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EAN : 9782373850284
285 pages
Les éditions du Sonneur (26/05/2016)
3.98/5   47 notes
Résumé :

Publié en 1924 aux États-Unis, Vagabonds de la vie compte parmi les classiques de la littérature consacrée aux hobos, ces saisonniers américains qui voyageaient clandestinement sur les trains de marchandises.

Jim Tully se frotta pendant plus de six ans aux trimardeurs les plus divers – et parfois les plus infréquentables. Il voyagea dans des trains postaux et des convois de marchandises, bivouaqua dans les "jungles" des vagabonds, assimila le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'avoue avoir été séduit par la couverture de ce livre qui montre deux hommes grimpant dans un wagon de marchandises .Cette illustration en noir et blanc,émouvante, laisse déjà entrevoir la fuite,la détermination,l'entraide,la clandestinité. La quatrième de couverture nous indique qu'il s'agit de hobos,des travailleurs itinérants saisonniers qui parcourent le pays de ville en ville en fonction de l'accueil qui peut leur être réservé par les autorités locales et une population peu tolérante à leur égard .Il faut dire qu'on trouve toutes sortes d'individus parmi cette population itinérante bagarreuse,souvent alcoolisée, prompte au chapardage,parfois habile à tromper celui ou celle qui lui tend la main.C'est cette vie d'errance,ces relations conflictuelles,la vie dans la jungle que nous relate avec beaucoup de précisions et d'à propos JIM TRULLY qui a partagé ce quotidien pendant de nombreuses années. Cet ouvrage a un fort pouvoir de témoignage,les scènes sont vivantes, la nature humaine est explorée avec minutie,sous toutes les coutures.
J'ai appris beaucoup de choses,encore une fois,tout en ayant aussi l'impression d'avoir accompagné ces vagabonds sur leur chemin de misère et avoir,parfois,échappé aux pires dangers.
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A seize ans ans, Jim Tully commence à brûler le dur, c'est à dire à devenir vagabond du rail. Il quitte St Marys dans l'Ohio et va connaître pendant six ans les expériences de vie, émaillées de voyages et surtout de nombreuses rencontres, le jeune qui sert de souffre-douleur à un vagabond plus expérimenté, à fréquenter tous les types d'hommes, du plus roublard au plus réglo, en passant par le poète ou le profiteur...
Au fur et à mesure de la lecture de ses chroniques, on découvre l'Amérique pauvre et marginale des hommes quelques fois très jeunes qui souvent pour des raisons de maltraitances et quelque fois par goût de l'aventure, font le choix d'une vie sans habitudes, sans liens et sans attaches...Une communauté qui tisse rarement des relations suivies mais souvent peuvent être sincères, connaissant tous les tuyaux et les bonnes adresses, celles où ils peuvent espérer une peu de nourriture, quelques villes à fuir, là où les condés vous tombent dessus en vous tabassant...
Les vagabonds de la vie est un récit instructif qui permet d'aborder un courant littéraire qui s'inscrit dans celui initié par Jack London et plus tard Jack Kerouac, celle du voyage solitaire et sans contrainte.
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Tailler le bout de gras avec une dose outrancière de décibels et une haleine de phacochère désoeuvré ne pousse pas vraiment le chaland à lâcher l'obole.

Exit squattage des devantures de boulangerie ou de parvis d'édifices à beffroi, les grand-mères sont bien trop en manque de socialisation et leurs retraites bien trop ridicules pour en tirer de quoi se payer une canette de 8.6, ah si, peut-être une migraine carabinée due à une logorrhée galopante et frénétique.
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En ces temps de 5G et d'itinérance comme graal visé, il est parfois bon de se ressourcer en remontant à l'origine du phénomène quand le vagabondage américain était élevé au rang d'art et vecteur de liberté.

Jim Tully nous promet donc un épisode old-fashioned de vis ma vie de charclo façon 20's au pays de l'Oncle Sam.

2 époques, 2 pays, 2 ambiances.

Wooter, 15 piges, France, quelque part dans le Sud-Est, je venais juste de me débarrasser de ma mue vocale et maitrise tout récemment ma nouvelle voix bien trop grave, seul soupçon de maturité qu'incarne ce corps d'adolescent bourgeonnant de sébum d'immaturité et d'indolence envers autrui. Dépendance financière aux géniteurs totale. Ma carrure de crevette et mon courage de branleur au corps de lâche ne me permettent pas de m'émanciper financièrement en trafiquant des fines herbes.

Jim Tully, 15 piges , USA – Ohio, Quand ta chevelure couleur feu n'est plus suffisante pour assurer la fonction de sauvage central, et que le filet social n'est encore qu'un doux rêve, va falloir se lever le fiacre pour trouver de quoi vivre.

Bruler le dur. Bruler le dur. Bruler le dur.

Si pour moi il n'a au début s'agit que de chassé-croisé avec des contrôleurs trop feignasses pour faire chauffer les godasses, puis par la suite pour trouver d'autres moyens moins recommandables pour voyager aux frais de la princesse SNCF, l'itinéraire était soigneusement prédéfini à l'avance. Métro-goulot-dodo.

Jim Tully, irlandais de souche, n'aime pas trop les bâtons dans les roux, et s'il chope un train, les sièges molletonnés au patchwork infâme que nous impose actuellement les bureaucrates de la RATP reste un doux fantasme inavouable et insoupçonné, lui c'est plutôt wagons à bestiaux, benne à charbon et salade de bourre-pif offerte au cheminot qui aimerait juste pouvoir faire ce pour quoi il est payé à coups de lance-pierre.

Si l'aventure sent bon la sueur, le smegma, et la gnole bon marché - à vous percer l'estomac; et tient en haleine – fétide- un bon tiers du roman, le manque de créativité littéraire et la redondance de précarité a tendance à faire souffloter discrètement le petit blanc-bec de bonne famille que je m'efforce de paraître aujourd'hui. Joignez à ça une traduction toujours délicate de chansons de vagabonds du rail qui sonnent carrément faux dans notre langue et sortie d'un contexte bien lointain, j'aurais presque rallumé BFM TV si Jim Tully n'avait pas gardé quelques épisodes croustillants sous la godasse trouée qu'il traine de wagons en wagons.

J''vais pas dire qu'il y a du Steinbeck ou du Faulkner dans ces lignes car c'est ce que font tous les zèbres qui lisent de la littérature de prolo du Sud des US, laissés pour compte célébrés trop-tard que nous font toucher du doigt les éditeurs qui ne laissent vendre une littérature qui est jugée profitable - pardon c'était l'ado rebelle de 15 ans.

Embarquez avec Tully et vous aurez quelques ficelles pas bien gaillardes pour extorquer une poignée de pesetas à ceux qui en ont le plus besoin.

Je tire tout de même mon chapeau à un gamin de 15 ans qui a su se montrer honnête dans son récit et bien plus adulte que je n'aurai pu l'être à son age en célébrant la liberté et la vie de traine-savate, accroché d'une main au garde-fou du wagon et l'autre à une bouteille de tord-boyau à en faire dérailler la locomotive.

Témoignage distrayant à défaut d'être indispensable il célèbre une forme de liberté que la sédentarité n'assouvira jamais.

Tchou-tchou mother f#cker.



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Ce récit de Jim Tully, « descendant de conteurs irlandais », s'inscrit dans la lignée de la littérature vagabonde américaine. Il y raconte « dans la langue de la route », avec une verve imprégnée d'argot, ses souvenirs de hobo, de travailleur saisonnier qui « brula le dur » six ans durant et rencontra les trimardeurs les plus infréquentables, voyagea clandestinement sur ou sous les trains postaux et les convois de marchandises, bivouaqua dans les « jungles », mendia et se frotta aux policiers. « Il y a beaucoup à apprendre sur la route et plus encore à endurer. »
(...)
tableaux touchants, que tout cela n'est pas seulement littérature : « Nous étions des gitans trempés de la vie, demandant peu, obtenant moins que ce que nous demandions, et méritant encore moins que ce que nous obtenions. » Il deviendra, plus tard, conseillé pour Charlie Chaplin pendant le tournage de la Ruée vue l'or.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Dans ce récit qui file à la vitesse d'une locomotive lancée à toute vapeur, Jim Tully raconte comment à l'âge de quinze ans, il décide de larguer les amarres.
Las de son travail à l'usine, fasciné par les histoires racontées par les trimardeurs qu'il rencontre dans la gare de triage de son patelin, il est pris d'une irrésistible envie de liberté et d'aventure. Alors il décide, sur un coup de tête, de lui aussi prendre la route. Endurci par une enfance passée à l'orphelinat, il ne pense même pas aux dangers de la vie qui l'attend.
Son errance dure plusieurs années pendant lesquelles il avale des milliers de kilomètres à bord de trains postaux ou de marchandises sans but précis, juste possédé par la fièvre de la route, l'envie de bouger. Il intègre la confrérie des hobos et en adopte l'argot, les habitudes, la morale brutale et étrange.
Vivant de mendicité et de rapine, s'alcoolisant beaucoup, il doit constamment veiller à déjouer les pièges tendus par les flics des compagnies ferroviaires qui traquent les clandestins. Il lui faut durement défendre sa liberté car le risque de se faire coffrer pour délit de vagabondage est permanent.

C'est avec une grande simplicité de style que Jim Tully raconte son expérience de gamin du rail. Plus qu'une simple illustration d'un mode de vie hors-la-loi, qui deviendra malheureusement celui de milliers d'américains quelques années plus tard lors de la grande crise des années 30, ce roman se fait aussi le témoin de la naissance d'une contre-culture qui donnera jour à d'autres célèbres clochards.
Cette lecture passionnante fait découvrir un univers qui, cent ans plus tard, fait étrangement penser aux migrants de Calais.
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critiques presse (1)
Telerama
22 juin 2016
Fugueur à 14 ans, il vivra sur la route pendant six ans. Son chef-d'oeuvre, enfin édité en France, a ouvert la route à Kerouac et à la beat generation.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Ces hommes étaient des pauvres diables,des petits escrocs en loques.Mais,à la manière des stoïques,ils enduraient leur sort avec le sourire.Ils prenaient ce que la vie ou les éléments leur donnaient.Ils se battaient,ils buvaient,ils mendiaient,ils volaient ,mais jamais ils ne se plaignaient.Qe cela soit mis à leur crédit jusqu'à la fin des temps.(p216)
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Je me demandai pourquoi les adultes étaient si cruels avec les enfants. Presque tous les gamins de ma connaissance ayant été placés chez des fermiers par l'orphelinat s'étaient enfuis à cause des mauvais traitements. "Ils sont trop radins pour engager des hommes, ces dégueulasses, alors ils se trouvent des orphelins et les épuisent à la tâche".
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Les habitants du coin se moquaient du vieux Raley mais ils lui payaient volontiers un verre. Il avait beau être un poivrot sans le sou, un pique-assiette, un videur de crachoirs, un balayeur de planchers de bistrots, il m'apparaissait comme l'homme le plus riche de la ville car il avait toujours dans sa poche un livre écorné de Voltaire - dont il me parlait souvent.
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Ces hommes étaient des pauvres diables, des petits escrocs en loques. Mais à la manière des stoïques, ils enduraient leur sort avec le sourire. Ils prenaient ce que la vie ou les éléments leur donnaient. Ils se battaient, ils buvaient, ils mendiaient, ils volaient, mais jamais ne se plaignaient. Que cela soit mis à leur crédit jusqu’à la fin des temps.
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Tout au long de mon enfance, j’avais entendu dire que les hôpitaux municipaux étaient des lieux effrayants pour les pauvres. Des garçons à l’orphelinat m’avaient même raconté que les docteurs et les infirmières donnaient des fioles noires aux malades. Après on n’entendait plus jamais parler d’eux. Les fioles noires contenaient un poison mortel. Dans le silence de la nuit, on en administrait une cuillerée aux plus faibles et aux plus démunis, et leurs lits se libéraient pour d’autres patients.
Moins de trois mois plus tôt, j’avais eu une conversation avec un vieux vagabond pratiquement à l’article de la mort. Lorsque je lui avais demandé pourquoi il n’allait pas se faire soigner à l’hôpital municipal, il m’avait répondu : « J’ai encore une chance dehors mais eux ne me louperont pas, c’est sûr. Je tiens pas à crever en tétant leur fiole noire. »
Même s’il ne s’agit que d’une superstition, il se peut qu’elle tire son origine d’un fait bien réel. En tout cas, la plupart des vagabonds y croient et les plus anciens ne sont jamais avares d’exemples pour en démontrer la véracité.
Je ne craignais pas la mort à cet instant. Mais la fiole noire, oui.
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