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EAN : 9782330001414
310 pages
Actes Sud (07/03/2012)
3.78/5   43 notes
Résumé :

Dans le sixième tome des Chroniques du Plateau-Mont-Royal, la Grosse Femme sait qu'elle va bientôt mourir. Qui prendra soin de son mari, de son enfant, de Marcel et d’Albertine ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce tome marque la fin des “Chroniques du plateau Mont-Royal”, une série culte de cet auteur. Principalement axé sur Marcel et ses problèmes de folie, on y fréquente aussi, pour une dernière fois, principalement la “grosse femme” Nana et sa belle-soeur, Albertine. Ce livre est troublant à plusieurs titres; le désarroi de Marcel m'a touché mais moins encore que les difficultés de sa mère et de sa tante à se dire qu'elles s'aiment malgré leur passé acrimonieux. Tout est dramatique, tragique même dans cet opus, pas uniquement pour ces trois personnages mais pour le reste du clan aussi. Il en ressort un sentiment de malaise devant l'implacabilité de la pauvreté, des injustices sociales. Reste que toute cette série est une grandiose étude de moeurs où le regard de l'auteur est bienveillant mais sans complaisance aucune. Et c'est tellement bien écrit, imagé à souhait, vivant. Excellent bref !
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J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce sixième et dernier volet des Chroniques du plateau Mont-Royal. On y retrouve certains des principaux personnages de la série dont Albertine, ses enfants Thérèse et Marcel maintenant adultes et Nana la belle-soeur d'Albertine. Vingt ans se sont écoulés depuis le début des Chroniques, ceux qui étaient adultes sont aujourd'hui plus vieux, ceux qui étaient enfants sont maintenant adultes et tous ont eu leur part de difficulté et de malheurs. le caractère d'Albertine ne s'est pa amélioré, la personnalité et le caractère de Thérèse se sont assombris et les deux femmes sont toujours à couteaux tirés, la maladie de Marcel s'est aggravée, ses crises sont plus nombreuses, ses rêveries l'aident ,mais il commence à avoir des fantasmes inquiétants et Nana est malade atteinte d'un cancer en phase terminale.

Tout ça nous est dépeint avec une extraordinaire sensibilité et une justesse incroyable. On est sensible au sort de chacun et on voit bien qu'ils sont enfermés dans une vie qui suit sa propre logique et une misère humaine dont aucun ne sait comment se sortir. À travers ces destins tragiques le sort de Marcel est le plus touchant. Michel Tremblay a su nous décrire sa ,maladie d'une façon si vivante si compréhensive et compréhensible que je ne pourrai jamais plus regardé une personne atteinte de maladie mentale de la même façon. Grand tour de force de l'auteur que sa façon de nous décrire ses rêveries avec un réalisme et un soucis du détail époustouflants. Ses rêveries ont souvent pour cadre l'art, que ce soit le cinéma, la peinture ou la littérature et leur récit témoigne de la culture de l'auteur.

Un dernier mot pour dire qu'il est mieux de lire ces Chroniques par ordre de parution, autrement on risque d'en perdre l'enchaînement et une partie de la saveur.
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Avec Un objet de beauté, Michel Tremblay clos sa série des Chroniques du Mont-Royal. Ce 6ème et dernier opus met en lumière les derniers jours de la grosse femme d'à coté. C'est peut-être le plus noirs des six romans, celui qui n'offre aucune lumière, ou plutôt celui de l'extinction de la lumière.
Je ne suis pas sur qu'Un objet de beauté soit très intéressant, ni même compréhensible, pour un lecteur qui n'aurait pas lu les épisodes précédents.
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I think that the 6th installment from the Chroniques du plateau Mont-Royal did not need to be written. Nothing profoundly new about the characters or their situation is revealed here, nothing added to what a reader already knows from reading the first 5. What happens in book 6 could be summed up in one sentence in an epilogue to the book 5. The only new element we learn is the name of the "grosse femme" and her ethnic background, but there is no real reason for breaking the series tradition of leaving her nameless and lifting her off the ground this way. What adds to inconsistency is the absence of Edouard, a person who was deeply in love with this lady.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
[...]j'avais juste à me pencher un peu, à penser un peu, à rêver un peu, pis... des si belles affaires arrivaient! C'tait si beau! Si beau! Si beau! Ça me vidait le crâne, ça me faisait du bien, ça me soulageait! Oui, ça me soulageait, câlice, pis je pouvais continuer à vivre à peu près normalement! J'ai besoin d'être soulagé, là, tu-suite, pis rien arrive! J'ai besoin d'être soulagé! J'vous appelle à mon secours, c'est-tu assez clair? Pis tout ce que je vois, c'est la bouette au fond du lac, pis les cadavres de poissons, pis les papiers sales, pis les bouteilles vides, pis les vieux running shoes! C'est pas ce que je veux voir! C'est pas à ça que vous m'avez habitué! Vous m'avez habitué à... Vous le savez à quoi vous m'avez habitué, j'ai pas besoin de vous le dire! C'était plus vivant que la vie, plus réel que la réalité, plus beau que la beauté! C'était plus beau que la beauté, ça sortait de ma tête à moé, ça explosait en couleurs qui existent pas, calvaire, en couleurs que mon cerveau avait inventées, pis la vie... È-tait-tu belle, la vie? Je sais pas si è-tait belle, mais en tout cas, laissez-moé vous dire qu'y se passait de quoi pis que je voyais pas, comme aujourd'hui, dans quoi mon père pis ma mère m'ont embarqué quand y m'ont faite! J'pouvais même imaginer que mon père m'avait pas faite pantoute, tabarnac, que ma mère était une espèce de Sainte Vierge, Sainte Albertine-de-Montréal, ou quequ'chose du genre, qu'a' m'avait faite tu-seule parce qu'a'l'avait besoin de moé pour vivre pis que, surtout, surtout, surtout, j'étais tout-puissant parce que j'avais juste une mére; tout-puissant, pis pas loin d'être le Tout-Puissant! Sans soeur pour toujours venir toute gâcher avec sa boisson, pis ses cris, pis ses crises, pis ses idées de fou, sans beau-frère niaiseux comme c'est pas possible... sans,,, sans rien, calvaire, sans rien, tu-seul, tu-seul au milieu du monde, mais puissant, ciboire, PUISSANT! Mon pouvoir est tombé dans l'eau, y s'est noyé avec les vidanges de l'été passé, j'le retrouve pus, pis j'en peux pus! J'en peux pus de vouloir en pouvoir! »
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Il se dira plus tard que ce n'était pas sa faute, qu'il n'avait pas voulu rêver, que c'était le tableau lui-même qui l'avait aspiré.
C'est la fresque la plus célèbre du monde, aux couleurs effacées par le temps et la pollution, mais à la force et à la beauté incomparables. Au moment même où il y pose les yeux, Marcel est littéralement absorbé par la page, il plonge tête première dans le tableau, sans même avoir le temps d'essayer d'y résister, et son imagination le lance dans sa troisième aventure de la journée, une aventure immobile parce qu'elle est peinte, mais plus vivante que toutes les autres à cause de ses nombreux mystères, de ses clefs dont il est seul à connaître les secrets, des ses évidences, aussi, parce qu'il faut bien des points d'ancrage quand on interprète sa vie dans un tableau.
C'est un tableau a fresco peint sur le mur de la nef de la plus belle église du monde, c'est bleu et rouge sang et jaune citron et or et d'un beau vert d'eau et d'un magnifique terre de Sienne; c'est criard et subtil à la fois; l'eau des inondations, la fumée des torches et la pollution moderne ont atténué un peu de sa brillance, mais c'est encore et ça restera toujours plus brillant que la vraie vie parce que les personnages ont vécu depuis toujours, vivent et souffrent aujourd'hui et vivront éternellement.
C'est gigantesque, sublime, c'est une oeuvre qui aurait dû marquer l'histoire du monde, et ça s'intitule,,,
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Ah, c'est donc ça! Elle ouvre les yeux. C'est donc ça qui la tracasse depuis quelques heures, depuis qu'elle s'est réveillée et qu'elle a su que c'était pour aujourd'hui. Elle ne souffre plus! Elle sait que c'est la fin parce qu'elle ne souffre plus.
Elle porte la main à son ventre. Non, aucune douleur. Ni ici, ni là. Elle pèse plus fort. Rien. Elle ne pense pas à la guérison, non, elle sait qu'un miracle est impossible; elle se dit qu'elle a commencé à mourir par les pieds et que ça monte, lentement, inexorablement, vers sa tête. Son cancer est endormi pour toujours.
Et c'est là que les larmes lui viennent, abondantes et si délicieuses parce qu'elles procèdent non pas de ce mal qui la gruge depuis si longtemps, qui la fait se tordre dans son lit et hurler, mais d'une absence de mal, d'un soulagement né de l'absence de douleur. Elle avait oublié ce que c'était que de na pas souffrir et s'en trouve d'autant plus heureuse qu'elle croyait mourir sans retrouver ce vide dans son bas-ventre là où depuis des mois sévit le terrible feu qui la consume.
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Mais le besoin, justement, de suivre son instinct, d'obéir à sa propre tête plutôt qu'à celle d'une autre, de se laisser aller à rêver tout haut ou à vivre ses rêves, le plaisir qu'il prend à s'envoler là où les autres, ceux qui se croient normaux, sont cloués au sol, ou à plonger dans une eau qui n'existe pas, ou à se faire un cinéma plus beau que le vrai, dans lequel il se retrouve toujours en héros plus brave que les vrais, l'urgence de vivre sa façon différente de voir les choses plutôt que de la retenir, tout ça devient si impératif depuis quelque temps, et cuisant même, parce que ça brûle s'il se retient trop, qu'il a commencé à planifier des fugues pour accomplir ses exploits peut-être imaginaires, oui, c'est vrai, mais tellement gratifiants. Désormais, il se cache pour rêver.
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Confidences avec Michel Tremblay, figure emblématique et incontournable de la littérature québécoise, mais aussi du Salon du livre de Montréal.
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SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL Et LEMÉAC ÉDITEUR
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