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Christophe Balaÿ (Traducteur)
EAN : 9782843045301
218 pages
Zulma (01/02/2011)
3.19/5   18 notes
Résumé :
« Abou se meurt. Pas comme un vieil homme. Comme un crocodile. » Dans cette veillée, sa fille Homeyra se souvient de son enfance iranienne qui, loin de se limiter au foyer,
déborde joyeusement, dramatiquement, à tout le voisinage.
Dans l’une des rues de ce quartier pauvre, les jeux des enfants, les froissements des tchadors et les exhortations des patriarches se mêlent en brouilles, en conflits de générations et en vagues connivences. Au fil des années... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Abou, le vieux patriarche est mourant, toute sa famille vient le voir une dernière fois. Après toutes ces années passées loin de ce quartier, un terrible secret lié à cette rue revient hanter les pensées de Homeyra sa fille, revenue elle aussi au chevet de son père ? La rue, les maisons, les gens tout ce qui a été le décor de son enfance a changé. Mais les souvenirs restent. A l'âge adulte, Homeyra est partie vivre sa vie ailleurs, loin de cette rue et de cette enfance qu'elle a tenté d'oublier.

La jeune femme a décidé de rayer tout ce qui se rattache à sa famille, et à ce père qui régnait en maître absolu selon la tradition iranienne. Mais quelle est donc cette coutume, cette tradition qui autorise un homme à battre sa femme, à l'avilir, à la considérer comme un être inférieur ? Tout le monde l'ignore, par contre les femmes savent qu'il n'y a pas d'autre issue que la soumission. Abou sait qu'il peut ordonner, cogner, crier, sur sa femme et ses filles sans qu'elles puissent se révolter. Dans la rue, il y a d'autres familles qui appliquent les mêmes règles. L'amie d'Homeyra, la petite Azar vit la violence au quotidien. Son père maltraite Azar pour la seule et unique raison qu'elle est une fille.

La rue était pleine de vie à l'époque où les deux enfants s'amusaient ensemble. Homeyra a des souvenirs qui reviennent de ce temps là. Un patchwork joyeux qui nous donne une idée de la vie quotidienne en Iran dans un quartier pauvre. Chaque voisin a sa particularité, sa façon de vivre que découvrent les deux petites filles curieuses, quand elles se promènent dans la rue. Les hommes travaillent, les garçons s'amusent et les femmes circulent en tchadors le temps des courses et rentrent vite dans leur maison s'occuper des tâches quotidiennes. Les petites filles ont droit à un peu de liberté, mais la peur règne chez les femmes dont les faits et gestes sont surveillés par les hommes.
Homeyra raconte pêle-mêle les péripéties de son quartier, mais un souvenir plus lourd, plus grave que les autres va remonter en elle. C'est celui qui a déterminé son besoin de fuir cette rue et son secret à jamais garder par ses habitants.
Sans être un coup de coeur, j'ai aimé le thème de ce livre qui est un témoignage intéressant sur la vie quotidienne mais aussi sur la condition des femmes et des petites filles en Iran dans les années soixante.
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Homeyra rentre au village car son père, Abou, se meurt. En arrivant à son chevet, les souvenirs qu'elle a essayé d'effacer en partant vivre à Téhéran, affluent. C'est toute la vie d'un petit quartier iranien qui se met à vivre aux travers des yeux d'une petite fille. Un quartier multicolore où l'amitié éclatait en multiples rires mais pouvait se terminer tragiquement dans un monde où les hommes dominent. Pourtant dans ce village, bien que les tchadors se portent, la religion n'est pas un tout et la politique n'a pas encore pris possession des passions, les femmes rendent leurs hommes fous et mènent la danse dans leur foyer. Les cris et les disputes sont légions, les commérages vont bon train mais la vie a encore la saveur des fruits frais.

Depuis mon coup de foudre pour Persepolis, j'ai envie d'en savoir un peu plus sur ce pays qu'est l'Iran, comprendre comment la situation a pu aboutir à ce qu'elle est aujourd'hui.

Fariba Vafi est née en Azerbaïdjan iranien en 1962. Elle a déjà publié plusieurs romans et recueils de nouvelles mais ce titre est le premier à être traduit en français. Au travers de la vie d'un quartier, elle met en scène plusieurs personnages qui composent la société iranienne. le père de famille autoritaire, qui essaie de se faire respecter mais est malgré tout dominé par sa femme, ses enfants et sa mère. La belle-mère critique, qui juge son fils comme un incapable dans sa façon de tenir sa maison. La femme, mi soumise, mi provocante. La jeune femme moderne, qui partira faire des études. La fille qui ne rêve que de faire un beau mariage. Les voisins aussi composent différents types d'iraniens : le frère qui punira sa soeur de ses « péchés », le mari fainéant, la femme qui doit travailler pour pallier à la fainéantise de son mari, …

J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous plonge en plein Iran. Cette lecture a été complétement dépaysante pour moi et j'ai été happée par le récit de la jeunesse de Homeyra, tellement différent de celui de l'auteur de Persepolis. Il faut dire que alors que Marjane Satrapi était fille d'intellectuels, Fariba Vafi nous plonge dans un milieu plus modeste et rural. Je regrette seulement qu'il m'ait été impossible de situer l'époque à laquelle se déroulent les faits, ce qui aurait pu être intéressant, notamment pour connaître le régime en place à ce moment là. Il aurait pu aussi être intéressant de connaître les pensées des uns et des autres au sujet des rapports hommes – femmes par exemple, mais c'est à peine effleuré et de manière très pudique. Ce n'est pas le sujet du roman ou alors à chacun de se faire sa propre opinion. Il se peut aussi que comme ce roman ne soit pas destiné à un public occidental, la question ne se pose pas.

Malgré ces quelques faits un peu déroutants, j'ai aimé cette plongée dans une culture que je découvre seulement et je compte bien continuer sur ma lancée.
Lien : http://www.chaplum.com/un-se..
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Un homme, Abou meurt. le présent d'une femme adulte, Homeyra, son passé remémoré de fillette espiègle. La grand-mère figée Aziz, la mère Mahrokh, une femme déjà en refus. La vie quotidienne, les mots de tous les jours.

L'amitié de deux fillettes, Homeyra et Azar.

La crainte des hommes du regard des hommes sur les femmes, y compris de celui de l'aveugle Shams. « C'est la première fois que je trouve en face de paires d'yeux masculines et que je perçois la différence de mon sexe avec le leur ; ça me trouble ».

Colère et gentillesse. Les coups des hommes. La violence d'un frère Gholam-Ali. Les regards étonnés, les questions presque sans réponse, le silence comme réplique. « Une intelligence qui, tel un passager clandestin, court rapidement en secret d'un point à l'autre pour me pincer le coeur »

Aller et retour dans le temps, ce temps des femmes contraint par les hommes. Des relations rendues si présentes par le rythme des phrases.

Le bazar, ce lieu des hommes, parcouru par deux fillettes « Des femmes ! Il n'y a pas une seule femme ! »

Un beau livre sur l'enfance, sur la vie d'enfants et de femmes. Céder n'est pas consentir, disait Nicole-Claude Mathieu. Une illustration romanesque et complexe du refus de femmes de la violence des hommes, de l'enfermement…

« un sentiment qui cette fois-ci ne perlait plus avec la même évidence sur son front et ses lèvres comme des gouttes de sueur, mais qui perçait méchamment à travers son regard, qui irradiait sa peau et retenais son pas ».

Un secret de rue, une rue et le silence complice de certain-e-s…

Lien : https://entreleslignesentrel..
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Pas toujours facile de s'y retrouver dans ce récit mélangeant époque actuelle et souvenirs d'enfance sans prévenir et même en jouant exprès sur la confusion des époques. Mais ces tranches de vies d'une femme iranienne qui se rappelle son enfance auprès de son père mourant donne je pense une bonne impression de ce qui peut être la vie au quotidien en Iran.
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Simplement un quotidien, interessant somme toute mais bon rien de transcendant pour moi. Heureusement se lit très vite
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
un sentiment qui cette fois-ci ne perlait plus avec la même évidence sur son front et ses lèvres comme des gouttes de sueur, mais qui perçait méchamment à travers son regard, qui irradiait sa peau et retenais son pas
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C’est la première fois que je trouve en face de paires d’yeux masculines et que je perçois la différence de mon sexe avec le leur ; ça me trouble
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Une intelligence qui, tel un passager clandestin, court rapidement en secret d’un point à l’autre pour me pincer le cœur
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Je me colle au mur comme un papillon mort
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