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Diane Ménard (Traducteur)
EAN : 9782211092227
230 pages
L'Ecole des loisirs (04/03/2010)
3.88/5   24 notes
Résumé :
La première fois que Lucas Swain a rencontré Violet Park, elle était coincée sur une étagère, dans les locaux d'une compagnie de taxis. Pour être précis, ce n'est pas elle qu'il a repérée en premier, mais la boîte qui la contenait: Violet Park, réduite en cendres dans son urne funéraire, avait été oubliée à l'arrière d'un taxi et attendait depuis cinq ans que quelqu'un vienne la chercher. Lucas n'en savait pas plus, mais il avait calculé qu'elle était décédée l'anné... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
 " Ma rencontre avec Violet Park" n'est pas forcément la rencontre que l'on supposerait,  l'idée du roman étonnera, bien que les lecteurs ne risquent pas nécessairement de le regretter.

Ce roman est pour dire vrai l'"obsession" du jeune ados Lucas Swain pour un père qui est parti. 

Ne pas savoir ce qu'il est devenu se montre à la fois intrigant et angoissant.

Est-il toujours en vie, pense t-il à sa fille et ses deux fils?

La rencontre avec l'urne de Violet Park laissé dans un taxi lui fera revenir sur son propre abandon et en tentant de trouver une solution correcte et décente pour les cendres de cette mamie "X", il s'aidera évidement lui-même.

Pour cela, tout en respectant les temps d'une vie d'ado, il fera le tour de l'entourage pour des conseils  et restituer les cendres de Violet Park la pianiste.

Jenny Valentine joue d'un humour noir discret, les lecteurs seront tentés de pouffer de rire devant l'incongruité de la situation, de cette urne "aux objets trouvés" et nous saisiront les questionnements de Lucas de se dire que ce qui a été une vraie personne se trouve là, dans une boite, que Violet a été oublié comme un parapluie sur le siège d'un train. Qui peut oublier une personne?

Lucas tente de récupérer l'urne avec Pansy sa grand-mère et se donne la mission de faire en sorte que ces cendres reposent en paix.

Dans l'empathie, Lucas imagine ou prête des sentiments à une Violet en attente dans son urne, certains commentaires du héros en sont amusants et viennent conforter une affection croissante fondée sur la compassion que nous lui reconnaissons au fil de la lecture.

Ironie de la chose, Violet Park a connu et croisé le père journaliste et l'idée d'exorciser l'absence de celui-ci ne fait aussi que se confirmer.

Lucas a besoin de comprendre, cela est développé habilement sans pathos exagéré et finesse, avec une forme de distance qui est la sienne, plutôt posée et clairvoyante dans la narration. Nous nous rendons compte que Lucas semble d'ailleurs revenir sur une chose marquante mais passée.

 Le garçon tente de comprendre le père au travers des commentaires de l'entourage proche, entre sa mère Pansy qui le chérie, son ex femme qui le fustige. Lire le journal intime de sa maman est un "crime" qui lui permettra néanmoins de saisir les émotions de cette femme tout aussi abandonnée et de remettre les choses dans une forme de portrait du père plus authentique.

Lucas nous restitue les portraits par la même occasion de son grand-père en proie à des absences...de mémoire, de sa grand-mère Pansy, de son petit frère de 5 ans qui semble deviner les attentes oubliées de son papy, de Bob l'amoureux non dévoilé de sa mère, de son meilleur pote qui se fait régulièrement renvoyé des écoles...

C'est une drôle de chronique familiale qui se déroule autour du mystère Violet Park.

Un biais original pour évoquer le passage vers l'adolescence de Lucas.

Des confidences successives qui nous font apprécier la sensibilité de Lucas.

Une lecture, malgré le sujet, somme toute agréable, décalé et amusante dans son coeur doux-amer léger.

Mais qui est cette femme habillée de flashy  tout en " technicolor", comme l'appellent certains qui ont croisé Violet Park?
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Après avoir découvert cette auteure anglaise avec l'excellent La Fourmilière, il me tardait de retrouver sa plume généreuse... C'est chose faite avec ce titre !

Lucas Swain, le héros, ado de presque 16 ans qui digère très mal le fait que son père se soit volatilisé cinq années plus tôt, découvre, sur une étagère d'une compagnie de taxis, l'urne funéraire abandonnée d'une vieille dame : Violet Park. Sans qu'il puisse se l'expliquer, il a l'impression de communiquer avec elle...

Si Ma rencontre avec Violet Park fleurte un brin avec le paranormal, du moins en son point de départ, l'histoire se transforme très rapidement en une quasi enquête policière dans laquelle le lecteur est lui aussi happé : qui est cette femme ? Pourquoi se sent-il attiré par elle ? Pourquoi tout le ramène irrémédiablement à elle ? Qui l'a abandonnée à l'arrière d'un taxi ? et pourquoi ? de fil en aiguille, Lucas découvre que cette rencontre n'est pas vraiment due au hasard et que Violet peut peut-être être la clé du mystère entourant la disparition de son père.

Le pire, c'est de ne pas savoir ! C'est vrai pour notre héros comme pour le lecteur. On suit donc avec intérêt le déroulement de ses investigations. Entre ses doutes existentiels, ses questionnements quant au devenir de son père, ses rapprochements avec les membres de sa famille (en particulier avec sa grand-mère), l'ébauche de son premier amour, Lucas murit... Car, au-delà de cette rencontre mystérieuse avec les restes d'une vieille dame et de l'enquête qui en découle, on assiste à l'évolution d'un ado confronté, comme beaucoup, à des non-dits familiaux, à des blessures intimes à vif... Il devra s'en affranchir pour pouvoir prendre son envol...

"C'est ce qui arrive quand on grandit, apparemment, on affronte des choses qu'on préférerait éviter, et on accepte le fait que les gens ne sont pas, et de loin, tels qu'on se les était imaginés."

Un dernier mot quant au style de l'auteure. Avec Lucas, Jenny Valentine réussit à créer une voix narrative particulièrement crédible. On ne s'ennuie pas une seule seconde en compagnie de son héros. Même lorsqu'il, en apparence, saute du coq à l'âne et nous parle de tout et de rien (avec par exemple sa manie de dresser des listes), tout concourt à dresser le portrait fouillé et attachant d'un ado en quête de son identité. Les personnages secondaires sont eux aussi croqués avec beaucoup de justesse : la soeur ainée à la dérive, la mère débordée qui peine à recoller les morceaux épars de sa vie, le grand-père sénile qui est bien plus lucide qu'il n'y parait, etc.

Même si ce titre m'a vraiment plu, quelques éléments m'empêchent d'aller jusqu'au coup de coeur. Ma rencontre avec Violet Park est un roman qui aborde le nécessaire deuil de l'enfance avec beaucoup de sensibilité, d'humour et d'originalité mais je n'y ai pas retrouvé la solidarité qui m'avait transportée dans La Fourmilière. Ici, chaque membre de la famille se dépatouille seul face à la douleur qui l'assaille. Violet joue le liant mais de manière peut-être un peu trop discrète (pas facile, faut bien l'avouer, quand on est réduit à l'état de cendres et la comparaison avec la mamy déjantée de la Fourmilière est plutôt rude). Ajoutons enfin, de-ci, de-là, quelques traductions littérales qui m'ont semblé un peu bancales et m'ont un peu gênée par moments !
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Violet est morte en 2002, à l'âge respectable de 75 ans. Lucas la rencontre dans le bureau d'une compagnie de taxis, environ 5 ans plus tard … Bizarre ? Pas si l'on considère que Violet repose dans son urne funéraire, elle-même déposée sur l'étagère des objets trouvés ! Et comme Lucas est abandonné depuis aussi longtemps que Violet, par un père dont il continue à porter les vêtements, dans une sorte de fidélité admirative, cette rencontre ne pouvait être que décisive. Lucas adopte Violet, la ramène chez lui et, enquêtant pour savoir qui elle était, pourquoi on l'a oubliée, enquête aussi sur son père. Car les chemins de l'un et de l'autre s'étaient croisés …
Et le lecteur est captivé par cette enquête qui est aussi une quête de soi, entre énigme et roman psychologique. Les découvertes de Lucas ne brossent pas le portrait d'un héros et c'est là toute l'originalité du récit : pas de père idéal pour ado en manque de modèle, mais une vérité en demi-teinte et des secrets de famille.
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Alors que cette lecture ne me tentait pas plus que cela au départ, elle a finalement été assez agréable, même si, soyons honnête, elle ne me restera probablement pas longtemps en mémoire...

L'histoire reste malgré tout assez originale, bien écrite, vraiment fluide et le sujet principal est, il faut dire ce qui est, très intéressant. J'ai personnellement vraiment apprécié l'approche de l'autrice sur la mort, le deuil d'une personne décédée ou non d'ailleurs, les relations parents – enfants et tout ce qui concerne la recherche d'identité.
Malheureusement cela ne m'a pas vraiment suffi lors de cette lecture, qui reste certes sympathique, parfois assez drôle, touchante et ma foi assez étrange je dois le dire.
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Ce roman est plutôt plaisant. Humour, cercle familial original et farfelu, personnage principal torturé,... J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit au début, en raison de nombreuses digressions (même si j'adore ça d'habitude), mais je me suis laissée ensuite rapidement embarquer par le mystère qui s'épaissit au fur et à mesure que des nouveaux éléments apparaissent. J'ai aimé voir grandir le héros, le voir devenir plus mûr, et aussi sa philosophie de vie à la fin du roman. On ne connaît jamais tout la vérité, ou plutôt toutes les vérités. On en découvre toujours que quelques fragments - cassette audio oubliée, témoignage plus ou moins déformé, souvenirs lointains,... - et il est dur de juger une personne sur des éléments aussi peu tangibles. Mais en revanche il est toujours possible de croire en la vie et d'avancer sur son petit chemin sans regarder (trop) en arrière... Ce roman, malgré l'approche originale qui capte toute l'attention du lecteur - la découverte cocasse de l'urne - est plus profond qu'il n'en a l'air : il s'agit avant tout d'une histoire qui parle de la douleur et du sentiment d'abandon du héros par ce père qu'il connaît si mal, d'une histoire sur le long travail à accomplir sur soi avant d'accepter et d'aller de l'avant...
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il y a une minute encore, ces pensées ne m’étaient jamais venues à l’esprit, et maintenant, j’étais vraiment et sincèrement préoccupé par ce que pouvait être la vieillesse, quand on est coincé à Londres, où tout le monde bouge plus vite que vous, et où la chose la plus simple peut vous prendre toute la journée.
C’était à cause d’elle. Je sais que c’était à cause d’elle, de ma vieille dame, de celle qui était morte et qui se trouvait dans l’urne.
Je me revois assis là, sur la colline, tandis que les cerfs-volants traversaient l’air avec un bruit cinglant derrière moi, me demandant soudain si nous n’étions pas en train d’avoir une sorte de conversation, elle et moi. Une vieille dame morte, du haut de son étagère, essayait de m’apprendre qui étaient les gens de plus de soixante ans. C’était une sensation agréable, à fleur de peau, comme celle qu’on ressent lorsqu’on écoute un super morceau de musique, qu’on plane un peu et qu’on est assis à côté de quelqu’un de très attirant.
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Ce fut comme si une lumière s'allumait dans mon cerveau. Un jour, j'ai lu quelque chose dans un magazine sur le «potentiel de préparation» ou «readiness potential», qui signifie que le cerveau a toujours une longueur d'avance sur nous, même quand on pense être celui qui décide. C'est assez compliqué, mais je crois que je comprends comment ça marche : d'abord, il faut faire la différence entre l'action et la réaction. L'action, c'est lancer un ballon, tandis que la réaction, c'est faire un bond de côté quand on s'aperçoit que le ballon va nous toucher.
Notre cerveau nous bombarde sans arrêt de signaux, nous poussant à nous gratter le nez, à sourire, ou à mettre un pied devant l'autre quand on marche. Mais on fait certaines choses, comme cligner des yeux ou laisser tomber un morceau de toast brûlant, sans avoir eu la possibilité de savoir qu'on allait les faire, car on n'a rien vu venir. C'est là que le cerveau prouve qu'il sait tout avant qu'on passe à l'action, parce qu'il doit envoyer un signal et que le signal prend du temps. C'est ce qu'on appelle le readiness potential, c'est-à-dire la façon qu'a le cerveau d'indiquer au corps ce qu'il doit faire, avant même qu'on sache qu'il faut le faire.
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Pansy a un chien, appelé Jack (Russell), et parfois je ne sais vraiment pas si elle parle de son chien ou de grand-père.
- Il est resté dans mes jambes toute la journée, et il a une haleine épouvantable. (Chien.)
- Il n'y a pas été depuis trois jours. Je pense qu'il a besoin d'une bonne marche. (Norman.)
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J'avais entendu parler du Purgatoire, l'endroit om l'on attend lorsque le Paradis et l'Enfer ne sont pas sûrs de vouloir de vous, mais je n'avais jamais imaginé que ça pouvait signifier rester coincé à jamais dans une boîte, sur l'étagère d'Apollo Cars.
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Combien de versions de papa regrettons-nous tous, Mercy, Bob, Norman, mam, Pansy et moi ? Une version différente pour chacun de nous et pas une seule d'entre elles qui corresponde à la réalité.
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