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EAN : 9782878585742
330 pages
Viviane Hamy (23/08/2012)
3.57/5   52 notes
Résumé :
Le roman s’ouvre sur l’uppercut qu’encaisse Alix Thézé lorsqu’elle apprend que son demi-frère, Alban Joseph, s’est converti à l’islam. Dans la même seconde, une image brutale submerge sa mémoire : celle d’Alban, encore adolescent, à l’Europa-Park, devenu soudainement un autre sous ses yeux.

Lorsqu’Alix apprend qu’Alban s’est converti sans lui en parler, à elle, dont il était si proche, elle va tout tenter pour faire revenir son frère sur une décision ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Alix Théze apprend par un ami que son demi-frère qu'elle adore Alban Joseph s'est converti à l'Islam . Pourquoi 'Alban qui a toujours été si proche ne s'est-il pas confié à elle ?
Aussitôt , un souvenir d'adolescence lui revient , un jour dans un parc d'attractions , Alban n' pas pu s'arrêter de refaire la file sans relâche jusqu'à faire un malaise , dans une attraction de grande vitesse , ce jour-là qu'elle n'a pas oublié , Alix s'est rendue qu'Alban avait une attirance pour les extrêmes , qu'il n'arrive pas à contrôler .
Elle voit dans sa conversion à l'Islam l'ultime étape de son attrait pour les extrêmes et s'attend au pire .
Elle va tout faire pour ' sauver ' cer frère malgré lui ; mais lors de leurs rencontres c'est un bras de fer entre eux , une intellectualisation de la situation par Alban , qui trouve qu'Alix elle -même est une passionnée , qui travaille d'arrache-pied sur la rénovation de fresques religieuses , alors qu'elle était douée pour l'art .
Alix est troublée par l'analyse de son frère mais elle sent qu'il s'éloigne d'elle , qu'il est 'perdu ' pour lee et sa famille .
Elle va tout mettre en oeuvre pour le protéger , elle enquête sur sa nouvelle vie , jusqu'à le compromettre avec ses nouveuax amis .
Elle comprend qu'Alban a trouvé un sens à sa vie , une appartenance , un groupe d'amis et qu'elle est impuissante face à cela .
J'ai bien aimé ce livre , surtout la fin où Alban emporte ses derniers secrets , Alban qui s'est réconcilié avec sa soeur .
Un beau portrait de frère et soeur mais aussi une analyse non manichéenne des nouveaux convertis , souvent des jeunes gens en quête de sens mais aussi attirés par les extrêmes , nouveaux aventuriers du xxi ème siècle , peut-être avons -nous cru un peu trop vite que notre monde serait sans Dieu .
Malraux n'avait-il pas prédit que le xxi ième siècle serait religieux ou pas .
Une lecture qui fait réfléchir , qui pose des questions sans nécessairement donner de réponses , n'est-ce pas un des buts de la lecture ?
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Excellent roman qui nous met dans la peau d'Alix, ou du moins dans ses mots puisque c'est son journal que nous tenons entre les mains, à ce moment ô combien bouleversant de sa vie qu'elle traverse après avoir appris que son demi-frère, le doux et rêveur Alban Joseph avec qui elle a tant partagé, s'est récemment converti à l'Islam et mène, sous son nouveau nom d'Abdelkrim Yousef, des activités plus que douteuses...

D'un style dense, original et ultra prenant, "Metamorphoses" est un récit sans concessions, sans clichés et sans parti pris. Étonnant angle d'attaque pour un sujet d'actualité si chaud, la forme du journal est excellente car elle permet d'ouvrir la réflexion de manière intime, sans projecteurs ni grosses sirènes d'alarme, ce qui rend le sujet à la fois plus abordable, moins dramatique et plus terrible.

L'écriture est belle et le travail entre le fond et la forme, très soigné, est jouissif. L'histoire est prenante et la réflexion est riche. Vraiment un très bon roman à tout points de vue et la postface très intelligente de l'auteur a fini de me convaincre qu'il était un homme à suivre!
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Après "L'incendie du Chiado" et "Ouest", "Métamorphoses" est le troisième roman de François Vallejo que je lis ; j'ai donc eu le temps de m'accoutumer à son style ou plutôt à ses choix typographiques : pas de tirets de dialogue, même si dialogue il y a, ce qui l'oblige à une certaine clarté... En l'occurrence, ce choix est justifié puisque le texte est une narration dans le genre journal intime. Alix, la narratrice, apprend d'un ami que son demi-frère, Alban, a plus ou moins stoppé la préparation de sa thèse et fréquente depuis peu la mouvance islamiste. La nouvelle cause un choc à cette restauratrice de fresques d'églises romanes, non qu'elle soit spécialement croyante ni qu'elle considère la religion catholique comme supérieure à la musulmane, mais parce qu'elle se demande ce qui a pu pousser son "demi" à embrasser cette foi si éloignée, semble-t-il, des ses préoccupations antérieures. En l'interrogeant directement, elle n'obtient aucune autre réponse que des fragments de discours appris par coeur. Elle entreprend donc d'explorer leurs souvenirs d'enfance communs pour tenter de comprendre, puis de rencontrer les personnes qui ont endoctriné Alban. Cette enquête vire à l'obsession quand elle s'aperçoit que de simple musulman, son frère est passé au stade de djihadiste surveillé par le renseignement intérieur et que ses propres recherches consignées sur son ordinateur sont lues attentivement. Les métamorphoses d'Alban en provoqueront d'autres, peut-être bénéfiques, chez elle, chez leurs parents...
Écrit en pleine affaire Merah, ce roman conserve une grande pertinence (même si un roman n'est pas un récit ou une enquête journalistique) au moment où des jeunes s'enrôlent – avec quel libre-arbitre ? – pour une guerre sainte orchestrée par des prédicateurs sans scrupules.
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Peut-être suis-je passée à côté du message qu'a voulu nous communiquer l'auteur, mais j'ai eu du mal à adhérer au parti pris initial du roman qui m'a semblé une caricature des réactions extrémistes que l'on peut entendre, sans doute en partie à cause de la stigmatisation dont les musulmans de tout poil ont été victimes depuis quelques dizaines d'années maintenant.
Quand je dis que je suis peut-être passée à côté du concept du roman, c'est que j'ai eu par la suite du mal à me décentrer de cette réaction extrême d'Alix qui ouvre le roman, une réaction qui m'a semblé tellement disproportionnée, tellement caricaturale... A croire que toute personne qui exprimerait aujourd'hui son souhait de se convertir à l'islam serait tout de suite un terroriste extrémiste en puissance. Or, plus que le jugement, ce qu'il me semble important dans ce cas, c'est de tenter de comprendre ce qui pousse l'autre à se convertir, que ce soit à l'islam, au judaïsme, au christianisme et pourquoi pas au bouddhisme. Comprendre ce que l'on peut trouver ou espérer trouver dans l'appartenance à une communauté religieuse. Comprendre l'aspect rassurant d'une religion qui offre une explication à bien des phénomènes irrationnels et qui temporise la peur.
Or, ces tentatives de compréhension, je ne les ai pas retrouvées dans le roman. J'ai été confrontée au fil des pages à une jeune adulte elle-même très impulsive, tellement attachée à son frère qu'elle n'hésiterait pas à le mettre en danger et lui coller des étiquettes sans même tenter de s'interroger sur son rôle potentiel dans cette conversion. Côté narration, je ne peux en revanche que souligner la pertinence du choix de l'auteur qui nous entraine tout du long dans un journal intime. Aucun dialogue ne vient rompre les propos d'Alix écrits dans un style qui fait la part belle aux émotions et permet de retranscrire au lecteur l'état tantôt de confusion, tantôt d'apaisement dans lequel cette soeur qui ne comprend pas et ne semble pas vouloir tout comprendre se trouve.
Avec un peu de recul, je suis déçue de ne pas avoir réussi à me décentrer de cette entrée en matière que j'ai vécue comme stigmatisante mais qui reflète pourtant un certain pan de l'opinion générale, opinion portée par maints exemples repris par les médias pour en faire une généralité. Je le regrette d'autant plus qu'une intrigue intéressante et double se noue ensuite. Il y a d'un côté cette relation entre Alix et son "demi" comme elle l'appelle, ces affrontements permanents entre un homme et une femme qui ont grandi ensemble mais dont les chemins se sont peu à peu éloignés sans qu'ils comprennent pourquoi. Et d'un autre côté, il y a toute l'inquisition dont Alix et sa famille vont être victime, cette suspicion, le regard des autres... Je ne vous en dirai pas plus, mais globalement la seconde moitié du roman m'a permis d'éprouver un sentiment moins critique qu'au départ.
En nous embarquant dans une famille qui découvre la conversion de l'un de ses membres à l'islam, François Vallejo nous plonge dans les représentations que cette religion véhicule aujourd'hui dans l'imaginaire collectif et pointe du doigt le conflit qui peut exister entre le lien d'attachement et la réprobation, la peur de l'autre qui n'est alors pas si étranger que ça.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Sujet brûlant d'actualité que la conversion secrète d 'un membre de sa famille vers l 'Islam radical.
Que penser d'une religion qui coupe ses adeptes de leur monde de manière à ce qu'ils ne puissent pas revenir en arrière et réfléchir au motif de leur conversion.
Telle est la question que pose se livre.
Certes Alban n'est pas issu des banlieues; il a fait des études supérieures de chimie.Ce n'est un enfant égaré.Il a passé son enfance avec sa demi-soeur et vécu des vacances de rêve dans des parcs de jeu alors que les parents consacraient tout leur temps à leur activité professionnelle. C'est pourtant un jeune à la dérive que sa soeur ainée va tenter de ramener aux valeurs dans lesquelles il a été élevé.
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critiques presse (3)
Bibliobs
26 octobre 2012
Dans ce roman audacieux et percutant, Vallejo dresse le constat alarmant d'une société en proie à une crise morale sans précédent, peuplée de citoyens en quête de sens.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
16 octobre 2012
François Vallejo, auteur confirmé et souvent primé, mêle réflexions philosophiques et sociologiques sans jamais oublier la progression de l'intrigue et ses rebondissements. Une fiction qui […] se révèle plus d'actualité que jamais.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lhumanite
01 octobre 2012
La finesse de l’analyse et l’efficacité du récit, servies par une prose épousant chaque mouvement et chaque émotion, en font un moment important dans l’œuvre d’un écrivain trop peu connu, François Vallejo.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui se passe entre Alban et moi n’est pas un jeu de frère et sœur, ni même de deux individus dont la psychologie forcément bancale expliquerait tout. Alban m’a au moins appris, avec sa conversion religieuse, que les petits moi moi ne suffisent plus. Il se passe des trucs, aujourd’hui, en nous et autour de nous, dans le monde entier, bien plus grands que nous et qui nous concernent tous, plus que jamais. Un truc collectif, on ne s’en rend pas compte, Alban est dedans, je suis dedans, on y est tous, jusqu’au cou. J’essaie de suivre.[…]
J’essaie de ne pas me contenter de simplifications. Ce n’est pas parce que quelqu’un, selon moi, a tort, que toutes ses façons de voir sont condamnables ou condamnées. Et toutes tes pensées ne sont pas justes, sous prétexte que tu as raison. J’essaie de ne pas me contenter de simplifications. Ce n’est pas parce que quelqu’un, selon moi, a tort, que toutes ses façons de voir sont condamnables ou condamnées. Et toutes tes pensées ne sont pas justes, sous prétexte que tu as raison.
Il faut simplifier quelquefois, répond Ostend. Enfin, si les plus primaires des plus dogmatiques parmi les plus extrémistes des simplistes religieux t’apprennent à réfléchir plus subtilement, alors bravo, je m’incline.

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C'est curieux, cette certitude de se sentir à l'abri, sous prétexte qu'on croit.
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On ne sait pas d'où vient la folie. On ne sait pas d'où vient le courage d'y résister.
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Je ferme les yeux, mon ami se dit heureux de me voir plus calme, grâce à sa présence. Je l’entends se servir un verre d’eau dans la cuisine.
Calmée, moi ? Je sais de moins en moins où j’en suis, oui. Mon cerveau reproduit sans fin une boucle de coaster. Ma pensée s’élance, monte tout doux, essaie de se rassurer : Alban tente une nouvelle expérience ; ses études l’ennuient, trop de facilités. Sa conversion est récente, je n’aurai aucun mal à reprendre mon frère en main, comme les fois où il alignait les zéros, puis les meilleures notes de sa classe. Mais d’un seul coup, je plonge, soixante-dix mètres de dénivelé mental : mon frère, l’être que j’ai cru le plus proche de moi toutes ces années, ne m’a pas mieux considérée que nos parents lointains, a rejeté mon influence et ma protection d’aînée, sans prendre la peine de me prévenir de ses nouvelles préoccupations, conscient qu’elles me déplairaient. Une rupture en douce, la pire, je touche le fond, cent trente à l’heure, crash. Je revois Alban enfoui sous la plage, j’aurais dû le laisser mourir ce soir-là, bouffer du sable à s’en remplir les poumons. J’aurais été plus tranquille. Qu’est-ce que je raconte ?
Silver Star, pourquoi je ne l’ai pas empêché de faire ses sept tours de Silver Star, à l’Europa-Park ? Je repars en boucle avec lui, circular loop, tout est parti de là, j’en suis convaincue aujourd’hui. Ce truc a fait de lui un détraqué, en quête d’excès toujours nouveaux, capable de se convertir à tout et à son contraire, histoire de se donner des sensations extrêmes ; extrémistes, oui.

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Je lui ai demandé hier, dans le bois où nous marchions, si la foi n’était pas un prétexte… De la daube, ta dévotion… je la sens pas… tes méditations coraniques, une posture… Ce qui t’excite, je suis sûre, c’est l’action… tu en as plein la bouche, quand je t’écoute… c’est ça, ton paradis, la vraie promesse des branches radicales de l’islam… Je me trompe ?
Il commence calmement. L’action au service de la foi, pas le contraire… le minimum à assimiler pour une profane… réduire les infidèles par l’action, s’ils ne sont pas capables de saisir eux-mêmes le bien-fondé de la foi…
Tes phrases toutes faites, comme dans tes brochures… Sors un peu de ta littérature de combat. Je te sens bouffé, c’est triste. Ce n’est pas ta vie. Je voudrais bien que tu me donnes une seule raison d’être avec tes copains islamistes les plus durs, les salafistes, j’en suis certaine, même si tu ne les nommes jamais… Allez, donne-moi une raison personnelle, authentique, pas tirée d’un livre de prédicateur cinglé. À part des rencontres, Musad, Savant, je ne vois pas… Une raison sociale, alors ? Tu es tout le contraire de ceux que tu prétends défendre, ni déshérité, ni maudit… Religieuse ? Je ne vois rien de religieux dans le reste de ta vie. Mais te donner l’impression d’être au milieu d’une guerre, ça oui, je le sens bien. Une attirance, tu la nies, cette attirance ? C’est physique, non, bien plus que spirituel ? Sois honnête deux secondes avec toi-même…

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Vidéo de François Vallejo
Il est des hommes pour qui l'art est le théâtre de toutes les ambitions et de tous les risques. Il paraîtrait même que certains en sont morts. Avec Paul Greveillac ("Art Nouveau", Gallimard), Dominique Maisons ("Avant les diamants", La Martinière) et François Vallejo ("Efface toute trace", Viviane Hamy). Animée par Laure Dautriche, journaliste à Europe 1.
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