Henri Troyat, c'est pour moi ce que j'appelle "l'effet madeleine" : à première vue, ça ne donne pas très envie (bah oui, il n'y a même pas un morceau de chocolat !), mais une fois le nez dedans, pas moyen de s'arrêter.
Henri Troyat, à chaque fois, c'est ça. Un auteur que je classe facilement dans les vieillots, dans une édition poche qui date de 1976 et qui trainait au fond d'un carton dans la cave de mes parents. Rien qui ne donne vraiment envie. Et pourtant, une fois que j'ai commencé, je ne peux que constater la qualité de l'écriture. C'est très loin d'être "vieillot", c'est une belle langue maniée avec beaucoup de justesse.
Pour moi qui aime de plus en plus la littérature contemporaine, j'y trouve mon compte. de la même manière que lorsque je lis
Emile Zola. Pas d'ennui sur toute la lecture, des personnages auxquels on arrive à s'identifier alors que ça paraissait totalement improbable et cette impression d'ouvrir un livre d'Histoire. En effet, on apprend beaucoup au travers de ce type de saga.
Ici, Sophie a rejoint son mari au bagne de Sibérie. Et la vie s'organise entre les hommes condamnés et les femmes en partie libres. On apprend le statut particulier de ces prisonniers politiques, la volonté de leur laisser un peu de marge malgré les condamnations. On apprend aussi ce que sont les bagnes de Sibérie et aussi un peu la vie de la population locale.
Au milieu de ce pan d'Histoire, la vie et les drames de Sophie et Nicolas continuent, entre amour et trahison. Mais rien de tout cela n'est mièvre. C'est juste une histoire belle et dramatique, bousculée par
L Histoire violente et implacable qui se déroule sous nos yeux de lecteur.
Sautez le pas de cette saga, vous ne le regretterez pas.
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