Le voyage impaisible de Pauline - Roman -
Maryna Uzun - Éditions Les 2 Encres - Lu en août 2022.
Impaisible, voilà un mot qui ne figure pas dans le dictionnaire mais qui est très explicite et poétique, bien plus que impossible, difficile ou improbable.
Pauline, petite jeune fille ukrainienne, un beau jour, dans un grand oiseau blanc, s'élance vers la France, Paris afin de tenter sa chance lors d'un concours de danse.
La danse, c'est Pauline, Pauline, c'est la danse.
Mais Pauline c'est aussi le rêve, la poésie, la naïveté, la beauté. Hélas, la voilà quittant la planète Rêve pour se plonger dans la dure réalité de la planète Terre avec un échec cuisant. Elle rate le concours, trop de trac, pas assez d'assurance, de confiance en elle.
Elle est triste Pauline et erre dans les rues de Paris quand elle tombe - au propre comme au figuré - sur un jeune homme assis sur un banc. Ils discutent. Tom est comédien, rêveur et poète comme elle. Ils s'aiment, profondément, passionnément. Pauline et Tom, ce sont les amoureux de Peynet.
Mais par un vilain jour, Tom s'en va si loin que Pauline ne peut le rejoindre. Elle est dévastée, déprimée, elle est vide de Tom mais pleine de l'enfant qu'elle attend.
Pauline confie sa petite fille Léna à ses grands-parents en Ukraine, elle est sûre que Léna sera choyée et aimée comme elle l'a été en tant que fille. Léna restera là-bas jusqu'à ses cinq ans.
Petit à petit, lentement, Pauline reprend goût à la vie, retrouve le sourire, se remet à danser, fait des rencontres, mûrit, mais garde son âme de rêveuse et de poète. Elle rend visite régulièrement à ses parents et à sa fille.
Et puis, un nouveau beau jour, elle rencontre Augustin, professeur de philosophie, pratiquant l'écriture et la musique à ses heures, grand admirateur de J.S. Bach.
Pauline et Augustin, ils sont Pierrot et Colombine.
Ils se marient, Léna a un papa réel, ils sont heureux...
Maryna Uzun a une manière unique de raconter la vie de ses personnages, vie qui, même impaisible, n'en reste pas moins un conte de fées, un conte philosophique.
C'est léger comme de la ouate.
C'est tournoyant comme un manège.
C'est chagrin comme les départs.
C'est joyeux comme la musique.
Et les mots sont poésie.
J'ai relevé une phrase du livre page 206 ; " Il (Augustin) vivait toujours dans le silence des livres, et cela commençait par ne plus lui suffire... "
Eh bien, à moi ce livre a parlé ! Je les trouve d'ailleurs forts bavards les livres.
Merci Maryna pour ces moments de lecture qui m'ont fait oublier que j'avais la Covid. Fatiguée mais guérie, je peux enfin poster ma chronique.
4 recueils de poésies de Maryna Uzun m'attendent pour d'agréables flâneries afin d'oublier cette période morose et angoissante qui pèse sur le monde. .
5 étoiles pour ce super beau roman.
Et surtout prenez soin de vous.