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EAN : 9782352874973
650 pages
Archipoche (21/08/2013)
4.28/5   45 notes
Résumé :
Martha est une jeune et jolie fille, qui se soucie moins de se marier que de danser chaque nuit, d'être appelée « lady » et de rouler en calèche à quatre chevaux. Sans compter sa passion pour les officiers... À 30 ans, l'imprévoyante se trouve obligée d'épouser le prospère pharmacien Barnaby, dont la faiblesse de caractère frise la bêtise. La soeur de celui-ci, une vieille fille nommée Betsy Compton, espère en vain que le couple lui donnera un héritier... en vain.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous aimez Jane Austen, ne passez pas à côté de cette veuve Barnaby...
Bien que née juste cinq ans après Jane Austen, contrairement à elle, Frances Trollope commença sa carrière d'écrivain fort tard à 55 ans, aussi lorsque La Veuve Barnaby parait en 1839, Jane Austen est décédée (1817), et son oeuvre connue et reconnue.
Et Frances Trollope y fait allusion par de multiples clins d'oeil, à commencer par le nom de l'héroïne Agnés Willougby...Née dans le même milieu, ayant grandi pas très loin l'une de l'autre, elles décrivent toutes les deux peu ou prou la même chose, la vie de province dans la petite bourgeoisie obnubilée par l'idée de faire un beau mariage. Manigances, condition féminine , leur oeil passe au scanner le quotidien et les moeurs de l'époque, la condition des enfants "chosifiés"( pauvres petits paquets balotés de l'un à l'autre sans qu'ils aient leur mot à dire, éloignés pendant des années),avec un ton caustique et humoristique. Frances Trollope étant plus grinçante, et son histoire plus lente .
Car il faut un moment au lecteur pour que l'histoire s'envole enfin, et que Martha devienne la Veuve Barnaby. L' écrivain prenant vraiment le temps d'installer son histoire...
A la mort de Mr Compton, contrairement à l'usage , ce bon père de famille a partagé sa fortune entre ses deux enfants, son fils le révérend Josiah (à qui toute la fortune devait revenir) et sa fille Betsy Compton, malheureusement bossue . Alors que le fils dilapide sa fortune à l'aide de sa harpie de femme, et de ses filles très mal éduquées et pas d'une honnêteté scrupuleuse , Betsy Compton elle, pas dépensière pour trois sous, a su faire fructifier son bas de laine et n'aidera jamais la famille de son frère, dégoûtée par tant de vulgarité . L'une des filles se marie et meurt en couche laissant une petite Agnés , orpheline, puisque le père quitte l'Angleterre, et l'autre Martha , épouse le pharmacien local, Mr Barnaby.
Bientôt , il ne reste plus que Betsy Compton qui se chargera de l'éducation de la petite en payant une pension, et Martha devenue, Veuve Barnaby. L'éducation d'Agnés prenant fin aux dix-sept ans de la jeune fille, Betsy Compton estimant en avoir assez fait , ayant assez payé, ne voulant plus entendre parler de cette branche de la famille déshonorante, c'est Martha qui va se charger d'elle, voyant toutes les opportunités qu'elle peut tirer de son statut de "tante méritante", sortant sa pauvre nièce devant faire ses premiers pas dans le monde, profitant de sa beauté. C'est que la Veuve Barbaby n'a pas l'intention de porter le noir très longtemps... Habits de deuil qu'elle va s'empresser de refourguer à sa nièce, " c'est qu'elle fait tant pour elle !".
Alors, vous allez aimer détester ce personnage de "méchante", cette veuve qui est d'un égoïsme crasse, tournant tout à son avantage, n'en ayant strictement rien à faire de sa nièce, dépensant sans compter pour elle-même, ses toilettes , son bien-être.
Comment ne ps voir les clins d'oeil à jane Austen ?
Il y a du personnage de Mrs Bennet en elle, au niveau de sa vulgarité et de la façon dont cela dessert les membres de sa famille. Martha et sa soeur, jeunes filles, font penser aux soeurs d'Elisabeth Bennet, obsédées par leurs toilettes, cherchant à tout prix un beau militaire. Il y a dans l'abnégation d'Agnés , un peu de la Fanny Price de Mansfield Park (1814).
Mais j'ai trouvé que la veuve Barnaby faisait aussi beaucoup penser à Molière ! Qu'elle est précieuse et ridicule cette veuve, si avare pour sa nièce, si dépensière pour elle, argumentant avec beaucoup d'aplomb pour justifier ses décisions et tout tourner à son avantage, déformant la réalité. Elle est si drôle, quand on sait savourer ses répliques. Frances Trollope d'ailleurs , saura quitter le personnage d'Agnes quand elle sera (enfin) heureuse pour mieux nous raconter jusqu'à la fin, dans une ultime pirouette du destin, ce qu'il advient de la veuve Barnaby qui ne baisse jamais les bras quand il s'agit de la gent masculine.
Six cent vingt et une pages de pur bonheur, que j'ai lu lentement , histoire de faire durer le plaisir. Ciel, que ces écrivains au XIX e siècle écrivaient bien !

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Dans la famille Trollope, après le fils Anthony, je demande la mère Frances.

Moins célèbre que son rejeton, elle a, grâce à ses écrits, fait bouillir la marmite et épongé quelques dettes familiales. Cela ne doit pas nous empêcher d'apprécier la prose de cette dame.

La veuve Barnaby est une "héroïne" singulière. Narcissique, vaniteuse, égoïste, mesquine, n'en rajoutons plus. Difficile d'apprécier un tel personnage mais qu'il est facile de rire, de le détester, de suivre ses péripéties et autres déconvenues.

En contrepoint, il y a d'autres personnages plus "fréquentables" tels la vertueuse et économe tante Compton, la douce et splendide Agnès, le fier et noble colonel Hubert. On découvre aussi que "le dîner de cons" n'est pas une invention de Francis Weber mais un divertissement prisé de certains nobles de l'époque.

Roman du XIXème siècle anglais oblige, les familiers du genre n'échapperont pas aux intrigues amoureuses, aux histoires de dots et de rentes, aux coups de théâtre. Frances Trollope n'a pas la subtilité d'une Jane Austen. Néanmoins, elle possède un sens de l'intrigue efficace et un humour qui force certes le trait mais qui est fort plaisant.

Les amateurs du genre ne devraient pas bouder leur plaisir.


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Dire que j'ai aimé ce livre est un euphémisme.. Je l'ai juste ADORÉ! Je l'ai dévoré, j'ai passé chaque minute de mon temps libre de ces deux derniers jours penchée sur ce roman.

Frances Trollope est la mère d'Anthony Trollope, écrivain anglais bien connu, auteur de Rachel Ray et L'ange d'Alaya, entre autres. Ce roman, La veuve Barnaby, a connu, à sa sortie, un succès retentissant. Publié après les plus grands classiques de Jane Austen, je ne peux m'empêcher de comparer les deux styles et de dire que cette bonne Mrs Trollope n'a rien à envier à cette auteure que l'on aime tant, moi la première. Son style est certes un peu plus lourd et détaillé mais la lecture n'en est pour autant pas plus difficile ou moins agréable.

J'ai tout apprécié, de l'histoire aux personnages et pourtant je dois avouer que ce n'était pas gagné car nous avons ici un paquet d'énergumènes antipathiques voir même franchement détestables. Martha, la femme qui donne son nom au roman, est incroyablement égocentrique, stupide et vulgaire. C'est vraiment le personnage horripilant de l'époque. Elle se donne des grands airs, est persuadée du pouvoir de sa beauté et de son intelligence alors que les gens passent leur temps à se moquer d'elle. J'ai, quant à moi, passé le mien à la maudire et à avoir des sérieuses envies de meurtres tellement son comportement est agaçant. Elle est digne de la mère d'Elisabeth Bennett, si vous voyez ce que je veux dire. le pire, c'est qu'elle n'est que la première d'une longue liste! Elle est en effet entourée de tout un tas de personnages secondaires très énervants qui forment une espèce de barrière au bonheur de notre jolie héroïne, la belle Agnès Willoughby. Elle, par contre, est parfaite. Elle possède toutes les qualités essentielles pour qu'on l'adore: elle est belle, intelligente, modeste, rêveuse, généreuse, et j'en passe. Cette perfection aurait pu m'énerver mais elle nous est présentée d'une façon tellement juste qu'on ne peut que l'aimer, comme tout le monde. On tremble à ses côtés face à ses malheurs, on la plaint face aux injustices qui lui rendent la vie difficile et puis.. on se pâme d'amour pour le beau colonel Hubert. Pour recommencer à comparer, lui m'a tout de suite fait penser au colonel Brandon de Raisons et sentiments. Plus âgé d'une vingtaine d'années qu'Agnès, il repousse totalement les sentiments pourtant si flagrants qu'il ressent à l'égard de la jeune fille. Il est charmant, grand, fier, bien né, riche et surtout il a ce petit côté bougon qui plaît tant.

L'histoire est, quant à elle, à la hauteur de ses acteurs. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, étonnamment, j'ai même trouvé cela terriblement haletant. Je voulais absolument savoir au plus vite comment tout cela allait finir, je voulais voir les épreuves qui allaient encore venir s'abattre sur la pauvre Agnès, qu'allait encore inventer Mrs Barnaby pour lui rendre la vie impossible.. et puis pour l'histoire d'amour, bien sûr. Je suis une incroyable midinette et je dois avouer que le côté romantique du roman m'a complètement conquise. C'est un amour touchant qui éclot devant nous, fait d'oeillades timides et de déclarations retenues. Cela pourrait paraître totalement gnan-gnan mais moi j'ai trouvé ça très beau. Il y a d'autres côtés très intéressants bien sûr, comme la vie quotidienne de l'époque: les horaires de promenades, les inscriptions aux bals et à la bibliothèque, les présentations obligatoires.. Des gestes désuets remplis de règles et d'interdictions, cela fait parfois peur à voir mais moi, ça me passionne.

Bref, un réel coup de coeur donc. Je ne saurai en dire plus sans en dévoiler trop et ce n'est pas le but ici. Je tiens tout de même à préciser que nous sommes ici dans un vrai gros classique anglais du 19ème et que l'écriture s'en ressent. Les habitués ne seront pas ennuyés par sa complexité mais ce n'est pas le roman que je conseillerai à ceux qui voudraient se lancer dans ce genre. Il faut s'attendre à un beau pavé étoffé qui ne se lit pas en une heure.. tout ce que j'aime!

Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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j'ai A-DO-RÉ les aventures de cette Miss Barnaby, veuve pas du tout éplorée, femme vulgaire , bête et méchante, à la recherche d'un riche mari et se servant de sa nièce comme passeport pour entrer dans le beau monde. Tout ne se passera cependant pas comme elle le souhaiterait et tant mieux pour le lecteur. C'est jubilatoire et très agréable à lire.
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[Roman audio, lu par Cocotte]
Comme d'autres romans du début du 19ème siècle, ce roman raconte l'histoire de dames dont la vie paraîtra invraisemblablement oisive aux lecteurs contemporains. Même lorsqu'on est habitué à ce type de littérature comme je suis, l'empathie pour ces préoccupations vaines et exagérément ridicule des protagonistes faibles et creux semblera impossible.
A force de lectures, il me semble que les femmes anglaises de lettres de cette époque sont tout particulièrement acharnées à nous décrire la vanité et l'inutilité de leur condition et des préoccupations féminines. Cela m'a d'ailleurs fait penser aux écrits bien connus de Jane Austen qui sont tout à fait dans le même ton.

Bref, donc, il faut s'y faire et s'y habituer. Une fois qu'on parvient à passer au-delà de ce sentiment, on peut commencer à profiter. Ce n'est pas tout particulièrement bien écrit et le roman présente quelques longueurs mais il a l'avantage de contenir quelques personnages hauts en couleurs, des situations et dialogues parfois drôles et donc un haut degré d'intérêt historique au regard des mœurs, pensées et usages de l'époque. Je ne me suis donc pas ennuyée tout au long du récit. Par contre, la fin m'a vraiment déçue par son côté "deus ex machina" tiré par les cheveux.

Quant à la lecture par Cocotte, elle manque elle aussi de finition et de qualité. Elle lit trop vite, semble essoufflée tout le temps et effectue quelques répétitions qui auraient du êtres corrigées au montage.
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Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
D'après vos dires, cette jolie personne semble être une perle de grand prix, mais, par malheur, elle se trouve dans la coque de l'huître la plus méprisable, la plus grande, la plus grosse, la plus commune, la plus haïssable qu'on ait jamais pêchée !
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A cette époque, miss Betsy avait environ cinquante ans et, quoique les défauts de son corps n'eussent certainement pas diminué avec l'âge, elle n'en demeurait pas moins une petite vieille agréable à regarder.
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Des livres, des livres ! S’il existe une chose oiseuse, c’est bien la lecture ! Passer son temps à épeler des lignes les unes après les autres, et qu’en retire-t-on ? Là ! Voici déjà une feuille de faite, attendez un instant, vous allez voir une grappe de raisin apparaître en relief ! Il y a un sens là-dedans, mais demeurer les yeux fixés sur une masse de misérables mots est un vrai péché, car c’est gaspiller le temps que le ciel nous a accordé sans faire aucun bien pour nos semblables.
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Quel homme vaniteux, hautain ! J’espère bien ne jamais le revoir ! C’est lui qui le premier m’a fait sentir tout ce que mon avenir a de misérable. » Ce soliloque, mi-murmuré, mi-pensé fut interrompu une fois de plus par le pas d’un cheval tout près d’elle. « Le voilà qui revient, se dit-elle, je ne l’ai pourtant pas vu retourner sur ses pas. Oh ! s’il me parle, comment ferai-je pour lui répondre ? »
Mais le cavalier la dépassa et un coup d’œil rapide lui prouva que ce n’était pas le colonel Hubert. Elle ne prit pas la peine de regarder plus longuement. L’effort eût été inutile, car, comme précédemment, le cavalier se retourna et révéla ses traits : c’était le major Allen.
Il arrêta instantanément son cheval, sauta à terre, puis, faisant faire adroitement un tour à l’animal, il se plaça entre Agnès terrifiée et la bête, et commença à marcher à côté d’elle.
Le premier réflexe de la jeune fille fut de rester immobile et de lui demander dans quel but il s’approchait ainsi, mais, quand elle se tourna vers lui pour lui parler, l’expression de sa physionomie audacieuse et vulgaire la remplit d’effroi et elle se détourna sans dire un mot, en prenant rapidement la direction du moulin.
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Prenez garde, mon vénérable philosophe, de ne pas commettre, au sujet de la vieille dame, une bévue aussi énorme que celle que vous avez faite pour la jeune. Quand je suis allé chercher le maître des cérémonies, afin qu’il me rende le précieux service de m’introduire, je me suis enquis de la famille de la jeune personne et de la tante aux falbalas. J’ai appris qu’elles faisaient partie d’une des familles les plus respectables de Clifton.
— J’en suis fort heureux, Frederic, et cependant, même si cette famille est des plus nobles du pays, je trouve encore que cette tante est pour la beauté de cette enfant une tache aussi déplaisante que n’importe quelle verrue sur une belle joue… Quant à moi, elle suffirait à mettre mon cœur en sûreté, même si je trouvais cette créature peu commune encore plus belle. Ce qui, je l’avoue, ne serait pas facile.
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Vidéo de Frances Trollope

La chronique de Gérard Collard - La veuves Barnaby - La mystérieuse Lady Dedlock
La veuve Barnaby de Frances Trollope aux éditions de l'Archipel Martha est une jeune et jolie fille, qui se soucie moins de se marier que de danser chaque nuit, d'être appelée « lady...
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