ai vu qu'on allait parler des « pattes » du cheval durant 70 pages, je me suis un peu crispée. Mais l'auteur racontant si bien, je me suis finalement rapidement prise au jeu du récit qui, fidèle à son titre, nous place davantage du point de vue du cheval et de ses sensations que de celui des humains, pas fins qui plus est, qui l'entourent.
.
Ca demeure, certes, des pensées humaines prêtées à ce noble animal. Mais là encore le talent de conteur de l'auteur fait que, très vite, je suis parvenue à l'oublier pour apprécier les descriptions physiques du cheval dans la peau duquel il nous met, ou encore la morale qui ressort de cette histoire : une réflexion sur la bête aversion que peut susciter la différence et la mise à l'écart ou la différence de traitement qui en découle, sans raison. Qu'il s'agisse de couleur de peau ou de couleur de robe, ou encore de l'âge d'un être rejeté par les ignorants qui ne le comprennent pas. Avec un message d'espoir : il suffit parfois simplement de pouvoir se comprendre pour s'accepter. Et pour ça une main tendue, le dialogue ou la littérature font parfois des miracles et nous font découvrir que les êtres que nous rejetons, méprisons ou ignorons méritent finalement d'être écoutés, et aimés. Un joli conte pour cette période de fête, même si les animaux n'y sont pas toujours, à la fête…
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Deux nouvelles de l'auteur russe qui a si bien décrit les passions qui nous animents et les désillusions. Ces nouvelles ne font pas exceptions, toutes deux offrent le portrait de créatures (un cheval et un violoniste) que l'on voit en pleine déchéance alors même qu'ils ont connu la gloire en leurs jeunes années.

Albert est donc en quelque sorte l'envers sombre du violoniste qu'on voit parfois dans les toiles de Chagall. Loin de l'insouciance des toiles du peintre, le personnage de Tolstoï a été dévoré et consummé par sa passion - on pourrait y voir un pendant d'Ivan Ilitch! - et pleure sur le temps du bonheur passé qui ne reviendra plus.

Pour ma part, c'est la nouvelle le cheval que j'ai trouvé la plus émouvante. La métaphore animale permet à l'auteur d'explorer plus en profondeur la mesquinerie et la cruauté de nos semblables et l'arrogance que le jugement donne à certain.
Et surtout, le brio avec lequel Tolstoï décrit la vanité humaine ; et en cela la mort rappelle à chacun ce que nous sommes et la manière dont nous nous sommes éloignés (à l'inverse des animaux) du sens "mystique" de la Création , vaut à elle seule la lecture de cette nouvelle.



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Le cheval et Albert sont les deux nouvelles qui constituent ce livre.

Le cheval, un hongre pie, n'est pas seulement vieux mais n'est plus beaucoup utile au haras. Bien que la robe pie soit magnifique, ce cheval est différent des autres chevaux qui n'hésitent pas à l'asticoter, à le harceler. Parmi ses maîtres successifs, un seul a apprécié ses qualités car ce cheval n'a pas toujours été vieux et sa vie fut longue et mouvementée.
D'emblée, on comprend que Tolstoï fait parler un cheval en lieu et place d'un être humain et amène le lecteur à s'interroger sur le harcèlement et la peur de la différence.
Un sujet très intéressant surtout pour l'époque, mais quelque chose m'a gênée. le fil reliant le cheval et la transposition chez l'humain ne m'est pas paru assez subtil et mon esprit allait toujours de l'un à l'autre. Je ne suis pas parvenue à me maintenir dans l'esprit du cheval.

J'ai plus apprécié la deuxième nouvelle. Albert est un musicien de génie et lorsque son violon entame les grands airs de musique, le silence se fait autour de lui dans les salons de la haute société pétersbourgeoise. Son visage et son sourire sont si charmants que tous lui pardonnent son excentricité et sa pauvreté. D'autant plus qu'il loge dans les appartements de la maîtresse de maison, Anna Ivanovna. C'est lors d'une fête donnée par cette dernière que Délessov voit et entend Albert pour la première fois. Empreint soudain d'un sentiment d'empathie et de ferveur religieuse, Délessov l'invite chez lui, espérant l'aider, le remettre sur le droit chemin et le débarrasser de ses mauvaises habitudes.
Y réussira-t-il ?
Dans cette nouvelle, j'ai sentie toutes les notions de jugement, d'ingérence dans la vie d'autrui, de différence également, comme dans la première nouvelle. Où s'arrête le bien ? Peut-on changer une personne contre son gré ?

Bien que j'ai apprécié ce livre qui m'a fait découvrir une autre facette de l'écriture de Tolstoï, j'aime beaucoup mieux ses romans.
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« Le cheval » (1866) est une excellente nouvelle dans laquelle un cheval – L'Arpenteur – raconte sa vie. J'ai trouvé ce récit émouvant et triste. La fin est un peu dure. Il y a du vrai dans ce qu'écrit Tolstoï mais il est inconcevable d'imaginer que l'on puisse


***

« Albert » (1858) est une nouvelle que j'avais déjà lue sous le titre « Un musicien déchu » mais dont je n'avais gardé aucun souvenir. Elle raconte l'histoire d'un violoniste virtuose qui a sombré dans l'alcool et le désespoir. Je n'ai toujours pas compris la fin.





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Albert (1857) ou le Musicien déchu
Tolstoï

Déjà signé une critique en 2020 sous le titre le Musicien déchu. En relisant cette nouvelle écrite en 1857, qui a quelque chose à voir avec Lucerne comme deux frères presque jumeaux, sauf que cette dernière, je n'ai pas aimé (c'est pratiquement le seul texte de Tolstoï que je n'ai pas aimé). Un point d'intérêt toutefois à mes yeux, j'ai cherché à savoir quel passé ils avaient eu les deux musiciens foutraques, protagonistes des deux nouvelles ou si tout simplement Tolstoï L évoque : eh ben presque rien. deux, trois mots. Tolstoï ne s'étend pas sur leur passé, il les prend comme ils sont dans leur brutal désarroi du moment. Peut-être que fouiller dans leur passé voudrait dire à celui qui s'attache à, ces deux malheureux qu'il faille s'attarder sur leur passé pour les comprendre. Tolstoî refuse cela, il s'attache avant tout à leur déchéance présente qui s'impose à tout le reste, et il relie cette déchéance à la société dans laquelle ils vivent, société nantie : elle passe au laminoir puisqu'elle ignore le malheur de ces deux pauvres bougres qui sont trop faibles pour lui résister.

Des jeunes gens du beau monde se regroupent pour une soirée et le musicien se retrouve mêlé à cela, ils ne comprennent pas ce qui lui arrive et ont-ils envie de le comprendre ? Seul Délessev prend sous son aile l'artiste. et va vivre comme pour lui l'humiliation qu'ils vont lui faire subir.

L'effet narratif en fait est comme si le narrateur découvrait le pauvre homme en même temps que le lecteur. Et comme personne donc ne semble connaître rien de lui, eh bien son seul bagage, c'est son violon et il va le faire vibrer de façon prodigieuse et tout le monde va être scotché.:

"Tout le monde suivait en silence, avec le frémissement de l'espoir, le développement de la mélodie"

C'était un autre Albert, il n'était plus ni grotesque, ni étrange, et non seulement c'était un autre Albert, mais c'était lui qui avait le pouvoir en cet instant devant un aréopage de gens hébétés.. Il prenait sa revanche, mais c'était bien tard, c'était son seul bonheur, bonheur qu'il était en train de vivre qui se consumait là tragiquement..

Alors, quelques jours plus tard, son protecteur qui devint son ami lui posa la question : "il vous est arrivé d'être amoureux ?
On eut l'impression qu'on lui fendit le coeur.. Et la suite ma foi, il faut la lire ..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il revoyait son premier amour pour une cousine dans sa petite robe rose, sa première déclaration dans l'allée de tilleuls, la fièvre et l'enchantement incompréhensible d'un baiser échangé par hasard, l'ensorcellement et le mystère irrésolu de la nature qui l'entourait alors. Dans son imagination revenue en arrière, ELLE brillait dans le brouillard des espoirs les plus vagues, des désirs incompréhensibles et de la foi inébranlable en la possibilité d'un impossible bonheur.
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Le Cheval

..Elle poussa un hennissement ; je lui répondis et m'élançai derrière elle, mais elle n'eut même pas un regard pour moi. Le palefrenier Tarass me saisit dans ses bras tandis que l'on fermait la porte derrière ma mère.

Je fis un bond et renversai le palefrenier dans la paille, mais la porte était déjà fermée et le hennissement de ma mère s'éloignait de plus en plus ; ce n'était pas un appel d'ailleurs : il avait une expression toute nouvelle. Et soudain à sa voix répondit une voix puissante, celle de Bon 1er, comme je l'appris plus tard qui, flanqué de deux palefreniers venait à la rencontre de ma mère.

Je ne me souviens pas comment Tarass sortit du box ; j'étais trop triste, j'avais l'impression d'avoir perdu pour toujours l'amour de ma mère.

"C'est parce que je suis pie", me disais-je me rappelant les paroles des hommes sur mon pelage. Et soudain un e telle fureur me prit que je me mis à battre de la tête et des genoux contre les murs du box .."
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Vu d'une voiture, on voit bien le comportement des humains, mais vu d'un cheval pie, c'est pire ; rarement la bonté, la bienveillance - il est vrai qu'on l'attend naturellement, alors peut-être qu'on la remarque moins -, souvent la lâcheté, la méchanceté, quand ce n'est pas la cruauté.

"De plus, lorsque se présentait un acheteur, le maquignon entrait dans ma stalle et se mettait à me donner des coups de fouet et à me faire peur jusqu'à ce que je devinsse enragé. Alors il me frottait le dos pour effacer la trace des coups et me sortait.."
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Tolstoï
Le Cheval, écrit en 1861, Editions folio Gallimard, traduction du maître des traducteurs russes Boris de Schloezer, 1960.
De ce Cheval, Jean Louis Barrault en fit une pièce à succès, qu'il interpréta magistralement ..

Je ne dirai rien de la fin, parce que prime, ça ne se fait pas, deuze parce qu'elle est magistrale, sublime et tellement attachante que je laisse le soin au lecteur de la découvrir : coller des mots ici sur le net ne dit pas l'émotion qu'on ressent parfois à les dire
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Il y a des gens qui disent de la terre "ma terre" ; et cependant ils n'ont jamais vu cette terre et ne l'ont jamais parcourue. Il y a des gens qui prétendent que d'autres hommes leur appartiennent ; ils ne les ont jamais vus et le seul rapport qu'ils entretiennent avec eux consiste à leur faire du mal.
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