Billy Bat, tome 11

Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki ont une imagination qui ne connaît pas de limite. Une nouvelle fois, les mangakas nous tiennent en haleine de la première à la dernière page. Nous retrouvons notre fine équipe à laquelle nous avons eu le temps de nous attacher. Kevin, Jacky, son père et l'apprentie du maître arrivent à faire face à Duvivier. le meurtrier prend conscience de ses actions grâce à des aventures de la chauve-souris. Son monde repose sur des choses fausses auxquelles il s'attache indéniablement. Mais quand la chauve-souris a une idée en tête, elle fait le ménage et parfois de manière définitive. On ne connaît pas l'étendu du pouvoir de l'animal. Il n'apparaît pas à n'importe qui et pas n'importe quand. L'émotion est assez vive en tournant les pages. le lecteur reste en attente car il ne sait jamais à quelle sauce il va être manger. L'étonnement est permanent. On s'émerveille devant le lot de rebondissements qui sont proposés. La fin nous laisse coi. Impossible de s'attendre à ça surtout de la part du gouvernement. D'autant plus, que l'on retrouve M. Disney, anti-communiste et grand charmeur manipulateur aussi dans la fiction que la réalité. Que va nous réserver la suite? Est-ce que cela va avoir un rapport avec le rouleau et son histoire originale? Pourquoi les Américains voulaient absolument faire croire qu'ils étaient les premiers à aller sur la Lune? Qu'elles sont les vraies nuances entre les deux chauves souris? L'avenir du monde est-il en péril? le maître pourra t'il se remettre de la mort de son enseignant? Que d'interrogations qui restent en suspens, pour l'instant.

Billy liquide

Cette nouvelle livraison adopte le même découpage que l'opus précédent Billy Bat T10 , à savoir : une 1ère partie qui se déroule en 1924 à Los Angeles avec la venue du jeune Zofu sur les traces de son maître et une 2ème partie, qui nous plonge, après un saut dans le temps et dans l'espace dans le petit village de Kômori en 1964.

L'inquiétant Duvivier reste le lien qui unit ces 2 parties. Il retient toujours prisonniers, Kevin Yamagata, Jacky et son père et il est toujours décidé à éradiquer tous ceux qui selon lui, adorent un "Billy Bat” hérétique.

Mais Kevin a retrouvé le goût du dessin et le destin va alors se remettre en marche.

Vous ne comprenez rien à ce résumé ? C'est normal.
A ce stade, "Billy Bat" est devenu tellement complexe à suivre qu'il faut s'accrocher.

Pourtant, ce 11è volume semble ronronner au début en usant des habituels voyages temporels et des interrogations sur le danger d'intervenir sur le cours de l'Histoire. Mais dès que Kevin se remet à sa planche à dessin, tout s'accélère et quand la (les ?) chauves souris revien(nen)t sur le devant de la scène, la série s'emballe et prend un nouveau et (très) inattendu départ.

Comme d'habitude, la richesse du récit est telle qu'une relecture des épisodes précédents s'avère quasiment indispensable.

Comme d'habitude, le trait d'Urusawa est magnifique, les cadrages, sensationnels avec des mentions spéciales aux pages 36 (où un meurtre est éclaté en 6 cases expressives) et 113 (où la dernière case est un chef d'oeuvre en contre plongée).

Comme d'habitude, je me dis que cette complexité fait peser sur la série, un poids immense. Si le dénouement est à la hauteur des attentes, Takashi Nagasaki et Naoki Urusawa auront réussi leur ambitieux projet.

Sinon...

En attendant, je suis toujours.

Difficile de réduire ce tome qu'à son cliffhanger de fin, il est tellement riche en petites pièces de puzzle à remettre à leur place.
Il y a également une ambiance dans ce tome, une ambiance pesante qui donne justement le rythme au récit je trouve et les personnages se marquent de plus en plus.

Un tome qui a mieux su doser les allés-retours entre les différentes époques et qui du coup m'a beaucoup plus intéressée. J'ai trouvé que l'histoire avançait enfin et que certains fils se rejoignaient. Par contre, il aurait pu nous épargner le cliff de la fin, ça va être dur d'attendre...
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