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EAN : 9782351686683
264 pages
Editions Les 2 Encres (15/04/2014)
3.94/5   44 notes
Résumé :
Étudiante, Pauline quitte la ville de Kharkov en Ukraine pour se présenter à un concours de danse au Conservatoire de Paris. Elle échoue et rencontre par hasard Tom, intermittent du spectacle, avec lequel elle noue très rapidement une relation amoureuse. Pia, collègue secrètement amoureuse de Tom, en est jalouse. Toute une série d'aventures attend Pauline...
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Après avoir lu Fière comme une batelière, j'ai choisi un autre livre de Maryna Uzun, le voyage impaisible de Pauline avec un joli néologisme dans le titre. L'autrice m'a envoyé le livre qui s'est installé dans le haut de ma PAL.
Maryna Uzun raconte, je pense, un peu d'elle même dans cette histoire d'amour. L'héroïne, Pauline est une Ukrainienne de Kharkov, deuxième ville d'un pays qui panse les plaies de la dictature soviétique. Elle se rend en France pour un concours d'entré au conservatoire qu'elle n'aura pas. A la place un gagne un amour fort et intense pour Tom. Ce dernier accepte le mariage avec cette jeune fille de dix ans de moins que lui afin de lui permettre de pouvoir revenir légalement pour le retrouver. Elle sera aussi aidé par un attaché culturel atypique de l'ambassade de Kiev, Antoine, qui deviendra un ami.
Tom est chef d'une bande d'artistes, intermittents du spectacle. Il emmène sa troupe et sa femme dans le Cantal pour s'y produire de façon permanente.
L'amour entre Tom et Pauline évolue en fonction des saisons, des représentations, des humeurs des autres artistes, de Pia, notamment, amoureuse de son mari et jalouse.
Jusqu'au drame.
La vie de Pauline bascule alors dans une autre dimension.
Maryna Uzun écrit avec un style classique mais rempli de légèreté et on rentre en douceur mais très facilement dans la vie de la jeune danseuse. J'ai apprécié la première moitié du livre même si je trouve que parfois, il y a quelques longueurs. On se demande où cette histoire presque banale va nous mener.
Mais j'ai dévoré la deuxième moitié. Celle qui suit le drame. La poésie feutrée du quotidien au début raconte, outre l'histoire d'amour, l'intégration de Pauline en France, à Paris puis dans le Cantal. Cette poésie devient magnifique dans la deuxième partie. En peu de mots, sans pathos, sans sentimentalisme, on suit la volonté farouche de la jaune ukrainienne de s'en sortir. Les cent dernières pages se lisent d'un coup. Il est alors difficile de poser le roman.
Une histoire qui a donc fini par me toucher et que je conseille à tous ceux qui aiment ces histoires de vie poétiques.
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♫Devant un café-crème
Épuisés mais ravis
Fallait-il que l'on s'aime
Et qu'on aime la vie
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps♫
-Charles Aznavour- 1965 -
---♪---♫----🩰---💙💛---🩰----♫---♪---
Maryna nous parle d'un temps
Que même les moins de 20 ans
peuvent bien sûr reconnaître
2014-Kharkov, déjà en ce temps là
Etait le théâtre d'importants combats ...

Son Exil sous les toits de Paris
Derrière le plafond c'était déjà le paradis
Elle prendra goût à trouver des rimes
Sex'prim, hierarchie, respect patronyme
Pauline, une Belle d'abandon
celle qui danse au bout d'un baton
Travailler sans raisonner, ou l'inverse peu ou prou
Laisser parchemins au Perret, ses bâtons dans les roues
Parole jetée prend sa volée
Je suis venu te dire que je te veux en violet
Ainsi Amants et poétes, ils vivaient sur Vénus,
"Qui langue a, à Kiev va" n'était qu'un proverbe russe...
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Le voyage impaisible de Pauline, écrit par Maryna Uzun qui crée un néologisme original, a été publié en 2014. L'autrice étant d'origine ukrainienne, il est impossible de lire sans penser au drame que vivent les Ukrainiens, cette terrible guerre menée par la Russie de Poutine contre un pays n'aspirant qu'à vivre en paix.
Pauline, l'héroïne du roman, est née à Karkhov et a grandi dans la deuxième ville d'Ukraine située à 413 kilomètres de Kiev. L'agglomération compte plus d'un million d'habitants. Si les Français l'appelaient Charcovie au XIXe siècle, elle fut, un peu plus tard, de 1917 à 1934, capitale de la République socialiste soviétique d'Ukraine. Anna et Anatoli, les parents de Pauline parlent russe car dans cette grande ville martyrisée durant la seconde guerre mondiale, l'influence de la langue russe est importante. D'ailleurs, si le russe est utilisé dans la vie courante, l'ukrainien reste la langue officielle.
Hélas, à cause de cette guerre qui fait honte à la civilisation européenne d'aujourd'hui, Karkhov a été partiellement détruite par l'artillerie russe, cette année.
L'histoire mise en scène par Maryna Uzun se passe donc quelques années avant ce drame qui dure encore. Pauline rêve de devenir danseuse. Après quelques années de formation à la danse classique dans sa ville, elle veut partir pour Paris où elle va tenter un concours pour intégrer une école de danse.
Si elle sait que sa candidature est un échec, Pauline rêve de danse contemporaine. C'est alors que, square Lamartine, elle rencontre par hasard, Tom (Thomas) qui a dix ans de plus qu'elle, alors qu'elle n'a que vingt ans. Si je me doute de l'idylle qui s'amorce, l'inquiétude revient vite car le visa touristique de Pauline ne dure que trente jours. Elle doit retourner en Ukraine avec une seule idée : revenir à Paris et épouser Tom. Il faut dire qu'ils ont fait l'amour, Tom notant d'ailleurs que, pour lui, c'est la première fois qu'il a des relations sexuelles avec une vierge.
Pour pouvoir revenir dans les bras de Tom qui veut bien du mariage pour lui permettre un retour en France, il lui faut un visa. Après le certificat de célibat, elle doit faire le pied de grue à l'ambassade de France, à Kiev.
Démoralisée par les heures d'attente, elle est prête à renoncer quand un homme portant un badge s'approche et déclare : « L'administration, la bêtise au front du taureau ! ». Pauline réagit aussitôt et s'écrie : Baudelaire !
Cette culture littéraire de notre jeune ukrainienne est son meilleur passeport pour la France car l'employé du service culturel, Augustin Beaulieu, est efficace. Sans en dire plus, je peux seulement laisser sous-entendre que ce personnage reviendra un peu plus tard…
L'aventure parisienne de Pauline et Tom se poursuit dans le Cantal, à Yolet où Tom est embauché comme directeur artistique d'un projet culturel ambitieux. Pauline fait bien sûr partie de l'équipe car ses talents de danseuse séduisent le public. Dans la troupe, une certaine Pia a un rôle non négligeable.
Tiraillée entre son pays d'origine par l'intermédiaire d'une mère assez envahissante, et la France, Pauline tente de trouver son équilibre.
Maryna Uzun mène son roman de manière très classique avec une écriture qui ne m'emballe pas. Par contre, l'autrice me fait découvrir son pays d'origine par de petites notes très intéressantes.
Au fil des pages, j'espère un événement surprenant, un rebondissement inattendu, voire dramatique. Quand cela arrive enfin, le style de Maryna Uzun reste très classique.
L'amour est fort dans le voyage impaisible de Pauline, plus fort que tout et c'est bien l'essentiel ! Je remercie Maryna Uzun qui m'a permis de découvrir un de ses romans faisant partie d'une production littéraire déjà conséquente.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Le voyage impaisible de Pauline - Roman - Maryna Uzun - Éditions Les 2 Encres - Lu en août 2022.

Impaisible, voilà un mot qui ne figure pas dans le dictionnaire mais qui est très explicite et poétique, bien plus que impossible, difficile ou improbable.

Pauline, petite jeune fille ukrainienne, un beau jour, dans un grand oiseau blanc, s'élance vers la France, Paris afin de tenter sa chance lors d'un concours de danse.

La danse, c'est Pauline, Pauline, c'est la danse.
Mais Pauline c'est aussi le rêve, la poésie, la naïveté, la beauté. Hélas, la voilà quittant la planète Rêve pour se plonger dans la dure réalité de la planète Terre avec un échec cuisant. Elle rate le concours, trop de trac, pas assez d'assurance, de confiance en elle.
Elle est triste Pauline et erre dans les rues de Paris quand elle tombe - au propre comme au figuré - sur un jeune homme assis sur un banc. Ils discutent. Tom est comédien, rêveur et poète comme elle. Ils s'aiment, profondément, passionnément. Pauline et Tom, ce sont les amoureux de Peynet.

Mais par un vilain jour, Tom s'en va si loin que Pauline ne peut le rejoindre. Elle est dévastée, déprimée, elle est vide de Tom mais pleine de l'enfant qu'elle attend.

Pauline confie sa petite fille Léna à ses grands-parents en Ukraine, elle est sûre que Léna sera choyée et aimée comme elle l'a été en tant que fille. Léna restera là-bas jusqu'à ses cinq ans.

Petit à petit, lentement, Pauline reprend goût à la vie, retrouve le sourire, se remet à danser, fait des rencontres, mûrit, mais garde son âme de rêveuse et de poète. Elle rend visite régulièrement à ses parents et à sa fille.

Et puis, un nouveau beau jour, elle rencontre Augustin, professeur de philosophie, pratiquant l'écriture et la musique à ses heures, grand admirateur de J.S. Bach.
Pauline et Augustin, ils sont Pierrot et Colombine.

Ils se marient, Léna a un papa réel, ils sont heureux...

Maryna Uzun a une manière unique de raconter la vie de ses personnages, vie qui, même impaisible, n'en reste pas moins un conte de fées, un conte philosophique.

C'est léger comme de la ouate.
C'est tournoyant comme un manège.
C'est chagrin comme les départs.
C'est joyeux comme la musique.
Et les mots sont poésie.

J'ai relevé une phrase du livre page 206 ; " Il (Augustin) vivait toujours dans le silence des livres, et cela commençait par ne plus lui suffire... "

Eh bien, à moi ce livre a parlé ! Je les trouve d'ailleurs forts bavards les livres.

Merci Maryna pour ces moments de lecture qui m'ont fait oublier que j'avais la Covid. Fatiguée mais guérie, je peux enfin poster ma chronique.

4 recueils de poésies de Maryna Uzun m'attendent pour d'agréables flâneries afin d'oublier cette période morose et angoissante qui pèse sur le monde. .

5 étoiles pour ce super beau roman.

Et surtout prenez soin de vous.

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Pauline est une fée.
Elle en a le charme, la finesse, et l'élégance. Quand elle s'avance dans la vie, elle le fait avec la grâce, la majesté, et la calme assurance du cygne en train de fendre l'onde. Tout le monde s'écarte et la regarde, subjugué, par tant de simplicité et de certitude.
Pauline est drôle. Elle a ce don de transmettre sa joie aux autres.
Pauline est belle. Sa voix chantante et claire, ses épaules rondes, sa lourde chevelure et son long cou ensorcèlent les hommes.
Pauline est une poétesse qui voit les choses cachées aux yeux du quidam.
Pauline a de la force d'âme, de celle qui transforme les rêves en réalité. Les montagnes, elle les aplatit ; les tempêtes, elle les traverse.
Tout n'est pourtant pas paisible dans le long voyage de Pauline, cette Française en Ukraine, et cette Ukrainienne en France. Elle doutera, et d'abord d'elle-même. Elle subira des revers. Au détour d'un chemin, en respirant une odeur fugace, la nostalgie de sa famille et de son vieux pays la prendra à la gorge. Ici et là, elle perdra quelques illusions. Puis il y a cette voix, ce rire de cet être tant aimé, trop tôt disparu, qui l'accompagnera jusqu'au bout du chemin.
Les parents qui attendent leur fille adorée, le sourire et les pâles menottes de Lena, le dernier coup de couteau de Pia, et Augustin le roi mage…
Suivez Pauline qui traverse la vie de sa silhouette aérienne et majestueuse. Suivez là ! Ralliez-vous à sa robe bariolée.
Merci Maryna.
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Citations et extraits (128) Voir plus Ajouter une citation
Pauline ressemblait comme deux gouttes d’eau à sa tante Maïa, la sœur de son père. Elles avaient le même gabarit et les mêmes yeux, à tel point que parfois Pauline se faisait des pronostics du style : je serai comme ça quand je serai vieille. Pourtant la tante tenait toujours la bouche en cœur, son menton relevé, ce qui la différenciait de Pauline montrant ses dents dans un accueillant sourire. Pendant le repas, Maïa fit à la voyageuse ses dernières recommandations, accompagnées de petits rires satisfaits. À l’écouter, Tom n’était qu’un trampoline pour effectuer des sauts vers une autre rive… et un autre engin !
« Quand je vois un homme, première chose, je regarde ses chaussures. S’il ne les cire pas je l’élimine tout de suite ! »
Pauline en riait. Maïa avait été mariée deux fois et divorcée deux fois. D’après elle, son premier époux était volage et son deuxième était alcoolique, tandis que Pauline n’avait jamais vu ce premier avec une autre femme ni ce deuxième avec une bouteille. Quoi qu’il en soit la tante s’en sortait bien n’ayant jamais été lésée dans les partages. Ce n’était même pas la peine de lui dire que Tom n’était pas prévu pour être remplacé par qui que ce soit !
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Ils s’appuyèrent à la balustrade d’un pont piétonnier. Ce soir-là le coucher de soleil était rutilant. La vue de Pauline s’arrêta sur deux bouteilles nageant dans la Seine, la gorge vers le haut, comme deux témoins. Tout était si nouveau à ses yeux.
« Danse quelque chose ! » lui suggéra Tom, en la voyant hypnotisée par ce lieu.
Pauline hésita étant donné qu’ils étaient quand même dans la rue, au milieu des passants.
« Ça ne fait rien, sur ce pont on a l’habitude de regarder des numéros ! »
L’inspiration de la danseuse se traduisit par des mouvements d’une grande virtuosité et elle improvisa une poupée mécanique qui à la fin se transformait en un être vivant. Cela ne dura que trois minutes, mais la foule commença à s’attrouper autour d’elle. Puis Tom et Pauline s’envolèrent, main dans la main, sans faire la quête.
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J'avais baptisé de « métiers de cimetière » les professions qui étaient perpétuées dans ma famille. Dans les salles d'attente de leurs cabinets, il n'y avait que des dalles froides : granit, marbre ! Les biens, la pierre... Tu me vois m'enfermer dans une étude de notaire ?...

Quand ils riaient des choses que je prenais au sérieux, je me croyais un fou puisque j'y donnais trop d'importance ! Et ça me faisait peur. Tu comprends ? Le besoin de la création, ce qui est vital pour moi, était insignifiant pour tout le monde autour !
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En Ukraine, trois et exceptionnellement quatre générations pouvaient vivre sous le même toit, pour des raisons économiques, mais aussi pour des raisons culturelles : le noble besoin des grands-parents de servir. En France, à l’étonnement de Pauline, souvent les retraités faisaient du tourisme par pur plaisir, en vacances perpétuelles.
(page 163)
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La bonne ménagère s’était approvisionnée au marché en tomme jeune du Cantal. Mais en Ukraine, le fromage était consommé en hors-d’œuvre, et, naturellement, elle le dégusta avec un bon pain paysan alors que les plats mijotaient encore. La tranche du pain complet était aussi alvéolée et aussi sombre que leur vieille éponge posée un peu plus loin sur leur plan de travail.
(page 123)
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