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Robert Amutio (Traducteur)
EAN : 9782922868715
129 pages
Les Allusifs (18/04/2008)
3.3/5   20 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur
Du haut de ses arbres et de ses cinq ans, un garçon farouchement libre, crinière rousse au vent et ses chaussettes jaunes bien remontées sur son pantalon rouge, guette les ombres du monde des adultes et le fantôme fou de son père. Bringuebalés dans la tourmente de la séparation de leurs parents, sa petite sœur et lui entament avec leur mère une errance entre ta savane et la ville, ta jungle et les plateaux de ta cordillère des Andes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Difficile de mettre un avis sur ce roman. Cette année, j'ai galéré pour trouver un auteur commençant par la lettre « u ». Aussi, je ne connaissais pas du tout cet auteur.
Je trouve que le style d'Antonio Ungar est un condensé de José Emilio Pacheco (batailles dans le désert) et d'Agota Kristoff avec la saga du Grand Cahier.
Le tout servi avec une sauce moins âpre que les oeuvres de Charles Dickens. J'ai surtout apprécié la première partie qui se révèle être plus sombre que la deuxième. Par ailleurs, je ne comprends pas le choix du titre, qui reste un mystère par rapport au contenu du livre. À part l'imagination du petit garçon qui arrive à occulter les mauvais moments, cette histoire m'a laissé complètement indifférente. Cependant, je vous conseille de lire la critique de Sylire dont celle-ci est opposée à la mienne afin de ne pas condamner ce livre. Ainsi, vous pourrez juger vous-même en connaissance de cause si le titre va vous plaire ou pas.
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Surprenant roman que celui d'Antonio Ungar , vibrant hommage à sa Colombie natale. le narrateur, je, est un enfant qui nous "raconte" ses souvenirs; avec son pantalon rouge,ses chaussettes jaunes bien remontées sur le pantalon,ses bretelles en velours et sa tignasse rousse, il fête ses trois ans dans le grand jardin de la maison familiale. Les autres enfants il n'aime pas, il les fuit. lui ce qu'il aime c'est la savane, ses arbres, son ciel , c'est courir à perdre haleine, grimper aux arbres et se transformer en tigre....
Les souvenirs de je ne sont pas toujours très gais, son papa abimé par l'alcool disparait de l'horizon, restent sa maman , sa soeur, le chat , les jours sombres , la misère, le malheur et puis l'éclaircie arrive sa maman se dépatouille des griffes de sa mère, et recommence à vivre ; le soleil entre à nouveau dans la vie de ce petit garçon à l'imagination débordante .Tigre, tigre de papier, vautour, qu'importe si le rire et l'amour l'emportent .
Un court roman qui ne se laisse pas apprivoiser facilement mais qui vous laisse un goût ensoleillé en bouche, des images plein la tête , un univers baroque, magique,, violent, et tendre à la fois.
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http://bartlebylesyeuxouverts.blogspot.com/2008/07/lenfant-est-un-animal-comme-les-autres.html

Extrait :

Né en 1974, Antonio Ungar est un journaliste et écrivain colombien figurant dans la liste « Bogotá 39 » qui regroupe les trente-neuf auteurs les plus prometteurs d'Amérique Latine. Antonio Ungar est un grand voyageur qui, après avoir vécu en Angleterre, au Mexique et en Espagne, est pour le moment installé en Palestine. Mais le voyage décisif est celui qu'il fit dans son pays lorsqu'il partit vivre dans la jungle avec les Indiens de l'Orinoquie. Cette expérience fut décisive puisqu'elle lui donna l'envie d'écrire. Des réminiscences de ce voyage imprègnent ce petit roman récemment traduit par Robert Amutio (le traducteur de Roberto Bolaño) chez Les Allusifs.

L'une des plus grandes réussites de Flaubert dans Madame Bovary est d'avoir mieux décrit la psychologie féminine qu'une femme n'aurait pu le faire. C'est une performance de ce genre que réalise Ungar avec Les oreilles du loup. le narrateur est un enfant et ce roman est écrit comme l'aurait écrit un enfant si un enfant savait écrire. Dans l'histoire littéraire, l'enfant est une figure incertaine, soit parce qu'il n'a qu'un rôle mineur, soit parce qu'il n'est qu'une reconstruction artificielle, comme c'est le cas par exemple dans l'autobiographie où l'enfant n'est que le porte-parole de ce dont l'adulte se souvient de son enfance. L'enfant est alors intellectualisé ; il n'est que le masque de l'auteur. Or, étymologiquement, l'enfant, c'est l'infans, c'est-à-dire celui qui ne parle pas, qui est privé du langage et donc de la raison ; il est encore animal, son rapport aux choses n'est pas médiatisé par le langage (lorsque je m'approche d'une chaise, j'identifie l'objet au concept de chaise, le mot prime sur l'objet), il est direct, la sensation prime sur le discours qui, chez l'enfant de trois ans, l'âge du narrateur, est encore balbutiant. Cela explique aussi l'absence de continuité logique entre les événements. L'enfant, de ce petit roman, nous fait part de son ressenti, mais comme il ne sait pas la raison des choses, celle-ci reste inconnue. le père est là, ensuite il n'est plus là. Il y a des déménagements par manque d'argent, puis de la stabilité, mais c'est juste “comme ça”. Ce que fait la mère, comment elle rencontre des gens qui entrent dans leur vie (l'homme gros), qui sont-ils ? D'où viennent-ils ?, tout cela reste ignoré parce que le point de vue du lecteur est celui de l'enfant et qu'il ne fait que subir sans comprendre et sans s'en préoccuper les contingences de la vie des adultes. le coup de maître d'Ungar est d'écrire une langue qui nous fait oublier qu'elle est une langue, une langue qui est d'abord sensation.

Tout commence par une fête dans la propriété familiale. Au milieu de l'agitation et des cris, un petit rouquin de trois ans avec des chaussures rouges se tient immobile. Ce n'est que pour chasser un petit garçon de son tricycle que l'enfant se met en mouvement. La mère intervient, l'incident est clos, l'enfant retourne dans son coin pendant que les autres gamins reprennent leurs jeux :

« A présent ils m'ont tous oublié et je regarde la scène comme si je pouvais sortir de moi-même. Je continue à ne pas être là. Je fais demi-tour. Celui que je suis marche vers les buissons, s'approche d'un immense eucalyptus, regarde les feuilles bleutées qui se balancent au vent de la savane. Il les observe et grimpe facilement, comme si ses muscles se mettaient en mouvement, sans aucun effort, j'imagine, plantant ses griffes dans l'écorce. Une fois en haut, toujours absent, il refuse de regarder le jardin et les enfants habillés et les éclats de rire et l'agave inutile. Il leur tourne le dos. Il regarde, je regarde de l'autre côté de la grille, sous le soleil, la ville infinie qui s'étend à mes pieds. Et je m'enferme. En moi-même, dans mon corps de grand tigre, dans mon silence, dans la ville qui existe malgré moi, très loin et vaste dans la savane. le vent glacé frôle mes oreilles. Et comme un grand tigre je pose ma grosse tête sur mes avant-bras et attends que les autres, comme le gros, comme la ville et le vent froid, se taisent aussi. »
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Je ne sais pas comment noter ce livre et pourquoi le noter d'ailleurs.

Venant de le terminer je ne peux pas dire qu'il m'ait déplu, mais je ressens un avis très mitigé quant aux sentiments qui m'envahissent la dernière page tournée.

Ai mis peu de temps à le lire, donc j'en déduis qu'il m'a quand même plu.

Ce petit garçon qui a une imagination débordante et très riche, se voudrait être un tigre et grimpe dans les arbres dès qu'il le peut, pour voir le monde des adultes, qu'il ne comprend pas, un peu moins obscur.

Son père absent, devenu fou apparemment est une ombre toujours présente et un manque à son bonheur.

Sa maman un peu dépassée, mais qui finalement rencontrera "le gros homme" jovial et gentil sera là pour lui et sa petite soeur.

Belles descriptions de la beauté de la savane et de l'obscurité de la jungle mais dans une atmosphère que j'ai trouvé étouffante.

Très particulière l'atmosphère de cette lecture un peu pesante pour moi.
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Bienvenue dans le monde fantasmagorique et onirique d'un enfant pas tout à fait comme les autres, à l'imagination débordante. Libre comme l'air ou comme le vent dans les arbres qu'il habite volontiers. du haut de son très jeune âge - à trois et à six ans - et de la cîme des arbres sur lesquels il se juche, il observe le monde qui l'entoure, le sien et celui des adultes, de son oeil acéré. Parce que cet enfant se voit, s'incarne en tigre. La ville est tout à la fois la jungle ou la savane, le chaud ou le froid, au gré de son humeur et de sa fantaisie.

Cet enfant à la crinière rousse, portant bretelles et chaussettes jaunes, est un vrai petit rebelle qui refuse la réalité des choses de la vie, à commencer par l'évidence de l'école. Pour être sûr de ne pas y revenir, il est prêt à mettre le feu à une poubelle. Dans ses rêves éveillés d'enfant, il revoit l'ombre de son père. Il le retrouve courant dans le jardin, de nuit, frappant sur les vitres. le fantôme fou de son père réapparaît par instant, images de plus en plus éphémères, jusqu'à disparaître complètement de la vie de l'enfant. Et puis, il y a la mère de cet enfant sauvage et libre. Cette mère qui n'en peut plus de cette vie et tente de fuir la tristesse de son existence, d'oublier la séparation d'avec le père de cet enfant. Sa mère qui porte sa vie comme un seau d'ordures trop lourd pour elle.

Sa mère retrouvera le goût de vivre, de rire, de se métamorphoser et même de rajeunir, avec le retour des éclaircies. Ces embellies qui arrivent avec l'homme gros qui remplacera le fantôme son père, qui rit de tout et tout le temps, même quand il semble pleurer. Et cet enfant qui aime sa mère et sa petite soeur qu'il compare à un petit chat, sait et sent qu'à eux trois en se serrant très forts, ils deviendront un rocher indestructible, magique, d'une force incroyable et capable de résister à toutes les tempêtes de la vie et de la nature.

C'est une vie d'errance pour cet enfant, faite d'une alternance de jours sombres, mornes et tristes succédant à des éclaircies parcellaires. Cette errance pour trouver la paix - dans tous les sens du terme - se poursuivra entre la savane et la jungle, les villes, la campagne et la cordillère des Andes.

"Les oreilles du loup" d'Antonio Ungar nous invite à un voyage pour le moins surprenant, onirique et pas toujours merveilleux au pays de l'enfance et de son imaginaire. Drôle d'histoire que celle-ci qui s'assemble à la manière d'un puzzle, au gré des souvenirs de cet enfant. Cet enfant, comme sa petite soeur, sa mère ne sont jamais nommés par leur prénom. Ils ne possèdent aucune identité, comme si cela pouvait être l'auteur lui-même qui raconte son histoire personnelle.

Cet enfant, par son regard de fauve et son esprit aiguisé et cynique n'est pas très éloigné du personnage d'Oscar Matzerath dans "Le tambour" de Günter Grass. Comme lui, il semble refuser de grandir pour ne pas entrer dans le monde des adultes ; comme lui, il décrit un monde déshumanisé et violent ; (presque) comme lui, il se sert d'un artifice - ici animalier, là instrumental - pour dénoncer les travers d'une société meurtrie par la dictature. Paradoxalement, c'est une livre tout en finesse, à l'écriture aérienne et poétique. C'est ce qui fait toute l'originalité de cette très belle histoire, celle de pouvoir raconter la douleur, la souffrance, la peine, mais aussi la joie, le bonheur, l'espérance dans une seule et même langue, celle de l'enfance retrouvée et tout en légèreté.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Le Rio Magdalena, c'est ce que j'ai vu de plus grand. Il est plus grand que notre ville, il ressemble à quelqu'un qui a reçu beaucoup de coups, qui se vide de son sang et qui continue à marcher. Dos courbé, il parcourt les méandres de la vallée brûlante entre les montagnes, et on dirait qu'il est muet, on dirait qu'il ne regarde rien, mais il rugit sous les eaux boueuses et a envie de manger des gens.
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Il pose mal la question. Il dit: Comment c'était dans la jungle, cher monsieur? Avez-vous chassé beaucoup de jaguars? Et il veut me caresser les cheveux. Je laisse sa grande main frôler mon visage, se poser sur mon cou, et l'air très sérieux je le regarde dans les yeux sans dire un suel mot (je ne suis pas un monsieur, moi, je suis beaucoup plus). Tu as sept ans, mon garçon, dit-il, mais tu as l'air d'un homme maintenant. Je continue à le fixer, l'air sérieux, sans bouger (je ne chasse pas les jaguars, moi; les jaguars dorment avec moi, à mes pieds). Et lorque grand-père rit, gêné par tant de sérieux et tant de silence, et qu'il se dispose à enlever sa main, je m'apitoie. Ce n'est qu'un adulte. Je dis: Oui, beaucoup de jaguars, grand-père, et je nettoie l'air entre nous avec le meilleur de mes sourires. p. 117
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(Avant de sombrer exténué, avant de m'endormir sur le plateau métallique du camion, aux pieds de maman, je comprends que nous pouvons être heureux. Malgré tout ce qui est arrivé. Malgré le fantôme de papa qui rôde dans la savane. Heureux. Le noyau dur de la bande. Les survivants. Maman, brune, verticale, intouchable, qui chante à la nuit, riant mais toujours prête à tout faire pour nous, ses enfants. Ma soeur, complète, redevenue chat, comme le chat qu'elle avait été auparavant, mais à présent un chat sauvage, un chat de montagne maigre, électrique et trempé, les griffes cachées, qui regarde les étudiants sans cesser de rire. Moi, allongé par terre, riant aussi, les poumons plus grands et les mains plus ouvertes, ouvert en entier à la pluie. Comme un tigre nouveau, vivant, heureux.) pp. 91-92
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La tante Luteh, elle m'adorait. Je crois que c'était la personne qui m'aimait le plus au monde : elle m'aimait presque autant que ses deux fils, qui traînaient derrière eux une couverture comme la bave d'escargot et laissaient tomber de la vraie bave et de la vraie morve par leurs orifices faciaux chaque fois qu'ils sortaient dire bonjour aux amis du pâté de maisons.
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Alors l'ombre, comme issue de nulle part, comme armée de tout son pouvoir de fendre le vent, passe en rasant de très près la maison, fait vibrer les tuiles, me recouvre un instant de son obscurité et me laisse là, immobile, les yeux fermés, enlacé à maman, sentant de nouveau une sueur qui me glace le dos.
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Videos de Antonio Ungar (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antonio Ungar
Simon Ungar ne sait pas grand-chose de son père, parti refaire sa vie au Canada. Quand il se fait licencier et que sa petite amie le quitte, il se dit que c'est l'occasion d'en savoir plus sur ses origines : il part en République tchèque, dans la ville d'Olomouc, le berceau des Ungar. Son amateurisme en toutes choses va mener Simon jusqu'à Bratislava puis à Budapest, de train en train, enchaînant les hasards, les rencontres et les coïncidences. Mais le puzzle familial s'avère difficile à reconstruire, entre fausses pistes et pièges tendus… Quand l'armée d'Hitler envahit la Tchécoslovaquie, Ilse Kusser n'est encore qu'une enfant, et la guerre va faire exploser sa famille. Une soirée à l'Opéra, un accident de gymnastique… Il en faut peu pour décider d'un destin. Mais c'est dans un théâtre de Bratislava, pendant les rigueurs du communisme des années 1950, que la vie d'Ilse va basculer, le soir où elle rencontre le mystérieux Horn. Mensonges enfouis, secrets découverts les histoires de Simon et Ilse vont peu à peu se rejoindre.
Que ce soit en invoquant la mémoire juive ashkénaze, les livres de Jules Verne, le clapotis du Danube la nuit ou les banlieues sinistres de Budapest où se terrent des écrivains nobélisables, Lola Gruber nous entraîne dans un formidable roman-enquête mené tambour battant où l'humour côtoie la tragédie, la mort et l'amour à chaque page.

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