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EAN : 9782752907455
208 pages
Libretto (13/09/2012)
3.81/5   27 notes
Résumé :
Une petite fille, Angine, qui se dit princesse, traverse un conte en camion-éléphant. Dans ses déplacements elle est accompagnée d’un chancelier qui aime le vin rouge et d’un jeune homme en blue jeans, Jonathan. Elle accomplit un long trajet (Lourdes, La Mecque, Jérusalem) pour retrouver son oncle qui habite Lisieux. Mais un chancelier ne peut que se perdre, et une princesse et son trésor ne peuvent que susciter des convoitises... Si Angine échappe aux horribles frè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un récit atypique, à mi-chemin entre le conte pour enfants et le conte philosophique, qui commence par un accident, qui finit par un accident et que l'on pourrait poétiquement qualifier d'accident littéraire.

Je ne connaissais rien de l'auteur, pas même son nom, ignare que je suis ! J'ai donc fait la connaissance de Roland Topor, artiste « accompli » et oh combien polyvalent, s'il en est ! Illustrateur, dessinateur, peintre, écrivain, poète, metteur en scène, chansonnier, acteur et cinéaste français... arrêtons-nous là, c'est déjà bien assez, n'est-ce pas ?

Loufoque à souhait tout comme devait l'être un tel personnage, ce récit narre non pas les aventures d'une petite fille mais d'un jeune homme, Jonathan, qui pourrait bien être l'auteur lui-même déguisé en jeune homme, vous me suivez ? oui, parce que dans ce roman tout est illusion, mais absolument tout.

Paradoxe, fantaisie, absurdité, quiproquo, lubie, délire... voilà quelques uns des ingrédients fantastiques que contiennent ces quelques pages si fournies et si foisonnantes. L'auteur s'amuse, on sent qu'il s'en donne à coeur joie ; et il s'amuse non pas aux dépens de ses lecteurs mais avec ses lecteurs... aux dépens de la société de la pensée unique.

Pour commencer, il leurre ses lecteurs et leur fait croire qu'ils viennent de plonger dans un "Alice au Pays des Merveilles" bis ; il donne même le nom de son "Alice" au roman et pourtant... son "Alice", enfin son "Angine" plus exactement, n'est en réalité que le Lapin Blanc de son roman à lui et son "Lapin Blanc" à lui n'est pas ami avec un Chapelier Toqué mais avec un Chancelier... et son "Chapelier Toqué" à lui ne boit pas de thé mais... uniquement du vin rouge, c'est un ivrogne bien qu'il s'appelle "Vitamines", etc, etc, etc. Vous êtes perdus ? Alors, demandez votre chemin aux poissons rouges.

En fait, l'"Alice" de Topor n'est pas une petite fille mais un grand garçon ; son "Alice", c'est Jonathan. Ce dernier est percuté par un camion-éléphant et est embrigadé par la Princesse Angine et le Chancelier dans leurs folles aventures. Eux-mêmes sont complètement tapés et il se pourrait bien qu'ils entraînent Jonathan dans leur folie. A moins qu'ils ne soient pas fous mais que Jonathan, lui, le soit ? Pour le savoir, lisez l'histoire.

Dans cette histoire, vous trouverez, en vrac : des fées, bonnes ou méchantes, une reine transformée en armoire, des bandits barbus et poètes, vous irez à Lourdes, à Jérusalem et à la Mecque, vous boirez beaucoup, tellement que vous vous sentirez sans doute un peu ivres, bringuebalés sans ménagement dans le camion-éléphant ; vous serez peut-être enivrés par les mots et leurs jeux subtils et pleins d'humour ; vous serez très certainement étonnés, désarçonnés, désorbités, déroutés mais certainement pas déçus du voyage. de cette traversée courte mais fulgurante dans l'imagination infinie de l'auteur, vous ressortirez comme on s'extrait de la contemplation d'un tableau surréaliste, c'est-à-dire à la fois fasciné et perplexe. Chapeau l'artiste !


Cet ouvrage m'a été prêté par Adl que je remercie pour cette plaisante découverte.
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Reçu dans le cadre du dernier Masse Critique, je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Libretto pour l'envoi de cet ouvrage.
Tous les éléments sont réunis pour faire de cet ouvrage un conte puisqu'il y a une princesse, un jeune homme qui, bien qu'il ne soit pas prince, est néanmoins brave et courageux, un chancelier bienveillant qui n'est autre que le Duc des Vitamines, une bonne amie, la fée Coffee, des histoires rocambolesques mais aussi de cruels ennemis tels que la sorcière Gujine, le mage Kolbetov ou encore les frères Barbes (Barbe Noire, Barbe Verte et Barbe Molle). Un parfait petit conte de fées me direz-vois, eh bien pas du tout ! Ce serait plutôt un anti-conte puisque la princesse porte le nom d'Angine", oui, tout comme la maladie, que le brave héros Jonathan n'est pas prince et ne le deviendra jamais, que le bienveillant chancelier qui veille sur la princesse est psychologiquement dérangé, enfin pour dire les choses telle qu'elle sont cet ouvrage est assez noir et relativement triste même s'il y a de nombreux jeux de mots qui portent à sourire.

L'on ressent très nettement l'influence d'auteurs tels que Lewis Carroll avec "Alice au Pays des merveilles" mais aussi celle de Charles Perrault avec son conte "La Barbe bleue" et de bien d'autres encore.

Une histoire agréable à lire, avec des dessins caricaturaux de l'auteur mais je dirais qu'il ne s'agit pas ici d'un conte pour enfant mais plutôt pour des "Grands enfants" car il y a également beaucoup de subtilités relatives à la grammaire ou encore à la conjugaison française !
A découvrir !
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Grande difficulté que de donner mon avis sur cette oeuvre, quoi que j'écrive ici pour vous convaincre c'est forcément en deça de ce que j'ai ressenti. Je ne serai pas objective, c'est une chose entendue.
J'ai habituellement hâte de terminer un livre; pour celui ci j'ai mis plus d'une dizaine de jours à lire les 2 derniers chapitres, redoutant la séparation d'avec l'héroïne et son monde.

On y retrouve pêle mêle: l'Alice de Lewis Caroll, la Petite Danseuse de la Mécanique du Coeur (M. Malzieux), l'absurdité de l'Ecume des Jours (B. Vian), le "penser autrement", la poésie du quotidien, la cruauté des contes, la fraicheur, la naiveté et la force d'une âme d'enfant, le tout saupoudré d'humour façon Hara Kiri.

Une oeuvre à différents niveaux de lecture, qui mérite d'être élevée au rang des Classiques contemporains.

Une oeuvre tristement méconnue que l'on devrait mettre dans les mains des plus jeunes; une oeuvre à insérer dans le parcours scolaire.

Une oeuvre et un auteur à faire sortir de l'ombre.

Pour ceux qui ont lu l'Ombre du Vent (Zafon), c'est le livre que j'ai choisi de sauver parmi la multitude que renferme le Cimetière des Livres Oubliés ;)
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Je connaissais Roland Topor pour ses dessins et j'ai découvert qu'il écrivait aussi grâce à Henri Rubinstein avec qui il a co-écrit "L'équation du bonheur" (beau programme).
J'ai donc choisi "La princesse Angine" à la bibliothèque un peu par hasard et parce que l'idée de lire un conte loufoque me plaisait bien.
Topor nous emmène dans un monde imaginaire avec des paysages changeants. Un jeune homme, prénommé Jonathan, rencontre une drôle de troupe: Angine, une petite princesse de dix ans et un chancelier, duc des vitamines, dans un camion éléphant (ou souris c'est pareil).
Ils se rendent chez l'oncle d'Angine qui habite à Lisieux sur la grand-place dans une maison ornée de céramiques et vont croiser sur leur chemin (qui passe par Jérusalem) des personnages surréalistes, comme l'homme qui a perdu son nez, tout droit sorti d'une nouvelle de Gogol.
Ils vont surtout devoir faire face aux ennemis de la couronne : les frères barbe, le sinistre Kolbetov ou encore Madame Gugine.
Angine est souvent autoritaire et capricieuse et parfois cruelle. Pourtant Jonathan n'a pas envie de la quitter et il va l'aider dans sa quête.
Les 26 dessins de Roland Topor qui accompagnent le texte sont surréalistes mais ils ne m'ont pas vraiment inspirés.
Ceci-étant, j'ai trouvé cette histoire amusante et plutôt agréable à lire mais elle fait forcément penser à "Alice au pays de merveilles" sans qu'elle puisse l'égaler.


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La fantaisie n'empêche ni le sens, ni le drame.
Un camion-éléphant percute Jonathan, et c'est l'irrationnel qui entre dans sa vie par l'intermédiaire d'une fillette-princesse (avec des airs de Reine de coeur à la Lewis Carroll) et d'un vieux chancelier-ivrogne. Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux ? Et qu'est-ce qu'un trésor ?
Un joli livre (bravo aux éditions Libretto) pour celles et ceux qui aiment l'absurde et les jeux de langage.
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critiques presse (1)
Telerama
27 novembre 2012
Accompagnée de dessins originaux de l'auteur, cette aventure loufoque est merveilleusement chaotique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
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Il faut écrire dans les passages cloutés pour ne pas se faire écraser par la Critique.
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- Stop !
Jonathan obtempéra.
- Que se passe-t-il ?
- Il y a un superbe coucher de soleil. N'aimez-vous pas les couchers de soleil ? Je les adore car ils me donnent l'impression de recevoir du courrier tellement ils ressemblent à des cartes postales.
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- Vous n'êtes pas mon type d'homme, ah, mais non ! pas du tout alors. Vous êtes une poule mouillée. Toujours en train de pleurnicher. J'aime les hommes avec des cicatrices, qui ont de la barbe et qui se battent en duel.
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- [...] Maman m'a assuré que si je ne recommençais pas, je pourrais rester à la maison. Je n'ai plus jamais volé, excepté quelques cendriers et deux ou trois diamants.
- Les frères Barbe sont d'une autre envergure ! Ce sont eux qui ont organisé et répandu l'usage du crédit.
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- Où allez vous ? questionna Jonathan, les yeux fixés sur la route.
- Chez mon oncle, répondit Angine. Puisque vous m'avez posé une question, j'ai le droit de vous en poser sept. Si vous donnez votre langue au chat, je vous débarque.
- Ne pourriez vous pas remettre ces questions à plus tard, je suis un peu fatigué.
La princesse regarda le chancelier d'un air entendu et celui-ci, au mépris du danger, fit de même. Le camion, déporté sur la gauche, frôla un autocar qui venait en sens inverse.
- Si monsieur est trop fatigué pour répondre à sept malheureuses questions, il l'est beaucoup moins pour en poser une, et de son invention encore ! Alors qu'il est bien plus difficile d'inventer des questions que d'y répondre !
Un long silence boudeur suivit cette déclaration. Jonathan finit par céder.
- Je répondrai si le Chancelier regarde droit devant lui.
- Ne vous inquiétez pas, il ne nous espionnera pas. Je vais lui bander les yeux.
- Non, s'il vous plait. Je réponds sans condition.
- Première question : les centaures sentent-ils mauvais des sabots ?
- Uniquement lorsqu'ils ne se lavent pas. Les centaures férus d'hygiène qui prennent leur bain hebdomadaire n'exhalent pas la moindre odeur malhonnête.
- Vous entendez, Chancelier ? Ne me racontez plus que vous êtes un centaure ! Deuxième question : Combien de temps contient une montre ?
- Une quantité variable. Pour l'évaluer avec précision il faudrait s'adresser à une autruche. Elles ont sur l'horlogerie des connaissances illimitées.
- Trois. Quelle était la couleur du cheval blanc d'Henri IV et celle d'Henri IV par-dessus le marché ?
- Henri IV était vert de peur, ce qui rendait son cheval rouge de honte. Et vice versa.
- Quatre. A-t-on le droit d'écrire "AVARE" avec une seul "A" ?
- Oui, si on manque de place.
- Cinq. Possède-t-on une oreille pour le français, et une autre pour l'anglais ?
- Cela peut arriver lorsqu'on possède également deux langues.
- Six. Êtes vous un révolté ?
- Oui, malheureusement, dès que je ne suis pas content.
- Sept. Qu'ont les culs-de-jattes que les petits bateaux n'ont pas ?
- Une maman.
Le Chancelier lâcha le volant pour applaudir des deux mains. Le camion fit une embardée et monta sur le talus. Sans s'émouvoir, le vieillard reprit la direction du véhicule.
p. 38 - 39
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Vidéo de Roland Topor
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L'Oeil de Pierre - Dessine-moi un mouton arlésien
On connaît les rencontres de la photo en Arles, le premier festival du dessin vient de s'ouvrir là-bas. de Sempé à Vuillemin, de Loustal à Victor Hugo, de Topor à di Rosa, les grands du trait artistique politique seront là et le président du festival, Antoine de Caunes nous le présente dans l'Oeil.
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