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Laurent Bury (Traducteur)
EAN : 9782742787890
312 pages
Actes Sud (03/02/2010)
3.21/5   50 notes
Résumé :
Dans l'Allemagne du 19 ème siècle, les compositeurs étaient ce que sont les rock stars aujourd'hui: célèbres, courtisés, jalousés, entourés d'admirateurs et d'ennemis. Alors, quand un des nombreux parasites qui constituent l'entourage de Robert et Clara Schumann est assassiné dans d'étranges circonstances, l'inspecteur Hermann Preiss de Düsseldorf tente de résoudre le mystère, ainsi que l'énigme d'un la qui s'obstine à sonner faux sur le piano de M. Schumann ou à lu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Bien qu'il soit un piètre pianiste, l'inspecteur Hermann Preiss, de la police de Düsseldorf, est un mélomane averti qui n'aime rien tant que les petites soirées musicales dans les salons de la bourgeoisie de la ville. Aussi quand il reçoit en pleine nuit une lettre de Clara Schumann l'implorant de venir toutes affaires cessantes à son domicile de la Bilkerstrasse, le policier s'y précipite, tout à sa joie de rencontrer le grand Robert Schumann. Sur place, c'est le drame. Alors que sa femme le croit fou, le maestro prétend être victime d'une conspiration. Un ''la'' bourdonne sans cesse dans sa tête, l'empêchant de penser, de composer, de jouer. Contre l'avis de Clara, Preiss commence une enquête officieuse. Complot ou folie, le policier doit se faire son idée et quand un habitué des soirées du couple se fait assassiner, il tend à creuser la première hypothèse.

Petite flânerie musicale à Düsseldorf en compagnie de musiciens, de compositeurs, de critiques, d'accordeurs de piano et bien sûr du couple Schumann. Clara, belle, magnétique, maîtresse-femme qui s'occupe d'un mari extravagant, de ses six enfants et trouve le temps de donner des concerts, même si sa carrière est mise à mal par la jalousie De Robert. Lui est LE maestro, capricieux, fantasque, cyclothymique, un génie pour certains, un homme fini pour d'autres. L'intrigue policière n'est ici qu'un prétexte pour nous faire entrer dans leur intimité, nous raconter leurs déboires, leurs petits secrets, leurs rapports houleux. Bien documenté, le roman bénéficie aussi du style irréprochable de Morley Torgov, de sa fine analyse psychologique des personnages et de l'humour de son héros, le policier Hermann Preiss qui gagne à être connu.
Une immersion dans l'Allemagne mélomane de la fin du XIXè siècle parfaitement réussie. Un roman au charme indéniable, raffiné et instructif. A découvrir !
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Un très bon livre qui évoque la vie de Clara et Robert Schumann, de Johannes Brahms ou encore de Franz Liszt. Ce roman policier tourné vers la musique, donne le ''la'' comme fil conducteur d'une enquête menée par Hermann Preiss, inspecteur de police à Düsseldorf. Je me suis régalée et ai appris beaucoup, l'intrigue est plus un prétexte pour aborder les vies des compositeurs, des musiciens, leurs relations interpersonnelles ou encore la technique musicale (des vibrations d'une note, aux pianos et leur accordage). Mais il n'empêche que l'ensemble se tient et est un réel plaisir de lecture, d'autant que Morley Torgov utilise l'humour avec talent et dispense ses connaissances musicales de manière agréable. Son enquêteur est un personnage réellement intéressant, l'auteur a vraiment travaillé les personnalités de chacun des protagonistes et j'ai grandement apprécié cette plongée en Allemagne dans le 19ème siècle des musiciens. Schumann reste cependant « un mystère que nul n'était censé résoudre. »
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Düsseldorf, XIXème siècle. L'inspecteur Preiss, mélomane et apprenti pianiste à ses heures, est appelé d'urgence en pleine nuit auprès de Robert Schumann lui-même. Motif : un la, audible de lui seul, lui brise les tympans. Bien que l'enquête dépasse le champ de ses compétences, Preiss décide d'en apprendre plus, par amour de la musique mais aussi pour le charme de Clara, la talentueuse épouse de Schumann…

Meurtre en la majeur

Voilà un auteur dont je n'avais jamais entendu parler mais que j'ai bien envie de fréquenter maintenant ! Il est aussi l'auteur du Maître chanteur de Minsk consacré cette fois à Wagner.

Meurtre en la majeur est un roman bien documenté qui s'appuie sur une bibliographie solide. On côtoie des personnages historiques, on découvre leurs talents comme leurs défauts. J'ai vu il y a quelque temps un film consacré au couple Schumann et j'ai apprécié de le retrouver dans ce récit. Clara, musicienne bridée par la jalousie de son mari et néanmoins femme de tête, en charge de six jeunes enfants. Robert, probablement bipolaire, à une époque où on ne comprenait pas bien ce trouble. Et bien sûr, le génie musical qui plane sur eux. On rencontre également Liszt, qui paraît bien peu sympathique et Brahms, l'ami – et plus si affinités – des Schumann.

Quoique le suspense ne soit pas intense – le fameux crime apparaît bien tardivement -, j'ai dévoré ce livre en quelques jours : pour le plaisir de flâner dans le milieu musical, de découvrir des bribes de la vie privée des musiciens et de glaner au passage quelques informations sur l'art d'accorder les instruments ou sur les grands noms de la facture de pianos. Preiss lui-même résume parfaitement la situation : « Pas de pistolets fumants, pas de poignards sanglants, pas de lettres anonymes. Il n'y a rien qu'un possible dément qui affirme entendre une certaine note de musique dans des lieux étranges et à des moments étranges. Et, malgré tout, je suis incapable de m'en désintéresser ! » (p. 120)

L'inspecteur Preiss est doté d'une certaine épaisseur et d'une histoire familiale qui le rendent attachant, sans parler de sa passion pour la musique qu'il analyse avec finesse. le duo qu'il forme avec la violoncelliste Helena Becker, indépendante et volontaire, est amusant.

Bref, un polar dépaysant et intelligent qui donne envie d'écouter Schumann !
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Résumé:

Un soir de 1857, à Düsseldorf, l'inspecteur Hermann Preiss reçoit chez lui un billet le priant de se rendre de toute urgence au domicile des compositeurs Robert et Clara Schumann. A son arrivée, le maestro lui demande de résoudre le mystère d'un la qui s'obstine à sonner faux sur son piano et à lui bourdonner sans cesse aux oreilles. Plus tard, c'est une personne de leur entourage qui trouve la mort de façon surprenante. Pour l'inspecteur Preiss, il ne fait aucun doute que ces deux faits sont liés.

Mon avis:

J'ai acquis ce livre lors d'une opération promotion: pour deux Babel achetés, un troisième est offert. J'avais donc choisi celui-ci car le titre m'avait interpellé et je trouvais la couverture sublime. Pourtant le résumé ne m'avait pas forcément emballé. Je me suis tout de même laissée tenter, me disant que de toute façon, je ne perdais pas d'argent si je n'aimais pas au final ma lecture.

Dans ce roman on va être plongé au coeur de l'Allemagne du 19ème siècle, plus précisément dans l'univers de la musique parmi les grands compositeurs de Düsseldorf. Ces derniers autant adulés que jalousés, étaient entourés aussi bien d'admirateurs que d'ennemis.
Un soir, l'inspecteur Preiss, amateur de musique classique, est amené à mener l'enquête au sujet d'un la qui sonnerait constamment faux sur le piano de Robert Schumann. Ce dernier, bien que tout le monde le croit fou, l'implore de l'aider. Preiss bien décidé à lui accorder le bénéfice du doute, accepte d'éclaircir ce mystère. Mais voilà, Adelmann, un ami du couple Shumann est retrouvé assassiné. Sans nul doute, pour Preiss quelque chose se trame derrière toute cette histoire.

J'ai apprécié la façon dont enquête cet inspecteur que l'on retrouve je crois dans un autre des romans de l'auteur. En choisissant de faire confiance à son client, il va se lancer dans une investigation des plus surprenante, au risque de se décrédibiliser dans son milieu professionnel, puisqu'au départ il n'y a pas de meurtre, juste les élucubrations d'un musicien de renom, que personne ne croit de surcroît, pas même sa propre femme. Il décide donc de se renseigner sur l'entourage de ce couple pour mieux cerner les amis, des ennemis de Robert Schumann. C'est un homme qui aime prendre son temps, surveiller les faits et gestes de chacun et aller à contre sens de tout le monde, notamment de son commissaire, qui ne voit pas d'un très bon oeil cette affaire, qu'il juge une perte de temps.
Son comportement m'a d'ailleurs fait penser un peu à Hercule Poirot. On ne sait pas ce qu'il pense, il est assez énigmatique, mais on se doute très fortement qu'il arrivera à sonder les gens et à résoudre l'enquête.
Il y a énormément de personnes suspectes et toutes ont une personnalité hors du commun. On trouve un cleptomane, deux jeunes amants, un schizophrène... Nous n'avons pas le temps de nous ennuyer une seule seconde car ils semblent tous cacher quelque chose et paraissent donc coupables.
Pourtant, le meurtre, que l'on attend depuis le début survient très tardivement dans le roman, vers la page 186, ce que j'ai trouvé un peu dommage. Bien que l'intrigue sur ce fameux la soit intéressante, on tournait un peu en rond à la longue et il était grand temps de pimenter l'histoire.
De même, un autre aspect du livre m'a embêté concernant un certains outil de musique évoqué. Pour moi qui suis novice en la matière , je n'ai pas compris ce que c'était et pourquoi il était important dans l'intrigue. Il a fallut que je me renseigne sur internet. le lecteur aurait eu besoin quelques fois de petites notes explicatives en bas de page.

Mise à part cela, l'ambiance de Bavière est incroyablement bien mise en avant, avec ses spécialités telles que la forêt noire ou le vin riesling, les symphonies... et c'est ce qui donne tout son charme au roman. Tous les personnages sont pudiques et se vouvoient, signe de la grandeur et du raffinement des compositeurs allemands du 19ème siècle.
J'avais toutefois un peu peur de retrouver un langage soutenu ou du moins des mots typiques de l'époque que je ne comprendrais pas forcément, mais Morley Torgov a su nous immerger avec élégance et simplicité dans ce monde.

Pour conclure:
Une enquête assez inhabituelle et lente avec un meurtre qui arrive très tardivement, que l'on apprécie au final surtout pour son ambiance générale. Je suis restée assez perplexe à la fin quant à la réaction de Preiss, mais j'ai passé un agréable moment tout de même.

Ma note: 14/20.
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La musique et la mort, c'est ainsi que je pourrais titrer ce billet. Si comme moi vous aimez la musique mais n'êtes pas grand connaisseur de la vie des musiciens, vous allez découvrir au fil des pages un monde bien attachant mais aussi dur, cruel et angoissant.
je sens que vous trépignez donc allons y : Nous sommes à Düsseldorf vers 1850 et n'ayons peur de rien entrons tout de suite chez Robert Schumann et sa très belle femme Clara. le maestro est persuadé que quelqu'un cherche à le rendre fou et il fait appel au talent de l'inspecteur Hermann Preiss pour découvrir la vérité. Bien sûr Preiss n'ignore pas que Robert Schumann glisse doucement vers la folie, mais est-ce une raison suffisante pour ne pas croire à ses dires ?
Preiss est lui-même mélomane et régulièrement pendue à son bras il y a une belle violoncelliste. Son enquête va lui faire rencontrer toute une gamme de personnages, de l'accordeur de piano au journaliste en mal de scoop ( eh oui déjà). Mais au détour de ses recherches il lui faut vivre un peu avec les Schumann et c'est l'occasion pour lui, et pour nous, de côtoyer Frantz Listz qui se révèle plein de morgue et d'audace et le jeune Johannes Brahms dans le rôle de l'amoureux transi.
Fan des thrillers sanglants, des polars procéduraux, des tueurs en série, passez votre chemin, ici rien de tout ça, l'énigme n'est que le prétexte à une intrusion dans le monde de la musique. Un monde plein de bizarrerie, de musiciens névrosés, de dangereux accordeurs de piano, de père un peu trop autoritaire, de compositeurs jaloux, ce qui prouve que les dictons sont parfois très faux, la musique n'adoucit pas les moeurs.
Une façon originale et très agréable de vivre pendant quelques heures à proximité des génies avec bien sûr en musique d'ambiance votre oeuvre préférée.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Regardez-moi cette maison ! C'est un lieu de désolation, balayé par le vent du désespoir et de l'incurie !
Papa médita un moment sur ces paroles, puis hocha la tête d'un air approbateur.
- J'aime beaucoup, Emma... Oui, vraiment, ça me paraît merveilleux.
Maman dévisagea son mari, incrédule.
- Tu aimes cette maison ?
- Non, non, s'empressa de répondre papa. Je veux parler de cette phrase, de la façon dont tu viens de t'exprimer.
Il s'interrompit pour contempler le plafond qui menaçait ruine.
- Ah oui, "un lieu de désolation... balayé par le vent du désespoir et de l'incurie"...
Il s'excusa et courut à sa table de travail pour noter dans son petit carnet déchiré les mots que venait de prononcer ma mère.
Bondissant à sa poursuite, celle-ci continua à crier de toutes ses forces :
- Wolgang, écoute-moi, notre famille ne peut pas rester suspendue au-dessus du gouffre, en s'agrippant du bout des doigts à tes ambitions ! Tu entends ce que je te dis ?
- Je t'en prie, Emma, je t'en supplie, parle moins vite. Je n'arrive pas à tout écrire. Peux-tu répéter, à partir de 'en s'agrippant" ?

Et voilà comment notre vie se passait : ma mère glapissait des phrases dignes d'un livre, qui semblaient lui venir naturellement ; mon père se berçait de l'illusion qu'il était le seul lettré de la famille, alors qu'il était de moins en moins capable de distinguer entre fiction et réalité.
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J'ouvre et je trouve sur le pallier mes voisins, deux vieux célibataires à la mine sévère. Ces deux fonctionnaires retraités ont une solide réputation de grincheux.
- Toutes mes excuses. Je suppose que vous venez vous plaindre du bruit...
- Pas du tout, répond le plus bougon des deux. Nous venons nous plaindre du tempo.
C'est comme ça, à Düsseldorf. Vous êtes en train d'interpréter une sonate de Beethoven et, tout à coup, deux vieux ronchons, de quasi-inconnus, viennent vous signaler que, selon eux, vous la jouez mal.
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Très bel homme, un séducteur. Grand, blond, des yeux comme des saphirs.
Cette description me rappela aussitôt l'inconnu que j'avais vu la veille dans la loge du chef d'orchestre.
- Je pense avoir rencontré ce jeune homme hier soir, après le concert. Vous vous souvenez de son nom ?
- Bien sûr. Johannes Brahms. Croyez-moi, c'est un nom à ne pas oublier !
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Vous vous rappelez, maestro, qu'une famille du nom de Steinweg -un père et deux ou trois fils- était devenue très réputée pour sa fabrication d'excellents pianos dans les environs de Hambourg. Eh bien, cette famille a récemment émigré vers les États-Unis d'Amérique, vers New York, et y a établi une fabrique de pianos. Apparemment, les Américains sont de plus en plus civilisés, et surtout riches ; ils adorent orner leurs salons des meilleurs instruments. Les Steinweg ont changé leur nom en Steinway, sans doute pour mieux se fondre dans la haute société new-yorkaise.
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La symphonie en ré mineur s’ouvrait avec les soupirs des cordes, l’orchestre exprimait un vague désir, évoquant l’automne, la fin d’une année de plus dans la vie du compositeur. Le second mouvement, enchaîné sans interruption, commençait par une mélodie plaintive du hautbois, au rythme mélancolique. Toujours sans interruption, un scherzo plein d’entrain promettait de dissiper l’humeur sombre des deux premiers mouvements.
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