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EAN : 9782213669113
224 pages
Fayard (14/11/2012)
3/5   1 notes
Résumé :
« Une pluie battante. Pas de place pour la voiture. Alain a du mal à respirer. À marcher. Je le laisse seul devant l'hôpital le temps de me garer et je vois sa silhouette si mince passer la grille... C'est un cauchemar, Alain, mon Alain... J'éclate en sanglots. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas lui, ce n'est pas moi. »

Nadine Trintignant et Alain Corneau ont vécu ensemble pendant trente-sept ans. Ils étaient cinéastes tous les deux. Et quand Alain est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Après Claude Miller et Claude Chabrol, laissez moi vous dire quelques mots sur un autre grand cinéaste français de la même génération, et qui, lui aussi, a disparu à l'aube de ces années 2010.

Ce cinéaste, c'est Alain Corneau, le réalisateur de plusieurs chefs d'oeuvre du cinéma fançais de Sueurs Froides à Tous les matins du monde, en passant par Nocturne Indien avec un Jean Hugues Anglade habité ou même le sous estimé et pourtant très bon le Cousin avec un duo Chabat- Timsit très convaincant en flic et indics.

Et comme pour Claude Miller, dont l'hommage littéraire de sa maitresse, Claire Vassé, de là où tu es, m'avait touché, c'est à travers le compte rendu d' un récit de deuil écrit par une personne qui connait intimement ce cinéaste que j'ai choisi de vous dire quelques mots sur ce cinéaste .

En effet, "Vers d'autres matins" , que je viens de finir, quelques mois après sa publication chez Fayard, est le journal intime de Nadine Trintignant qui commence au jour où le cinéaste Alain Corneau, dont elle partagé la vie pendant 37 ans, a perdu la vie.
Cinéaste et écrivain, Nadine Trintignant fut également une militante active du féminisme. C'est une femme forte, qui a traversé de multiples et douloureuses épreuves. Elle témoigne aujourd'hui de la perte d'Alain Corneau, réalisateur, avec qui elle vécu près de 40 ans.
Cet ouvrage est donc une vraie déclaration d'amour et de survie. Visiblement, l'écriture est pour Nadine Trintignant un éxutoire, le seul moyen d'endiguer son chagrin terrible, celui qu'elle a connu plusieurs fois, lors des terribles épreuves qu'elle a traversé.
D'ailleurs, dans cet ouvrage, la réalisatrice ne manque pas d'évoquer ces autres drames de son existence, et notamment la disparition de ses deux filles. Nadine Trintignant a perdu Marie, décédée en 2003, et Pauline, morte en 1970.
D'ailleurs, lors du meutre de Marie Trintignant, lors du fameux drame de Vilnius de 2003, on avait vu Nadine Trintignant dans plusieurs émissions de télévision et l'on voyait à quel point la douleur et la rage étaient prête à exploser à tout moment, et que seul l'écriture pouvait lui procurer un certain apaisement, aussi relatif soit il.
Le livre est donc à l'image de ce qu'on se fait de la personnalité de Nadine Trintignant, à savoir hyper sensible, mélancolique, douloureux .Ainsi, je pourrais juger l'écriture virant parfois un peu trop dans le pathos , dans l'emphase, voire meme dans l'impudeur ( et à cela, j'aurais tendance à préferer des récits de deuils un peu plus sobres, comme celui de Claire Vassé, ou même celui de Jean Louis Fournier dont je reparlerais prochainement) , mais malgré cela, sa lecture reste nécessaire, ne serait ce que pour nous prouver à quel point Alain Corneau pouvait etre, au delà de ses qualités de cinéaste, un homme intègre et bon.
Quelques anecdotes nous racontent le cinéaste, même si elles sont trop peu nombreuses à mon gout, mais la grande majorité du livre réside dans ce deuil impossible et le récit de cette maladie si cruelle et si injuste.
Un livre à lire pour tous ceux qui pleurent cet immense cinéaste français, à lire en complément des DVD de ses plus grands films.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce que je vis comme une injustice, c'est le manque de la chair de ma chair : mes deux filles et toi. Je suis mutilée. Et comme à ceux à qui l'on a coupé une jambe, mais qui ont toujours mal à ce membre, j'ai mal à toi. À elles,
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Et même si je me cogne encore et encore contre les murs de l'intranquillité... Même si je me réveille parfois emprisonnée dans la gangue de ma détresse... Même si me revient par hasard, au détour d'un chemin, le souvenir d'un instant vécu avec toi, instant que j'avais enregistré sans le savoir tant il était banal alors que c'est sa banalité même qui aujourd'hui m'importe... Même... Grâce à toi, je continuerai d'aimer la vie. Je trouverai un nouveau chemin, jusque-là inconnu de moi.
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La nuit, quand je ne peux ni dormir ni écrire, je poursuis ma relecture du Styron, Un lit de ténèbres, que je n’ai jamais quitté durant tout ce temps. Lire un grand écrivain qui sait parler de la douleur… Je me sens moins seule.
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