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Marc de Gouvenain (Traducteur)Lena Grumbach (Traducteur)
EAN : 9782742713400
301 pages
Actes Sud (04/06/1999)
4/5   48 notes
Résumé :

Il y a dans le monde ordinaire de Göran Tunström une naturelle disposition à l'extraordinaire, et nul ne saurait s'étonner que Pétur, narrateur de ce livre, ait été mis au monde par une "maman sismique", morte avalée par la montagne. Ou que, grandissant à l'adresse prédestinée du 12, traverse des Poètes, il ait reconnu en son père un buveur de lait de lune. Une tendre folie parcourt ce roma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Cela fait quelques mois que j'ai lu ‘Le buveur de lune', mais le souvenir de cette lecture ne m'a pas encore quitté.
Je pense que la construction de l'histoire ne peut pas convenir à tout le monde, mais cela ne m'a pas posé de problème à moi. ( c'est le principal ! )
J'ai aimé ce mélange de poésie et de fantastique, j'ai beaucoup ri avec les situations drôles.
La deuxième partie du livre est plus sombre, certes, mais elle fait réfléchir sur la justesse des propos philosophiques sur la vie, la solitude, la vieillesse...
Un très beau livre où la poésie emporte le lecteur vers les magnifiques paysages islandais de Göran Tunström.

La matinée est emplie de calme et de paix,
de la mer un doux vent frais se coule,
la vague converse avec le brise-boule
tous les bateaux ont quitté le quai...
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Lecture hallucinée il y a une dizaine d'années de ce roman atypique qui ne m'a laissée aucun souvenir de l'intrique elle-même mais, comme un parfum qui se prolonge dans ma mémoire, l'envie irrépressible d'y retourner.
Ce mélange d'authenticité et de fantaisie, ces petits détails tellement inutiles de ce quotidien qui fait de nous ce que nous sommes au travers desquels passent d'inextinguibles appels à la grandeur, à la transcendance, à la beauté, la postérité.
Profondément existentialiste, ce roman s'enrichit de multiples balades dans le comique, le rêve, l'absurde, la poésie, le tragique, l'exotisme… et tous les styles dont un écrivain est capable pour parler de lui et des siens.
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C'est un auteur (Suédois) dont je n'avais jamais entendu parler. Son roman, le buveur de lune au titre poétique à souhait est un livre qui laisse des traces.
Le récit est à la première personne, le narrateur étant Petur, un petit garçon, seul avec Haldor, son papa qui est aussi sa mère, puisque la mère est morte, avalée par la Fretla .
Les critiques parlent de réalisme magique à la Gabriel Garcia Marquez. Je n'irai pas jusque- là, mais il y a bien du fantastique, rien que dans le titre, on le voit : le buveur de lune : « Quelques gouttes de lait de lune tombèrent dans le bol (formé par la coupe de ses mains). Papa se pencha et but. ». Même si c'est le seul passage dans le livre où la lune est bue, le fantastique est distillé dans tout le roman, avec humour, déjanté parfois, par exemple dans la description des membres du gouvernement islandais. En fait, réalisme et imaginaire se confondent, les éléments imaginaires s'introduisent dans le réalisme du roman et tout semble normal. Comment peut-on faire coïncider l'imaginaire et la réalité dans une expérience humaine ?
On aborde ici le côté philosophique, mis en images à travers l'Islande, pays qui n'était pas celui de l'auteur. Cela lui a permis d'approfondir sa réflexion sur l'imaginaire et le réel. L'Islande cochait toutes les cases : une île ; une immensité froide, la mer ; une immensité chaude, le cratère et au milieu la lande. le père - imaginaire est la mer, la mère -réelle est le cratère et Petur la lande, entre les deux. Halldór transforme la réalité pour en faire un rêve dont il est le prince.
L'humeur du livre change dans la deuxième partie, puisque le petit garçon grandit et devient un homme. La scène du ballon est la frontière entre les deux âges. Sa perte le sort de l'enfance, tous les possibles ne sont plus possibles. Etouffé par l'envahissante présence du père, il quitte l'Islande pour vivre à Paris. Leurs relations deviennent conflictuelles, je dirais même cruelles. Et l'on voit lentement le père perdre de sa superbe, entamant une réflexion sur la vieillesse et la mort. Il n'y a plus de rêve, plus de magie, seulement le réel trop vrai.
Ce roman a été pour moi un OVNI, qui me poursuit. Loin des subtilités réelles ou imaginaires, j'ai entraperçu la lente descente d'une vie d'abord flamboyante, jusqu'au gouffre noir du n'être plus. Mais on peut toujours se garder le côté solaire, gorgé de pétillantes réparties, de musique, de poésie, de cuisine, oh! la poétique de la cuisine qui m'a mis l'eau à la bouche, ce panais au gorgonzola que j'ai tout de suite préparé…


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«Le Buveur de lune». Drôle de titre!
La lune est mon astre, j'aime la contempler pleine, je m'imagine y accrochant une balançoire ou me calfeutrant dans sa lumière argentée, mais la boire?!

«Halldór», père fantasque et tendre, élève seul son fils. «Pétur» a toujours refusé de se faire garder, il se faisait une fierté de rester sagement assis seul, immobile, en attendant le retour de son père. «Papa est ma mère», dit-il.
Dans la maison située rue de «La Traverse des poètes», pendant que le père et ses amis jouaient du «Haydn» et du «Bartók», le petit garçon ouvrait les fenêtres pour laisser la musique se déverser dans la rue.
Puis le temps passe. le père en fait le constat dans ses lettres qui concentrent toute la poésie du roman. Des lettres pour dire la perte des mots et l'absence qui l'engloutit. Des lettres que le fils n'ouvrent pas.

«Le Buveur de lune» est un roman enduit de ces silences que le flot de paroles échoue à tapisser. Les personnages échappent à eux-mêmes et à nous pendant que la déliquescence ressemble à un brouillard qui enveloppe tout dans une solitude poignante. Et pourtant, «si tu n'as pas de goût pour la vie, mets-la en jeu et tu retrouveras le goût de vivre», disait «Halldór» citant «Nietzsche».

Les belles phrases, le style fluide et le personnage du père n'ont pas suffi pour m'attacher à ce roman, sa symbolique, si tant est qu'il en ait une, m'a échappé.
J'ai succombé au charme du titre mais je n'ai pas décroché la lune.
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2e roman que je lis de Göran Tunström, pas le dernier, le buveur de lune a tenu les promesses d'un titre si poétique. Édité 13 ans après L'oratorio de Noël, j'y retrouve la même virtuosité narrative, quelques éléments passionnels tel que la présence de la musique classique, et une figure paternelle forte. Mais en plus, il y a une forme de fantaisie, de décalage onirique tout à fait plaisant.

Voila le visage d'une Islande très rafraichissante que Göran Tunström nous livre. J'ai aimé cet atmosphère à la limite de la rêverie, ses personnages sortis de fantasme, de liberté. Nul doute que vous n'imagines pas comment est la politique islandaise dans le buveur de lune. Un régal dans lequel un ballon peut prendre une dimension surréaliste.

J'ai été déçu par L'oratorio de Noël et de sa seconde partie sans intérêt. Ici, Göran Tunström corrige cet écueil en concentrant son récit autour d'une même trame.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/le-buve..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Toute activité, de la première heure de l’aube jusqu’à la dernière flamme vacillant dans la nuit, est pour un véritable poète une préparation. Chaque mot est comme une ligne de pêche lancée dans différentes directions. [...] Car c’est un art de déclamer des vers, un art et une souffrance : savoir extraire, de ce qui paraît maigre, quelque chose de plus grand. L’homme qui se tire très bien de cet exercice est appelé « le berger de l’heure des déclamations », ce qui signifie : celui qui rassemble les mots.
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Un jour arrive donc dans sa vie où l'on a douze ans.
Pour beaucoup, c'est une année fatidique : la vie a maintenant besoin de prendre une direction précise, mais le corps n'est pas toujours du même avis.
C'est une de ces journées où le Snaefellsjökull se dresse telle une église sur le fond bleu. Le rideau se gonfle devant la fenêtre, à peine réveillé je sens que la montagne me procure de la force et que cette journée va apporter un Etonnement. Et j'essaie d'interpréter cette potentialité dans l'odeur de chocolat qui emplit la cuisine, dans le bruit de la porte du garde-manger qu'on ouvre, dans la boîte aux lettres qui résonne quand papa va chercher le journal. Des perceptions nettes qui m'irritent toutes et m'emplissent d'expectative.
Quelle merveille de ridicule, cette ritualisation ! Les pas feutrés qui montent l'escalier, le raclement de gorge avant que la voie célèbre dans tout le pays entonne Joyeux Anniversaire. Aujourd'hui, il y aura des miettes dans le lit.
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Je finissais par ramasser [le livre] et le ranger selon selon le système qu'il m'avait auparavant enseigné : sur la première étagère étaient classés les livres traitant de l'état du monde (géographie), sur la deuxième ce qui s'était passé dans le monde (histoire), sur la troisième ce que les gens pensent de tout (philosophie et religion), sur la quatrième ce qu'ils ont fait de toute cette connaissance (littérature, art, musique), et sur les trois dernières étagères ce que l'homme pouvait faire pour améliorer sa misère (psychologie, jardinage, dressage des chiens, vie en société et origami).
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Les oiseaux doivent voler.
Les oiseaux ne doivent pas restés posés sur un rocher à contempler les landes, les montagnes et la mer déchainée, à côté d'un être plongé dans ses pensées.
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- Je suis tombé amoureux d'une fille juive et j'avais l'intention de l'épouser, mais pour ça j'ai dû me convertir. Deux mois après, elle a voulu divorcer, et me voilà : pas de femme, pas de prépuce, et j'ai la nostalgie du pays.
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