Je me suis vite attachée aux personnages, à leur vie si semblable à la nôtre.
J'ai apprécié ce roman tout simple et vrai. Dans la même veine qu' »Escalier C » ou »Les chroniques de San Francisco ». On y découvre des gens ordinaires, menant une vie ordinaire. Chaque appartement cache plus ou moins bien ses bonheurs, ses drames, ses peines. Ce qui unit les gens c'est d'être locataires de cet immeuble où chacun semble veiller sur les autres tout en gardant ses distances par pudeur, par respect de la vie privée. Mais on y sent la chaleur humaine, le respect, le partage.
Une phrase, page 89, résume bien l'ambiance : « L'immeuble des Larrivée était un phare, un refuge. Chacun y amenait ses deuils, ses manques, ses peines, ses douleurs, ses tristesses et ses secrets. C'était une maison compréhensive et tolérante, pleine de bonté et de bienveillance".
Et qu'est-ce que cela fait du bien !
Et le bonheur est là malgré tout, assis sur un banc. Attendant qu'on le remarque, qu'on l'invite. Il suffit parfois de si peu pour être heureux.
On doit pouvoir rebondir après un drame. On ne peut se laisser abattre, se regarder sombrer sans rien faire. On peu douter mais il faut avancer… Même si, on le sait, la vie a une fin…
Ce récit, c'est la vie. Ni grandiose, ni misérable, juste la vie.
Commenter  J’apprécie         100
Les habitants d'un immeuble de Montreal. Jeunes, quadras, ou retraités, ils vivent côte à côte pour le meilleur et pour le pire. Ils sont tous liés d'une manière ou d'une autre au destin brisé de Vincent, le fils des propriétaires qui s'est suicidé treize ans plus tôt.
Voilà un roman déconcertant. On visite tour à tour la détresse humaine (suicide, dépression, alcoolisme, violence), l'espoir (l'amour, l'amitié, le retour à la vie après un long deuil paralysant), le bonheur. J'ai été vraiment partagée au cours de cette lecture, m'émerveillant de jolies phrases, m'agaçant parfois de bons sentiments... J'ai trouvé subtiles certaines réflexions sur le deuil, sur le suicide et la maladie d'un proche, j'ai été parfois émue jusqu'aux frissons, mais certains passages m'ont semblé sirupeux et artificiels, telles que par exemple les histoires d'amour qui surgissent de-ci de-là... Un avis global mitigé, donc...
Commenter  J’apprécie         60
J'adore ce livre, qui mériterait d'être plus connu !
Tout en délicatesse, il décrit les relations de plusieurs personnes, dans le cadre d'un immeuble. Il aborde différents thèmes, mais surtout le rapport à la mort des personnes aimées.
J'aime l'écriture de Janik Tremblay, le regard qu'elle porte sur la vie. Les personnages sont tous plus attachants les uns que les autres. Un court roman, mais beaucoup de tendresse.
A découvrir !
Commenter  J’apprécie         20
Il est écrit à la fin du résumé " la vie, mode d'emploi ... "
je crois qu'il n'y a rien d'autre à dire.
Le roman se lit facilement et on s'attache très vite aux personnages.
Moment de détente assuré.
Commenter  J’apprécie         20
Tout était si simple avec lui. Pas question d'âge entre eux. Pas question de définir leur attirance. Pas question non plus de partir en peur avec l'amour. Pas question de bonheur, cette obsession du bonheur à tout prix. Quand on arrive à ne pas pleurer, ce n'est déjà pas si mal. Si l'amour vient, qu'il vienne mais avec ses hauts et ses bas, comme le véritable amour.
Elle ne s’était pas rendue compte que Pierre Latour était un naufragé de l’amour. Isabelle avait parlé lentement, le regardant toujours, comme hypnotisée. Ses doigts avaient balayé les miettes de pain sur la table. « A partir d’aujourd’hui, je ne bois plus », lui avait-il avoué en riant. A ce moment, il n’avait pas su interpréter le changement qui s’était opéré chez Isabelle. Ses yeux s’étaient éteints, sa bouche avait affiché un sourire, plutôt un rictus, qui avait accentué les rides qui se creusaient autour de sa bouche. « Encore une phrase extrême », avait-elle pensé. Isabelle les avait entendues souvent, ces phrases grandiloquentes qui laissaient présager un avenir heureux. Quelle déception ! « Je ne suis pas un ivrogne dans l’âme », avait-il poursuivi. « Qui l’est ? avait-elle failli lui demander. On le devient, c’est tout. » Isabelle avait eu envie de se lever et de courir à toutes jambes. Des phrases vides de sens. Des phrases dites dans un élan de métamorphose. Comme s’il suffisait de dire les choses pour qu’elles se produisent.
L'immeuble des Larrivée était un phare, un refuge. Chacun y amenait ses deuils, ses manques, ses peines, ses douleurs, ses tristesses et ses secrets. C'était une maison compréhensive et tolérante. Pleine de bonté et de bienveillance. Est-ce que le rire était bienvenu dans cette maison où les fantômes rasaient les murs ? Cette maison, qui laissait entrer le malheur, avait-elle le pouvoir de s'en accomoder ? (p. 89-90)
- Une femme amoureuse trouvera toujours des ressources pour affronter les pires malheurs.
- Tu crois vraiment que l'amour est la solution à tout. On prête trop de bonnes intentions à l'amour. L'amour ce n'est jamais suffisant.
Charlotte avait décidé d’en finir, mais le couteau ne coupait pas. « C’est le destin », se dit-elle. Elle se mit à rire. Elle se demandait pourquoi elle disait une chose pareille, elle qui ne croyait pas au destin. Elle était sans doute la seule suicidaire dans tout Montréal à trouver comique une tentative de suicide ratée. Etait-elle suicidaire ? Quel horrible mot ! Voulait-elle mourir ou se faire du mal pour ankyloser sa vie et l’empêcher d’avancer ?