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Critique de Derwijes


De nos jours, au cinéma, la mode est plus que jamais au remake. Certains d'entre eux sont très réussis, mais pour la plupart, ils manquent le coche, n'ayant pas su restituer ce qui rendait l'oeuvre originale unique.
Cette coutume, assez désagréable sur la durée, s'applique aussi à la littérature. Jane Austen vous le confirmera: ses oeuvres ne cessent d'être ré-adaptées à toutes les sauces. Il y a même eu un Pride and Prejudice version zombie ! Aussi incongrue que peut sembler l'idée, il y a là le point le plus important d'un remake littéraire: la ré-adaptation.
Il existe deux façons de ré-adapter une oeuvre: On peut soit la transposer dans un contexte contemporain -beaucoup de livres transposent les contes de fée dans notre société moderne, par exemple-, ou la laisser dans son contexte, et aborder d'une différente façon le ou les thèmes du livre.
Vendredi ou la vie sauvage se place dans cette catégorie. L'histoire, on la connaît tous: Robinson s'échoue sur une île déserte, et il va tenter d'y survivre, finissant par se créer une nouvelle vie, aidé par Vendredi, un sauvage qu'il a sauvé d'une troupe de cannibalisme.

Grand classique de la littérature, le livre de Defoe a crée ce que l'on appelle les robinsonades, genre à part entière, qui reprend le thème du naufragé se re-créant la vie 'civilisée'. Pèle-mêle, on citera Seul au monde de Robert Zemeckis (d'accord, c'est un film, pas un livre), le Robinson Suisse de Jonathan David Wyss ou L'héritier de Robinson d'André Laurie. Et, bien sûr, il y a Michel Tournier, qui a d'abord publié en 1967 Vendredi ou les limbes du Pacifique, avant de le ré-adapter, en 1971, en Vendredi ou la vie sauvage, version destiné à un public plus jeune. Des deux versions, il s'agit de la plus connue, et de tous les robinsoniens, Turnier est sans contexte le meilleur.

Si Defoe reste un très grand auteur, force est d'avouer que Robinson Crusoé demande quelques efforts de lectures de nos jours. le roman s'étale sur une période plus longue que le naufrage de Robinson, racontant d'abord ses premières aventures maritimes et reste à la fin longtemps sur son retour à la vie normale.

La version de Fournier se concentre sur les relations entre Robinson et la sauvage Vendredi.
Vendredi est très important pour Robinson: c'est le premier être humain qu'il croise depuis son naufrage, c'est son seul lien contre la solitude et contre la folie. Les deux ont un rapport de plus en plus ambigu: Plus Vendredi est éduqué par Robinson, plus il peut réfléchir sur sa condition par rapport à l'Occidental.

N'ayant pas lu la première version du livre, je n'oserais pas faire ici de comparaison. On retiendra de Vendredi ou la vie sauvage un livre en soit édulcoré, mais surtout une magnifique histoire de survie, d'amitié, et une réflexion sur les relations que nous entretenons avec autrui, comment celles-ci nous changent à notre insu.
Facilement abordable, le livre peut en plus être lu et apprécié par de jeunes lecteurs (mais c'est pour ça qu'il a été écrit, en même temps)
Peut-être aussi quint-essentiel que son illustre aîné.
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