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Alice Déon (Traducteur)
EAN : 9782283021132
454 pages
Buchet-Chastel (09/09/2005)
3.33/5   6 notes
Résumé :

A la mort de don Quichotte est un roman fascinant qui prend comme point de départ la plus grande œuvre littéraire espagnole de tous les temps. C'est en effet au moment où se termine Don Quichotte de la Manche par Miguel de Cervantès que démarre le roman de Trapiello : la lecture de son testament à peine achevée, don Quichotte meurt, entouré, entre autres, du curé don Pedro, du barbier maître Nicolas, du bachelier Samson Carrasco et de Sancho Panza. Ce ne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Mon avatar m'a tellement harcelé ces derniers mois pour que je lise ce roman que je l'ai menacé de le remplacer par une photo d'éolienne.
J'ai cédé devant sa triste figure et la réputation d'Andres Trappiello. L'hidalgo connait son sujet puisque sa traduction de Don Quichotte en Castillan « moderne » est considérée comme une référence en Espagne et il a également publié une biographie de Cervantès.
Le roman de Trapiello commence, comme son titre l'indique, là où se terminait celui de Cervantes, à la mort d'Alonso Quichano, alias Don Quichotte, mon idole imaginaire. Tuer Don Quichotte pour Cervantes, c'était comme poser un antivol à la crinière de Rossinante, car un roman apocryphe avait été publié par un certain Avellaneda avant même la sortie du second tome. L'auteur souhaitait ainsi éviter toute résurrection… Nous ne sommes pas dans Terminator ou…. dans la Bible ! ( Pour la petite histoire, Don Quichotte est parait-il le second livre le plus traduit au monde après la Bible).
Le roman de Trapiello ne trahit donc pas cette dernière volonté en imaginant non pas une suite, mais un récit où les principaux personnages apparus dans les premières aventures découvrent le roman de Cervantès et évoquent avec nostalgie les anecdotes partagées avec Don Quichotte. Mais ce qu'ils veulent avant tout, c'est réhabiliter le chevalier à la Triste Figure, nostalgiques de sa folie. Chacun se souvient du héros et sonde les fêlures de son âme avec l'indulgence qu'il est toujours plus aisé de témoigner aux défunts qu'aux vivants. Nous retrouvons ainsi sa nièce Antonia, la gouvernante Quitéria, mais surtout le bachelier Samson Carrasco et bien entendu son fidèle écuyer Sancho Panza.
Afin de ne pas limiter l'histoire à d'interminables hommages et lamentations, l'ingénieux Trapiello épice son récit d'aventures autour du testament et de la succession d'un Don Quichotte ruiné par sa passion coûteuse des romans de chevalerie. Au programme également, les amours contrariés d'Antonia et des vengeances délirantes.
Le récit mélange habilement les références, interroge la postérité, la folie du héros mais sans la flamboyance délirante de Don Quichotte, la magie n'opère pas vraiment et j'ai parfois eu l'impression de parcourir une thèse universitaire sur le personnage.
L'ouvrage mérite néanmoins qu'on s'y arrête car les passages confrontant les personnages à la lecture parfois critique de leurs aventures dans le premier roman sont décrits avec subtilité et humour. De même, l'évocation de sosies de Don Quichotte tentant de perpétuer son oeuvre ou de faire fortune en exploitant son nom, apporte une résonance moderne au récit.
Un roman pour les passionnés de Don Quichotte.
Mon avatar, toujours pas rassasié, me tanne pour que je me procure le dernier roman d'Andres Trapiello, « Suite et fin des aventures de Sancho Panza ». Nul écrit ne surclassera jamais l'oeuvre originale de Cervantes mais je sais déjà que je ne vais pas résister bien longtemps… à l'idée de retrouver ce héros qui se réfugia dans les livres avant de s'enivrer de folie pour se battre, non pas contre des moulins à vent, mais contre l'ennui et la mélancolie.
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N°732 – Mars 2014.
A LA MORT DE DON QUICHOTTE– Andrés TRAPIELLO- Buchet-Chastel éditeur.
Traduit de l'espagnol par Alice Déon.

Pour être un personnage fictif de roman (et quel roman!)Don Quichotte reste à mes yeux un être fascinant et un personnage emblématique de la littérature espagnole. Son histoire avait été recueillie par Sidi Ahmed Benegeli, savetier à Tolède et à sa mort sa veuve vendit ce livre à Miguel Cervantès qui l'enrichit de quelques épisodes inédits et publia le tout. Ainsi naquit ce roman où Alonzo Chicano, hidalgo espagnol devient Don Quichotte la dernière année de sa vie. Dans le roman de Cervantès présenté en deux volumes, Don Quichotte meurt à la fin. C'est là une volonté de l'auteur puisque, avant la parution du deuxième tome, un roman apocryphe avait été publié par un certain Avellaneda (peut-être Lope de Vega) et Cervantès voulait ainsi qu'il ne fût pas possible de le ressusciter.

Le roman de Traplellio ne viole donc pas cette dernière volonté mais prolonge en quelque sorte la fiction en imaginant non pas une suite à ce roman puisque Don Quichotte est bel et bien enterré, mais une manière de récit complémentaire où les principaux protagonistes ont entre les mains le roman de Cervantès et en prennent connaissance, découvrant à l'occasion de nouvelles aventures. Mais ce qu'ils veulent avant tout c'est réhabiliter leur maître.

Que Don Quichotte fût fou ne fait aucun doute et il devait cela, selon la tradition, à la lecture assidue de romans de chevalerie ce qui lui avait asséché le cerveau et l'avait déterminé à prendre la route pour combattre le mal et protéger les pauvres. Son équipée fut épique et illuminée, en compagnie du naïf Sancho Panza et la tête pleine d'un amour démesuré pour Dulcinée de Toboso, une petite paysanne qu'il ne verra jamais mais à qui, comme tout bon chevalier, il avait juré fidélité. Bref, il vient de mourir à l'âge de 50 ans, en règle avec Dieu et avec les hommes, autrement dit sain d'esprit, entendez par là que le curé du village lui a administré l'extrême-onction et qu'il a rédigé son testament. Cet événement laisse ceux qui l'ont connu dans le désarroi et la désespérance, un peu comme si, lui qui n'avait pas de descendance, laissait quand même des orphelins ! Il y a là sa nièce Antonia, la gouvernant Quitéria, le curé Don Pedro, le barbier mais surtout le bachelier Samson Carrasco et bien entendu son fidèle écuyer Sancho Panza.

Tel est le point de départ de ce roman plein de drôleries. Don Quichotte reçut, lors de ses obsèques l'hommage de tout le village et bien entendu on l'affubla de toutes ces qualités qu'on lui avait si bien déniées de son vivant. Pire peut-être, on regrettait maintenant qu'il ne pût plus commettre d'autres folies. Pourtant, on pouvait penser que ce modeste village de la Manche allait retomber dans sa torpeur habituelle à la mort de ce flamboyant chevalier errant. Que nenni et c'est un peu comme si tous ceux qui l'avait connus s'étaient retrouvés affublés d'un peu de cette folie qui avait fait son originalité ! Qui dit décès dit ouverture d'une succession. Alonzo Chicano n'était pas un gestionnaire et à sa mort ses nombreux créanciers firent valoir leurs hypothèques et autres titres que le vieux notaire le Mal (le bien nommé) racheta de ses deniers dans le seul but de se rapprocher d'Antonia, maintenant ruinée, qu'il voulait épouser malgré la grande différence d'âge. Elle lorgnait sur le bachelier Samson Carrasco qui venait de raccrocher la soutane au grand dam de son père et opter pour une profession laïque d'administrateur des biens d'un noble local. de son côté le valet Cebadón poussa si bien son avantage qu'il la mit enceinte mais cela resta un secret. Pour corser le tout, Quiteria, la servante de toujours, secrètement amoureuse de son maître Don Quichotte, choisit de disparaître. Bref, chacun était amoureux de celui qu'il ne fallait pas ! Passe encore l'amour mais Sancho qui n'était qu'un domestique illettré s'était lui-même mis en tête non seulement de maigrir et de se départir de sa naïveté proverbiale mais surtout d'apprendre à lire et à écrire et Carrasco, outre ses projets de mariage avec Antonia voulait, de son côté, écrire des aventures imaginaires de Don Quichotte et de Sancho.

La notoriété de Don Quichotte était telle qu'à sa mort des sosies apparurent, plus vrais que lui-même ou des chevaliers et autres personnalités qui prétendent l'avoir connu. C'est l'occasion pour les anciens compagnons du Quichotte de faire acte de repentance pour s'être gaussé de ce pauvre homme ainsi que l'exprime Samson «  On l'a tué à nous tous, sans le vouloir ; nous avons sous-estimé son mal et nous ne nous sommes pas conduits en bons chrétiens ». C'est vrai que Carrasco a des reproches à se faire. C'est en effet lui qui s'était déguisé en « chevalier de la Blanche Lune », qui l'avait vaincu et l'avait condamné à déposer ses armes et à se retirer dans son village. Pour eux, c'est aussi l'occasion de venger leur maître et ami de tous ceux qui ont ri de sa folie ou en ont profité, et il n'en manque pas, tels ce duc et cette duchesse qui s'étaient gaussés de Don Quichotte et le brigand Gines de Passemont qui prétend avoir épousé la célèbre Dulcinée, aimée du chevalier à la Triste Figure ! Bien entendu, puisque nous sommes dans une fiction quelque peu déjantée et bien dans l'esprit du roman de Cervantès tout est possible même les choses les plus inattendues... l'épilogue ne m'a cependant pas convaincu, partagé entre un « happy end » et une sauvegarde de la morale.



J'ai lu ce roman, avant tout parce qu'il était question de Don Quichotte. Pourtant ce livre m'a paru un peu confus et comporte à mon avis bien des longueurs qui rendent la lecture fastidieuse, pas mal d'extravagances et d'exubérances qui, même si elles s'inscrivent dans l'esprit du roman de Cervantès finissent par lasser. J'ai été un peu déçu.






©Hervé GAUTIER – Mars 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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J'ai mis énormément de temps à lire ce roman. D'abord, il y a une immense richesse de registres : on réfléchit, on rit, on sourit... et parfois, on s'agace de la longueur de certains passages. Mais inévitablement, on est obligé de se replonger dans l'oeuvre de Cervantès : alors, forcément, ça prend du temps ;) !
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Fantaisie et finesse pour poursuivre le mythe du chevalier à la triste figure, pour donner de nouvelles et très belles incarnations de ce mélange entre livre et réalité. En restant fidèle à l'esprit et à la langue de Cervantès, Andrés Trapiello livre les aventures rocambolesque de ceux qui survivent à Don Quichotte. Éloge du rêve et de la fuite, À la mort de Don Quichotte est surtout une très jolie réflexion sur les conséquences de nos manques de réalité.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les proverbes sont, je le pense, la philosophie des pauvres et je m'en remets à eux.
(page 392)
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et j'en déduis qu'en cela les livres sont comme des poisons qui soignent lorsqu'on les prend par petites doses et tuent lorsqu'on en abuse et ce qui plaît à l'un déplaît à l'autre et ce qui profite à l'un nuit à d'autres.
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Si un livre ne t'es pas utile et que tu ne vas plus en profiter, le mieux est de le donner à quelqu'un d'autre ou le laisser partir, car ce qu'on dit de l'eau peut aussi bien se dire des livres, à savoir, livre que tu ne liras pas, laisse-le filer.
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Sancho disa à sa femme: "Écoute Thérèse, tâche de me comprendre. Je ne veux pas plus que je ne suis, mais je ne veux pas pour autant être moins que ce que je pourrais être".
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