AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Claude Demanuelli (Traducteur)
EAN : 9782757808061
341 pages
Points (13/03/2008)
3.65/5   23 notes
Résumé :
Né en 1932, John Updike a étudié les lettres à Harvard et les arts à Oxford. S'il est un immense écrivain et un très grand critique littéraire à l'origine d'une œuvre riche aujourd'hui d'une bonne cinquantaine de titres - romans, nouvelles, essais, poésie -, il est également un très grand critique d'art.
Le sujet de ce livre au titre énigmatique, tiré du Psaume 27 et qui n'est pas sans évoquer le mouvement premier de toute recherche artistique - le mystère de... >Voir plus
Que lire après Tu chercheras mon visageVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
TU CHERCHERAS MON VISAGE de JOHN UPDIKE
Une journaliste se rend dans la demeure d'une vieille dame peintre qui a vécu avec de célèbres peintres du début du 20 ème siècle. Évocation à peine voilée de Pollock et du mouvement expressionniste abstrait. Double intérêt dans ce livre avec d'une part le face à face des 2 femmes et d'autre part les réflexions sur la peinture l'art en général le rapport à l'argent, la célébrité......Très bien documenté, richement écrit, c'était mon premier Updike et je suis séduit.
Commenter  J’apprécie          140
Un livre pour les amateurs d'art : il s'articule autour de deux portraits de peintres, Pollock et Warhol – chacun présent à travers son double fictionnel. C'est une réflexion sur le destin de l'artiste et sur l'art, sur son rapport à la durée, à l'argent, au succès, à l'existence bourgeoise.
A mes yeux c'est bien écrit, Updike raconte et expose en fin connaisseur. Une certaine virtuosité : l'habileté de mettre des mots même là où cela semble se dérober à l'analyse.

La construction fondée sur le contraste fonctionne à merveille : le contraste entre les deux peintres évoqués ; le contraste entre les deux femmes, l'une qui interroge et l'autre qui se prête au jeu.
Tu chercheras mon visage. Seek my face en VO : une citation des Psaumes en exergue. Je la vois comme une allusion à la quête de tout artiste. Quête d'absolu, de sa propre voie, de la perfection …
‘Vous parlez à mon coeur et dites : Cherche mon visage.
Votre visage, Seigneur, je le chercherai.' [ Psaume 27 ]

La succession même des personnages signifie pour moi l'art du XXème siècle : au début un artiste en quête d'absolu, ensuite un artiste qui ramène l'art dans la sphère du banal et du mercantile ; après quelques insignifiants soubresauts, l'art s'épuise, entre en scène l'archéologue, autrement dit le collectionneur.
Une réserve : à mes yeux une overdose psychologisante sur la première moitié.

J'ai aimé un des romans d'Updike, Rabbit est riche, pour son côté chronique sociale. Ici j'ai découvert tout un autre registre.
Commenter  J’apprécie          80
Un huis clos avec pour thème central la peinture américaine du XXème siècle. A priori, cela ne semble pas bien affriolant comme résumé... et c'est pourtant ce qu'arrive à brillamment animer Updike ici.
Je suis plutôt assez réfractaire à l'art abstrait en général, n'ayant pas les grilles pour le comprendre (si tant est qu'il y ait quelque chose à comprendre, ai-je parfois tendance à me dire). Mais c'est la prouesse de ce livre que d'arriver à nous amener à nous intéresser à un sujet qui nous est à priori étranger.
L'opposition des personnages, le contexte quotidien qui les rattrape dans leurs débats, les souvenirs anecdotiques mêlés à l'art qui ne doit surtout pas justement être "anecdote"... le lecteur est emmené sans s'en rendre compte et les 280 pages défilent sans effort.
On n'en ressort pas forcément prêt à devenir collectionneur, mais en tout cas riche d'une meilleure compréhension de cette période où la peinture s'est demandé ce qu'elle pouvait faire de plus, de mieux, de différent...
Commenter  J’apprécie          60
Un entretien d'une journée entre une jeune femme, et Hope Mc Coy, 80 ans, artiste contemporaine célèbre autant pour son travail que pour sa vie aux cotés de deux des génies disparus de l'art moderne, né à New York dans les années 40. Une journée pendant laquelle Hope Mc Coy nous fait découvrir cet art moderne tant décrié avec les yeux, le coeur et l'âme de l'artiste. L'Art moderne, grand n'importe quoi traversé par des génies ? Instant sans futur ? Zénith avant la décadence ?
J'ai ressenti une réelle tendresse pour Hope qui regarde le monde avec ses yeux de peintre – les couleurs, les ombres, les lumières. Deux mondes, deux vies, deux regards se croisent, se défient, se méfient, se découvrent. La jeune citadine pressée, énergique et la vieille femme seule à la campagne contemplant la nature dans un roman écrit lui aussi au crépuscule de la vie de John Updike.
Ne manquez pas cette finesse, cette leçon de vie, ce regard sur la vie et le monde, cette découverte de l'Art moderne ou plutôt de l'Art tout court servie par une belle traduction de Claude Demannuelli.
Commenter  J’apprécie          50
ne connaissant ni l'auteur, ni les artistes dont il est question dans ce roman, croyez bien que j'ai pris un plaisir fou à découvrir le tout à la fois. La mise en roman sous la forme d'un tête à tête entre une journaliste et Hope alias Susan Weil, peintre, nous donne l'impression d'être ici à écouter la conversation qui de fil en aiguille nous retrace mine de rien l'épopée d'une belle brochette d'illustres artistes de cette époque…

L'auteur nous dévoile avec tout son talent d'un critique de l'art, le portrait d'illustres artistes tout particulièrement Jackson Pollock et le précurseur du pop Art Rauschenberg Robert .

Le dialogue se déroule sur une journée dans la demeure de Hope dans le Vermont, entrecoupé par les besoins vitaux, les monologues internes de Hope donnant matière à réflexion.

Ce face à face comme un jeu du chat de la souris est fort bien construit, équilibré, intéressant et on se sent intéressé si tant est qu'on est curieux ! Pris au piège, on aimerait aussi poser des questions à cette femme qui semble avoir une foule de choses à nous révéler… pousser par Kathryn à creuser le pourquoi du comment …

Au-delà de l'intérêt artistique de ce roman, l'auteur nous conduit sur les chemins des confidences de cette femme qui nous relate les conditions en tant que femme d'un artiste, comme sa vie d'artiste mis entre parenthèse étouffée par celle de son mari…

Ce face à face entre la vieillesse (Hope) et la jeunesse (la journaliste) donne l'occasion à l'auteur de nous peindre le tableau des opposés, la fatalité du temps, des belles réflexions en somme… nous sommes tous concernés …

Au final, par la trame de sa vie auprès d'illustres artistes, elle n'a pas parlé vraiment de son art à elle ou si peu, nous n'avons guère d'éléments sur son travail personnel alors qu'à l'opposé, plus de la moitié du livre nous décrit la carrière de Jackson Pollock, une autre grande partie celle de Rauschenberg et si peu d'elle … puisqu'elle a vraiment évolué quand elle s'est retrouvée seule face à ses toiles … D'ailleurs, elle le dit aussi on ne peut pas faire de l'art réellement quand on est pas soi-même partagée entre mille choses de la vie quotidienne… de surcroît écrasée par la popularité de ses maris successifs…

à decouvrir sur mon blog les peintures de Pollock, une vidéo sur cet artiste et un article sur l'auteur

Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
“leurs gains étaient devenus leurs pertes, leur respiration la sienne quand elle se penchait au-dessus des lits où chaque petite tête reposait, tiède et moite sous des doigts dans les moments fiévreux de leur vie encore fragile, mais le plus souvent nimbée de la beauté surnaturelle des enfants endormis, membres abandonnées coulant leur pâleur au milieu des couvertures chahutées ; leurs peurs étaient devenues les siennes, leurs colères autant de taches sur son cœur …”
Commenter  J’apprécie          70
Elle remarque en passant devant les fenêtres que le ciel, ce matin encore d’un bleu si pur et si intense, se referme, les nuages blancs jusqu’ici éparpillés s’épaississant pour combler les vides qui les séparaient, empilant leurs dalles d’ardoise, tout en laissant passer un filet de vapeur à travers les minuscules interstices, si bien que la lumière du soleil filtrée par les nuages apparaît tremblante, pareille aux reflets ondoyants renvoyées par les vitres d’un train lancé sur ses rails.
Commenter  J’apprécie          50
Mais le monde de l’art à l’époque était presque exclusivement un monde d’hommes ; c’était eux qui avaient le trop-plein d’énergie, l’instinct de la lutte.[…} mais les femmes n’ont pas suffisamment le sens de la démesure pour se donner à fond ; elles sont trop timides et respectueuses….Elle ne parvenait tout bonnement pas à peindre à partir de rien, à partir d’elle-même, il n’y a qu’un homme pour oser cela.
Commenter  J’apprécie          40
Ces jeunes aujourd’hui savent, contrairement à sa génération à elle, que quoiqu’ils réalisent ce ne sera pas suffisant. Le sexe perd son charme, la richesse part en fumée, la célébrité ne dure que quinze minutes.
Commenter  J’apprécie          30
La jeune femme, tel un couteau neuf dans le vieux fourreau rembourré du fauteuil.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de John Updike (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Updike
Le choix des libraires vous invite à la rencontre de Césinaldo Poignand, le propriétaire de la librairie « Ouvrir l'?il » à Lyon.  Avec lui, partagez ses coups de c?ur et ses auteurs favoris comme Agota Kristof, John Updike ou encore Lionel Trouillot.
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1084 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..