J'ai lu une analyse de ce long poème de plusieurs pages à la suite, et je n'avais absolument pas compris et ressenti la même chose. Je ne connais pas l'écriture de Valéry, c'est seulement la deuxième oeuvre de lui que je lis.
Valéry voulait peindre une âme et ses tourments, du plaisir charnel à l'angoisse et au désir de la mort mêlés. Pour moi, n'ayant aucune connaissance en psychanalyse, j'ai surtout lu une scène d'amour et d'extase, d'orgasme même :
« Mon coeur bat ! Mon coeur bat ! Mon sein brûle et m'entraîne !
Ah ! Qu'il s'enfle, se gonfle et se tende, ce dur
Très doux témoin captif de mes réseaux d'azur...
Dur en moi... mais si doux à la bouche infinie ».
Dans une première moitié, cette jeune fille célèbre la beauté de ses propres bras, de ses propres seins, elle se caresse, voire se masturbe semble-t-il puisque, au début du poème, elle est « seule sur sa couche », « maîtresse de [ses] chairs », elle « [s']enlace ». Un éventuel amant n'est ainsi pas évoqué, seul un serpent vient la mordre et la pénétrer.
Ensuite, elle appelle la mort. Mais elle l'appelle avec tant de volupté, tant de désir, que je me suis demandée si la mort n'était pas mise pour l'orgasme, cette petite mort qui fait perdre conscience de soi-même. Car la jeune fille se cherche elle-même, elle cherche son moi profond, son identité.
De ce que j'ai lu, Valéry a beaucoup écrit et ré-écrit ce poème, il pensait un moment le titrer « l'Âme ». Cela suggère bien que je n'ai pas compris ce que
L Auteur voulait dire. Néanmoins, j'ai lu un poème très sensuel écrit avec beaucoup de subtilité, même si je n'ai pas saisi toutes les images. Je pourrais regretter que le contexte antique, voire mythologique, évoqué par le titre ne soit pas assez présent : à part une allusion à une robe de lin, une autre au serpent comme animal de la Pythie, cette jeune fille pourrait être n'importe qui, n'importe où ; alors que, pour moi, la Parque renvoie au destin, aux trois soeurs de la mythologie qui filent le destin des hommes.
Je suis donc un peu passée à côté de ma lecture.