AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782878582833
221 pages
Viviane Hamy (20/08/2008)
3.14/5   39 notes
Résumé :
Le 25 août 1988, s’embrasait le Chiado, le quartier historique de Lisbonne la magnifique. De la fenêtre de son hôtel, François Vallejo fut l’un des premiers à entendre le grondement des flammes, à voir le ciel se métamorphoser, à sentir les couleurs de l’incendie, le rouge, le jaune… grimper à toute allure les étages des magasins.
Cette image s’est fortement imprimée dans son regard, dans son esprit. Vingt ans plus tard, il restitue des sensations, des émotio... >Voir plus
Que lire après L'incendie du ChiadoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un roman captivant, un peu déroutant dont l'action se déroule en huis clos dans les ruines du quartier du Chiado incendié. Dans ce décor apocalyptique quatre personnes se rencontrent. Il y a déjà,un vieux Lisboète du quartier qui ne veut pas abandonner son logis, il est suivi par un photographe qui souhaite réaliser un reportage, par un Français qui avait rendez-vous dans le Chiado avec un ancien fonctionnaire et par une femme étrange à la recherche de sa fille. Ils seront bientôt rejoints par un cinquième personnage assez énigmatique qui va les obliger à se confesser les uns après les autres. Leur errance dans le quartier dévasté durera pendant cinq jours... Un roman où l'étude psychologique est très présente, mais où le lecteur est aussi confronté à l'histoire du Portugal avec le déclin de son empire colonial, et aussi à la politique avec l'évocation de la dictature de Salazar puis de la république des oeillets.
Une belle écriture, un sujet intéressant, pas du tout ennuyeux même si l'action se passe dans un no man's land. Une très belle découverte. Presque un coup de coeur. Un roman que je recommande.
Commenter  J’apprécie          241
N'ai pas réussi à entrer vraiment dedans.

Lecture qui fut fastidieuse.

Ce n'est pas l'incendie de Lisbonne ni les protagonistes qui m'ont lassés,

Mais mon manque de concentration et du même coup,

Cette histoire n'a pas été assez percutante pour attirer suffisamment mon intérêt et mon attention dans les conditions bouleversées et particulières de ma vie actuelle.

Dommage .

Peut-être la relirais je à un autre moment plus propice.
Commenter  J’apprécie          256
25 août 1988, s'embrase le Chiado, le plus vieux quartier de Lisbonne.

De la fenêtre de son hôtel, François Vallejo est l'un des premiers à entendre le grondement des flammes, à voir le ciel se métamorphoser, à sentir les couleurs de l'incendie, le rouge, le jaune… grimper à toute allure les étages des magasins.

Cette image s'est imprimée dans son regard et il restitue, vingt ans plus tard, des sensations, des émotions par le biais de cinq personnes qui refusent d'évacuer les lieux, pour s'enfoncer dans les décombres et les cendres...

« Il s'arrête et respire un grand coup. Les autres en profitent pour sortir de leur engourdissement. Il faut se détacher de lui.
C'est plus facile, sans sa voix. Ils voudraient ne plus l'avoir devant eux ; chercher d'autres regards humains, partager les mêmes pensées, pour se rassurer, se dire qu'ils ne sont pas comme ça, eux.

Pas acceptable, avoir mangé, bu, parlé avec lui, l'avoir écouté surtout. Ils ne pouvaient pas imaginer. Ils se sont fait avoir. Ils ont été embarqués malgré eux. Ils n'avaient aucune raison de rester dans cette ville en feu. Pourquoi n'ont-ils pas fait comme tout le monde ?

Il n'est pas un homme comme eux, pas un homme du tout. Il va nous contaminer, il l'a dit. C'est déjà fait, peut-être. »
*
François Vallejo est né au Mans en 1960. Passionné par Claudel, puis par Louis-Ferdinand Céline, il fait des études de lettres. Actuellement il enseigne les lettres classiques et habite le Havre.

En 2004, il a obtenu le Prix des Libraires et le Prix Culture & Bibliothèque pour Groom. En 2001, François Vallejo a reçu le prix Roman France-Télévisions pour Madame Angeloso.

Madame Angeloso a fait partie de la seconde sélection du Goncourt 2001 qui fut finalement attribué à Jean-Christophe Rufin. Pour le même roman, François Vallejo fut sélectionné pour les prix Femina et Renaudot. Il reçoit le Prix du Livre Inter en 2007 pour Ouest. (wikipédia)
Commenter  J’apprécie          10
Après avoir dégusté ‘Un dangereux plaisir', j'ai eu envie de lire autre chose du même auteur. Cet incendie m'a laissé un peu froide. 5 individus se réfugient dans un appartement sauvé des flammes. Ils vont peu à peu se dévoiler. J'ai trouvé une longueur à la mise en place, des ficelles trop grosses qui m'ont empêchées d'être vraiment dans l'histoire. J'ai malgré tout aimé le côté manipulation.
Commenter  J’apprécie          80
L'intrigue est un peu longue à démarrer. Ce n'est qu'à l'arrivée du 5ème comparse que le lecteur est entraîné dans le récit par l'envie d'en savoir plus.
Ce n'est pas le roman qui tient en éveil et que vous lisez en une nuit mais j'ai tout de même pris du plaisir à sa lecture.
J'ai hésité entre une notation de 2 ou 3 étoiles.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ca va vite. Lisbonne brûle. Le Français suit la progression de l'incendie depuis ce matin. Il dormait dans sa pension, Rua do Ouro. Un ronflement dehors, il a tiré les rideaux. Il aurait dû faire jour, déjà, en plein été, pas ce brouillard gris, presque bleu, le 25 août 1988. A travers le gris bleuté, de l'autre côté de la rue, il a deviné du rouge, du jaune, l'arrière des grands magasins Grandella. Les couleurs grimpaient les étages, à toute allure, un vieux magasin, des boiseries, des réserves de tissu, de lingerie, ça va vite.
Commenter  J’apprécie          120
J'avais rendez-vous, jeudi matin, avec un homme de ton âge. Le consul de France m'a orienté sur lui, pour mon affaire. Il s'appelle Soares. Un moment, j'ai pensé que tu pouvais être le Soares que je cherchais, au moins celui que j'avais envie de trouver, plutôt insoumis... libre... Tu vois? C'est pour ça que je t'ai suivi dans le Chiado. Evidemment, ce n'était pas toi? Je sais bien, c'était idiot... Mais tout brûlait... Pas facile de réfléchir tranquillement...
Le vieux a du mal à ne pas rire. Lui, Soares? Non, il s'appelle Carneiro De Araujo, s'il veut son nom complet. Parce qu'au Portugal, ce n'est pas comme en France, on a plusieurs noms. Le nom complet de ton Soares?
Le Senhor Soares, dans les soixante-dix ans, lié aux Français, m'a dit le consul.
Alors, tu n'en as pas fini avec tous les Soares du Portugal. Un nom très porté... J'en connais plusieurs, l'annuaire en est rempli. Même le président de la République portugaise s'appelle Soares, Mario Soares, Lopes Soares... Tu avais rendez-vous avec le président de la République et tu ne le disais pas?
Non, pas ce Soares-là, un autre. Dommage que tu ne puisses pas m'aider. Le consul de France m'a indiqué que le Senhor Soares m'attendait le jeudi à dix heures au café A Brasileira. Un homme de grande expérience, selon lui, et connaissant tout le monde à Lisbonne depuis cinquante ans. J'espérais beaucoup de cette rencontre, et la catastrophe est arrivée : le feu a pris presque sous ma fenêtre, Rua do Ouro. Incompréhensible, non? Au moment où j'allais... peut-être... Enfin... Au moins obtenir d'autres noms, d'autres rendez-vous... Peut-être ma réponse... C'est bien compliqué... Je ne saurais pas dire tout ça en portugais.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai parcouru ces rues l'une après l'autre, Prata, Douradores, Fanqueiros, Madalena, et retour, Augusta, Sapateiros et Ouro. L'expression la plus banale des touristes et des officiels m'est venue à l'esprit : le coeur historique de la ville; ils se régalent, tous, de ces mots consacrés, la fierté de Lisbonne, son coeur historique, celui qu'aucune main n'a le droit de toucher, le coeur éternel de la capitale portugaise. Tous leurs clichés, eux aussi ils croient que leur ville est éternelle, alors qu'elle est périssable, comme l'empire colonial du Portugal, périssable comme l'équilibre du monde, la domination des forces occidentales, l'empire soviétique, les démocraties populaires, périssables, périssables, personne ne veut le savoir : le Portugal éternel et son coeur historique. Ils savent pourtant qu'il a été démoli une première fois, en 1755. Cela ne suffit pas, ils ne veulent pas voir le périssable.
Commenter  J’apprécie          60
C'est le moment de leur faire un aveu. Pourquoi un photographe reste-t-il au milieu d'un incendie? Le goût du spectaculaire? Sans doute. Mais avec un espoir, saisir, parmi les têtes qui passent devant son objectif, celle de l'incendiaire. Bien connu, ceux qui mettent le feu reviennent jouir du spectacle dont ils sont la cause. Cet incendie est volontaire, les autorités en étaient persuadées hier. Et moi, j'aurai peut-être fixé la tête du coupable sur ma pellicule.
Le gardien du cinéma se raidit : plutôt vexant, ce photographe, il laisse entendre que l'un d'entre-eux pourrait être un pyromane? Son immeuble est à moitié brûlé et il y aurait mis le feu lui-même? C'est mépriser la souffrance des hommes, blessant, vraiment blessant.
Commenter  J’apprécie          70
Vous entendez?
Agustina passe son temps à les inquiéter : elle voit mieux, elle entend mieux que tout le monde. Toujours du bleu, par là... Et ce roulement de pierres lointain... Comment pouvez-vous ne pas l'entendre? Elle se tient aux fenêtres du bureau, impossible d'être en repos, depuis qu'ils se sont séparés du gardien. N'est-ce pas simplement cet imbécile qu'on entend taper au loin, à coups de marteau sur sa rampe? Il le fait exprès, l'inconscient, il veut nous faire ramasser, tous.
Non, on dirait plutôt un bruit de cloches un peu étouffé, l'Igreja dos Martires n'est pas si loin... A moins que ce ne soit l'electrico. Quelle ligne? Le 28? Il n'a sûrement pas été remis en route depuis hier. Ecoutez encore. Ce n'est pas le battement régulier d'une cloche ou d'un marteau.
Des cris d'assassiné alors?
Rien d'humain là-dedans, ne divaguons pas : une trompe de ferry. Les traversées du Tage continuent, le va-et-vient des bateaux entre les deux rives.
C'est impensable, non? Nous sommes-là, quelques-uns, et tous les autres s'embarquent, Praça do Comercio... leurs navigations de misère sur leurs bateaux orange.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de François Vallejo (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Vallejo
Il est des hommes pour qui l'art est le théâtre de toutes les ambitions et de tous les risques. Il paraîtrait même que certains en sont morts. Avec Paul Greveillac ("Art Nouveau", Gallimard), Dominique Maisons ("Avant les diamants", La Martinière) et François Vallejo ("Efface toute trace", Viviane Hamy). Animée par Laure Dautriche, journaliste à Europe 1.
autres livres classés : lisbonneVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3608 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..