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Frank Straschitz (Traducteur)
EAN : 9782259192262
280 pages
Plon (24/01/2002)
4.4/5   144 notes
Résumé :
16 avril 1975 : Loung fête ses cinq ans. À Phnom Phen, elle mène une vie confortable, dans une famille heureuse. Loung est une enfant vive, insouciante, gâtée. Elle raffole des sauterelles grillées et adore son père. Elle vit comme une gamine de son âge. Mai 1977. Loung a sept ans. Son ventre menace d'exploser et on voit les os au travers de sa peau. Elle suce des morceaux de charbon et guette les poux pour tromper sa faim. Elle a déjà perdu son père et sa sœur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'aime pas établir une critique sur une autobiographie, surtout quand celle-ci traite d'un sujet aussi délicat que les génocides. Nous ne sommes pas face à un auteur de romans qui invente une histoire, des personnages et qui s'arrange pour que tout cela tienne la route et plaise aux lecteurs, nous sommes face à une personne qui a connu les pires atrocités et qui a ressenti le besoin à un moment donné de relater son histoire pour que les gens sachent et n'oublient pas.
Malgré tout, ce livre est vraiment bien écrit, le sujet est vraiment très dur et certains passages inimaginables, on se demande comment l'homme peut-il être aussi cruel, on n'arrive pas à imaginer que certains hommes ont commis des actes aussi terribles sans même éprouver de pitié. Je trouve que Loung Ung a vraiment été très courageuse, d'oser parler du drame qui a gâché son enfance, sa vie et d'avoir réussi à se reconstruire après tout ça.
J'ai déjà eu l'occasion de parler de cette sombre période qu'a connu le Cambodge avec des Cambodgiens arrivés en France et je peux vous dire que les larmes sont difficiles à retenir devant ces récits bouleversants et impensables.
Comme pour la deuxième guerre mondiale où on se demande dans quels états d'esprits vivent les soldats SS après, je me demande comment arrivent à vivre les Kmers rouges qui ont détruits tous ces gens, sont-ils heureux et ont-ils tout oublié ou au contraire, pris de remords insoutenables, leurs vies est un enfer, j'espère juste qu'ils ne peuvent plus être heureux mais qu'ils éprouvent des remords insupportables, ce qui ne les rendraient pas pardonnables mais leur donneraient le minimum d'humanité que tout être humain doit posséder.
En tout cas, je dis un grand merci à l'auteure pour avoir osé se livrer comme elle l'a fait et je tiens à adresser pleins de pensées positives à toutes les personnes qui ont connus des drames aussi atroces, quelque soit leurs pays et leurs nationalités.
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C'est à l'occasion d'un voyage au Cambodge que j'ai lu ce terrible récit d'une survivante de l'enfer de Pol Pot.
L'auteure a vécu en direct en avril 1975 l'arrivée des Khmers Rouges à Phnom Penh et la déportation dans des camps de travail successifs. Elle n'en a réchappé que par miracle, compte tenu de son jeune âge, et grâce à une volonté hors du commun, après avoir été séparée de sa famille.
Une histoire éprouvante et terrible mais nécessaire pour qui veut comprendre le Cambodge contemporain dont tous les habitants de plus de 45 ans ont forcément vécu ce génocide, d'un coté ou de l'autre de la barrière...
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Nous n'apprenons pas l'histoire du Cambodge à l'école, et pourtant les Khmers Rouges et Pol Pot pourraient être étudiés au même titre que les autres régimes totalitaires du XXe siècle. Un livre comme celui-ci permet de remédier à cette méconnaissance du sujet. A travers son histoire, Loung Ung raconte L Histoire. Elle avait 5 ans quand les Khmers Rouges ont pris Phnom Penh et a grandit pendant la guerre. Elle a été esclave, comme tous les gens des villes. Elle a vêtu le pyjama noir et le krama rouge, comme tous les Cambodgiens. Elle a souffert de malnutrition, a vu mourir des membres de sa famille, est devenue enfant soldat... Elle nous raconte tout cela comme la jeune enfant qu'elle était, et on la voit passer de petite fille gâtée à jeune fille adulte avant l'heure, pleine de haine pour oublier sa douleur. le contraste entre son langage à la fois enfantin et très mature et les événements qu'elle raconte est saisissant.
J'ai passé un mois au Cambodge en 2012, et j'ai pu visiter des musées et mémorial à propos du génocide et des Khmers Rouges. Je pense que cette expérience m'a aidée à mieux me représenter l'univers du livre, qu'il s'agisse de la nature, de l'ambiance sonore, du physique des personnages...
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Il faut avoir le coeur et l'âme bien accroché pour lire ce livre et en sortir indemne. Lors de mon voyage au Cambodge en 2017, je pars faire un stage à l'hôpital de Phnom Penh, la capitale. Je suis restée à parcourir ensuite le pays un mois et demi. Durant mon voyage, j'ai acheté cette autobiographie en anglais. La série Netflix allait bientôt être diffusée. Lors de mes déplacements, j'ai perdu l'oeuvre, mais je l'avais déjà terminé. Comment exprimer la douleur de ces pages, l'espoir qui transparaît, l'injustice de ces mots. J'ai visité les camps d'extermination, les prisons, la pauvreté que le Génocide a engendré, la torture et la reconstruction difficile, lente, douloureuse. Lorsque j'ai parlé autour de moi de ce pan de l'histoire, très peu de personnes en avait ne serait ce qu'entendu parler. Comme beaucoup de tueries de par le monde, celle ci est peu connue de la population occidentale. La série est bien, je l'ai regardé en rentrant. Mais malgré les horreurs historiques qu'elle présente, elle ne saurait qu'entrapercevoir ce que l'oeuvre papier et les mots de Loung Ung décrivent. Les conditions de vie, le travail forcé, les mines, les maladies, les préjugés, les meurtres, la survie...
Ce que j'ai vu sur le terrain, ce qu'il reste, est proche de l'insoutenable. Je ne veux pas faire la fausse dramatique. Cette histoire m'a profondément touchée et attristée. En rentrant, j'ai mis plusieurs années à me décider à l'acheter en français. Je tenais à le partager à qui voudrait le lire. Il y a, dans la vie de chacun, des moments où l'âme est touchée, un événement qui vous marque et vous change pour toujours. Un bond dans votre compréhension du monde et votre spiritualité. Pour moi, c'est ce voyage, ce pays et ce livre, qui ont participé à me faire évoluer à un moment de ma vie où j'en avais besoin, pour modifier mon regard et ma pensée.
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Il est toujours délicat de jauger l'appréciation d'un témoignage autobiographique comme on le ferait avec une histoire complètement romancée. Difficile en effet de juger une histoire vécue, d'autant plus lorsque le témoignage se fait des années après, alors qu'on a grandi. Je vais pourtant partir de ces observations pour exposer la richesse du travail de l'autrice. Revenir sur un long événement douloureux de la petite enfance, en garder l'innocence tout en insufflant le recul et l'analyse sur la situation vécue est un exercice difficile que Loung Ung relève haut la main. J'irai même plus loin puisqu'elle réussi a nous faire entrevoir les grandes lignes de l'Histoire avec son analyse d'enfant, rendant l'horreur de la situation encore plus proche parce qu'elle met des émotions sur ce qui n'est que factuel dans les restitutions historiques.
La lecture est douloureuse et difficile, mieux vaut le savoir avant de plonger dans cette lecture. Je n'aime pas m'interrompre dans un livre pour le reprendre quelques jours/semaines plus tard, pourtant, j'ai du le faire pour celui-ci puisque je me sentais oppressée par l'horreur que je découvrais. Je n'étais pourtant pas au bout de mes peines lorsque j'ai décidé de faire cette pause puisque la famille avait alors vécu la première disparition d'un de ses membres. Lorsque j'ai repris ma lecture, tout s'est enchaîné et malgré la descente aux enfers, je n'ai pourtant pas pu décrocher du livre : j'avais besoin d'entrevoir le bout du tunnel et de savoir dans quel état Loung Ung et sa famille se trouvait en 1979 lors de la chute du régime.
Ce qui est à retenir dans ce livre, au delà du témoignage sidérant de cette période, ce sont les sujets encore actuels qui transpirent comme le racisme : les Khmers voulaient asservir des Cambodgiens et se débarrasser des autres, c'est à dire principalement des Chinois et des Vietnamiens. C'est la raison pour laquelle la famille Ung essaye de travestir leur voix, leur accent mais également se salît avec de la boue pour cacher la carnation plus claire de leur peau. Malgré une pseudo politique de collectivisation « pour tous », le témoignage montre à quels points les Khmers profitaient de la situation en usant par exemples des jolies jeunes femmes comme des objets sexuels. La politique passive/agressive a permis de ne pas totalement éteindre l'espoir des opprimés, mais la haine que ceux-ci vouent aux Khmers à la fin du régime montre à quel point la violence les a rongée de l'intérieur.
Malgré son âge, Loung Ung arrive à faire la part des choses lorsqu'elle est amenée à passer dans un camp plus « haut de gamme » qui doit la former à devenir un soldat : elle comprend l'image qu'elle doit renvoyer pour obtenir de la nourriture et une vie moins difficile mais ne se laisse pas endoctriner par les leçons pro-Angkar qu'elle reçoit.
Les derniers chapitres permettent de savoir comment la petite fille qui a tant souffert a réussi à s'en sortir et devenir la militante qu'elle est aujourd'hui. Bien que succincts, ils permettent de respirer à nouveau et de voir comment l'horreur subit peut se transformer en force pour aider les autres.

Un témoignage essentiel qui permet de se pencher sur une période historique que l'on connaît mal et/ou peu en France.
Lien : https://livresovore.wordpres..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le génocide perpétré au Cambodge par les Khmers rouges a donné lieu à peu de récits. Le livre de Loung Ung répare cette lacune.
Avril 1975: l'armée de Pol Pot envahit Phnom Penh, mettant un terme brutal à l'enfance de Loung Ung, alors âgée de cinq ans. La petite fille a grandi dans un milieu privilégié avec ses six frères et soeurs ; sa mère est d'origine chinoise. La famille doit fuir la capitale, errant bientôt de village en village en se faisant passer pour des paysans analphabètes. Afin d'avoir les meilleures chances de survie, Loung et les siens doivent se disperser et la fillette est enrôlée en tant qu'"enfant-soldat".
Les parents de Loung Ung et deux de ses soeurs disparaîtront, l'un après l'autre, dans la tourmente.
Tout au long de quatre années de cauchemar, quelle que soit la brutalité des épreuves, Loung Ung s'est toujours raccrochée à un immense amour familial, et n'a cessé de garder espoir pour elle-même et pour ceux qu'elle aime.
Ce témoignage d'une rare force d'évocation -qui offre un troublant parallèle avec les écrits d'Anne Frank dans l'Europe hitlérienne- nous fait plonger, intimement au jour le jour au coeur d'une des plus grandes tragédies du XXè siècle
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toujours la faim me tenaille, sans un instant de répit.
Toute la journée, à chaque instant, mon estomac gronde comme s'il se dévorait lui-même. Notre ration alimentaire a été progressivement réduite jusqu'au point où nous ne recevons plus qu'un petit paquet de 340 grammes de riz pour 10 personnes. Les rations de mes frères sont elles aussi tellement maigres qu'ils ne peuvent pas nous apporter grand chose. Ils essaient de venir nous voir le plus souvent possible, mais les soldats les font tellement travailler qu'il ne reste plus de temps pour les visites.
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Je me demande ce qui est arrivé aux « invincibles soldats khmers rouges ». Leur puissance n’était qu’un des nombreux mensonges de Pol Pot.
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Phnom Penh se réveille tôt, pour profiter de la fraîche brise matinale avant que le soleil brûlant ne perce la brume.
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Vidéo de Loung Ung
First They Killed My Father | Official Trailer [HD] | Netflix
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