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Alix Théze apprend par un ami que son demi-frère qu'elle adore Alban Joseph s'est converti à l'Islam . Pourquoi 'Alban qui a toujours été si proche ne s'est-il pas confié à elle ?
Aussitôt , un souvenir d'adolescence lui revient , un jour dans un parc d'attractions , Alban n' pas pu s'arrêter de refaire la file sans relâche jusqu'à faire un malaise , dans une attraction de grande vitesse , ce jour-là qu'elle n'a pas oublié , Alix s'est rendue qu'Alban avait une attirance pour les extrêmes , qu'il n'arrive pas à contrôler .
Elle voit dans sa conversion à l'Islam l'ultime étape de son attrait pour les extrêmes et s'attend au pire .
Elle va tout faire pour ' sauver ' cer frère malgré lui ; mais lors de leurs rencontres c'est un bras de fer entre eux , une intellectualisation de la situation par Alban , qui trouve qu'Alix elle -même est une passionnée , qui travaille d'arrache-pied sur la rénovation de fresques religieuses , alors qu'elle était douée pour l'art .
Alix est troublée par l'analyse de son frère mais elle sent qu'il s'éloigne d'elle , qu'il est 'perdu ' pour lee et sa famille .
Elle va tout mettre en oeuvre pour le protéger , elle enquête sur sa nouvelle vie , jusqu'à le compromettre avec ses nouveuax amis .
Elle comprend qu'Alban a trouvé un sens à sa vie , une appartenance , un groupe d'amis et qu'elle est impuissante face à cela .
J'ai bien aimé ce livre , surtout la fin où Alban emporte ses derniers secrets , Alban qui s'est réconcilié avec sa soeur .
Un beau portrait de frère et soeur mais aussi une analyse non manichéenne des nouveaux convertis , souvent des jeunes gens en quête de sens mais aussi attirés par les extrêmes , nouveaux aventuriers du xxi ème siècle , peut-être avons -nous cru un peu trop vite que notre monde serait sans Dieu .
Malraux n'avait-il pas prédit que le xxi ième siècle serait religieux ou pas .
Une lecture qui fait réfléchir , qui pose des questions sans nécessairement donner de réponses , n'est-ce pas un des buts de la lecture ?
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Excellent roman qui nous met dans la peau d'Alix, ou du moins dans ses mots puisque c'est son journal que nous tenons entre les mains, à ce moment ô combien bouleversant de sa vie qu'elle traverse après avoir appris que son demi-frère, le doux et rêveur Alban Joseph avec qui elle a tant partagé, s'est récemment converti à l'Islam et mène, sous son nouveau nom d'Abdelkrim Yousef, des activités plus que douteuses...

D'un style dense, original et ultra prenant, "Metamorphoses" est un récit sans concessions, sans clichés et sans parti pris. Étonnant angle d'attaque pour un sujet d'actualité si chaud, la forme du journal est excellente car elle permet d'ouvrir la réflexion de manière intime, sans projecteurs ni grosses sirènes d'alarme, ce qui rend le sujet à la fois plus abordable, moins dramatique et plus terrible.

L'écriture est belle et le travail entre le fond et la forme, très soigné, est jouissif. L'histoire est prenante et la réflexion est riche. Vraiment un très bon roman à tout points de vue et la postface très intelligente de l'auteur a fini de me convaincre qu'il était un homme à suivre!
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Sujet brûlant d'actualité que la conversion secrète d 'un membre de sa famille vers l 'Islam radical.
Que penser d'une religion qui coupe ses adeptes de leur monde de manière à ce qu'ils ne puissent pas revenir en arrière et réfléchir au motif de leur conversion.
Telle est la question que pose se livre.
Certes Alban n'est pas issu des banlieues; il a fait des études supérieures de chimie.Ce n'est un enfant égaré.Il a passé son enfance avec sa demi-soeur et vécu des vacances de rêve dans des parcs de jeu alors que les parents consacraient tout leur temps à leur activité professionnelle. C'est pourtant un jeune à la dérive que sa soeur ainée va tenter de ramener aux valeurs dans lesquelles il a été élevé.
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Alix apprend par un ami commun que son demi-frère Alban s'est converti à l'islam. C'est toujours elle qui s'en est occupée car leurs parents sont des quasis-absents, obnubilés par leur agence de voyage. En fait, Alban est à la recherche de sensations fortes, il dépasse régulièrement ses propres limites. La conversion à l'islam est une sorte de réponse à cette obsession.

Alix est face à un système qui la dépasse complètement mais elle n'abandonne jamais surtout lorsqu'il s'agit de son "demi". L'affaire va au-delà du cercle privé car une série d'événements vont exposer l'ensemble de la famille.

Suite à la conversion de son frère, Alix est également confrontée à ses propres choix. Elle qui a abandonné l'art contemporain pour devenir restauratrice de peintures du Moyen-Age s'interroge sur ses envies et son avenir.

L'histoire et l'évolution psychologique des protagonistes sont cohérentes. le titre est bien choisi, il reconstitue l'idée générale du roman car il s'agit bien de métamorphoses.

Ce roman a été écrit en 2012, on peut dire que François Vallejo a eu comme une vision d'anticipation de ce qui pourrait se passer en France et ailleurs. Mais en réalité, son propos n'a rien de biographique ou de journalistique. En effet, on est dans la sphère du roman et heureusement c'est justifié dans cette édition par une post-face. Les thèmes de la conversion de jeunes Français à l'islam et de tout ce qui en découle est d'actualité.

Je ne connaissais pas cet auteur, j'ai apprécié son histoire et son style. Je suis ravie de l'avoir découvert.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Après "L'incendie du Chiado" et "Ouest", "Métamorphoses" est le troisième roman de François Vallejo que je lis ; j'ai donc eu le temps de m'accoutumer à son style ou plutôt à ses choix typographiques : pas de tirets de dialogue, même si dialogue il y a, ce qui l'oblige à une certaine clarté... En l'occurrence, ce choix est justifié puisque le texte est une narration dans le genre journal intime. Alix, la narratrice, apprend d'un ami que son demi-frère, Alban, a plus ou moins stoppé la préparation de sa thèse et fréquente depuis peu la mouvance islamiste. La nouvelle cause un choc à cette restauratrice de fresques d'églises romanes, non qu'elle soit spécialement croyante ni qu'elle considère la religion catholique comme supérieure à la musulmane, mais parce qu'elle se demande ce qui a pu pousser son "demi" à embrasser cette foi si éloignée, semble-t-il, des ses préoccupations antérieures. En l'interrogeant directement, elle n'obtient aucune autre réponse que des fragments de discours appris par coeur. Elle entreprend donc d'explorer leurs souvenirs d'enfance communs pour tenter de comprendre, puis de rencontrer les personnes qui ont endoctriné Alban. Cette enquête vire à l'obsession quand elle s'aperçoit que de simple musulman, son frère est passé au stade de djihadiste surveillé par le renseignement intérieur et que ses propres recherches consignées sur son ordinateur sont lues attentivement. Les métamorphoses d'Alban en provoqueront d'autres, peut-être bénéfiques, chez elle, chez leurs parents...
Écrit en pleine affaire Merah, ce roman conserve une grande pertinence (même si un roman n'est pas un récit ou une enquête journalistique) au moment où des jeunes s'enrôlent – avec quel libre-arbitre ? – pour une guerre sainte orchestrée par des prédicateurs sans scrupules.
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Peut-être suis-je passée à côté du message qu'a voulu nous communiquer l'auteur, mais j'ai eu du mal à adhérer au parti pris initial du roman qui m'a semblé une caricature des réactions extrémistes que l'on peut entendre, sans doute en partie à cause de la stigmatisation dont les musulmans de tout poil ont été victimes depuis quelques dizaines d'années maintenant.
Quand je dis que je suis peut-être passée à côté du concept du roman, c'est que j'ai eu par la suite du mal à me décentrer de cette réaction extrême d'Alix qui ouvre le roman, une réaction qui m'a semblé tellement disproportionnée, tellement caricaturale... A croire que toute personne qui exprimerait aujourd'hui son souhait de se convertir à l'islam serait tout de suite un terroriste extrémiste en puissance. Or, plus que le jugement, ce qu'il me semble important dans ce cas, c'est de tenter de comprendre ce qui pousse l'autre à se convertir, que ce soit à l'islam, au judaïsme, au christianisme et pourquoi pas au bouddhisme. Comprendre ce que l'on peut trouver ou espérer trouver dans l'appartenance à une communauté religieuse. Comprendre l'aspect rassurant d'une religion qui offre une explication à bien des phénomènes irrationnels et qui temporise la peur.
Or, ces tentatives de compréhension, je ne les ai pas retrouvées dans le roman. J'ai été confrontée au fil des pages à une jeune adulte elle-même très impulsive, tellement attachée à son frère qu'elle n'hésiterait pas à le mettre en danger et lui coller des étiquettes sans même tenter de s'interroger sur son rôle potentiel dans cette conversion. Côté narration, je ne peux en revanche que souligner la pertinence du choix de l'auteur qui nous entraine tout du long dans un journal intime. Aucun dialogue ne vient rompre les propos d'Alix écrits dans un style qui fait la part belle aux émotions et permet de retranscrire au lecteur l'état tantôt de confusion, tantôt d'apaisement dans lequel cette soeur qui ne comprend pas et ne semble pas vouloir tout comprendre se trouve.
Avec un peu de recul, je suis déçue de ne pas avoir réussi à me décentrer de cette entrée en matière que j'ai vécue comme stigmatisante mais qui reflète pourtant un certain pan de l'opinion générale, opinion portée par maints exemples repris par les médias pour en faire une généralité. Je le regrette d'autant plus qu'une intrigue intéressante et double se noue ensuite. Il y a d'un côté cette relation entre Alix et son "demi" comme elle l'appelle, ces affrontements permanents entre un homme et une femme qui ont grandi ensemble mais dont les chemins se sont peu à peu éloignés sans qu'ils comprennent pourquoi. Et d'un autre côté, il y a toute l'inquisition dont Alix et sa famille vont être victime, cette suspicion, le regard des autres... Je ne vous en dirai pas plus, mais globalement la seconde moitié du roman m'a permis d'éprouver un sentiment moins critique qu'au départ.
En nous embarquant dans une famille qui découvre la conversion de l'un de ses membres à l'islam, François Vallejo nous plonge dans les représentations que cette religion véhicule aujourd'hui dans l'imaginaire collectif et pointe du doigt le conflit qui peut exister entre le lien d'attachement et la réprobation, la peur de l'autre qui n'est alors pas si étranger que ça.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Métamorphoses est un récit brillant par bien des aspects. le plus frappant d'entre eux est évidemment le caractère quasi-prophétique d'un texte publié trois ans avant les attentats de 2015 et l'identification d'individus à risque parmi une population de jeunes de la classe moyenne, diplômés, qu'on n'aurait pas imaginé voir partir faire le djihad. Au-delà de cela, l'interprétation du personnage principal, Alix est particulièrement bien réussie. La conversion de son demi-frère, Adam, est observée par une grande soeur angoissée et surprotectrice, la narratrice, qui se trouve particulièrement déstabilisée par ce qui arrive au sein de sa famille. Parfois agaçante, elle scrute les évolutions de son frère pour tenter de jouer auprès de lui le rôle que ses parents n'ont, selon son point de vue, pas tenu. Alix est un personnage vraisemblable dont le point de vue est donné pour ainsi dire en temps réel. Elle n'a pas le temps de prendre la distance qui pourrait être celle du journaliste ou du narrateur hétérodiégétique. La nouvelle de la conversion de son frère et sa progression vers un islam particulièrement ferme va bouleverser complètement sa représentation du monde et l'amener à s'interroger sur ses proches aussi bien que sur son propre parcours. de ce point de vue, la rhétorique d'Adam est particulièrement intéressante. Fanatisé, le jeune homme pose pourtant des questions pertinentes.
J'avais hésité avant de commencer ce livre, pas envie de lire un truc en rapport avec une actualité déprimante, avec la fièvre du terrorisme, avec l'impuissance et l'incompréhension ambiantes qui créent des jeux politiques rocambolesques. Au lieu de cela, j'ai trouvé avec bonheur une histoire intime sur les relations au sein de la famille, un récit solide et bien structuré, un écrivain de sexe masculin incarnant avec brio le point de vue d'une jeune femme ayant fait des concessions qu'elle ne peut s'avouer, et en toile de fond, une question:
Que faire quand l'autre nous échappe?
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Métamorphoses ne se lit pas aujourd'hui comme François Vallejo a pu l'imaginer. Ce roman, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, a été écrit en 2012. A peine achevé, il s'est trouvé métamorphosé. Métamorphosé par les évènements extérieurs, puis par la lecture qui en a été faite. En effet, la parution de ce roman était imminente lorsque l'affaire dite "Mohamed Merah" a éclaté à Toulouse. Malheureusement depuis, il y a eu les attentas contre Charlie Hebdo, l'Hyper Casher, ceux du 13 novembre 2015 et dernièrement ceux de Bruxelles. Ces évènements ont transformé ce récit romanesque en récit journalistique, sociologique, prophétique et idéologique. Comme le précise très justement François Vallejo dans sa postface, Métamorphoses est devenu un autre livre et ses contours et ses approches vont être encore modifiés.

Cruellement d'actualité, Métamorphoses traite des changements, de la transformation. Alban Joseph, est un jeune doctorant en chimie moléculaire à l'avenir prometteur. du moins, c'est ce que tout le monde pense y compris sa demi-soeur, Alix, jusqu'au jour où elle apprend qu'Alban s'est converti à l'islam radical. Son "demi", comme elle le nomme affectueusement, a changé d'identité, renié son nom, donc les siens, pour devenir Abdelkrim Yousef. Injoignable, il a disparu de la circulation. Bouleversée par cette nouvelle et redoutant le pire, Alix va tout chambouler. Sa vie d'abord, mais aussi celle de sa mère et de son beau-père, celle des nouveaux amis d'Alban, son réseau, quitte à le mettre en danger. Elle veut comprendre les raisons de cette métamorphose qui a transformé petit à petit Alban en Abdelkrim. Elle refuse de croire que son "demi" ait pu de son propre gré se convertir, étudier l'arabe, lire le Coran et fréquenter un camp d'entraînement en Afrique. Alban ne peut être qu'un pion manipulé. Alix décide alors de se mettre en quête de vérité, en quête de ce demi, de cet amour fraternel et de cette complicité disparus.

Avec Métamorphoses, François Vallejo nous incite à la réflexion. Se convertir est-ce nécessairement synonyme de radicalisme ? Alban rappelle à sa demi-soeur qu'elle aussi s'est convertie lorsqu'elle a quitté les Beaux-Arts pour intégrer une école privée de restauration d'art ancien. Passer de la passion de l'art contemporain à la passion pour l'art le plus archaïque, restaurer des fresques romanes dans les églises alors qu'auparavant Alix revendiquait son athéisme, n'est-ce pas une conversion, un changement radical de vie ? Pour autant, s'est-il permis à ce moment là de la juger, lui a-t-il reproché quoi que ce soit ? Alors pourquoi le ferait-elle, si ce n'est parce qu'il est passé du côté des exclus du monde entier ?
Sans parti pris, François Vallejo nous interpelle, en disséquant à travers le regard de cette soeur, ce qui peu à peu conduit tout un chacun aux métamorphoses (le pluriel est loin d'être anodin). Cette jeune femme est terrorisée à l'idée que son demi-frère qui a choisi d'embrasser l'islam puisse se radicaliser, devenir un terroriste. de l'incrédulité à la certitude, elle tentera de prouver tout et son contraire, essaiera de sensibiliser ses parents, de les responsabiliser. François Vallejo nous interpelle sur ces changements de société, nous incite à lutter contre les préjugés, tout en laissant toujours planer le doute pour mieux nous sensibiliser, pour ne pas rester indifférent aux différences. Métamorphoses s'apparente à la fois à une étude psychologique et sociétale finement ciselée mais également à un roman d'espionnage. Un roman efficace qui ne laisse aucune place à l'indifférence. Tout un chacun est concerné, quelles que soient ses origines, son milieu social, Métamorphoses interpelle, nous oblige à nous questionner, à nous remettre en cause. Un roman à lire pour tenter de comprendre.
Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
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J'ai lu ce livre dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points 2016.
Après lecture de la 4ème de couverture et au vu des événements de 2015, j'ai eu une grosse appréhension quant à la lecture de ce roman de François Vallejo.
C'est le genre de livre qui peut vite s'enfoncer dans les clichés. D'ailleurs, les premiers chapitres me laissent un curieux goût dans la bouche, comme écoeuré par les premières réactions d'Alix quand elle apprend la conversion à l'Islam de son demi-frère.
Le style de François Vallejo est serré voire confus mais ce parti pris est bien justifié au cours de "Métamorphoses. Son écriture est très précise et retranscrit à merveille ce qu'il se passe dans la tête d'Alix.
Comme je le disais un peu au dessus, la première moitié du livre m'a laissé dubitatif. le roman se lisait bien mais Alix m'agaçait et c'est sur le dernier tiers que tout s'éclaire et que la plupart des choix de l'auteur se justifient.
Au final, j'ai beaucoup aimé ce roman traitant des métamorphoses des 2 protagonistes principaux, il m'a fait pas mal réfléchir et il est glaçant à la lumière des événements de 2015 car certains points se retrouvent encore dans l'actualité récente.
Car en effet, le manuscrit du livre a été livré à son éditeur fin 2011 et est sorti au moment de l'affaire Merah. Durant son écriture, le sujet était beaucoup moins d'actualité qu'aujourd'hui et c'est important d'avoir ça en tête en lisant ce livre. D'ailleurs dans une postface très intéressante (écrite en septembre 2015), il explique le nouvel éclairage et le nouveau sens qu'a pris son roman depuis la publication.


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Voici un roman que l'on peut présenter comme étant parfaitement ancré dans son temps... L'actualité me l'a encore rappelé ce matin.

Alix, jeune femme impulsive, restauratrice, est prête à tout pour son « demi ». Un demi-frère, Alban qu'elle suit, qu'elle étouffe parfois, mais qu'elle aime par-dessus tout seul, membre de sa famille qu'elle reconnait. Elle croit le connaître par coeur, l'avoir cerné, pouvoir anticiper chacune de ses réactions. Mais c'était avant. Avant qu'elle n'apprenne que celui-ci n'est plus Alban, mais est devenu Abdelkrim Yousef. Lui, doctorant en Chimie, enfant de parents gérant une agence de voyages, issu d'une famille bourgeoise française, se serait converti. Pire il tomberait dans un obscurantisme religieux, parmi les plus radicaux.

Tout cela Alix ne peut pas le croire. Pas son demi… Lui qui a peur de tout, fragile et cherchant parfois le danger, ne peut pas être à l'origine de cette conversion. Elle veut donc savoir. Il faut d'abord le retrouver, se rapprocher sans l'effrayer et comprendre d'où viennent ses rumeurs. Savoir ensuite comment est-ce possible. Alix va tout chambouler. Sa vie d'abord, celles de sa mère et de son beau-père, les cercles qui gravitent autour d'Alban quitte à le mettre en danger. Il s'agit de lutter contre un obscurantisme qui envahit Alban et le transforme petit à petit en Abdelkrim. Il ne peut être qu'un pion manipulé. Mais à chaque rencontre le fossé entre les deux mondes se creuse de plus en plus. Occident et Orient, Chrétienté et Islam, individualisme et communautarisme… Alix ne veut pas laisser faire et est prête à briser toutes les barrières dressées devant elle par les islamistes, ou la DCRI. Elle est persuadée qu'il ne peut s'agir que d'un simple égarement. Pourtant...

François Vallejo met tout son talent au service d'un roman ancré dans son temps. Un style propre qui nous glisse dans une spirale infernale vers l'extrémisme. Si dans un premier temps ce roman m'a laissé perplexe, j'ai rapidement été emprisonné par l'oeuvre. D'abord agacé par certains clichés sur l'Islam, par l'attitude excessive d'Alix ou par celle d'Alban, j'ai rapidement compris qu'en réalité j'étais parfaitement entré dans ce roman puissant. Peut être pas mon préféré de Vallejo, mais l'un des plus dérangeants, berceau de mille interrogations et aux retentissements dans l'actualité. N'est-ce pas là l'un des fondements de la littérature ?
Lien : http://alombreducerisier.ove..
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