En écrivant mon Histoire de la Révolution russe, j’ai négligé systématiquement les souvenirs personnels, me basant principalement sur des données déjà publiées, donc sujettes à vérification, et y ajoutant seulement ceux de mes propres témoignages déjà rendus publics et restés incontestés. Pour cette biographie, je me suis écarté de cette méthode trop rigoureuse ; ici aussi, cependant, la trame de mon récit est faite de documents, mémoires et autres sources objectives. Mais dans ces circonstances où rien ne peut remplacer le témoignage des propres souvenirs de l’auteur, j’ai considéré avoir le droit d’intercaler tel épisode de mes souvenirs personnels – jusqu’alors pour la plupart non publiés – indiquant chaque fois clairement que, dans le cas donné, je n’apparais pas seulement comme auteur, mais aussi comme témoin. Sauf ces exceptions, j’ai suivi ici la même méthode que dans mon Histoire de la Révolution russe.
Dans les années les plus sombres, les liquidateurs occupaient l’avant-scène. « Ils souffraient moins des persécutions policières, écrit Olminsky. Ils avaient avec eux beaucoup d’écrivains, pas mal de conférenciers et en général beaucoup de forces intellectuelles. Ils se croyaient les maîtres de la situation. » Les initiatives de la fraction bolchéviste, dont les rangs s’éclaircissaient, non pas de jour en jour, mais d’heure en heure, de maintenir son appareil illégal se heurtaient à chaque pas à des conditions hostiles.
Zina, Un film (1985) anglais de Ken McMullen
L'histoire d'une Antigone moderne, celle de Zina Bronstein, fille de Léon Trotski. Elle s'est suicidée en 1931, juste avant l'avènement du National Socialisme. Avant sa mort, Zina suivait des séances de psychanalyse et d'hypnose, séances au cours desquelles elle se rappelle des incidents de sa vie et de celle de son père. Extrait