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La police des rennes tome 3 sur 5
EAN : 9791022605229
320 pages
Editions Métailié (03/10/2016)
3.65/5   347 notes
Résumé :
Au pied de la Montagne rouge, une pluie torrentielle épuise les hommes du clan Balva chargés de l'abattage annuel des rennes. Dans le brouillard, Petrus, le chef sami, n'en croit pas ses yeux : des ossements humains viennent d'être découverts dans son enclos. Qui est ce mort sans tête ? Voilà de quoi relancer la bataille juridique entre forestiers suédois et éleveurs lapons. La police des rennes doit agir avec prudence. Surtout lorsque l'enquête révèle de sombres re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (79) Voir plus Ajouter une critique
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sur 347 notes
Bienvenue à Funäsdalen, sa boutique d'antiquités, son salon de massages, ses soirées de bingo, sa toundra, ses éleveurs de rennes, ses bûcherons et sa montagne rouge. Rouge du sang des rennes que les Sami abattent sous une pluie torrentielle, mettant à jour un squelette sans crane. Pour Petrus Eriksson, le chef du sameby de Balva, cette macabre découverte pourrait être la solution au conflit qui oppose son clan aux bûcherons locaux qui contestent aux Sami leur droit coutumier à faire paître leurs rennes en abattant les arbres à lichen. Dater ce squelette au XVIIè siècle prouverait que les Sami étaient présents sur les lieux avant les Scandinaves et pourrait infléchir la décision du juge de la Cour suprême de Stockholm. Mais pour cela, trouver le crane est essentiel, les scientifiques sont formels. Et c'est là qu'intervient la police des rennes. Mutés dans ce territoire frontalier de la Norvège, Klemet et Nina sont chargés de mettre la main sur cette pièce manquante, plongeant ainsi dans le monde des collectionneurs d'ossements.

La troisième enquête de la patrouille P9 est pour le moins atypique. le mort est un squelette sans crane et il n'y a peut-être même pas eu meurtre…C'est donc plutôt à une quête anthropologique que se livrent Klemet et Nina qui tentent de découvrir ses origines ethniques et son époque. Ce faisant ils soulèvent un pan peu glorieux de l'Histoire de la Suède. Il est ici question de théorie des races, de mesures des cranes et de supériorité des blancs. Bien avant les nazis, les Suédois ont tenté de prouver que les Samis étaient des êtres inférieurs, des sauvages tout juste bons à vivre sous une tente au fin fond de la toundra. le pire étant que ces méthodes archaïques n'ont pas été tout à fait abandonnées. de nos jours encore, aux réfugiés syriens, afghans ou chinois qui se disent mineurs, on mesure les os, on soupèse les testicules, pour vérifier leur âge réel…
Tout cela est fort intéressant mais est-ce vraiment ce que l'on cherche quand on lit un polar ? La recherche du crane disparu piétine, traîne en longueur, se perd dans des répétitions sans fin et finit par perdre le lecteur qui s'ennuie à mourir. Klemet et Nina font pâle figure et les autres protagonistes sont caricaturaux. Les seuls à s'en tirer sont les deux Samis, Petrus Eriksson, le chef de clan, et son fils Viktor, le présent et l'avenir d'un mode de vie voué à disparaître.
Instructif mais monotone. Une déception.
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Troisième aventure chez les Samis, dans le nord de la Scandinavie. Et dernière ? C'est l'impression que me laisse La montagne rouge. Nos deux enquêteurs préférés de la police des rennes, le vieux lapon Klemet Nango et la jeune norvégienne Nina. Jamais vu deux coéquipiers autant à l'opposé l'un de l'autre, mais ils travaillaient bien ensemble. Cette fois-ci, la découverte d'un squelette incomplet (il manque le crâne) les plonge au coeur d'une enquête qui prend des proportions inattendues : un procès visant à déterminer l'appartenance de certaines terres du centre de la Suède, le Jämtland, utilisées par les Lapons. Ces derniers prétendent s'en servir comme paturage pour leurs rennes depuis des centaines d'années alors que les forestiers à qui elles appartiennent s'y opposent. Des droits ancestraux peuvent-ils s'appliquer dans ce cas-ci ? C'est là-dessus que se penche la cour suprême de Stockholm. le lecteur qui s'attendait à un roman policier plus traditionnel sera donc un peu dérouté par cette enquête spéciale, archéologique. Moi, que ça vire en étude anthropologique et historique, ça ne me dérangeait pas trop.

J'avais adoré les deux premiers tomes, donc j'avais hâte de me lancer dans ce troisième. Malheureusement, j'ai été un peu déçu, seulement un tout petit peu. Mais commençons par le positif. L'équipe Klemet et Nina fonctionnent autant malgré la tension qui faisait parfois irruption. J'ai trouvé cela très réaliste, il est normal que la jeune policière s'affirme davantage et que leur background différent les divise un peu. Aussi, après avoir visité la Finlande et la Norvège, j'ai apprécié que leur enquête nous mène en Suède. Et l'angle par lequel l'auteur Olivier Truc aborde son histoire est également intéressant et original : le système de justice suédois, sur les droits des Lapons (niés pendant longtemps) et même le sort qui a été réservé à plusieurs, entre autre la stérilisation et l'assimilation culturelle. Bref, tout un ensemble de mesures qui affirmait la suprémacie d'un groupe sur l'autre, basées sur des théories raciales, eugénistes.

Là où j'ai moins accroché, c'est justement dans la façon d'intégrer ces éléments. Olivier Truc est d'abord et avant tout un journaliste et ça se ressent. Il est très bien documenté mais il a trop voulu détailler et expliquer que, parfois, la narration en souffrait. Il alternait entre de longues explications puis de l'action en continue, très peu d'entre deux. D'ailleurs, ça allait un peu dans tous les sens, avec ce Français Mons (un impression de déjà vue, avec le premier volet), ce jeune Chinois qui voulait immigrer en Suède, ces vieilles dames, Justina en tête, etc. Et un ancien SS ? Stieg Larsson a déjà exploité l'engouement nazi il y a une dizaine d'années… Tant qu'à décrire en long et en large les stigmates subis par les Lapons, pourquoi ne pas avoir exploité davantage leur histoire ? À part élever des rennes, à quoi ressemblait leur vie, leur culture, leurs croyances il y a cinq cents ans ? Ma critique est un peu sévère et je trouve cela dommage car j'ai tout de même apprécié La montagne rouge. C'est seulement que, après deux excellents tomes, je m'attendais à mieux.
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Merci infiniment aux éditions Métaillié et à Babélio pour m'avoir permis de découvrir le dernier ouvrage d'Olivier Truc La Montagne rouge, et par la même occasion l'univers si cher à cet auteur que je ne connaissais pas.
C'est la première fois que je rencontre Klemet et Nina, coéquipiers de la patrouille P9 de la police des rennes. Deux inspecteurs qui ne m'ont pas laissé indifférent.
L'intérêt de ce livre, jamais ennuyeux, est l'impressionnant apport de connaissances qu'il constitue pour le lecteur, sur la thématique de l'intégration, ou plutôt de la désintégration, des populations autochtones dans les pays scandinaves.
Les Lapons (terme politiquement incorrect remplacé par le terme Sami) ont été traités comme des sous hommes, tant en Norvège qu'en Suède, et depuis le XIXème siècle, leur culture et leurs traditions considérées comme des freins au progrès et au développement de ces pays. Frein à la déforestation, frein à l'exploitation du sous sol, frein à l'expansion des villes.
De plus, les théories eugénistes, s'appuyant sur des données contestables , mesures de crânes, d'ossements, taille et morphologie des individus pour "mesurer" leur développement intellectuel, justifient leur exclusion et leur confinement.
Loin d'un exposé fastidieux, le récit s'appuie sur des histoires individuelles qu'il replace dans leur contexte pour démontrer que la force du prétendu «progrès» est de faire douter ses «victimes».
Petrus Eriksson, l'éleveur de Rennes, s'interroge sur le bien fondé de sa quête. Chef d'une collectivité d'éleveurs, il les représente lors d'un procès à la Cour Suprême devant laquelle a été porté le conflit, d'occupation de surfaces forestières ou broutent les rennes, qui les opposent aux forestiers et au puissant syndicat des agriculteurs soucieux d'une meilleure exploitation des forêts.
Le conflit est relancé par la découverte d'ossements humains dans un enclos d'élevage qui permettrait peut-être de prouver la légitimité de la présence ancienne des Samis dans la région, et leur doit ancestral à occuper ces terres.
Petrus est intimement persuadé d'être dans son droit, mais la procédure judiciaire qui doit suivre des étapes obligées le trouble et l'éloigne de ses troupes qui trouvent que tout cela ne va pas assez vite et à l'instar de Per Persson sont prêtes à en venir aux mains.
De plus, à la surprise du Président de la cour, il a choisi de se passer des services d'un avocat.
De même, Klemet, le policier de la patrouille P9, fils d'un Sami, éleveur de Rennes qui a abandonné le métier, mais cherche à retrouver ses racines, subit avec difficultés les sarcasmes de ses collègues et du procureur Magnus Thunborg (un arriviste qui voit dans l'enquête en cours un dossier : «Explosif, oui, on aurait les journalistes qui rappliqueraient de Stockholm, c'est garanti. Vous devriez creuser ça, Nango, allez-y à fond, on s'emmerde ici, mon vieux.»).

le récit s'appuie sur une documentation constituée par Olivier Truc, spécialiste des pays nordiques pour le Monde et libération, au cours de précédentes enquêtes dans ces régions. Les remerciements en fin de roman témoignent de la qualité de ces recherches.
Par ailleurs, le récit est servi par une galerie de personnages qui valent le détour, et dont l'histoire personnelle recoupe celle de la Suède :
Les universitaires Gustaf Rogaberg et Oskar Filius prêts à tout pour légitimer leurs thèses. le premier défend le concept d'une invasion Sami, après que les Suédois aient occupé la Laponie. «Comme le racontent les fouilles que nous et nos aînés avons réalisées de longue date, les Sami sont arrivés du nord dans ces régions méridionales du Jämtland au XVIIIè siècle, repoussant progressivement les paysans suédois qui étaient implantés là depuis toujours.»
Le second est plus proche de la culture Sami, mais cette position ne lui sert qu'à faire valoir ses intérêts : «vous verrez, on me tissera une légende d'aventurier prêt à braver l'interdit et le scandale pour le bien de la science.»
L'ancien SS Bertil Vestling qui s'est reconverti dans l'antiquité et plus particulièrement le trafic de crânes Sami récupérés le plus souvent par des moyens douteux.
Justina Lyckberg, la vieille femme un peu folle et son groupe de marche nordique «bouts d'acier, rien à cirer» écument la région pour faire les vides greniers et alimenter la boutique de Vestling.

Le passé trouble de la Suède et des pays scandinaves pendant la deuxième guerre mondiale éclaire l'action des personnages et le récit d'une lumière trouble, réminiscence d'autres romans qui ont également évoqué ce sujet (Lune noire de Steinbeck, La cité des jarres de Arnaldur Indridason, le retour du professeur de danse d'Henning Mankell pour ne citer que ces trois-là).
Les tenants des théories eugénistes, en Suède et en Norvège, ont vu dans les populations Sami, une justification de leurs croyances.
«...un article signé par deux professeurs d'Uppsala qui disaient l'importance de limiter autant que possible la reproduction des individus inférieurs et d'augmenter la natalité chez les autres.
Les préceptes mis en oeuvre par les nazis par la suite;
Ils ne s'intéressent pas qu'aux Sami si ça peut te rassurer, là ce sont les gens atteints d'épilepsie qui en prennent pour leur grade.»

L'enquête de Nina et Klemet devient une course contre la montre. La Cour Suprême accorde un délai contraint aux deux policiers qui doivent démontrer l'origine ancienne des ossements retrouvés dans l'enclos d'élevage. Retrouver les crâne manquant dans les collections de crânes Sami existant en Suède, mais aussi en France et ne Russie. Les universitaires jouent un jeu trouble. L'antiquaire Bertil Vestling ment, tout comme Justina Lyckberg et ses copines. Ils ne sont pas certains d'avoir l'appui indéfectible des éleveurs. Ils se débattent avec leurs propres problèmes. La recherche de son identité Sami pour Klemet, la relation conflictuelle avec son père vieillissant pour Nina.

Je le redis, on ne s'ennuie pas à la lecture de ce roman qui nous entraine de surprises en rebondissements pour aboutir à une fin dont je ne vous révèlerai pas la teneur.

Un dernier mot. Ce roman résonne de façon étrange avec notre actualité. La question de notre identité. de nos ancêtres. de notre vivre ensemble dans une société inexorablement multiculturelle. La leçon que l'on peut en retenir est que l'on n'efface jamais les marques de l'histoire, quelles qu'elles soient. Bonnes ou mauvaises. Contraires ou conformes à nos convictions. Elles ont à tout jamais contribué à faire de nous les individus que nous sommes.

La Montagne rouge, un livre à lire ! Et pour ceux qui comme moi n'avaient jamais rien lu d'Olivier Truc, précipitons-nous sur le dernier lapon, et le détroit du Loup.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Tout d'abord un grand merci aux éditions Métaillié et à Babélio pour m'avoir permis de découvrir le dernier ouvrage d'Olivier Truc La Montagne rouge.
Nous retrouvons Klemet et Nina, coéquipiers de la patrouille P9 de la police des rennes. Affectés dans le sud de la Laponie, dans le centre de la Suède, ils sont chargés de "régler" les conflits existants entre forestiers suédois et éleveurs de rennes samis . Dure mission , les tensions entre les deux camps sont tangibles d'autant plus qu'un énième procès a lieu à la Cour suprême de Stockholm , son verdict sera décisif pour l'avenir des éleveurs, auront ils le droit de continuer à exercer leur métier ?
Alors que l'abattage des rennes bat son plein, les conditions météorologiques sont calamiteuses. La pluie continuelle entraîne dans l'enclos des rennes un glissement de terrain et la mise à nu d'un squelette. de quand date t'il ? est il suédois ou sami ? Sa datation permettra t'elle de faire pencher le verdict du procès ?
Edité aux éditions Métaillié noir , il me semblait que ce roman devait être par définition un roman policier ! 500 pages plus tard je cherche toujours le mort ... Bon trêve de plaisanterie La Montagne rouge est un magnifique roman ethnographique , je dirai même un magistral cours d'anthropologie ,et surtout un sincère plaidoyer en faveur d'un peuple et d'une civilisation mis à mal par la politique de "sélection de la race" suivie dans les années d'avant guerre par la Suède . Une lecture instructive à défaut d'être plaisante.
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C'est une enquête pour amateur d'Histoire et de sociologie que nous livre Olivier Truc en nous emmenant sur la spectaculaire Montagne Rouge. Et comme ce genre de sujet me passionne, je n'ai pas été gênée du tout par les longs développements explicatifs des personnages qui ont parfois dérangé d'autres lecteurs. L'aspect journalistique de sa série de romans fait son originalité .

On est en Suède, au sud du pays Sami, nouvelle affectation de la brigade des rennes. Un conflit oppose depuis des lustres éleveurs et forestiers. Il vire souvent au pugilat. Le mort découvert ce jour là , est mort depuis quelques siècles et savoir qui il est et depuis quand vraiment il repose dans l'enclos des rennes, serait un argument important dans un procès qui doit arbitrer le droit d'usage sur une terre.

Nina et Klemet plongent dans les archives et musées du pays. Les peuples aborigènes du monde entier, qui vivent en symbiose avec la nature, en se déplaçant laissent peu de traces. D'où la difficulté de nos enquêteurs confrontés aussi très vite aux politiques ségrégationnistes du passé, sources de spoliations diverses, et de discriminations durables, avec la caution de scientifiques douteux.

Olivier Truc nous fait voyager dans la complexité de la Scandinavie, loin de nos représentations naïves. Les Vikings ne sont pas plus des anges que les autres et les lois eugénistes du XXe siècle, après la fin du nazisme, font froid dans le dos, et nous disent beaucoup sur les dérives mortifères du nationalisme. Inquiétant ....

Toutefois, J'ai beaucoup aimé voir la nature sauvage grandiose au travers du regard de Petrus, le chef du sameby Balva, pour décoder le paysage, sur les traces de ses ancêtres.

Une petite nostalgie, c'est fini on dirait bien . Mais on peut espérer un peu...où va nous emmener la brigade des rennes maintenant ....en Finlande ? En Russie ? Mystère
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critiques presse (3)
LeFigaro
17 novembre 2016
Un roman ethnologique oppose les éleveurs de rennes du Grand Nord de la Laponie aux propriétaires terriens.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeJournaldeQuebec
14 novembre 2016
Dans ce troisième tome de la police des rennes, Olivier Truc remue le passé pour nous présenter l’une des pires facettes de l’histoire suédoise.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Actualitte
18 octobre 2016
Spécialiste incontestable de ce pays, il éclaire solidement le lecteur, exhaustif et précis, au détriment parfois de la vie intime des deux héros, du mystère, des rebondissements et de la tension psychologique, plus ténue cette fois.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
(...) l’État nous a bien piégés, lâcha Petrus. Je vois bien comment ça s’est passé dans ma famille. Avant, la terre nous appartenait collectivement, personne ne se posait de questions et, quand les Suédois sont arrivés, ils ont dit que tout ça était à eux mais que les Sami pouvaient rester avec les rennes, qu’il suffisait de payer des impôts. Et c’est ce que mes ancêtres ont accepté, bien gentiment. Les Suédois leur montraient des tas de papiers pour dire que c’était bien à eux, mais bon, les papiers et eux, à l’époque… qui savait lire ?
- Un vol à grande échelle, commenta Filius, mais avec les apparences de la légalité. Les États sont doués pour ça.
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Klemet prit le carton pour observer le crâne de plus près.
- Vous vous y connaissez en crânes ?
- ça dépend pour quel usage. J’imagine que oui.
Il se toucha la tête.
- Avec un crâne parfait comme le mien, vous pensez bien que j’en connais un bout.
Klemet se sentit soudain épié. Le vieil antiquaire l’observait par en dessous. Il l’auscultait. Il le mesurait. Klemet en aurait mis sa main au feu.
- Qu’est-ce que vous faites ? lui demanda-t-il en reculant d’un pas, comme si Vestling l’avait brûlé.
Bertil Vestling penchait la tête encore plus de côté sur la poitrine, pour ne pas perdre de vue Klemet.
- Dites, vous ne seriez pas un peu sami, par hasard ? Je n’ai rien contre, remarquez….
Klemet reposa brutalement le carton sur le bureau.
- Vous ne touchez pas à ça, on repassera.
Vestling affichait un sourire aussi fendu que ses yeux toujours posés sur Klemet.
- Bien sûr, revenez, on discutera.
Suivi par Nina qui n’avait pas saisi la scène, Klemet sortit dans la rue et offrit son visage aux rafales de vent. Après un court instant, il se pencha en avant et posa ses mains sur les genoux, essayant de réaliser ce qu’il s’était passé.
- Le diable. Ce type est un diable. Tu as vu ? Son regard…. Il me mesurait le crâne, dit-il en se redressant vers Nina.
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Bertil et Justina mangèrent leur soupe sans plus échanger un mot. L'un et l'autre aspiraient bruyamment le contenu de leurs cuillères. Ni cliquetis ni grincement de déambulateur. Ce bruit-là au moins les réunissait. Justina s'était mise à manger ainsi pour imiter Bertil, il y a bien longtemps déjà, et à son grand étonnement il ne lui avait rien dit. Depuis cette découverte, elle mangeait toujours sa soupe en aspirant ainsi, à grand bruit, et c'était le seul moment, avec le massage du crâne de Bertil, où elle se sentait en intimité avec lui, comme elle disait. C'est même pour ça qu'elle préparait de la soupe tous les soirs, pour partager ce moment avec Bertil où tous les deux aspireraient leur soupe en faisant un sacré bruit, dans un même geste lumineux d'harmonie.
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-Regardez-nous, reprit-il enfin en relevant les yeux sur les policiers et en tendant vers eux ses mains aux ongles sales, le regard enflammé. Nous sommes coureurs de toundra, fils du vent, peuple de la nature. Devant nous les pierres se tassent, derrière nous elles se redressent, la bruyère épouse nos pas, étouffe nos souffrances, la mousse éponge nos rêves, les montagnes nourrissent notre fierté, les loups égorgent nos espoirs.
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-"Donc pour vous, les Sami n'ont pas à prétendre qu'ils ont droit à ces paturages d'hiver le long de la vallée.

Qu'ils y aient droit de nos jours n'est pas de mon ressort, monsieur le Président, c'est l'affaire entre eux et les fermiers d'aujourd'hui. Je réponds seulement à l'affirmation selon laquelle les Sami auraient été dans la vallée longtemps avant les scandinaves. Rien ne vient le prouver.
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