— Eh bien ? demanda-t-il à Zakhar lorsque celui-ci fut revenu.
— Il s'ennuie, Dmitri Ivanovitch ; il ne veut pas se laver, il a l'air maussade. Il demande tout le temps à boire.
— Non, maintenant que j'ai commencé, il faut tenir bon, se dit Délessov.
Et, évitant de lui faire servir du vin, il se remit à sa lecture, tout en prêtant l'oreille malgré lui à ce qui se passait dans la salle à manger. Rien ne bougeait, on entendait seulement, de temps à autre, une toux pénible venue du fond de la poitrine et des crachements. Deux heures passèrent. Délessov, s'étant habillé, décida, avant de sortir de la maison, de passer voir son hôte. Albert était assis près de la fenêtre, immobile, la tête dans les mains. Il se retourna. Son visage était jaune, tout ridé, et pas seulement triste, mais profondément malheureux. Il tenta de sourire en guise de salut, mais son visage prit une expression encore plus désolée. On avait l'impression qu'il était sur le point de pleurer. Il se leva péniblement et salua.
— Si je pouvais avoir un petit verre de simple vodka, dit-il d'une voix implorante, — je suis si faible… s'il vous plaît !
— Le café vous donnera plus de force. Croyez-moi.
ALBERT, VI.
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv :
https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Savez-vous quel grand écrivain russe a milité toute sa vie contre la violence ? L'auteur de « Guerre et Paix » et de « Anna Karénine »…
« Inutilité de la violence » de Léon Tolstoï, c'est à lire en poche chez Payot.