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EAN : 9782877067744
220 pages
Editions de Fallois (13/06/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
Arrivé en France à dix-sept ans, Henri Troyat n'a jamais oublié qu'il était né en Russie. Fidèle à sa patrie d'origine, il a tenu à présenter lui-même au public français, dans des biographies captivantes, la figure des grands écrivains russes du XIXe siècle, Tolstoï et Dostoïevski, Pouchkine et Tchékhov, Tourgueniev, Gogol et Gorki.
Voici le dernier, qui manquait à cette liste impressionnante et que Troyat nous a laissé avant de mourir, Gontcharov.
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Henri Troyat (1911 - 2007), écrivain français d'origine russe, prix Goncourt 1938 et membre de l'Académie française. Il est l'auteur d'une oeuvre romanesque très populaire et a publié plus de 30 biographies remarquables (Tolstoï, Gogol, Gorki, Flaubert, Maupassant, Balzac, Zola, Dumas etc.). Celle de Gontcharov a été publiée à titre posthume en 2012, elle n'a pas l'envergure de celle consacrée à Tolstoï qui est particulièrement réussie, mais se lit d'une traite, sans temps mort.

Ivan Gontcharov (1812-1891) n'est pas le plus connu des grands auteurs russes, mais il mérite le détour en particulier pour son roman “Oblomov” publié en 1859 et qui décrit un homme qui n'a d'autre occupation que celle de se prélasser en robe de chambre dans son divan. Il est incapable d'agir, de décider, de s'occuper de son domaine. Ce livre est une satyre de la société russe du milieu du XXe siècle, en particulier celle de la moyenne bourgeoisie propriétaires terriens à l'époque du servage. Ce roman propulsa Gontcharov au sommet de la littérature russe, il a été comparé à Pouchkine, Gogol et Lermontov. Fils d'un riche négociant en grain Gontcharov fait d'abord des études commerciales qui l'ennuie profondément avant de s'inscrire en faculté de lettres à l'université de Moscou. Henri Troyat semble défendre la thèse selon laquelle Gontcharov serait atteint du même mal que son héros “Oblomov”, une apathie générale l'empêchant d'agir et de prendre des décisions. Il était plutôt enclin à une vie calme et recluse, c'est d'ailleurs la voie qu'il choisit en devenant haut fonctionnaire. Cependant il sent en lui une fibre artistique et en lisant les oeuvres de Pouchkine il se découvre une vocation d'écrivain. Doté d'une solide formation littéraire et connaissant parfaitement le français et l'anglais il travaille d'abord comme traducteur au ministère des Finances. La mort de Pouchkine en 1837 va le faire sortir de sa léthargie. Il fréquente les salons littéraires et commence à publier quelques poèmes et nouvelles dans un petit journal confidentiel. Il se lance dès le début 1844 ans un roman intitulé “Une histoire ordinaire” qu'il envoie au célèbre Bielinski qui a découvert Tourgueniev et Dostoïesvski. Son livre est publié à des conditions financières avantageuses et obtient un franc succès auprès des lecteurs. le voici du jour au lendemain devenu un écrivain considérable. Toutefois Gontcharov retombe régulièrement dans une sorte d'apathie, de langueur, de peur de l'action (comme son héros Oblomov), il finit toujours par s'ennuyer et est incapable d'entretenir des relations durables sur le plan sentimental. Pour se changer les idées, il accepte une mission à bord de la frégate Pallas pour un voyage au Japon et en Amérique en tant qu'historiographe du voyage. Peu après il prend conscience de l'énormité de l'entreprise et commence à regretter la vie confortable et sans risque qu'il menait jusqu'à présent. Finalement il est à bord de la frégate Pallas lorsque celle-ci lève l'ancre le 7 octobre 1852. Un témoin célèbre, le compositeur Rimski Korsakov, alors officier de marine, donne son avis sur la personnalité de Gontcharov à cette époque : “L'un des épicuriens les plus paresseux que je connaisse…”.

Après ce voyage il reprend ses travaux d'écritures. Il se brouille avec Tourgueniev en l'accusant de plagiat. Gontcharov semble atteint d'une sorte de paranoïa, car à partir de cette époque il va commencer à se méfier de son entourage en prétendant que tout le monde veut lui voler ses idées. En réalité cette attitude semble alimentée par une certaine jalousie de Gontcharof vis-à-vis d'autres auteurs plus prolifiques.

Il a 50 ans lorsque le nouveau ministre de l'Intérieur lui propose de prendre la direction du quotidien gouvernemental “Le courrier du Nord”. Il devra donner une version des faits conforme aux intérêts de l'État. Gontcharov qui a toujours été un défenseur de la tradition et de la paix sociale accepte ce poste. Ce travail de censeur lui vaudra de nombreuses critiques de la part du milieu littéraire et le confortera dans son idée d'être mal aimé par l'intelligentsia. Toutefois il continue d'être soutenu par les lecteurs qui plébiscitent ses oeuvres. Malgré son indolence naturelle, il n'a jamais cessé d'écrire toute sa vie. Dans les dernières années, sa santé décline et il est affecté par la mort de sa chienne Mimichka puis par le décès de son fidèle domestique. Gontcharov décide de prendre à sa charge la veuve de celui-ci et ses trois enfants.

Sollicité pour publier ses oeuvres complètes, mais n'ayant pas la force de réaliser les corrections qu'il souhaiterait faire il décline l'offre. C'est alors que le tsar lui-même lui demande d'accepter “pour le bien de la littérature russe”. Gontcharov, toujours respecteux envers les autorités cède à ces sollicitations. Ses oeuvres complètes paraissent en 1883, Gontcharov meurt le 15 septembre 1891. Son enterrement attira presque autant de monde qu'en avait réuni, huit ans auparavant, l'enterrement de Tourgueniev.

J'ai lu plusieurs biographies rédigées par Henri Troyat et je suis toujours aussi fan même si l'on sent que cette biographie de Gontcharov n'est pas aussi aboutie que celles consacrées à Balzac, Dumas ou Tolstoï et que le maître n'y a sans doute pas consacré tout le temps qu'il aurait souhaité, car rappelons-le il s'agit d'une oeuvre posthume.

— “Gontcharov” Henri Troyat, éditions de Fallois (2012), 220 pages.


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