Un très beau roman tout en petites touches et en demi-teinte.
Marie quitte Paris, s'installe en Hollande, dans une maison où elle terre sa douleur, la douleur de l'absence. Une absence qu'elle nie.
L'écriture et le style sont beaux, les sentiments dépeints pudiquement.
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Il est vrai que ce roman n'est pas le genre de livre que je choisis habituellement, mais j'aime faire des pauses de temps en temps. J'ai pris ce roman sans chercher à en savoir plus à son sujet et sa faible "épaisseur" m'a aussi aidé dans mon choix...
Bien qu'il ne fera pas partie de ceux dont je me souviendrais longtemps, je n'ai pas regretté la lecture de ce court mais gentil roman tout en sensibilité, où chaque page est teintée de douceur et de pudeur et où la mélancolie et le chagrin sont dépeints avec finesse par l'auteur.
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Comme un rituel, comme pour un rendez-vous habituel... Elle choisit le prochain lieu, leur prochain point de rencontre... Elle déambule entre les murs, essaie d'apprivoiser cette maison. Un jardin qui l'inspire et parfois l'aspire. Une cohabitation, une ouverture vers les autres, lente et progressive. Une attente. L'attente d'un homme, qui ne viendra jamais, à part dans son imagination. le total déni de la disparition d'un être cher, voilà ce que nous raconte ce formidable roman (court), très profond, traitant des sentiments, du manque affectif de cette femme désemparée. Sa désolation, sa détresse, sa tristesse refoulée...
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Un roman saisissant de pudeur et de sobriété
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- Il est temps, dit-elle. Elle se lève, touche le mur de sa maison avec un peu d'appréhension, essayant de lui faire entendre qu'elles sont seules désormais, attachées l'une à l'autre, et qu'il faudra se supporter. Pour être tout à fait aveugle, elle se bande les yeux avec un foulard. Elle s'attaque d'abord aux poignées, celles des portes et celles des fenêtres, leur emplacement, leur hauteur. Elle passe ensuite aux commutateurs, plus sournois à localiser. En tâtonnant le long des murs, elle sent de petits renflements suspects, qui s'effritent lorsqu'elle les touche, et c'est un plaisir sous ses doigts. Après les pièces du rez-de-chaussée, elle s'engage dans l'escalier. Elle lève très haut les genoux en comptant les marches une à une. Lorsqu'elle arrive sur le palier, elle cherche sa chambre, s'arrête brusquement, dénoue le foulard. - À quoi joues-tu ? dit-elle avec un petit rire forcé.
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