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Cycle Marie Madeleine Marguerite... tome 1 sur 5

Laurent Demoulin (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782707320940
160 pages
Editions de Minuit (17/09/2009)
3.59/5   458 notes
Résumé :
Lorsqu'il y a rupture entre deux êtres, qui se sépare réellement de qui ? Qui souffre le plus ? Celui qui prend la décision ou celui qui la subit ? Si l'on en croit le dernier roman de Jean-Philippe Toussaint, "Faire l'amour," celui qui choisit de partir a la plus mauvaise place. Ici, c'est le narrateur qui est à l'initiative de la séparation. Il quitte Marie, une belle femme de la haute couture. Tous les deux sont à Tokyo. Dans un hôtel de luxe, ils vivent leu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 458 notes
«  Combien de fois avons- nous fait l'amour ensemble pour la dernière fois?
Je ne sais pas, souvent » ..
«  Qu'avais - je à faire ces jours- ci à Tokyo ? Rien. Rompre. Mais rompre , je commençais à m'en rendre compte , c'était plutôt un état qu'une action, un deuil , qu'une agonie » .
Deux extraits de ce récit qui dessine à merveille le miracle d'aimer mais aussi le vertige douloureux , précaire , la violence sensuelle d'une rupture .

J'ai été bluffée par la magie de ce texte court , son écriture, tout en sensualité, pudeur et retenue littéraire : la déchirure d'un couple semblable à une explosion de matière , une jouissance agressive , délétère , incandescente et solitaire , comme une longue brûlure tragique qui consacrerait le feu de la rupture , une recherche de plaisir purement onaniste , une larme , qui se dissiperait sur la joue , celle de Marie , belle jeune femme , couverte d'honneurs, de rendez- vous de travail dans la mode, entourée comme jamais d'une cour de collaborateurs , d'hôtes et d'assistants qui a demandé au narrateur d'être son accompagnateur ,lors de son voyage au Japon , son escorte , son cortège …..

Pour brûler leurs dernières réserves amoureuses dans ce périple? .

C'est l'histoire d'un amour qui s'épuise, , un baiser que le narrateur peut donner mais ne donne pas, l'envie d'être seul quand on est ensemble et l'envie d'être deux quand on est séparé …

L'auteur saisit avec une grande maîtrise la complexité des relations amoureuses , conte avec douceur , dans une ambiance presque surréaliste, fascinante , la rupture d'un couple en quelques jours, dans une ville étrangère , à la culture étrangère : Tokyo .

Il analyse le comportement de deux personnages sensibles , l'un , le narrateur , dans une piscine au sommet d'un hôtel comme égaré dans le ciel de Tokyo , l'autre l'équilibre précaire de la pensée confrontée aux frivolité de la mode pour Marie …..

L'atmosphère est silencieuse , parfois incandescente, lourde, pétrie d'hésitations et d'observations : douloureuse prise de conscience, savante étude psychologique portée par un style rythmé , élégant , fluide … .

C'est triste , émouvant , bouleversant , romanesque , un amour n'est plus , n'oublions pas le flacon d'acide chlorhydrique qui ajoute un piment énigmatique à la narration .


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Quand la littérature touche au sublime... J'avais été ébloui par la lecture de « la vérité sur Marie » il y a trois ans et je m'étais promis de lire les autres volets du « Cycle de Marie » sans donner suite à ce voeu. En fouillant dans la bibliothèque d'une « recyclerie » du sud du Pays-Bas en quête d'un éventuel roman en français, j'ai déniché ce roman – une découverte si improbable, que j'y ai vu un signe. Sa lecture confirme mon intuition : c'est grandiose !

L'histoire pourrait sembler banale. Le narrateur et Marie s'aiment passionnément. Leurs sentiments sont si exacerbés qu'ils en deviennent dangereux, ils doivent se séparer. «Même si nous continuions à nous faire plus de bien que de mal, le peu de mal que nous nous faisions nous était devenu insupportable.» L'absence crée le manque mais la présence exaspère. Le couple se rend à Tokyo dans le cadre d'un déplacement professionnel et souhaite profiter du voyage pour enfin réussir à rompre.

Cette relation n'a pas débuté et ne pourra finir avec des mots. Tout est affaire de gestes simples- trinquer avec douceur, ou de leur absence, le baiser qui ne vient pas. Et puis il y a ces actes qui sont interrompus par un événement extérieur, brisant net une intention. C'est la force de cette littérature de savoir exprimer l'indicible.

Le roman se déroule au Japon, à Tokyo avec Marie, à Kyoto sans elle. Ces deux mégalopoles projettent les personnages dans une frénésie qui électrise leur relation : il y a l'activité (même nocturne) et la modernité de ces villes, mais surtout, étrangers à ce monde, ils se retrouvent isolés et rejetés l'un vers l'autre. Autre élément exotique, les secousses sismiques qui prennent part au récit.

Les scènes sont d'une grande intensité et prennent parfois une tournure dramatique. La violence es là, immanente, mais ne se réalise pas. Jean-Philippe Toussaint sait parfaitement rendre les complexités d'une passion qui mène à l'angoisse, d'une rupture qui est « plutôt un état qu'une action ». Il parvient à retranscrire un état de fièvre, la régénérescence ressentie lors d'une baignade, un brusque accès de colère, un état d'esprit lors d'un voyage en train, une déambulation dans une ville étrangère, le sentiment de la fuite du temps, etc. Des passages confinent à la rêverie ou à l'hallucination. Le style est recherché, poétique mais l'auteur n'hésite pas à terminer une envolée lyrique par une phrase grossière.

A une époque où les ruptures se font par le bais de textos ou de mails, «faire l'amour » est une fenêtre sur une passion dévorante. Et un formidable moment de lecture.
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« Combien de fois avons-nous fait l'amour ensemble pour la dernière fois ? Je ne sais pas, souvent. »

Une secousse tellurique liant définitivement deux êtres dans la dissolution. La force des éléments naturels, la déchirure d'un couple, une explosion de matière présentée sous différentes formes.
C'est exactement ce que j'ai ressenti au travers du style d'écriture. Un effet amplifiant cette dissolution avec ces robes de voiles qui s'enroule autour du corps de Marie, ces crêpes aériens emmêlés autour des corps qui s'abandonnent. Ça oscille, ça vibre, ça vacille, ça tremble... « un grondement de détresse de la matière » pour mieux faire ressentir celles de ces êtres.. Bluffée par l'écriture.

Et ce visage de Marie dans la bouche du narrateur, magnifié par les mots colorés et cristallins de Toussaint pour exprimer la souffrance sous la lumière des néons qui recouvraient « les murs d'un halo de clarté rouge indécise qui faisait briller sur le visage de Marie de pures larmes infrarouges, translucides et abstraites. »

Très beau. Très triste. Très touchée.

« Les larmes coulaient de façon irrépressible sur les joues de Marie, avec la nécessité d'un phénomène naturel, comme monte une marée ou survient une pluie fine, et elle ne faisait rien pur les retenir, elle les laissait couler sur ses joues, les affichait, sans ostentation, ni pudeur. »

Tokyo – Kyoto : je confond ces villes, un simple petit changement dans le placement des lettres, une infime différence et pourtant... Un passé qui ressurgit, un train de nuit, un narrateur qui fuit.
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C'est l'histoire d'un amour qui s'épuise, où nul ne trouve plus à se projeter dans le couple, essayant bon an mal an d'y croire encore pourtant. Un baiser qu'on peut donner, mais qu'on ne donnera pas. Des gestes tendres suspendus, parfois partagés, mais avec cette impression amère que c'est la dernière fois. L'envie d'être seul quand on est ensemble, l'envie d'être ensemble quand on est séparé et que les souvenirs font croire à ce qui manque. Ce je ne sais quoi d'inconfortable qui s'installe, comme une usure du temps, à l'image de cette humidité omniprésente qui pèse sur Tokyo.Le roman de J.P. Toussaint raconte tout cela à travers des personnages sensibles placés au coeur d'une lente et douloureuse prise de conscience. J'ai apprécié l'atmosphère lourde et silencieuse, les hésitations, l'observation fine des impulsions du désamour. Faire l'amour et le défaire semblent finalement mus par une même tension intérieure qui ronge jusqu'à consumer. Une belle analyse psychologique portée par un style toujours aussi clair, rythmé, fluide à la lecture.
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C'est un gars qui se promène à Kyoto. Il ne va nulle part. Il décrit la ville, téléphone doucement avec Marie.
Sa vie de couple ne va nulle part. Il vient de rompre avec la styliste Marie. Puis ils ont fait l'amour et se sont promenés dans Tokyo en grosses chaussettes sous la pluie et la neige en abandonnant sur le trottoir le parapluie transparent qu'ils venaient d'acheter.

Moi j'allais furieusement quelque part, vers la fin du livre, sautant allégrement les interminables descriptions, incapable d'éprouver la moindre empathie.

Jean-Philippe Toussaint écrit un roman bien typé mais j'adhère pas trop.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
J’avais fait remplir un flacon d’acide chlorhydrique, et je le gardais sur moi en permanence, avec l’idée de le jeter un jour à la gueule de quelqu’un. Il me suffirait d’ouvrir le flacon, un flacon de verre coloré qui avait contenu auparavant de l’eau oxygénée, de viser les yeux et de m’enfuir. Je me sentais curieusement apaisé depuis que je m’étais procuré ce flacon de liquide ambré et corrosif, qui pimentait mes heures et acérait mes pensées. Mais Marie se demandait, avec une inquiétude peut-être justifiée, si ce n’était pas dans mes yeux à moi, dans mon propre regard, que cet acide finirait. Ou dans sa gueule à elle, dans son visage en pleurs depuis tant de semaines. Non, je ne crois pas, lui disais-je avec un gentil sourire de dénégation. Non, je ne crois pas, Marie, et, de la main, sans la quitter des yeux, je caressais doucement le galbe du flacon dans la poche de ma veste.
Avant même qu’on s’embrasse pour la première fois, Marie s’était mise à pleurer. C’était dans un taxi, il y a sept ans et plus, elle était assise à côté de moi dans la pénombre du taxi, le visage en pleurs, que traversaient les ombres fuyantes des quais de la Seine et les reflets jaunes et blancs des phares des voitures que nous croisions. Nous ne nous étions pas encore embrassés à ce moment-là, je ne lui avais pas encore pris la main, je ne lui avais pas fait la moindre déclaration d’amour — mais ne lui ai-je jamais fait de déclaration d’amour ? — et je la regardais, ému, désemparé, de la voir pleurer ainsi à mes côtés.
La même scène s’est reproduite à Tokyo il y a quelques semaines, mais nous nous séparions alors pour toujours. Nous ne disions rien dans ce taxi qui nous reconduisait au grand hôtel de Shinjuku où nous étions arrivés le matin même, et Marie pleurait en silence à côté de moi, elle reniflait et hoquetait doucement contre mon épaule, elle essuyait ses larmes à grands gestes brouillons du revers de ses doigts, de lourdes larmes de tristesse qui l’enlaidissaient et faisaient couler le maquillage de ses cils, alors qu’il y a sept ans, lors de notre première rencontre, c’étaient de pures larmes de joie, légères comme de l’écume, qui coulaient en apesanteur sur ses joues. Le taxi était surchauffé et Marie avait trop chaud maintenant, elle se sentait mal, elle finit par enlever son grand manteau de cuir noir, difficilement, en se contorsionnant à côté de moi sur la banquette arrière du taxi, grimaçant et paraissant m’en vouloir, alors que je n’y étais manifestement pour rien, merde, s’il faisait aussi chaud dans ce taxi, elle n’avait qu’à se plaindre au chauffeur, il y avait son nom et sa photo d’identité en évidence sur le tableau de bord. Elle me repoussa pour déposer le manteau entre nous sur la banquette, enleva son pull, qu’elle roula en boule à côté d’elle.
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Sept ans plus tôt, elle m’avait expliqué qu’elle n’avait jamais ressenti un tel sentiment avec personne, une telle émotion, une telle vague de douce et chaude mélancolie qui l’avait envahie en me voyant faire ce geste si simple, si apparemment anodin, de rapprocher très lentement mon verre à pied du sien pendant le repas, très prudemment, et de façon tout à fait incongrue en même temps pour deux personnes qui ne se connaissaient pas encore très bien, qui ne s’étaient rencontrées qu’une seule fois auparavant, de rapprocher mon verre à pied du sien pour aller caresser le galbe de son verre, l’incliner pour le heurter délicatement dans un simulacre de trinquer sitôt entamé qu’interrompu, il était impossible d’être à la fois plus entreprenant, plus délicat et plus explicite, m’avait-elle expliqué, un concentré d’intelligence, de douceur et de style. Elle m’avait souri, elle m’avait avoué par la suite qu’elle était tombée amoureuse de moi dès cet instant. Ce n’était donc pas par des mots que j’étais parvenu à lui communiquer ce sentiment de beauté de la vie et d’adéquation au monde qu’elle ressentait si intensément en ma présence, non plus par mes regards ou par mes actes, mais par l’élégance de ce simple geste de la main qui s’était lentement dirigée vers elle avec une telle délicatesse métaphorique qu’elle s’était sentie soudain étroitement en accord avec le monde jusqu’à me dire quelques heures plus tard, avec la même audace, la même spontanéité naïve et culottée, que la vie était belle, mon amour.
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Marie continuait de me regarder, le visage intense et immobile, le corps paré de sa sublime robe en soie bleu nuit étoilée, strass et satin, laine chinée et organza, son manteau de cuir noir drapé à la manière d’un châle négligemment jeté sur ses épaules. Elle fumait en silence, dans une aura embrumée de mélancolie rêveuse qui paraissait sortir nonchalamment de ses lèvres pour partir en fumée vers le plafond. Tu t’es inquiétée ? dis-je. Elle ne répondit pas tout de suite, finit par faire oui de la tête, de mauvaise grâce, en bougeant à peine le cou, dans un léger trembler de cheveux. Tu étais où ? dit-elle, et, comme je lui expliquais que j’étais monté au dernier étage de l’hôtel et que je m’étais baigné dans la piscine, je la vis sourire pensivement. Oui, je sais, je t’ai vu, me dit-elle au bout d’un moment. Tu m’as vu ? dis-je. Et elle me raconta alors qu'en sortant de la chambre pour aller chercher elle aussi le fax à la réception, ne m’ayant pas trouvé, elle avait quitté l’hôtel à ma rencontre. Je l’écoutais en silence, je ne comprenais pas où elle voulait en venir. Dehors, elle avait levé la tête pour regarder l’hôtel de l’extérieur, elle avait cherché notre chambre des yeux au seizième étage, toutes les lumières de l'hôtel étaient éteintes, tout le monde dormait. Elle s’était éloignée dans la nuit dans sa robe de collection, elle ne savait pas très bien où elle allait, elle errait au hasard au milieu de la chaussée, relevant encore la tête de temps à autre vers la façade lointaine de l’hôtel, lorsque son regard avait été attiré par la rotonde vitrée de la piscine au dernier étage, où il lui avait semblé voir quelqu’un se mouvoir fugitivement. Elle n’y avait pas vraiment prêté attention, mais, au moment de rejoindre l’hôtel, elle avait de nouveau levé la tête, et elle m’avait vu alors, elle m’avait vu distinctement derrière la vitre, elle était sûre que c’était moi, cette silhouette immobile dans la nuit parmi les gratte-ciel illuminés. Tu inventes, dis-je. Non, je n'invente rien, dit-elle. C'est toi qui invente, dit-elle.
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Marie, dans mes bras, en pleurs, la robe mouillée, les cheveux mouillés, approchait ses lèvres très près de ma bouche et me demandait en tremblant pourquoi je ne voulais pas l'embrasser, et, la gardant dans mes bras, je répondais à voix basse en lui caressant les épaules et les cheveux pour l'apaiser que je n'avais jamais dit ça. Mais je ne l'embrassais pas [...]. Et je ne répondis pas, je ne savais que répondre, je me souvenais très bien de la réponse que je lui avais faite alors, mais je ne pouvais pas lui dire maintenant que je ne voulais ni l'embrasser ni ne pas l'embrasser [...].
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Et, jouissant de ce point de vue imprenable sur la ville, je me mis alors à l'appeler de mes vœux, ce grand tremblement de terre tant redouté, souhaitant dans une sorte d'élan grandiose qu'il survînt à l'instant devant moi, à la seconde même, et fît tout disparaître sous mes yeux, réduisant là Tokyo en cendres, en ruines et en désolation, abolissant la ville et ma fatigue, le temps et mes amours mortes.
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Philippe de la librairie le Divan partage ses lectures de la Rentrée littéraire 2023 "Une rentrée littéraire sans Jean-Philippe Toussaint c'est moins bien, donc là on en a deux, c'est formidable."
Notre mot sur "L'Échiquier" de Jean-Philippe Toussaint ----- https://bit.ly/3MrAIZy #coupsdecoeurduDivan #PhilippeDivan #lechiquier #jeanphilippetoussaint #leseditionsdeminuit #booktok #litteraturefrancaise #litteraturetraduite #ebook #livrenumerique Tous nos conseils de lecture ICI : https://www.librairie-ledivan.com/
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