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Pierre Léon (Traducteur)
EAN : 9782070356560
688 pages
Gallimard (22/05/2008)
3.89/5   19 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur
La passion, sous l'apparence de la démesure, peut en réalité ramener à l'essentiel, faire prendre tous les risques et réveiller les démons. Les siens comme ceux des autres. Le quotidien, plus insidieusement, confine plus sûrement à la folie et oblige à tolérer l'impossible. L'URSS, en 1978, nage en plein marasme. L'antisémitisme et la misère galopent dans les rues pouilleuses de Moscou. Aliocha, fils quasi renié d'une grande famille... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Petlya I kamen v zelyonoï travye" ... ils disent, titre original ... "Boucle et pierre dans l'herbe zelyonoï".
Avec cette lecture nous pénétrons dans un drôle d'univers :
On apprend "strich, stein, grün, gras" .... ils disent "la corde et la pierre sur la tombe recouverte d'herbe verte" ... les symboles du tribunal de la Vehme ... voilà d'où vient le titre français peut être,
Se rappeler ces cigarettes russes à long bout en carton, que l'on m'avait offertes toute gamine, elles étaient de toutes les couleurs pastels ... des papirossy... j'avais oublié leurs noms,
On revisite une Baba Yaga présentée comme "Une horrible sorcière, habitant généralement une maison sur pattes de poule et consommant de préférence de jeunes enfants à chair tendre, qu'elle cuit dans son four à pain" (1),
On découvre une histoire sur les conséquences de la présence d'albumine et l'arrêt du métabolisme, plutôt obscur,
On entend les cris du condamné à mort qui hurlait "je remercie d'avance" une façon comme une autre de mettre fin à la torture,
On apprend qu'il était impossible de trouver un plan de la ville de Minsk "puisque toute carte géographique d'une ville soviétique est classée secret défense,
On constate qu'il existe un monde où rien ne nous appartient car "on nous a tout donné : travail, logement, même dans nos magasins, on ne vend pas, on donne",
On vit avec deux enfants qui refusaient de s'endormir, la douleur et la peur,
On traite au soufre, "Le soufre est principalement utilisé en traitement préventif et curatif contre l'oïdium et la tavelure et l'érinose des cultures fruitières, potagères, de la vigne et des rosiers. Une fois pulvérisé sur les végétaux, le soufre se transforme en vapeurs chargées de particules soufrées qui enveloppent le végétal visé", non, il ne s'agit pas de ce traitement, mais de l'injection de soufre sur des humains,
On écoute une description de l'autisme comme l'arme pour survivre ... "l'absolu repli sur moi même dans mon abri antiaérien, où je peux fuir le désarroi, l'inquiétude et la peur qui m'assaillent".

Comme ce livre est lourd, touffu les noms, les patronymes, les surnoms emmêlent nos neurones.
Une leçon d'histoire où nous remontons au temps de gloire du petit père des peuples celui qui a dirigé le pays d'une main de fer cassant, tuant, asservissant le peuple qui l'avait porté au pouvoir.
Les références historiques sont si nombreuses et les héros sont devenus renégats alors nous nous y perdons.
L'histoire d'un écrivain ou écrivaillon qui cherche à comprendre et à essayer d'expliquer sa conduite et de réfléchir à ce qu'il veut faire de sa vie.
L'histoire de son amoureuse qui essaye de se dépêtrer de son histoire familiale, enfouie sous des tonnes de meurtres perpétués par un régime fanatique, et sous des tonnes de noms oubliés dont il faut se souvenir car l'histoire a effacé leurs existences, de leurs vies et de leurs oeuvres il ne reste que le souvenir.
Comment vivre dans ce monde là... il reste la vodka ... encore la vodka et toujours la vodka.

(1)
Dans les contes russes, les Babayagas sont des personnages mi-sorcières, mi-ogresses. A Montreuil, c'est le surnom qu'ont adopté 21 dames qui habitent une résidence autogérée, participative et engagée, réservée aux femmes de plus de 60 ans : la Maison des Babayagas. Les occupantes de cet immeuble HLM du centre-ville imaginent au quotidien des projets pour vieillir comme elles ont vécu, indépendantes et autonomes.
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Je pensais retrouver une histoire passionnante des frères Vainer et de passer un bon moment de lecture semblable avec L'évangile du bourreau qui fût pour moi une bonne pioche et un roman captivant malgré la cruauté et la noirceur des hommes.
Mais il faut croire que la corde et la pierre ne possède pas cette force des mots. Juste un soupçon de satyre qui rebute plus qu' attire le lecteur. Je n'ai pas aimé ce récit et j'aimerais connaître votre avis sur ce roman.
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Très très long... le polar commence vraiment a être passionnant vers la 300ème page.
Par contre, du point de vue Historique, très intéressant de découvrir ou redécouvrir la vie des juifs de Russie, et l'histoire russe en général.
*
Moscou 1978.


L'URSS nage en plein marasme économique et social. La misère galope dans les rues pouilleuses de la capitale soviétique, comme si le chaos général n'était plus qu'une question de secondes…


Aliocha Epantchine, fils d'un général sanguinaire qui officiait sous Staline, vivote misérablement dans un appartement communautaire.


Ecrivain censuré, alcoolique notoire, Aliocha est le canard boiteux de la famille, comparé à ses frères qui travaillent dans les organismes d'Etat.


Il n'y a bien que l'amour passionné qu'il éprouve pour Ula, une belle étudiante juive, qui le tient encore en vie. Mais pour combien de temps ?


Ula est en effet hantée par un souvenir sanglant : l'assassinat en 1948, à Vilnius, de son père, artiste de renom exécuté par les hommes de Beria.


Signe avant-coureur des grandes purges antisémites qui durèrent jusqu'à la mort du ” Petit Père des Peuples “.
Pour l'amour d'Ula, Aliocha décide de se rendre dans les pays Baltes pour découvrir l'identité des tueurs. Mais, sans le savoir, il réveille les monstres endormis de l'ère stalinienne. La machine répressive se met alors en marche, prête à broyer des vies, des amours, des espoirs, comme elle le fait depuis des décennies…
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Un univers à la Jérome Bosch, comme si l'enfer se situait à Moscou dans le début des années 70. Une atmosphère post-stalinienne dans laquelle tous les bourreaux sont encore aux manettes. L'enquête ne sert que de prétexte à un réquisitoire implacable de la société soviétique. C'est bien vu de la part des frères Vainer, mais l'ambiance est si pesante et étouffante qu'on a envie de poser le livre et de faire autre chose . Les chapitres décrivant l'internement arbitraire d'Ula en psychiatrie sont à la limite du livre d'épouvante.
C'est presque plus un roman documentaire qu'un polar.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Nulle part les gens ne sont aussi isolés que dans une queue pour le saucisson cuit, nulle part, compressés jusqu'à la nausée, ils ne sont aussi peu capables de s'entendre que dans cette chaîne multiple et serpentine, dont chaque maillon déteste le précédent et n'a que mépris et indifférence pour le suivant. L'hydre infinie ne diminue jamais, et les gens ont beau quitter le comptoir, la queue repousse instantanément, dans un brouhaha d'injures, excité par l'espoir méchant d'arracher ne serait-ce qu'un demi-kilo de saucisson cuit. Se pliant et se dépliant, les queues remplissent les magasins de leurs méandres infinis, en engloutissant paresseusement les restes ultimes de bonté, de bienveillance et d'humanité.
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En la personne d'oncle Mordouchaiï le socialisme perdit un édificateur sûr et fidèle lorsqu'en 1952, il avait manqué aux concepteurs d'un nouveau complot antisoviétique un six de pique pour boucler leur patience : un juif un peu bruyant. Et l'ange de la mort Sammael brandit son glaive et laissa tomber une goutte de son feu sur le citoyen converti Guinzbourg. Huit jours plus tard, les comploteurs étaient démasqués, neutralisés, poursuivis et châtiés.
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Toutes la littérature apparue après que Iossak-le-Sanguinaire (Staline), eut crevé ne parlait que des victimes de ce monde de cauchemars. Mais personne n'eut le courage, ou la possibilité, ou assez de connaissances, pour décrire ceux qui avaient construit ce monde, qui l'avaient façonné et mis en marche. Alors que ces bourreaux, ces tortionnaires font partie du caractère indissolublement double de notre vie : on ne peut pas comprendre notre existence si on ignore le visage des bourreaux qui se sont engagés à verser un océan de sang humain pour une bonne ration, des bottes en box et l'exercice d'un pouvoir invisible.
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Le divin nectar repose en ses vertes bouteilles dans d'innombrables caisses, unique remède qui apporte joie, et bonheur, et liberté(...). Ah, notre bonne petite vodka, noce heureuse de pétrole et de sciure, tu es toute notre vie ! Et tant que tu te déverses dans les intestins par toi consumés, le monde entier est en toi, et le monde est en moi.
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La femme qui fait notre bonheur n'est pas celle avec qui on a envie de dormir, mais celle à côté de laquelle on a envie de se réveiller.
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