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Bernard Delvaille (Éditeur scientifique)
EAN : 9782221100608
1560 pages
Robert Laffont (06/11/2003)
4.15/5   13 notes
Résumé :
Voici la première édition complète des oeuvres de Paul-Jean Toulet.

Toute son oeuvre, de poète ou de romancier, est restée pour toujours imprégnée des souvenirs d'une jeunesse heureuse et insouciante passée à l'île Maurice, à Alger et à Pau. De 1898 à 1912, noctambule et bohème de la rive droite, il vivra à Paris, moins jeune, moins heureux, laissant monter en lui un inéluctable désenchantement, dont personne ne comprit jamais bien les raisons: il ne ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est un très vieux Monsieur, médecin de son état, avec qui je m'entretenais de littérature, qui m' a révélé, l'existence de cet auteur que je ne connaissais nullement.

Il recherchait ses oeuvres poétiques et, pour m'en donner un aperçu, m'a récité de mémoire, cette petite chanson que j'ai reproduite en citation.

C'est l'un des poèmes les plus délicieux que j'ai lus ; à tel point que ce texte d'une musicalité merveilleuse que l'auteur a lui même nommé chanson, est toujours resté gravé dans ma mémoire, et Dieu sait que je n'en possède qu'une très faible.

J'ai retrouvé en librairie, non sans avoir cherché longtemps, même les commandes étaient compliquées, un petit fascicule, pour mon vieil ami.

Mais ce n'est que par hasard, chez un bouquiniste, que j'ai trouvé l'édition des oeuvres complètes de P-J Toulet.

Je m'empresse d'informer les Babéliens sur le fait que l'orthographe de la citation que l'on pourrait croire fautive pour certains noms, ne l'est pas. C'est le choix du poète de ne pas orthographier Arle avec un S, ni les aliscams, comme ceci : Alyscamps. A moins, qu'il ne s'agît d'une orthographe d'époque...

Paul-J Toulet, fin XIX ème-premier quart XXème (1867-1920), passe pour être un écrivain mineur ; Mauriac, trouvait (non sans condescendance selon moi), des pépites, dans son oeuvre. Cette chanson en est une.

J'en ai trouvé une autre, que je n'ai pas eu le temps de lire, il s'agit de la traduction du roman fantastique anglais d'Arthur Machen : le grand dieu Pan, particulièrement bien reçu par Lovecraft (un maître du genre...).

De P-J Toulet, j'ai aussi retenu l'allusion qu'il fait à cet auteur américain, Lafcadio Hearn (1850-1904). Celui-ci a terminé sa vie au Japon et il le nomme Loufoquadio, sans doute en raison des contes plaisants qu'il aurait écrits sur les habitudes Japonaises.

Mais là n'est pas mon propos ; la vie de Lafcadio est un roman et cet écrivain "japonais" d'origine gréco-irlandaise, à vécu vers la fin du XIXème siècle, à la Martinique d'où il a rapporté un ensemble de contes créoles et donné à voir aux Martiniquais ce qu'était la Martinique qu'il a qualifiée à l'époque de "Pays des revenants". Ce que mon île demeure encore.
Ce Lafcadio Hearn est donc également un auteur important pour les intellectuels martiniquais.

Le hasard des lectures permet, ainsi, des croisements inattendus de références. Ce qui me fait dire que les livres se parlent entre eux. Et je trouve cela tout à fait intéressant, (même s'il s'agit d'une évidence aux yeux des lecteurs).

Un autre souvenir, à propos de ce Monsieur P-J T ; c'est à l'occasion de la lecture d'un livre de Jean d'O, "L'histoire du Juif errant" , me semble-t-il. Notre malicieux auteur fait référence à Toulet, pour indiquer que la délicieuse jeune fille qui accompagne le héros, ignore l'existence de cet auteur, simplement évoqué.

C'est un auteur qui gagne donc à être connu et reconnu.

Pat







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Toulet est un poète et dans ses "Oeuvres complètes", c'est la poésie qu'il faut lire.
Son meilleur recueil , "Romances sans musique" a été publié en 1915, deux ans après les "Alcools" d'Apollinaire.
C'est la réponse du Sud Ouest au Nord Est avec "Les Aliscans", "Les trois dames d'Albi"...
1913-1915 la poésie, 1914-1918, la boucherie.
L'art n'aime pas la stabilité.













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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Contrerimes
XXXVIII

Quel pas sur le pavé boueux


Quel pas sur le pavé boueux
Sonne à travers la brume ?
Deux boutiquiers, crachant le rhume,
S’en retournent chez eux.

— « C’est ce cocu de Lagnabère.
— Oui, Faustine.
— Ah, mon Dieu,
En çà de Cogomble, quel feu !
— Oui, c’est le réverbère.

— Comme c’est gai, le mauvais temps...
Et recevoir des gifles.
— Oui, Faustine. »
À présent, tu siffles
L’air d’Amour et Printemps.

Querelles, pleurs tendres à boire —
Et toi qu’en tes détours
J’écoute, ô vent, contre les tours
Meurtrir ta plume noire.

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VERS INÉDITS
NOUVELLES CONTRERIMES

XXIV

Faust est triste et seul dans sa chambre,
On dirait un caveau.
La vitre pleure un jour nouveau,
Un jour vert de décembre.

« Ah ! que ne puis-je dans mon cœur
Réveiller les jours tendres !
Le sage a dit que de ses cendres
Peut renaître une fleur. »

Et cependant que Faust médite,
Et ne peut oublier,
Un pas sur le noir escalier
Sonne, se pose, hésite...

p.105

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«  L’immortelle, et l’œillet de mer
Qui pousse dans le sable,
La pervenche trop périssable,
Ou ce fenouil amer

Qui craquait sous la dent des chèvres
Ne vous en souvient - il,
Ni de la brise au sel subtil
Qui nous brûlait aux lèvres ? . »
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CONTRERIMES
XXV

O poète, à quoi bon chercher
Des mots pour son délire ?
Il n’y a qu’au bois de ta lyre
Que tu l’as su toucher.

Plus haut que toi, dans sa morphine,
Chante un noir séraphin.
Ma nourrice disait qu’Enfin
Est le mari d’Enfine.

p.13

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CONTRERIMES

XXVIII

Le sonneur se suspend, s’élance,
Perd pied contre le mur,
Et monte : on dirait un fruit mûr
Que la branche balance.

Une fille passe. Elle rit
De tout son frais visage :
L’hiver de ce noir paysage
A-t-il soudain fleuri ?

Je vois briller encor sa face,
Quand elle prend le coin.
L’Angélus et sa jupe, au loin,
L’un et l’autre, s’efface.

p.13
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Videos de Paul-Jean Toulet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul-Jean Toulet
INTRODUCTION : « Si Toulet (1867-1920) reçut son âme de ces îles lointaines [Île Maurice], pleines d'ombre et de roucoulements, c'est au pied des Pyrénées, où ses yeux s'ouvrirent, qu'ayant perdu sa mère peu de jours après sa naissance il passa ses jeunes ans. […]
“J'ai vu de beaux paysages depuis, de bien plus beaux paysages (s'il y a des degrés à la beauté toute subjective de la terre). Combien me sont demeurés aussi intenses, combien ont éveillé dans mon coeur cette ivresse presque dangereuse où entraient pour causes ce parfum de glycine mêlé à la brise des Pyrénées, ces chants de clairon qui enflent la sensation de vivre, et le vague et la beauté dont les brouillards revêtent la terre ? Mais tout ce charme s'évente à l'écriture et mes paroles n'ont pas sur faire revivre ces sensations d'enfance, évanouies, fondues comme la neige qui blanchissait alors les montagnes. […]”
[…] Toulet n'était si oisif qu'il ne peut se réfugier assidûment dans les livres. Il a minutieusement laissé le relevé et presque toujours l'analyse aussi, coupée de réflexions personnelles, de tout ce qu'il dévorait ainsi pêle-mêle. […] Cette activité d'esprit s'alliait à un souci profond de psychologie. On découvre dans les cahiers de cette époque un goût de l'analyse assez rare chez un jeune homme. On sent chez lui la volonté de creuser sa connaissance de l'âme humaine. […] C'est en 1898 que Paul-Jean Toulet vint se fixer à Paris. Il avait trente-et-un ans et songeait à tenter la fortune littéraire […] C'est à Paris, en quelques mois, dès son installation, que Toulet écrivit très rapidement Monsieur du Paur, homme public. […] Toulet s'y montrait pourtant du premier coup en pleine possession d'un talent qu'il ne pourra qu'affirmer désormais, et le subtil grammairien qu'il ne cessera d'être dans tous ses livres, possédant avec une unique maîtrise les ressources, mêmes les plus périlleuses, d'une langue contractée, et parmi tant de raffinements enclin par dessus tout à cette froide ironie que d'aucuns se plaisent à nommer humour. […]
“Moi, mordant et raffiné comme un outil de dentiste, cachant un grand fond de tendresse (huit mètres au moins, ce qui est plus qu'à Kuantcheou) sous les algues de l'ironie, aimé des femmes, craint des hommes…”
[…] Tandis qu'il fallait avoir pénétré plus avant dans son intimité pour retrouver dans un geste convenu, un regard rapide ou un seul mot réticent toute la délicatesse d'une âme qui ne s'enchantait elle-même que des sentiments les plus rares et, sachant le prix de semblables phrases, se plaisait à écrire : “Voyageur qui de loin respire, en un couchant d'Océanie, le parfum de cette île et son mystère, et ses bocages, où plane un lumineux oiseau, — telle une vie ardente et cachée, qu'un seul amour traverse.” Sans doute l'avait-il entrevu sur sa route, cet amour unique, et que c'était sa présence encore qui lui faisait s'écrier : “Au désert de la vie, se sentir aimé tout à coup (car cela aussi arrive), c'est comme à Robinson le pas du sauvage. On a peur d'abord ; et puis de mourir d'espérance. On songe de n'être plus seul. On songe.” » (Henri Martineau, La vie de P.-J. Toulet, Paris, Éditions du Divan, 1921, 128 p.)
CHAPITRES : 0:01 — 1re observation (L'art et la vie) ; 0:10 — Introduction ;
LES FEMMES ET L'AMOUR 0:41 — 2e obs. ; 0:59 — 3e obs. ; 1:24 — 4e obs. ; 1:49 — 5e obs. ; 2:02 — 6e obs. ; 2:21 — 7e obs. ; 2:40 — 8e obs. ; 2:52 — 9e obs. ;
LES HOMMES ET L'AMITIÉ 3:06 — 10e obs. ; 3:20 — 11e obs. ; 3:32 — 12e obs. ; 3:45 — 13e obs. ; 4:14 — 14e obs. ; 4:36 — 15e obs. ; 4:55 — 16e obs. ; 5:06 — 17e obs. ; 5:22 — 18e obs. ;
L'ART ET LA VIE 5:40 — 19e obs.; 5:55 — 20e obs. ; 6:12 — 21e obs. ; 6:25 — 22e obs. ; 6:36 — 23e obs. ; 6:57 — 24e obs. ; 7:20 — 25e obs. ; 7:35 — 26e obs. ; 7:49 — 27e obs. ; 8:02 — 28e obs. ; 8:12 — 29e obs. ; 8:28 — 30e obs. ; 8:49 — 31e obs. ; 9:02 — 32e obs. ; 9:19 — 33e obs. ; 9:34 — 34e obs. ; 10:01 — 35e obs. ; 10:11 — Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Paul-Jean Toulet, le carnet de M. du Paur, Paris, À la cité des livres, 1927, 86 p.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://beretandboina.blogspot.com/2018/10/paul-jean-toulet.html
BANDE SONORE ORIGINALE : Lite Saturation — Nostalgia Nostalgia by Lite Saturation is licensed under a CC BY-ND license. https://freemusicarchive.org/music/lite-saturation/nostalgia-1
LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES :
CE MONDE SIMIEN : https://youtu.be/REZ802zpqow
VERSION PAPIER (Broché) : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH VERSION NUMÉRIQUE (.pdf) : https://payhip.com/b/VNA9W
VOYAGE À PLOUTOPIE : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
VERSION PAPIER (Broché) : https://www.amazon.fr/dp/B0CB2FTQWF/ VERSION NUMÉRIQUE (.pdf) : https://payhip.com/b/jZ7Ro
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