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EAN : 9782234015784
302 pages
Stock (01/02/1999)
3.8/5   70 notes
Résumé :
Quand Jenny, roman largement autobiographique, parut en Norvège en 1911, il souleva des controverses interminables et passionnées. Le problème de la liberté, des libertés de la femme, est posé ici avec une netteté, une franchise telles, certains détails y sont souvent si crus que, même en France, quand Jenny fut traduit en 1929, un "avertissement de l'éditeur" prévenait que cette lecture "n'était pas faite pour des jeunes gens en crise"
A travers l'histoire d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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En 1928, Sigrid Undset reçoit le prix Nobel de littérature, c'est la 3è femme a être reconnue par ses pairs.
Publié en 1911, j'imagine sans peine ce que ce roman a du susciter d'opprobre et d'indignation à sa parution.
Jenny. Qui est vraiment cette jeune femme de 29 ans toujours célibataire mais fière et pure ! je lui laisse la parole:
"Je voulais vivre de telle sorte qu'il ne me faudrait jamais avoir honte d'aucun de mes actes ni comme être humain, ni comme artiste. Je voulais ne jamais commettre une action dont je ne fusse pas sûre qu'elle ne fût juste. Je voulais être honnête, énergique et bonne, n'être jamais cause de la douleur d'un autre.
Et quelle a donc été ma faute initiale, celle qui a tout déclenché? Mon Dieu, j'avais soif d'amour, mais je n'aimais personne! "(p263)
Jenny revendique le droit pour une femme de pouvoir vivre en harmonie avec celui qu'elle aime sans sacrifier son art. Un beau portrait de femme écrit par une très belle plume. L'écriture de Sigrid Undset est à l'image de la littérature de son époque, beaucoup de descriptions, décors, nature, de très beaux portraits des personnages, psychologiques et physiques.
Après Vigdis la Farouche lu précédemment je compte bien continuer à explorer l'univers de cette grande dame de la littérature norvégienne.
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Je ne l'avais pas relu depuis 30 ans et c'était un des Sigrid Undset dont je me souvenais le moins...
Quel roman bouleversant ! L'auteure y aborde de nombreux thèmes dont le principal est celui de l'émancipation féminine, de la liberté pour les femmes d'exercer un métier d'artiste tout en s'octroyant le droit de voyager, de gagner sa vie et de travailler en toute indépendance sans lier sa vie à celle d'un homme uniquement par respect des conventions.

Cette liberté d'esprit, cette façon de vivre de son métier, Jenny, jeune artiste peintre de 28 ans, les revendique avec vigueur : refusant le joug conjugal et plus encore celui d'un engagement amoureux qui lui couperait les ailes, elle entend bien profiter de sa jeunesse en parcourant l'Italie et en vivant modestement de ses peintures.

Mais Jenny traîne un mal-être profond depuis son enfance : farouche idéaliste, sa soif de pureté lui fait désirer un amour absolument réciproque et son sens de l'honneur lui interdit de se laisser aller à une aventure amoureuse sans que son coeur et son âme ne soient complètement engagés. En même temps, la jeune fille ressent douloureusement la solitude de ses années vécues uniquement pour son art, son travail. Jenny aspire à être aimée et à aimer.
Finalement, par lassitude presque pourrait-on dire, Jenny se résout à accepter l'amour timide d'Helge, tout en se convaincant qu'elle l'aime ou finira par l'aimer. Mais elle découvre assez vite qu'elle s'est fourvoyée...

Sigrid Undset excelle à décrire tous les sentiments et les phases dépressives de son héroïne.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste, bien traités, depuis Fransiska, la meilleure amie qui traîne une histoire d'amour compliquée en passant par Helge et son père tous deux si maladroits dans leur amour envers Jenny et tout aussi incapables de la comprendre, jusqu'à Gunnar si émouvant quand il comprend trop tard qu'il a toujours aimé Jenny et qu'il la pleure...
D'ailleurs, tout au long du roman, les femmes et les hommes peinent à se comprendre ou s'ils le font, c'est toujours à contretemps ou trop tard...

On trouve dans ce roman de très belles pages sur l'amour maternel ou sur les aspirations de la jeunesse, toujours très modernes aujourd'hui, comme ce besoin de quitter le nid familial pour s'émanciper ou découvrir le monde. C'est aussi une ode au printemps, célébré dans tous les pays où Jenny passe.

Certains trouveront cette oeuvre excessivement romanesque et mélodramatique, mais elle n'en est pas moins belle et juste dans la transcription des sentiments exaltés qu'éprouvent chacun des personnages.

Petit avertissement : attention à ne pas se fier à ce qui est écrit sur la 4ème de couverture et sur le résumé de l'éditeur de Babelio car une grande partie est erronée. Je n'en dirai pas plus et vous laisse découvrir ce beau roman.

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Challenge 19ème siècle 2021
Challenge plumes féminines 2021
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"Jenny"de Sigrid Undset est paru en 1911 en Norvège.
Écrit au début du 20e siècle, ce roman aborde des questions qui sont malheureusement toujours d'actualité pour certaines d'entre nous. J'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteur décrit avec finesse les états d'âme, les tourments de Jenny qui tout en tenant "sa place, son rôle de femme" va tenter de vivre sa vie comme elle l'entend. ( je rappelle que nous sommes au début du 20e siècle)
Les méandres de l'âme humaine sont explorés en mettant extrêmement bien en exergue les tensions psychologiques, ses propres injonctions contradictoires.

Jenny est une jeune femme norvégienne vivant à Rome où elle découvre ce qu'est l'indépendance avec ses amis jusqu'au moment où elle rencontre Helge Gran jeune norvégien. Cette rencontre va être un tournant dans sa vie.
Amour, sexualité , désir, voilà trois mots qui vont bien ensemble mais les trois ne sont pas toujours liés et lorsque l'on est au 20e siècle et de surcroît une femme, les contradictions et tensions psychologiques se bousculent.
S'il y a bien une évolution dans notre société ces questions sont toujours malgré tout loin d'être résolues. Comment vivre en toute serenité sa vie de femme, de mère sans sentir le poids de la societé, sans culpabiliser, sans remords ?
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Jenny ou le portrait fantasmé d'une Sigrid Undset bien loin de ses récits nordiques.
J'ai commencé par m'ennuyer copieusement sur ce roman, et puis sa petite musique a fini par agir, portée par l'incandescence de ce fragile roc qu'est Jenny.
Il faut en effet ne pas perdre de vue à quel point c'était au début du siècle difficile, exigeant d'être Jenny, ce double de l'auteur, une jeune femme qui fait le choix non seulement d'être elle-même, une artiste, mais en plus d'asseoir cette indépendance inacceptable pour l'époque sur un socle de valeurs puissantes en s'interdisant de transiger en aucune manière. Une construction mentale remarquable, mais dont Jenny va expérimenter la fragilité.
Ainsi ce personnage puissant et tragique aura fini par m'emporter, par-delà le romantisme un peu daté de certaines scènes. de même que celui de Gert Bram, père de son amour inabouti, dont la souffrance et la bonté m'ont réellement touchée.
Je retiens aussi de magnifiques évocations de la nature, et de langoureuses déambulations dans une Rome d'antan, carte postale mais si plaisante à imaginer.
J



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Roman d'amour, d'émancipation féminine, roman de recherche de soi-même aussi.

Ce livre a soulevé l'opprobre à l'époque ? Certes, mais pas sûre que tout lecteur n'estimera pas encore, au jour d'aujourd'hui, cette histoire fort peu morale, ou amorale, comme vous voulez. Sans en dire plus pour ne rien dévoiler. A ce propos, un conseil, ami babélionaute, si tu as envie de lire ce livre, évite d'aller lire les citations référencées pour ce livre, car certaines dévoilent des pans entiers de l'intrigue. Et cela doit enlever pas mal du plaisir de lecture.

Ceci dit, j'ai beaucoup aimé les personnages masculins. L'auteure les décrit tous avec beaucoup d'affection, je trouve.

En somme, c'est un beau roman, une littérature agréable à lire, sans aucune difficulté, même si, sans doute est-ce dû à la traduction, le style apparaît, à certains moments, un peu plat.

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
L'amour était venu, lent et presque imperceptible comme ce printemps du Sud. Tout aussi égal, tout aussi sûr, sans rien de brusque, sans journées froides ni tempêtes. Le coeur n'était pas ravagé par la nostalgie du soleil, de la lumière éblouissante, de la chaleur torride de l'été. Les soirs ne ressemblaient en rien aux longs soirs du printemps nordique, alors que l'angoisse semble émaner de la clarté insolite, de l'interminable crépuscule. La journée de soleil finie, la nuit tombait douce et égale. La fraîcheur suivait l'ombre, invitant au sommeil paisible et tranquille. La chaleur augmentait un peu chaque jour ; chaque jour quelques fleurs nouvelles s'épanouissaient dans la campagne verte, verte non pas plus que la veille, mais un peu plus que la semaine précédente.
L'amour qu'elle éprouvait était venu ainsi.
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- Mais en tout cas Jenny, il vaut mieux que vous vous soyez rendu compte de votre erreur à présent. Plus tard, quel désastre et quel chagrin de rompre des liens fortifiés par l'habitude !
- Ce n'est pas cela. Ce n'est pas cela. La vérité, c'est que - oui - c'est que je me méprise moi-même. Il faut savoir avant de dire que l'on aime, que l'on tiendra sa parole. J'ai toujours méprisé ce genre de légèreté plus que tout au monde. Et voici que je suis méprisable moi-même.
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J'avais vingt-huit ans quand j'ai rencontré Helge. Je n'avais jamais éprouvé d'amour pour personne. J'étais lasse de ne pas aimer. Helge m'aimait. Son amour vif, jeune, sincère m'entraîna. Je me suis menti à moi-même tout comme la plupart des femmes. La passion de Helge me réchauffait et je m'imaginais que c'était moi qui brûlais. Au fond, je savais bien qu'une illusion pareille ne dure pas, ne durerait qu'autant qu'il ne serait pas exigé la moindre chose de mon amour.
D'autres femmes agissent comme moi en toute innocence parce qu'elles ne font pas la différence entre le bien et le mal et qu'elles sont habituées à se tromper elles-mêmes, mais moi je n'ai pas ce genre d'excuse.
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Quel était mon but, en somme, s'écria-t-elle tout à coup. Je voulais vivre de telle sorte qu'il ne me faudrait jamais avoir honte d'aucun de mes actes ni comme être humain, ni comme artiste. Je voulais ne jamais commettre une action dont je ne fusse pas sûre qu'elle ne fût juste. Je voulais être honnête, énergique, et bonne, n'être jamais cause de la douleur d'un autre.
Et quelle a donc été ma faute initiale, celle qui a tout déclenché? Mon Dieu, j'avais soif d'amour, mais je n'aimais personne ! Etait-ce donc si extraordinaire d'avoir pensé lorsque Helge est venu à moi, que c'était lui que j'attendais. A la fin je l'ai cru pour tout de bon ; et ç'a été le commencement, le reste a suivi. Gunnar j'ai cru que je pouvais les rendre heureux, et je n'ai fait que du mal.
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Il faut voir de ses propres yeux et penser par soi-même. Alors on se rend compte que tout dépend de soi-même : le profit que nous pouvons tirer de nos voyages, les choses que nous parvenons à voir et à comprendre, l'attitude que nous prenons, le choix que nous faisons de certaines influences. Oui, tout dépend de nous-mêmes. Et l'on apprend que nous sommes maîtres de tirer tel ou tel parti de notre vie. Évidemment, les circonstances jouent bien quelque rôle comme vous le disiez. Mais on découvre les forces personnelles qui permettent de vaincre ou de tourner les difficultés.
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