Lev Davidovitch Bronstein, dit
Léon Trotsky, né en Ukraine, l'un des deux acteurs principaux
de la révolution d'Octobre (1917) , marxiste, dirigeant de l'internationale communiste en URSS, fondateur de l'armée Rouge lors de la guerre civile, il fut assassiné en 1940 sur ordre de
Joseph Staline.
Si l'on veut comprendre un peu mieux l'histoire de l'internationale communiste, son idéal, ses victoires et sa défaite il est intéressant de prendre connaissance de l'autobiographie de Trotsky. Écrit durant « l'exil » forcé de son auteur à Constantinople, cette ouvrage retrace quels furent les faits tels qu'ils les a vécus, connus, dirigés, subis puis combattus.
On comprendra l'échec de la première révolution de 1905, celle dont ont parle peu, de l'embrasement
de la révolution d'Octobre, on apprendra l'étonnante épopée ferroviaire qui donna naissance à l'Armée Rouge, on comprendra l'étonnante cartographie des forces politiques européennes en présence. de la bataille radiophonique entre Clémenceau et Trotsky, de l'affaire des télégrammes de Stockholm, des negocations concernant le traite de paix de Brest-Litovsk, de la félonie de
Staline et de l'aile droite bolchevique, de la couardise désastreuse d'une sociale démocratie européenne. des visages, des voix , de
Rosa Luxemburg, de Larissa Reisner etc...
On verra s'éclairer l'usurpation, la falsification des titres, des noms, des mots.
Dire qu 'au 20e siècle l'Internationale Communiste s'arrêta au dernier souffle de
Lénine , que l'élan d'une révolution permanente se brisa lorsque Trotsky fut poignardé à Mexico en 1940, n'est pas faux. Dire que
Staline, et il n'est pas le seul, a sali l'idéal communiste, a trahi l'esprit du marxisme, qu'il conspira à détruire la mémoire
de la révolution d'octobre, ce n'est pas faux. Dire qu'il établit une épouvantable dictature criminelle nationaliste, hégémonique, panrusse, sans jamais avoir eu l'intention de mener une révolution internationale permettant de libérer l'homme de son exploitation par son travail par d'autres hommes, et cela partout dans le monde, est exact. Dire que
Staline a rétabli une société de classes, qu'il a détruit l'esprit des soviets en y instaurant une bureaucratie de privilèges c'est vrai également.
Dire qu'aucun pays d'Europe ne voulu donner asile à Trotsky, et que de ce fait tous ont soutenu la politique stalinienne en rejetant ses opposants, dire que la presse mondiale n'a pas dénoncé les purges iniques et sanglantes menées par le régime stalinien c'est exact.
Dire que l'Europe libérale avait tout intérêt à ce que
Staline occupe la place afin que tout esprit révolutionnaire soit maîtrisé et contenu ceci afin d'éviter le déploiement internationnal d'une révolution prolétarienne, c'est certainement vrai également.
Bref l'histoire est complexe, et l'histoire n'appartient pas au Nations, mais aux peuples. Ce en quoi Kissinger avait tord et
Howard Zinn a encore raison.
Ouvrir des livres d'Histoire, lire des autobiographie, rappeler la mémoire des faits, des journaux, des films, des radios. Comparés, confrontés, tenter de redonner le visage de sa chair au squelette de l'histoire, en débattre, ne pas juste se contenter de donner une seule face à la vérité. C'est comprendre l'actualité du quotidien, un peu mieux son hérédité, dont nous, les peuples, ne sommes pas responsables, mais forcément, les héritiers.
Un livre passionnant.
« 4 janvier 1923 - Post-scriptum.
Staline est trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général. C'est pourquoi je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer
Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports, se distingue de
Staline par une supériorité - c'est-à-dire qu'il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades, moins capricieux, etc. Cette circonstance peut paraître une bagatelle insignifiante, mais je pense que pour prévenir une scission, et du point de vue des rapports entre
Staline et Trotsky que j'ai examinés plus haut, ce n'est pas une bagatelle, à moins que ce ne soit une bagatelle pouvant acquérir une signification décisive. » Testament de
Lénine, ...extrait.
Astrid Shriqui Garain.