Quatrième numéro d'Univers, datant du premier trimestre 1976, avec :
Neuf Existences (
Ursula le Guin – 1969)
Une nouvelle assez touchante et principalement basée sur la psychologie des personnages, se déroulant dans un monde ayant connu par le passé d'importantes famines et pénuries et, depuis, exploitant des mines sur d'autres planètes afin de récolter des ressources.
Un groupe de décaclone, cinq hommes et cinq femmes clonés à partir d'une seule et même personne, arrive en renfort sur l'une de ces exploitations, les clones formant un groupe uni et à la relation quasi-symbiotique...
Quant à notre fatale continuité... (
Brian Aldiss – 1972)
Brian Aldiss nous dresse ici sur quelques pages la biographie fictive d'Orton Gausset Dayling, artiste censé avoir vécu entre 1972 et 1999 et pratiquant un art qu'il nous est bien difficile d'interpréter voire même d'imaginer.
Goslin Day (Avram Davidson – 1970)
En parlant d'étrange et de difficile à interpréter, Goslin Day se pose là.
Univers propose souvent dans ses numéros des nouvelles expérimentales et assez barrées, et celle-ci en fait clairement partie.
Pour faire bref, je n'y ai strictement rien compris, mais la nouvelle n'en est pas moins intéressante puisqu'il s'agit avant tout d'un exercice de style a l'ambiance très particulière.
Ariane hors
Flaubert (
Yves di Manno – 1976)
On prend les mêmes et on recommence, avec ce texte signé
Yves di Manno, apparemment le seul qu'il ait écrit, et tout aussi barré et expérimental que son prédécesseur.
Tout aussi incompréhensible aussi.
Quelques miettes de divin (Michael David Toman - 1974)
Un récit toujours aussi barré, mais cette fois-ci parfaitement hilarant puisque l'auteur nous propose un rapport de la cinquième expédition d'études indigènes, chargée d'étudier le monde pré-cataclysmique. le rapport est centré sur la figure mythique de Jésus et plusieurs bobines constituent les matériaux retrouvés... sauf qu'il s'agit en fait de trailers et extraits de films d'exploitations et autres séries B totalement grotesques.
Une nouvelle totalement barrée, donc, mais sacrément jubilatoire.
« Cette colombe s'autodétruira en cinq secondes. »
La gloire (Jean Cox - 1970)
Une courte nouvelle dans laquelle un homme rêvant de gloire part en solitaire dans l'espace.
A son retour, l'industrie spatiale et les technologies ont tant évolué qu'il ne suscite plus que curiosité et amusement chez les autres.
C'était un jeu plutôt bizarre dans un monde un peu idiot (
Pierre Ziegelmeyer – 1976)
Encore un récit bien barré, proposant cette fois-ci le survol très cynique et ironique d'un monde ressemblant assez au notre, tout en tirant à boulets rouges sur les conservateurs de tout poils.
« Soyez In ! Restez-le ! Chassez vos étrangers sans crainte avec le nouveau ROBUSTO six coups entièrement automatique, et programmé sélecteur de races, garanti sans erreurs ! »
Petit manuel de conversation courante à l'usage des touristes (
Joanna Russ – 1972)
Un extrait plutôt amusant de guide touristique avec quelques phrases types.
La Grande Illusion (Eando Binder & John Russell Fearn & Raymond Z. Gallun &
Edmond Hamilton &
Jack Williamson – 1936)
Un cadavre exquis à l'envers, publié à l'origine dans le Fantasy Magazine de septembre 1936.
Le premier auteur a rédigé la fin de la nouvelle et, progressivement, les quatre autres ont chacun leur tour poursuivi le récit jusqu'à son début.
En résulte une petite curiosité, à moitié incompréhensible et sans véritable intérêt si ce n'est son origine, mais ayant tout à fait sa place dans un numéro d'Univers !
Ensuite :
Un portofolio de
Christopher Foss, avec un texte expliquant qu'il bosse sur le Dune de Jodorowski actuellement en tournage à Paris (haha...).
Une bio d'Ursula le Guin.
Un article sur les éditions LUG, revenant sur les principaux comics US, en particulier ceux de Marvel et DC Comics, le tout sous un ton franchement amusant et bourré de piques contre la censure, franchement virulente à l'époque (Fantask avait été interdit en 1969 au bout de 7 numéros car, d'après la commission de censure sur les publications destinées à la jeunesse, « Cette publication est extrêmement nocive en raison de sa science-fiction terrifiante, de ses combats de monstres traumatisants, de ses récits au climat angoissant et assortis de dessins aux couleurs violentes. Et l'ensemble de ces visions cauchemardesques est néfaste à la sensibilité juvénile. »)...
Et pour terminer, les dernières nouveautés et les dernières sorties dont... un bouquin signé
Thierry Ardisson !
Et non, il ne s'agit pas d'un homonyme.
Amusant.